Livre cent ans de réseau haute tension électrique

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CENT ANS
DE HAUTE TENSION
ÉLECTRIQUE
À PARIS
SOUS LES PAVÉS, LES CÂBLES
CRÉDITS
Ce livre est édité par RTE
5HVSRQVDEOHGHODSXEOLFDWLRQ+HUY«/DƵD\H
Chef de projet : Magali Huet
Conception/réalisation : WordAppeal - 99, rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris - www.wordappeal.com
Impression : Frazier - 33, rue de Chabrol, 75010 Paris - www.frazier.fr
Achevé d'imprimer en août 2012
Crédits photographiques et sources documentaires : Médiathèque RTE, Archives CNER (RTE), Infocable, Jicable,
$UFKLYHV(')$UFKLYHV3U\VPLDQ
5HSURGXFWLRQLQWHUGLWH/HVWH[WHVSKRWRVHWLPDJHVƶJXUDQWGDQVFHWWHSXEOLFDWLRQQHSHXYHQW¬WUHXWLOLV«V
sans l’accord du responsable de la publication.
2
PRÉSENTATION DE RTE
RTE est l’opérateur du réseau français de transport d’électricité. Entreprise de service public, RTE assure le bon
fonctionnement et la sûreté du système électrique, qui conditionnent la continuité et la qualité de notre alimentation en
électricité.
Avec le réseau le plus important et le mieux interconnecté d’Europe, RTE est un acteur central de la construction de l’Europe
de l’électricité.
RTE est également classé au troisième rang mondial après les États-Unis et le Japon pour le nombre de kilomètres de lignes
électriques très haute tension à 225 000 V.
La mise en souterrain pour ce type de ligne n’est pas une innovation. C’est le cas des lignes à Paris depuis 60 ans.
Pour en savoir plus : www.rte-france.com
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
3
CHAPITRE
CHAPITRE
1
2
LE DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
P. 6 à 17
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
P. 18 à 33
CHAPITRE
3
DES RÉALISATIONS
INNOVANTES
P. 34 à 67
&RQQXHGHSXLVOš$QWLTXLW«FšHVW¢ODƶQGX;,;e et
DXG«EXWGX;;e que l’électricité connaît son essor
dans les villes. Assurant une meilleure sécurité
que le gaz, son utilisation dans l’éclairage public lui
permet de gagner les rues de la Ville Lumière.
L’
alimentation des réseaux de transports ferrés, des usines, puis l’introduction de l'électricité dans les foyers conduit à des usages tout aussi variés qu’essentiels à la vie et à l’économie de la ville.
Moteur de l’expansion économique de la capitale, la fée électricité se fait peu à peu indispensable.
Face à ces enjeux, des sociétés de production et de transport d’électricité se mettent en place et déveORSSHQWGHVVROXWLRQVDX[GLƸFXOW«VWHFKQLTXHVUHQFRQWU«HV/DSUHPLªUHGšHQWUHHOOHVHVWODQ«FHVVLW«
GHPHWWUHHQVRXWHUUDLQGHVOLDLVRQV«OHFWULTXHVGLƸFLOHPHQWU«DOLVDEOHVSDUGHVOLJQHVD«ULHQQHVHQ
milieu urbain. Dans un premier temps, l’installation de câbles souterrains est limitée à certaines villes
GXPRQGH/DU«JLRQSDULVLHQQHHVWXQGHVUDUHVHQGURLWVR»GHWHOOHVU«DOLVDWLRQVVRQWHƵHFWX«HV)DFH
à des distances croissantes entre les lieux de production et de consommation, il est nécessaire d’utiliser
plusieurs niveaux de tension.
4
PRÉFACE
CHAPITRE
4
CHAPITRE
5
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
P. 68 à 79
P. 80 à 93
DONNÉES
ET GLOSSAIRE
TECHNIQUES
