PATIENT OU CLIENT Que sommes nous vraiment ? Lorsque que vous devez vous rendre chez votre médecin généraliste vous êtes-vous déjà posé la question suivante: Suis-je un patient ou un client pour lui?... Entendons par patient une personne souffrant physiquement ou moralement qui se rend chez son médecin afin que celui-ci soit attentif à sa douleur et lui propose un traitement approprié ainsi qu'un soutient moral et de bons conseils afin d'être rétablit le plus rapidement possible. Le médecin doit prendre le temps d'écouter son patient, lui poser des questions sur sa vie personnelle, avoir un comportement très humaniste. « Il prend son temps et demande même des nouvelles de la famille » Entendons par clients, une personne qui se rend chez son médecin, celui-ci l'ausculte rapidement, délivre une ordonnance et passe à la personne suivante. Il ne connait rien de la vie de cette personne et ne cherche pas à en savoir plus... Nous avons mené notre enquête auprès d'un certain nombre de personnes sous forme de petits sondages. « Bien soigné et pris en charge. » D'après François 47 ans, lorsqu'il se rend chez son médecin traitant, il se sent plutôt comme "patient". En effet, son docteur soigne sa famille depuis déjà trois générations et connait donc beaucoup de choses sur sa vie. Cela créé des liens. Il connait ses antécédents médicaux. Il prend son temps et demande même des nouvelles de la famille à la fin de la consultation. C'est rassurant et par conséquent il se sent plutôt bien soigné et prit en charge. En ce qui concerne Cécile 35 ans , lorsqu'elle consulte son médecin pour elle et pour ses deux enfants en même temps, celui-ci ne lui compte que deux consultations au lieu de trois. Donc pour elle c'est une preuve qu'il ne pense pas qu'à l'argent. Francine 24 ans, confirme cela également. Son médecin lui servirait même de psychologue, en effet il est à son écoute et cela sans regarder sa montre et sans s'inquiéter du nombre de personnes attendant en salle d'attente... magnétiseur le guérit en une seule consultation et sans traitement médical. Certes il le paye un tarif un peu plus élevé qu'un médecin généraliste mais la guérison est rapide. « La consultation est toujours trop rapide, presque bâclée.» Pour Isabelle, son médecin est à son écoute et lui prescrit toujours des traitements efficaces mais elle a toujours l'impression qu'il est "stressé" par le temps et surtout par le nombre de patients dans la salle d'attente. Elle a fait des statistiques et en moyenne elle ne reste jamais plus de dix minutes en consultation. Un temps insuffisant d'après-elle pour un diagnostique approfondit. En revanche pour Patrick 32 ans, il se sent plutôt client. La consultation est toujours trop rapide, presque bâclée. Son médecin ne prend pas systématiquement sa tension, il ne lui prescrit des prises de sang ou autres examens que sur demande de Patrick. Nathalie 48 ans déplore le fait que son docteur refuse de se déplacer pour se rendre à son domicile lorsqu'elle est trop faible pour sortir et se rendre à son cabinet. « Il lui compte un déplacement de onze euros alors qu'elle habite en face de son cabinet » Eliane 84 ans et invalide apprécie son médecin mais trouve déplorable le fait qu'il lui compte un déplacement de onze euros alors qu'elle habite en face de son cabinet et qu'il n'a que la rue à traverser à pieds!... pour elle il pratique ce métier parce que cela rapporte beaucoup d'argent. Pour Caroline 28 ans le constat est identique et souvent elle doit y retourner une seconde fois car le traitement délivré lors de la première visite s'est avéré inapproprié et inefficace. Elle en arrive à se demander si son docteur ne faisait pas exprès de bâcler la première consultation pour que sa patiente revienne quelques jours plus tard pour que ce soit plus lucratif pour lui! De même, pour Valentin 21 ans qui préfère désormais consulter en priorité son magnétiseur rebouteux. En effet, pour ce jeune sportif, après un problème articulaire ou musculaire, son Sondage effectué auprès de nos proches. (40 personnes ont répondu à celui-ci) Patient ou Client ? Sans avis 27,5% Client 32,5% l’informatisation, ils prennent beaucoup trop de temps à rentrer les données dans leur ordinateur au détriment du temps d'écoute accordé aux malades. C'est un triste constat pour lui. Nous sentons bien sa sincérité et nous percevons son désarroi face à cette situation. Il regrette le temps des "médecins de famille" qui n'hésitaient pas à se déplacer en pleine nuit pour se rendre au chevet d’un patient. Malgré tout il aime ce métier et tente d'être le plus humain possible. « L'humanisme a cédé la place au gain de temps et au profit » Patient 40% Il était important pour nous d'avoir l'avis d'un médecin généraliste. Nous nous sommes rendues dans un cabinet médical et avons interrogé le médecin qui souhaite rester anonyme. Nous lui avons soumis les résultats de notre sondage et lui avons demandé son avis sur la question. Voici ce qu'il en pense: « Il regrette le temps des "médecins de famille" » Pour lui, sa vocation est d'être le plus possible à l'écoute de ses patients. Mais le contexte actuel fait que sa salle d'attente ne désemplie pas. En effet il n'y a pas assez de médecins traitants sur le secteur. Par conséquent, le temps qu'il souhaiterait attribuer à chaque malade est pratiquement divisé en deux. S'il devait accorder plus de temps à ses consultations, il perdrait une partie de sa clientèle qui serait lasse de patienter autant de temps pour obtenir un rendez-vous. Pour lui les médecins sont débordés de travail car avec Pour conclure, nous pensons qu'il y a déjà quelques années de cela, le médecin généraliste faisait presque partie de la famille. Il était très à l'écoute de ses patients et prenait le temps de les soigner. Il était très respecté en tant que tel. Désormais, le médecin est presque un inconnu qui nous reçoit assez froidement, il reste distant et prend plus le temps de "taper" sur son clavier que de nous ausculter. L'ordonnance est souvent compliquée et c'est le pharmacien qui nous donne les détails. L'humanisme à cédé la place au gain de temps et au profit. La majorité des médecins le déplore et nous restons convaincus qu'ils aiment leur métier et surtout qu'ils essaient de le pratiquer de leur mieux. Le vrai médecin de famille existe t-il peut être encore en province, dans des petites communes non surpeuplées? Mais pour combien de temps encore... Par Aline Le Saux, Audrey Cheniti, Lauriane Calimia et Elisa Borie. ffhg