2007-05-03 Importations et exportations au niveau de l'entreprise: Données belges Working paper BNB n° 114 – Research series La mondialisation présente des menaces mais offre également des opportunités. D'une part, des marchés ouverts offrent de nouvelles perspectives d'exportation, ce qui peut continuer à soutenir la croissance économique et le niveau de l'emploi. D'autre part, la concurrence au niveau des importations, émanant en particulier des pays à bas salaires, peut en principe compromettre les résultats en matière d'emploi, du moins pour les travailleurs les moins qualifiés et réduire la sécurité d'emploi. Ceci est d'autant plus vrai pour une petite économie ouverte comme la Belgique. Jusqu'il y a peu, ces questions avaient été analysées essentiellement de manière agrégée, en utilisant des données au niveau industriel. Sur la base de données disponibles depuis peu, établies en fusionnant les données des comptes annuels des sociétés et celles relatives aux transactions commerciales internationales couvrant tant les importations que les exportations d'entreprises belges, ce document donne un aperçu général du commerce international de biens au niveau des entreprises et établit un lien entre les importations et exportations et les mesures des performances au niveau de l'entreprise. Plus précisément, nous fournissons une analyse comparative des importateurs et exportateurs, en prenant en considération les destinations des exportations, les origines des importations et le nombre de produits pour lesquels les entreprises entretiennent des relations commerciales. Certains résultats confirment les résultats précédents, alors que d'autres sont nouveaux et conduiront à des recherches additionnelles. Si on prend en considération l'ensemble de l'économie, le nombre d'entreprises importatrices et/ou exportatrices a augmenté entre 1996 et 2004, de même que leur niveau d'emploi. Les entreprises entretenant des relations commerciales internationales, qu'elles soient importatrices, exportatrices ou les deux, sont également plus importantes en termes de valeur ajoutée et d'emploi que les entreprises orientées uniquement sur le marché intérieur. Toutefois, leur contribution au nombre total d'entreprises, à l'emploi et à la valeur ajoutée a reculé durant la période sous revue. Ceci est principalement imputable au fait que les nouveaux emplois et les nouvelles entreprises se créent essentiellement dans le secteur des services, celles-ci sont moins susceptibles de faire du commerce de biens que les entreprises du secteur manufacturier. Ce résultat contraste avec les résultats récents relatifs aux États-Unis. Nous constatons une hétérogénéité manifeste parmi les différents types d'entreprises qui font du commerce au niveau international. La part des entreprises exclusivement importatrices dans le nombre total d'entreprises a progressé parallèlement à leur contribution à la valeur ajoutée de l'ensemble de l'économie et au niveau d'emploi. L'importation, que ce soit par le biais de sous-traitance au niveau international ou de délocalisation, apparaît donc de plus en plus courante, même parmi les entreprises du secteur des services. Conformément à la littérature existante consacrée aux exportations, de manière générale, les entreprises actives dans le commerce international, qu'elles soient importatrices, exportatrices ou les deux, ont une productivité du travail plus élevée que les entreprises actives uniquement sur le marché intérieur. De plus, les importations comme les exportations s'avèrent fortement concentrées au sein des entreprises les plus importantes et les plus productives. Ceci suggère qu'un processus d'auto-sélection pourrait caractériser non seulement l'entrée sur les marchés à l'exportation, comme le suggère la littérature, mais également l'entrée sur les marchés à l'importation. Communication Banque nationale de Belgique s.a. boulevard de Berlaimont 14 BE-1000 BRUXELLES tél. + 32 2 221 46 28 www.nbb.be TVA BE 0203.201.340 RPM Bruxelles 2 Sur la base des informations concernant les destinations des exportations et les origines des importations, nous constatons que la plupart des entreprises manufacturières s'approvisionnent en biens intermédiaires auprès d'un nombre restreint de pays. Ceci correspond au profil des activités exportatrices. De manière générale, le nombre d'entreprises engagées dans du commerce international diminue à mesure que le nombre de pays avec lesquels elles font du commerce augmente. Le même type de relations s'applique au niveau des produits. Les entreprises commerciales exportent ou importent un nombre relativement peu élevé de produits et le nombre d'entreprises concernées diminue au fur et à mesure que le nombre de produits négociés augmente. Ces résultats correspondent à ceux dégagés récemment pour les États-Unis. En outre, la productivité du travail augmente en fonction du nombre de pays avec lesquels les entreprises font du commerce et en fonction du nombre de produits exportés ou importés. Ces relations positives tendent à suggérer que les coûts fixes des importations et des exportations sont encourus pour chaque nouveau pays avec lequel une entreprise commence à faire du commerce et pour chaque nouveau produit supplémentaire exporté ou importé. Enfin, de simples régressions étudiant les différentiels de productivité entre entreprises impliquées de différentes manières dans le commerce international suggèrent que les entreprises à la fois importatrices et exportatrices bénéficient du plus grand avantage de productivité lorsqu'on les compare aux entreprises actives uniquement sur le marché intérieur. Elles sont suivies, en ordre décroissant, par les firmes exclusivement importatrices et exclusivement exportatrices. Bien qu'il ne faille pas interpréter ces résultats comme un lien causal, ils suggèrent néanmoins que l'avantage de productivité des exportateurs par rapport aux non-exportateurs pourrait être surestimé dans la littérature courante, les importations n'ayant pas été aussi largement prises en considération que les exportations. Ce document ouvre la voie à un nouvel agenda de recherche qui visera à identifier les pertes et les gains que la mondialisation apporte aux entreprises et aux travailleurs, en Europe et en Belgique en particulier. Communication Banque nationale de Belgique s.a. boulevard de Berlaimont 14 BE-1000 BRUXELLES tél. + 32 2 221 46 28 www.nbb.be TVA BE 0203.201.340 RPM Bruxelles