P. 94 à 97
Un premier réseau haute tension est d’abord créé autour de Paris, puis celui-ci pénètre progressivePHQWGDQVODYLOOHDXƶOGHOšDXJPHQWDWLRQGHVEHVRLQVDƶQGšDFKHPLQHUGHJUDQGHVTXDQWLW«VGš«QHUJLH
DXSOXVSUªVGHV]RQHVGHFRQVRPPDWLRQ&HVGLƵ«UHQWVU«VHDX[HPSORLHQWGHVF¤EOHV«OHFWULTXHVGRQW
ODWHFKQRORJLHQHFHVVHUDGš«YROXHUHWGRQWODPLVHHQSODFHFRQFHQWUHOHVHƵRUWVGHVLQJ«QLHXUVHWGHV
WHFKQLFLHQV/šKLVWRLUHGHODFRQVWUXFWLRQGHFHU«VHDXH[SOLTXHOHVSDUWLFXODULW«VGXU«VHDXDFWXHO8QH
ODUJH«WHQGXHGHW\SHVGHF¤EOHVUHSU«VHQWDWLYHGHSUªVGHDQVGš«YROXWLRQVWHFKQRORJLTXHVHVW
en service sur le réseau actuel. De plus, la structure originale, par liaisons pénétrantes, et le mode de
SRVHSDUJDOHULHVVRXWHUUDLQHVHQIRQWXQU«VHDXXQLTXHDXPRQGH
&HOLYUHQHSU«WHQGSDV¬WUHXQGRFXPHQWWHFKQLTXHPDLVSURSRVHGšH[SRVHUEULªYHPHQWOšKLVWRLUHGH
ce réseau souterrain haute tension à Paris. Le lecteur aura ici l’opportunité de découvrir ou redécouvrir
FHU«VHDXVLSDUWLFXOLHU¢WUDYHUVFLQTJUDQGHVSDUWLHVFRQVDFU«HVDXG«YHORSSHPHQWGXU«VHDXSDULVLHQ
¢Oš«YROXWLRQWHFKQRORJLTXHGHVF¤EOHVDX[WHFKQLTXHVGHU«DOLVDWLRQDX[DYDULHVUHQFRQWU«HVVXUFH
U«VHDXHWHQƶQ¢Oš«YROXWLRQGHODPDLQWHQDQFH
+HUY«/DƷD\H
&KLHI2SHUDWLRQV2ƸFHU
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
5
6
CHAPITRE 1
CHAPITRE 1
LE DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
'XG«EXWGHOš«OHFWULƶFDWLRQHQMXVTXš¢ODVWUXFWXUH
GXU«VHDXDFWXHOOšDOLPHQWDWLRQ«OHFWULTXHGH3DULVSDVVHHQDQV
GHV\VWªPHVLQG«SHQGDQWV¢XQU«VHDXLQWHUFRQQHFW«HWUHOL«
DX[PR\HQVGHSURGXFWLRQQDWLRQDX[
&(17$16'(+$87(7(16,21/(&75,48(3$5,6
7
6 SOCIÉTÉS
',675,%8(17
/š/(&75,&,7
6286)250(6
appelée « secteur ». Elle laisse la liberté à chacun de déciGHU GHV RSWLRQV WHFKQLTXHV XWLOLV«HV (Q FRQV«TXHQFH
Oš«OHFWULFLW«HVWGLVWULEX«HVRXVTXDWUHIRUPHVGLƵ«UHQWHV
HQIRQFWLRQGHVVHFWHXUV
L
a structure actuelle du réseau de transport
à Paris est le résultat d’une longue évolution entamée à
ODƶQGX;,;e siècle.
Les tensions de 3 000 V puis de 12 300 V sont désignées
FRPPHmKDXWHWHQVLRQ}¢ODƶQGX;,;e et au début du
;;eVLªFOH,OIDXWDWWHQGUHOHG«EXWGHVDQQ«HVSRXU
voir apparaître les premières liaisons souterraines de
9DYHFODFRQVWUXFWLRQGHOLDLVRQVGRQWODIRQFWLRQ
n’est plus la distribution directe d’énergie au consommaWHXUPDLVOšLQWHUFRQQH[LRQHQWUHOHVGLƵ«UHQWVFHQWUHVGH
production.
1889-1907
LES DÉBUTS DE L'ÉLECTRIFICATION
(QDORUVTXHOš«OHFWULFLW«HVWSUHVTXHLQH[LVWDQWH¢
3DULVODPXQLFLSDOLW«FRQƶH¢VL[VRFL«W«VOHVRLQGHG«YHlopper et exploiter le réseau de distribution d’électricité.
&KDTXHVRFL«W«DODFKDUJHGHOšDOLPHQWDWLRQGšXQH]RQH
8
courant alternatif monophasé transporté en
3 000 V HWDEDLVV«¢9¢OšHQWU«HGHFKDTXHLPPHXEOH
pour la « Société du Secteur des Champs-Élysées » et la
« Société du Secteur de la Rive Gauche »,
courant continu 2 x 110 V SDUXQV\VWªPH¢WURLVƶOV
pour le secteur de la « Compagnie Continentale Edison »,
courant produit en diphasé à 6 000 V et transIRUP«HQFRQWLQX¢9WUDQVPLVSDUXQV\VWªPHGH
GHX[ƶOVSRXUOHVHFWHXUGHODm6RFL«W«GšÉclairage et de
Force par l’Électricité »,
courant continu 4 x 110 V, SDUXQV\VWªPH¢FLQT
ƶOVSRXUOHVHFWHXUGHODm6RFL«W«GHODSODFHGH&OLFK\}
et le secteur de la « Compagnie Parisienne de l’Air
Comprimé ».
