Synthèse exécutive du Plan Climat Stratégique
1. Des effets du changement climatique déjà mesurables en Polynésie française
La réalité du phénomène du changement climatique et son origine humaine font désormais
l’objet d’un très large consensus scientifique à l’échelle internationale. La question n’est plus
aujourd’hui de savoir s’il est nécessaire d’agir mais bien de permettre aux territoires de faire
face aux évolutions du climat à venir et de réduire les émissions des gaz responsables de
l’effet de serre, en particulier le dioxyde de carbone issu de la consommation d’énergie fossile
(carburant par exemple).
La Polynésie française n’est pas épargnée par le changement climatique et ses multiples
manifestations : depuis les années 1970, le niveau de la mer a augmenté d’environ 7 cm, la
température moyenne de 1°C ; le régime des précipitations a été modifié ainsi que l’intensité
des cyclones.
2. Des évolutions attendues renforçant encore les vulnérabilités du territoire
Néanmoins, les évolutions passées sont mineures au regard de celles attendues au XXIème
siècle : le scénario d’évolution climatique considéré aujourd’hui comme le plus probable fait
état, pour la zone du Pacifique sud, d’une augmentation du niveau de la mer de l’ordre de 30
cm, d’une augmentation des températures comprise entre 1,4°C et 3,1 °C et d’une
intensification des épisodes cycloniques. De plus, à l’exposition aux aléas climatiques de plus
grande ampleur s’ajoute l’exposition à la raréfaction et au renchérissement des ressources
énergétiques fossiles dont la Polynésie française est dépendante pour près de 90 % de son
approvisionnement.
La quasi-totalité des effets du changement climatique et de la crise énergétique sont
négatifs pour la Polynésie française : l’éloignement du territoire ne peut être que renforcé par
l’augmentation des prix de l’énergie, affectant ainsi les activités économiques, dont le secteur
touristique; les impacts sur les milieux touchent toutes les activités économiques de la
Polynésie française, très fortement orientée sur la valorisation du patrimoine naturel (à la fois
pour les activités du secteur primaire et du tourisme) ; les impacts physiques sur le territoire
(retrait du trait de côte, salinisation des lentilles d’eau, etc.) auront à minima des
conséquences économiques lourdes (augmentation du prix du foncier, adaptation des
infrastructures situées à proximité des côtes, coûts d’exploitation plus élevés). Les coûts
économiques et sociaux des éventuelles migrations de population sont mal évalués
aujourd’hui ; mais il est à prévoir que ces migrations viendraient s’ajouter aux coûts
d’adaptation de territoires déjà en contrainte.
Ainsi, le changement climatique interpelle le modèle de développement (économique, social
et culturel) même de la Polynésie française.
3. Un objectif général, deux objectifs spécifiques
Le Plan Climat Stratégique repose sur la conviction que le changement climatique n’est pas
un élément complémentaire de la stratégie de développement économique du Pays mais bien
une contrainte majeure du développement futur. De ce fait, le Plan Climat Stratégique doit