
ECE 2 Camille Vernet
N.Danglade 2016-2017
gauche européenne compte sur la révolution pour remplacer les dynasties guerrières et les monopoles par un monde
de travailleurs unis. En réalité, l’union se fera plutôt par la conquête militaire. Les guerres révolutionnaires,
prolongées par Napoléon créent un premier ensemble européen sous le contrôle des conquérants. Au siècle suivant,
Hitler reprendra ce thème de l’Europe unie contre le bolchévisme et celui de la sphère économique européenne
pour contrer l’URSS et les anglo-américains.
Source : R.Paxton « L’Europe au 20ième siècle », Taillandier, 2011, p.509
Document 12 : l’idée européenne après 1945
Le démantèlement des empires européens semble annoncer le déclin des principales puissances d’Europe de
l’Ouest. Pourtant cette impression est contredite au même moment par un mouvement en faveur de l’unité
européenne qui offre aux nations du continent une nouvelle opportunité de puissance indépendante. Ce mouvement
a deux motivations. La première est la hantise de nouvelles rivalités nationales menant droit à la guerre. La
deuxième est la conscience de leur faiblesse relative dans un monde dominé par les deux grands. La solution est la
création d’une entité plus large, l’Europe unie, capable de rivaliser avec les superpuissances. Les deux voies vont
être suivies en parallèle. Source : R.Paxton « L’Europe au 20ième siècle », Taillandier, 2011, p.509
Document 13 : les architectes de la nouvelle Europe
En 1945, l’unification européenne est à nouveau d’actualité et paraît soudain réalisable. L’ampleur des destructions
est telle que tout devient possible. Les mouvements de résistance issus de la gauche mettent leur espoir dans une
« fédération européenne, démocratique ouverte à tous les peuples européens, y compris l’Angleterre et l’URSS ».
En Allemagne, les conservateurs antihitlériens (…) préconisent plutôt une « Europe unifiée fondée sur la chrétienté
et la suprématie allemande et qui vise à barrer la route au bolchevisme ». Une troisième voie, que préconisent des
fonctionnaires et des hommes d’affaires éclairés comme Jean Monnet est celle d’un marché européen unifié.
Monnet est convaincu que les pays européens n’ont plus à eux seuls la capacité d’engendrer du progrès
économique, technologique et social. Dès lors, son objectif est de mettre sur pied une économie européenne unifiée
à l’échelle des Etats-Unis.
Parmi les architectes de la nouvelle Europe, beaucoup viennent de la Rhénanie catholique, cette région frontalière
qui a vue les Français et les Allemands s’entretuer pendant des siècles. Du côté français, Robert Schuman ministre
des affaires étrangères de tous les gouvernements entre 1948 et 1953 est précisément issu de l’une de ces familles
frontalières qui n’ont que trop souvent connu les horreurs de la guerre. Pendant la première guerre mondiale, il a
été mobilisé dans l’armée allemande. (…) En 1945, il participe à la création du MRP, le parti chrétien démocrate
français. Du côté allemand, la figure la plus marquante est celle de Konrad Adenauer, le maire catholique de
Cologne dans les années 1920. (…) Sous le régime nazi, il est destitué de ses fonctions et interné à plusieurs
reprises. A la tête du parti social-démocrate, il devient en 1949 le premier chancelier de la République fédérale
d’Allemagne. Il est alors prêt à écouter les propositions de R.Schuman, tout comme son homologue italien,
chrétien-démocrate lui aussi, Alcide De Gasperi.
Ces architectes chrétiens-démocrates de l’unification européenne sont bientôt rejoints par quelques socialistes
anticommunistes baignés de tradition internationaliste et qui redoutent une expansion soviétique, comme le belge
Paul-Henri Spaak, élu premier ministre en 1947. (…) Spaak sera le premier président de l’OECE.
Source : R.Paxton « L’Europe au 20ième siècle », Taillandier, 2011, p.509
Document 14 : à propos de l’émergence du mouvement pro-européen après guerre
http://www.cvce.eu/education/unit-content/-/unit/7b137b71-6010-4621-83b4-b0ca06a6b2cb
W.Chruchill « Europe can only be united » (attention, Churchill n’est pas un fédéraliste mais un unioniste !)
1.1.3.2 Un Conseil de l’Europe sans pouvoir
Document 15 : le Conseil de l’Europe
Il existe bien des velléités en faveur d’une intégration européenne et même d’une Europe fédérale. Le congrès de
l’Europe à La Haye en 1948 réunit 750 personnalités politiques en faveur d’une plus grande Union européenne,
certains envisagent une solution fédérale, d’autres une intégration européenne ou unioniste (intergouvernementale).
Cela débouche sur la création du Conseil de l’Europe en 1949, mais ce dernier n’est qu’un lieu de discussion sans
décision liante qui ne dispose pas des outils nécessaires pour résoudre le problème de la fragmentation économique
de l’Europe occidentale. Source : J.C.Defraigne « Introduction à l’économie européenne », De Boeck, 2014, p.66