&KDTXH VRFL«W« WLUH VRQ «QHUJLH GH SHWLWV JURXSHV GH
SURGXFWLRQXQHGRX]DLQHGHSHWLWHVXVLQHVVHWURXYHQW
¢3DULVHWTXDWUHFHQWUDOHV/HYDOORLV,VV\OHV0RXOLQHDX[
Saint-Denis et Saint-Ouen) sont construites en périphéULH/HVGLVWDQFHV¢SDUFRXULUHQWUHOHV]RQHVGHSURGXFtion et de consommation sont courtes et ne nécessitent
pas de transport d’énergie à des tensions supérieures à
9(QOHFRXUDQWGLSKDV«¢9DSSDUD°W
CHAPITRE 1
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
EDISON
PLACE
DE
CLICHY
FORCE ET
ÉCLAIRAGE
CHAMPSÉLYSÉES
AIR
COMPRIMÉ
RIVE
GAUCHE
RÉPARTITION
DES SECTEURS À PARIS,
1889-1907
1907-1920
LA CPDE REGROUPE
LA PRODUCTION
Courant alternatif monophasé
&RXUDQWFRQWLQXGHX[ƶOV
&RXUDQWFRQWLQXWURLVƶOV
&RXUDQWFRQWLQXFLQTƶOV
FRXUDQWDOWHUQDWLIGLSKDV«FLQTƟOV QRXYHOOHRSWLRQ
WHFKQLTXHLPSODQW«HGDQVOHQRUGHWOšHVWGHODYLOOH
$SUªVXQHSKDVHGHU«XQLƶFDWLRQDSSHO«Hm8QLRQGHV
6HFWHXUV}HQWUHHWDXerMDQYLHUXQH
VRFL«W«XQLTXHOD&RPSDJQLH3DULVLHQQHGH'LVWULEXWLRQ
d’ÉOHFWULFLW«&3'(YRLWOHMRXUSRXUSUHQGUHODUHOªYHGHV
VL[FRQFHVVLRQQDLUHV
/DSURGXFWLRQGDQVOHVSHWLWHVXVLQHVFªGHODSODFH¢XQH
SURGXFWLRQ UHJURXS«H GDQV GHX[ JUDQGHV FHQWUDOHV
PLVHVHQVHUYLFHHQDXQRUG¢6DLQW2XHQHWDXVXG
¢,VV\OHV0RXOLQHDX[/HFRXUDQWGLSKDV«HVWSURGXLW¢
XQHWHQVLRQGH9HWXQHIU«TXHQFHGH+]
,OHVWWUDQVSRUW«MXVTXš¢XQHYLQJWDLQHGHVRXVVWDWLRQVRX
FHQWUHVGHFRXSODJHVLWX«VGDQVODYLOOHHWTXLSHUPHWWHQW
GšDGDSWHUOHFRXUDQW¢FKDTXH]RQH
/HPRQRSROHHVWLQVWDXU«PDLVOšXQLƶFDWLRQWHFKQLTXHQšHVW
SDVHQFRUHSU«YXH3DULVHVWGLYLV«HQTXDWUH]RQHV
courant alternatif monophasé GDQV OHV DQFLHQV
VHFWHXUVm5LYH*DXFKH}HWm&KDPSVÉO\V«HV}
F RXUDQWFRQWLQXWURLVƟOV GDQVOHVDQFLHQVVHFWHXUV
m(GLVRQ}HWmÉFODLUDJHHW)RUFH}
FRXUDQWFRQWLQXFLQTƟOVGDQVOHVDQFLHQVVHFWHXUV
m&OLFK\}HWm$LU&RPSULP«}
/šXQLIRUPLVDWLRQWRWDOHMXJ«HWURSRQ«UHXVHDXYXGHVRQ
LQW«U¬WQšHVWSDVSU«YXH&HSHQGDQWXQSURJUDPPHGH
PRGHUQLVDWLRQGXU«VHDXHVWODQF«HQWUHHW
DƶQ GH UDWLRQDOLVHU OD IU«TXHQFH HW GšDEDQGRQQHU OD
GLVWULEXWLRQGš«OHFWULFLW«HQFRXUDQWFRQWLQX
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
9
EMPLOYÉS DE LA CPDE
À LA SOUS-STATION SAINT-ROCH
Les fréquences de 25, 42, 50 ou 53 Hz coexistent à ce
moment et la CPDE, à l’image d’autres villes européennes,
opte pour la standardisation à 50 Hz, pour permettre
l’interconnexion future avec d’autres réseaux. D’autre part,
les avantages du courant alternatif - en termes de sécurité,
de rendement et de portée du transport et de la distribution
électrique - par rapport au courant continu, poussent les
dirigeants à arrêter toute alimentation en courant continu.
Son remplacement par le réseau alternatif complémentaire dure plus de 30 ans et des alimentations en
courant continu subsistent, à Paris, jusqu’au milieu des
années 1960. À la veille de la guerre, la situation est complexe.
En fonction du quartier et de l’immeuble, les abonnés
parisiens peuvent recevoir du courant 115 V alternatif ou
10
continu, 230 V continu, 230 V alternatif monophasé ou
diphasé ou 460 V continu. De plus, dans un même
LPPHXEOH MXVTXš¢ WURLV W\SHV GH U«VHDX[ GLƵ«UHQWV
peuvent coexister.
1920-1930
LA « CEINTURE D’HERCULE »
PORTE LE DÉVELOPPEMENT URBAIN
Parallèlement aux usines de la CPDE, en banlieue, de
grandes usines productrices sont construites (Gennevilliers
en 1922 et Ivry en 1924), d’autres sont rénovées et étendues
(Saint-Denis, Vitry) pour desservir non pas la ville de Paris
CHAPITRE 1
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
mais la proche banlieue industrielle en croissance, les
départements limitrophes, ainsi que certains clients
parisiens, tels que le Métropolitain ou les compagnies de
tramways. Ces usines sont exploitées par les sociétés
Union d’Électricité, Électricité de Paris et Électricité
de la Seine.
