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Ces dernières années, l’erreur n’est pas venue de
l’absence d’un « gouvernement économique », mais
d’une mauvaise compréhension des effets de la
politique budgétaire, qui a conduit Bruxelles à
demander une austérité excessive.
A cause des banques centrales ?
Si la Commission européenne avait suggéré de rester
raisonnable en matière d’austérité, la BCE n’aurait pas
eu les moyens de s’y opposer. Même lorsque Jean-
Claude Trichet, qui défendait fortement cette rigueur, en
tenait les rênes.
L’austérité est-elle encore excessive aujourd’hui ?
Nous sommes revenus à une situation à peu près
équilibrée. Il manque encore un peu de flexibilité ici ou
là, mais c’est devenu un facteur mineur en termes de
demande. On peut encore agir sur l’investissement
public, qu’on a trop sacrifié. Avec les taux d’intérêt
actuels, on devrait lancer des programmes dont
bénéficieraient les économies. De ce point de vue, le
plan Juncker n’est pas du tout à la hauteur de ce qu’il
faudrait faire. Ces programmes pourraient être financés
par la dette, européenne ou nationale. Si la dette
augmente parce qu’on a décidé d’améliorer les systèmes
de transport ou l’éducation, ce n’est pas de l’argent
perdu : le taux de rendement de certains investissements
publics est très élevé. Ce serait très justifié.
Cela s’applique-t-il à la France ?