Ces sociétés lancent, au début des années 1920,
un programme d’interconnexion entre les groupes de
production de la région par des câbles souterrains à 60 000 V
(ensuite standardisés à 63 000 V). Une première. Cette
U«DOLVDWLRQHVWMXVWLƶ«HSDUODQ«FHVVLW«GHUHJURXSHUOHV
capacités de production dans un nombre réduit de centrales électriques, pour relier des sources d’énergie peu
nombreuses aux postes d’alimentation éloignés entre
HX[&HU«VHDXSHUPHWGHIDLUHOHOLHQHQWUHOHVGLƵ«UHQWHV
usines thermiques de la région parisienne, qui alimentent des réseaux indépendants. Il a aussi un rôle de
récepteur de l’énergie produite dans des centrales hydro-électriques lointaines. Surnommé la « Ceinture
d’Hercule », il s’agit du premier réseau souterrain à haute
tension en France. Après quelques années de fonctionQHPHQWLOHVWTXDOLƶ«GHmVXFFªVLQFRQWHVWDEOH}SDUOHV
dirigeants de la CPDE.
Débutée en 1922, cette interconnexion compte dès la
première année 76 km de liaisons, 209 km en 1925 et
300 km lors de son achèvement, en 1930. Elle constitue
une boucle à 63 000 V autour de Paris et relie entre elles
toutes les usines de production de la région : Alfortville,
Asnières, Billancourt, Gennevilliers, Issy-les-Moulineaux,
Nanterre, Puteaux, Romainville, Vitry puis Saint-Denis et
Ivry en 1931. Grâce à ce réseau, les centrales peuvent se
secourir entre elles en cas d’incident mais, en temps normal, seules les centrales les plus puissantes sont utilisées
(Gennevilliers, Vitry, Ivry et Saint-Denis). Les autres unités
de production sont progressivement mises hors service
(Alfortville et Asnières en 1927, Puteaux en 1932). Cette
ceinture est, à cette époque, le plus important réseau de
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
EXEMPLE DE
DEVIS DE LA COMPANIE
D'ÉCLAIRAGE ÉLECTRIQUE
DU SECTEUR
DES CHAMPS-ÉLYSÉES
300 km
DE LIAISONS
À 63 000 V
cette tension dans le monde entier.
De cette boucle, des lignes aériennes partent vers la province dans toutes les directions (Meaux, Creil, Mantes et
Corbeil). En 1926, une ligne aérienne de 90 000 V, en
provenance d’Éguzon dans le Massif Central, verse l’excédent de production sur le réseau 63 000 V via le poste
de Chevilly.
De nouvelles centrales thermiques et hydrauliques sont
construites en France et l’électricité produite est acheminée jusqu’à ce réseau d’alimentation de la région parisienne.
Ces connexions représentent le point de départ d’un
vaste réseau d’interconnexion national français, débuté
en 1930, faisant le lien entre la production thermique à
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
11
QUATRE SOURCES DE COURANT
DIFFÉRENTES !
En 1930, Paris est alimenté par quatre sources de courant à 63 000 V au sud-ouest
à Issy-les-Moulineaux, au nord par Saint-Ouen, à l’est par le poste de Nation et au sud-est
par le poste de Tolbiac. Sur ces postes, l’énergie est convertie en 12 300 V, à destination
d’une vingtaine de sous-stations dans Paris. Celles-ci répartissent et transforment
le courant soit en 3 000 V alternatif, soit en courant continu, selon les zones.
1930-1939
INTER-PARIS RÉALISE LA PREMIÈRE
LIAISON SOUTERRAINE 225 000 V
base de charbon au nord et la production d’origine hydraulique au sud, principalement dans le Massif Central,
les Alpes, les Pyrénées ou à l’est sur le Rhin.
&H U«VHDX PDUTXH OH SDVVDJH GH OšDXWRVXƸVDQFH
de la production de la région parisienne par rapport à
sa consommation à une dépendance envers la production d’énergie électrique en provenance du territoire
national.
1930
LA HAUTE TENSION ENTRE DANS PARIS
Jusqu’en 1930, l’alimentation de Paris est uniquement
assurée par les usines de la CPDE, qui ne sont pas
connectées aux autres usines de la région par la boucle
à 63 000 V. Les usines nord et sud-ouest de la compagnie
atteignent leurs limites de production. Pour éviter la
construction d’une troisième usine et assurer une meilOHXUHTXDOLW«GšDSSURYLVLRQQHPHQWPDLVDXVVLSRXUSURƶter de la fourniture d’électricité d’origine hydraulique, la
&3'(G«FLGHHQGHFRQƶHUODGLVWULEXWLRQGš«OHFWULcité destinée à la ville de Paris aux sociétés Électricité de
Paris, Électricité de la Seine et Union d’Électricité. Les
usines de la CPDE sont ainsi raccordées au vaste réseau
d’interconnexion.
Deux postes de transformation 63 000 V / 12,3 000 V,
disposés sur cette boucle à proximité des usines
d’Issy-les-Moulineaux et Saint-Ouen, participent à l’alimentation de Paris par les échanges avec le réseau
diphasé parisien de la CPDE. Deux liaisons 63 000 V, provenant de Charenton et Villejuif, pénètrent directement
à l’intérieur de Paris jusqu’aux postes de Nation et Tolbiac,
construits en 1929 et 1930. Ces liaisons marquent le
G«EXW GH OšLPSODQWDWLRQ GH QLYHDX[ GH WHQVLRQ TXDOLƶ«V
aujourd’hui de haute tension, dans Paris intra-muros.
12
À partir de 1930, la production hydro-électrique connaît
un essor sans précédent. En s’appuyant sur le réseau
63 000 V de la région parisienne, achevé en 1930, les interFRQQH[LRQV QDWLRQDOHV VH U«SDQGHQW DƶQ GšDFKHPLQHU
cette énergie jusqu’à Paris, qui représente la région la plus
consommatrice d’électricité en France. Mais les puissances
transportées deviennent très importantes et la boucle
9QšHVWSOXVVXƸVDQWH
En 1933, les sociétés productrices d’électricité dans la région parisienne (Union d’Électricité, Société d’Électricité de
la Seine et Société d’Électricité de Paris) constituent la
« Société d’Interconnexions électriques », plus simplement
nommée « Inter-Paris ». Elle a pour but de concevoir un
deuxième réseau à grande capacité de transmission
d’énergie, chargé de satisfaire au développement de la
consommation et de recevoir l’adduction dans la région
parisienne de quantités de plus en plus considérables
d’énergie. Parallèlement, d’autres centrales de grande puissance sont mises en service à Vitry (usine Arrighi) en 1931
et à Saint-Denis (nommée Saint-Denis 2) en 1933.
Le choix de la tension de ce nouveau réseau est une question essentielle. En 1932, la tension de 225 000 V est employée pour la première fois en France au poste de Chevilly, d’où part une ligne aérienne reliant le poste au barrage
d’Éguzon. L’adoption de ce niveau de tension permet de
répondre aux nouveaux besoins de capacité de transport
et de raccorder le nouveau réseau directement aux
grandes lignes nationales de transport.
La solution la plus simple aurait consisté à réaliser ce réseau entièrement par lignes aériennes, comme cela existait
dans d’autres grandes villes d’Europe. Par exemple, Berlin
est, dans les années 1930, encerclé par deux lignes aériennes 110 000 V, implantées en milieu urbain dans un
HPSODFHPHQW«TXLYDOHQWDX[DQFLHQQHVIRUWLƶFDWLRQVGH
Paris. Mais la réalisation de lignes aériennes 225 000 V dans
CHAPITRE 1
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
CENTRALE DE GENNEVILLIERS
– 1922
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
CENTRALE
DE GENNEVILLIERS
– 1955
UNE PREMIÈRE MONDIALE
SUR SAINT-DENIS -CLICHY-SOUS-BOIS
ODU«JLRQSDULVLHQQHHVWGLƸFLOHHWQHSHXW¬WUHHƵHFWX«H
TXšHQGHKRUVGHOšDJJORP«UDWLRQHWORLQGHVWHUUDLQVGšDYLDWLRQFHTXLLPSOLTXHXQHORQJXHXUGHFLUFXLWWUªVLPSRUtante.
m,QWHU3DULV}RSWHGRQFSRXUXQU«VHDXPL[WHFRQVWLWX«
HQSDUWLHGHOLJQHVD«ULHQQHVHWGHF¤EOHVVRXWHUUDLQVTXL
SHUPHWGšXQHSDUWXQUDFFRXUFLVVHPHQWVHQVLEOHGXWUDF«
HW GšDXWUH SDUW OH UDFFRUGHPHQW GHV XVLQHV WKHUPLTXHV
H[LVWDQWHV
&HSHQGDQWXQSUREOªPHGHWDLOOHVHSRVH,OQšH[LVWH¢FHWWH
«SRTXHDXFXQSU«F«GHQWTXDQW¢OšH[SORLWDWLRQGHVF¤EOHV
VRXWHUUDLQV¢XQQLYHDXGHWHQVLRQDXVVL«OHY«/DU«XVVLWH
GX SURJUDPPH J«Q«UDO Gš,QWHU3DULV G«SHQG GRQF GH
OD U«VROXWLRQ GšXQ SUREOªPH SXUHPHQW WHFKQLTXH ODU«DOLVDWLRQGHF¤EOHVVRXWHUUDLQV¢9
« Inter-Paris » se lance dans un projet inédit et fait appel
au concours de plusieurs câbleries françaises. Après de
nombreux essais et études, elle met en service en 1936 la
liaison souterraine Saint-Denis – Clichy-sous-Bois de 18 km.
Une première mondiale.
Ces liaisons souterraines s’intègrent au réseau 225 000 V,
constitué en majorité de lignes aériennes, et permet
l’interconnexion de trois postes : Saint-Denis au nord,
Villevaudé à l’est et Chevilly au sud.
La réalisation par câbles souterrains d’un réseau à
63 000 V, à partir de 1922, puis à 225 000 V, à partir de
1936, représente à chaque fois une première mondiale et
un exploit technique à la hauteur de l’enjeu que constitue
Oš«OHFWULƟFDWLRQGHOD9LOOH/XPLªUH/HUHWRXUGšH[S«ULHQFH
FRQƟUPHOHVXFFªVWHFKQLTXHGHFHVU«DOLVDWLRQV
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
13
CONSTRUCTION
DE L’USINE DE SAINT-DENIS
14
CHAPITRE 1
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
CENTRALE THERMIQUE
DE SAINT-DENIS EN 1968
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
15
CENTRALE ARRIGHI VITRY-SUD
– 1954
1946-1960
16
1960
CROISSANCE DE LA DEMANDE
ET NATIONALISATION DE L’ÉNERGIE
UNE BOUCLE HAUTE TENSION AUTOUR
DE PARIS
En 1946, le secteur de l’énergie est nationalisé et la CPDE
laisse sa place à la CDPE (Centre de Distribution de ParisÉOHFWULFLW« &HOXLFL FRQWLQXH OD PLVVLRQ Gš«OHFWULƶFDWLRQ
de la capitale.
En 1957, d’autres postes d’alimentation 63 000 V sont
créés à Paris, pour répondre à la croissance de la
demande : Turgot dans le XVIIIe et Eylau dans le XVIe,
alimentés respectivement par Ampère à Saint-Denis et
Fallou à Gennevilliers. L’énergie est toujours puisée dans
le réseau d’interconnexion à 63 000 V entourant Paris,
lui-même alimenté par le réseau 225 000 V. Ces postes,
à l’image de ceux de Tolbiac, Nation et Issy-les-Moulineaux,
réalisent la transformation 63 000 V / 12 500 V et sont
reliés aux sous-stations parisiennes.
Au début des années 1960, le réseau se fait vieillissant, la
qualité de service est à améliorer et certaines sous-stations
atteignent leur puissance maximale. Des études sont réalisées par le service de distribution, en collaboration avec le
service de transport, pour décider de la nouvelle structure
du réseau parisien. L’objectif est de pouvoir faire face à la
disparition complète d’un poste, en cas d’avarie, mais aussi à
une panne double. Il est décidé de transporter l’énergie à
l’intérieur de Paris par des liaisons souterraines à 225 000 V.
Ces liaisons ont comme point de départ des postes
225 000 V construits en proche périphérie et pénètrent en
radiales à l’intérieur de Paris, à l’image des rayons d’une roue.
Deux à trois postes successifs, situés sur chacune de ces
radiales, abaissent la tension à 20 000 V pour distribuer
l’énergie dans les quartiers à proximité. Les postes situés en
périphérie (appelés « postes B ») sont interconnectés par
XQHERXFOH9DƶQGHSU«YHQLUXQHFRXSXUHJ«Q«rale d’électricité. Ce type de connexion 225 000 V entre les
postes de transformation n’existe pas à l’intérieur de Paris
HQWUHOHVSRVWHVGLVSRV«VVXUGHVUDGLDOHVGLƵ«UHQWHV
CHAPITRE 1
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
/H VHFRXUV HVW HƵHFWX« SDU GHV F¤EOHV 9 &HWWH
FRQƶJXUDWLRQ GX U«VHDX GH WUDQVSRUW HVW XQLTXH DX
monde pour une grande ville.
Le réseau de distribution est aussi largement remanié. Le
courant diphasé 12 300 V laisse sa place au courant triphasé 20 000 V. La tension de 20 000 V est adoptée pour
réaliser trois artères disposées en couronnes concentriques
et allant de poste en poste.
De plus, le choix est fait d’adopter une distribution triphasée,
maillée dans un premier temps, puis radiale à partir des
années 1980, pour remplacer toutes les autres formes de
distribution (monophasée et diphasée).
Parallèlement à cette structure du réseau dans Paris, une
boucle aérienne d’interconnexion de 400 000 V est
construite autour de Paris à partir de 1960 et s’achève en
1972. Cette boucle participe aux grands échanges entre
les régions françaises et permet aussi l’alimentation
de la région parisienne par l’intermédiaire de dix postes
400 000 V / 225 000 V.
La production, assurée initialement dans les années 1920
par les centrales proches de la capitale, est d’abord complétée par l’apport massif d’énergie hydraulique et thermique. À partir du milieu des années 1970, les centrales
d’Île-de-France laissent leur place aux importantes unités
de production plus lointaines, telles que les centrales nucléaires dont l’énergie est transportée dans toute la France
par le réseau 400 000 V. Les centrales de la région parisienne sont sollicitées uniquement pour faire l’appoint de
production lors de pics de consommation. Aujourd’hui, la
région Île-de-France produit à peine 10 % de sa consommation. L’augmentation des distances entre les zones de
production et de consommation et l’exceptionnelle augmentation de la consommation d’électricité au lendemain
de la Seconde Guerre mondiale, dont la valeur double tous
les dix ans jusqu’aux années 1990, expliquent le recours
aux niveaux de tension 400 000 V et 225 000 V.
Une seconde boucle à 225 000 V, commencée par
« Inter-Paris » dans les années 1930, est terminée à
l’ouest par liaisons aériennes en 1960. Cette ligne est
doublée en 1964.
À partir de 1960, en une quinzaine d’années, la tension
de 225 000 V se substitue en grande partie à la tension
de 63 000 V. Les liaisons à 63 000 V sont néanmoins
utilisées pour alimenter des clients tels que la RATP et la
SNCF à Paris.
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
200 km
DE LIAISONS RELIENT
AUJOURD’HUI
LA PÉRIPHÉRIE
AUX POSTES SITUÉS
INTRA-MUROS
1960-2011
LE DÉPLOIEMENT DU RÉSEAU HAUTE
TENSION
Entre 1960 et 1969, les postes de Coriolis (XIIe), Batignolles
(XVIIe), Buttes-Chaumont (XIXe) et Castagnary (XVe) sont
créés. Les postes 63 000 V existants de Turgot, Nation et
Tolbiac accueillent aussi des câbles 225 000 V. Ces
postes, appelés postes « sources » ou postes C, sont
équipés de transformateurs 225 000 V / 20 000 V.
La structure 225 000 V, conçue dans les années 1960,
continue son déploiement dans les décennies suivantes.
En 1975, elle compte 14 postes C, 25 en 1980, 29 en
1990, 36 en 2000. En 2003, le 38e, et dernier poste source
225 000 V mis en service à ce jour, est celui de La Muette,
dans le XVIe arrondissement.
Aujourd’hui, l’alimentation de Paris représente près de
200 km de liaisons 225 000 V entre les postes situés en
proche périphérie (postes B) et les postes dans Paris
(postes C). Parallèlement aux travaux de rénovation sur le
réseau ancien, des liaisons de renforcement sont régulièUHPHQW U«DOLV«HV VXU OHV UDGLDOHV DƶQ GH U«SRQGUH ¢
l’augmentation de la consommation et aux exigences
de qualité de service.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
17
18
CHAPITRE 2
CHAPITRE 2
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
'XF¤EOHLVRO«DXƶOGHMXWHLPSU«JQ«GšKXLOHDX[F¤EOHV¢LVRODQW
V\QWK«WLTXHGšDXMRXUGšKXLHQSDVVDQWSDUOHSDSLHULPSU«JQ«OHVF¤EOHV
¢KXLOHHW¢JD]Oš«YROXWLRQGHVWHFKQRORJLHVGHF¤EOHDSHUPLV
GšDXJPHQWHUODSXLVVDQFHWUDQVSRUW«HHWODƶDELOLW«GHVOLDLVRQV
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
19
L'INGÉNIEUR CONSTRUCTEUR SUISSE FRANÇOIS BOREL
(À DROITE)
LES PRÉMICES
DU CÂBLE
HAUTE TENSION
/
H F¤EOH «OHFWULTXH DFWXHO XQ REMHW GšDSSD
UHQFH VLPSOH HVW HQ IDLW OšDERXWLVVHPHQW GH SUªV GH
GHX[ VLªFOHV GH UHFKHUFKHV MDORQQ«V GH G«FRXYHUWHV
VFLHQWLƶTXHV&HOOHVFLRQWSHUPLVGHIUDQFKLU¢FKDTXH
IRLVGHQRXYHDX[SDOLHUVDP«OLRUDQWDLQVLODƶDELOLW«HWOD
SHUIRUPDQFHGXWUDQVSRUWGš«OHFWULFLW«
CÂBLE
BOREL
LE CÂBLE
TÉLÉGRAPHIQUE
'DQVXQSUHPLHUWHPSVOšXWLOLVDWLRQGHVF¤EOHVLVRO«V«WDLW
H[FOXVLYHPHQW U«VHUY«H DX[ WUDQVPLVVLRQV W«O«JUD
SKLTXHV'ªVLOVšDJLVVDLWGHƶOVLVRO«V¢ODVRLHQDWXUHOOH
20
SXLV¢SDUWLUGHGHƶOVLVRO«VSDUXQQRXYHDXPDW«ULDX
¢EDVHGHJRPPHH[WUDLWHGHFHUWDLQVDUEUHVWURSLFDX[
ODJXWWDSHUFKDSURGXLWXWLOLV«QRWDPPHQWSRXUFRQVWLWXHU
GHVF¤EOHVVRXVPDULQVW«O«JUDSKLTXHVMXVTXšHQHW
OH 7UDQVSDFLƶTXH &HSHQGDQW VHV FDUDFW«ULVWLTXHV
Qš«WDLHQWSDVVXƸVDQWHVSRXUU«DOLVHUOHVSUHPLHUVF¤EOHV
«OHFWULTXHV
LES PREMIÈRES LIAISONS
SOUTERRAINES ÉLECTRIQUES
%LHQW¶W OH G«YHORSSHPHQW UDSLGH GH Oš«FODLUDJH HW GH
OšLQGXVWULH«OHFWULTXHREOLJHOHVIDEULFDQWV¢FRQFHYRLUGH
QRXYHDX[V\VWªPHV/HVSUHPLªUHVOLDLVRQVFRQVLVWHQW¢
SRVHUGHVƶOV«OHFWULTXHVVXUGHVLVRODWHXUVHQERLVRXHQ
SRUFHODLQHSODF«VGDQVGHVFDQLYHDX[VRXWHUUDLQVUHPSOLV
GH ELWXPH 3DU OD VXLWH GHV LVRODQWV WHOV TXH OH MXWH
DVSKDOW«SODF«VGDQVXQWXEHGHSURWHFWLRQVRQWXWLOLV«V
CHAPITRE 2
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LA PRESSE À PLOMB
DE BOREL
Alors que les premières liaisons souterraines de
transmission d’énergie électrique sont des systèmes
primaires peu performants, ne permettant pas d’excéder
quelques dizaines de volts, l’invention de la presse à
plomb par l’ingénieur suisse Borel, en 1879, marque un
tournant dans l’histoire des câbles souterrains. Cette
technique permet de mouler une gaine de plomb
GLUHFWHPHQWVXUOHVFRQGXFWHXUVLVRO«VDX[ƶEUHVGHMXWH
et supprime en partie les problèmes d’absorption
d’humidité en rendant le câble étanche. Peu après, en
LPSU«JQDQWOšLVRODQWHQMXWHGšXQP«ODQJHGšKXLOHHWGH
résine, des câbles monopolaires concentriques à 3 000 V
sont posés à Paris, en 1890.
CÂBLE
FERRANTI
L’APPARITION DU PAPIER
IMPRÉGNÉ
Une autre étape décisive vers les premiers câbles de
transport d’énergie électrique est franchie lors de l’apparition, en 1890, du papier imprégné. Pour la première fois,
Ferranti met en place un câble à 10 000 V en enroulant
des bandes de papier autour de conducteurs en cuivre
disposés dans un tube en acier rempli de bitume.
En 1893, aux États-Unis, des bandes étroites de papiers
sont enroulées en hélice autour du conducteur et mises
sous gaine de plomb. Le procédé d’imprégnation permet
d’exploiter au mieux les propriétés connues d’isolation du
papier, tout en supprimant les problèmes liés à
l’absorption de l’humidité.
50 ANS D’ÉVOLUTION
DU CÂBLE
Ici commence le développement des canalisations
électriques souterraines dans les grandes agglomérations,
où les lignes aériennes sont trop encombrantes et/ou
irréalisables. Pendant 50 ans, les câbles isolés au papier
imprégné s’imposent comme la meilleure solution pour
ces canalisations et le perfectionnement des procédés
d’imprégnation conduit à l’accroissement des tensions.
Les sociétés de l’industrie électrique parviennent à
transformer l’énergie électrique en des tensions de plus
en plus élevées, ce qui conduit les ingénieurs à
concevoir des câbles de plus en plus performants. Alors
que les distances à parcourir entre les zones de
production et de consommation augmentent, les lois de
l’électricité rendent plus intéressant de transporter
Oš«QHUJLH«OHFWULTXHVRXVKDXWHWHQVLRQDƶQGHU«GXLUH
OHVSHUWHV'HVWUDQVIRUPDWHXUVVRQWDLQVLFRQ©XVDƶQGH
convertir l’énergie produite par les machines et la
performance des câbles souterrains a dû s’adapter à ce
besoin.
L’ACCROISSEMENT
DES TENSIONS
En 1910, la tension de fonctionnement des câbles atteint
15 000 V puis 30 000 V, à la veille de la Première Guerre
PRQGLDOH 'ªV OD ƶQ GH FHOOHFL OD WHQVLRQ DWWHLQGUD HQ
France 63 000 V. C’est le début du transport d’électricité
en France.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
21
LES CÂBLES
À HAUTE TENSION
1921 : POSE
DES PREMIERS CÂBLES
HAUTE TENSION
DANS LA
RÉGION PARISIENNE
Dès 1921, les premiers câbles « haute tension »,
c’est-à-dire d’une tension d’exploitation supérieure à
63 000 V, sont posés en France et dans la région parisienne. Au moment de la création de l’interconnexion
entre les différentes centrales électriques de la région
parisienne, la société Union d’Électricité décide de créer
un réseau souterrain ceinturant Paris, en adoptant la tension la plus élevée de l’époque.
LES CÂBLES
AU PAPIER
Ces liaisons sont composées de trois câbles unipolaires,
isolés au papier imprégné d’une matière visqueuse composée d’un mélange d’huile et de résine, et entourés par
une enveloppe en plomb. Ce choix de trois câbles unipolaires et non de câbles à trois conducteurs est décidé
après de longs essais en laboratoire. Cette technologie
de câble, à champ radial, présentait l’avantage d’améliorer la tenue diélectrique du câble et ainsi la capacité de
transport.
Ces câbles sont constitués d’une âme en cuivre de
150 mm², d’une épaisseur de papier imprégné de
14 mm, d’un papier métallisé et d’une gaine de plomb de
2,5 mm d’épaisseur, pour une capacité de 30 MVA. L’ensemble est protégé mécaniquement par un matelas de
jute goudronné. Près de 400 km de ce type de câble
sont posés dans la région parisienne.
Après la construction de la centrale d’Arrighi, à Vitry- sur- Seine,
en 1931, le même type de câble est utilisé mais avec
une section de 250 mm². Cette section autorise désormais une puissance transportée de 45 MVA.
Aujourd’hui, certains tronçons de câbles de cette technologie, posés dans les années 1920, sont toujours en
exploitation. C’est le cas, par exemple, pour certains tronçons de la liaison entre les postes de Fallou à
Gennevilliers et de Courbevoie : posés en 1925,
ils atteignent 86 années de service.
22
COUPE PI
PERFECTIONNEMENT DES CÂBLES
AU PAPIER IMPRÉGNÉ
Pour répondre à la croissance de la consommation et
de la production des puissances électriques, les câbles
au papier imprégné sont perfectionnés. Pour la matière
d’imprégnation, des mélanges minéraux remplacent les
matières végétales. Des papiers plus minces et de meilleure qualité sont employés et des papiers
semi-conducteurs sont placés sur l’âme en cuivre. Ces
dernières améliorations permettent de réduire l’épaisseur de l’isolant qui passe de 14 à 12 mm, dans un souci
de légèreté et de coût. Les progrès se poursuivent
constamment jusqu’en 1960, en réalisant l’imprégnaWLRQSDUGHVPDWLªUHVFKDUJ«HVGHFLUHPRLQVƷXLGHVHW
chimiquement plus stables.
CHAPITRE 2
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
7
9
TYPE MÉTALLISÉ D’UN
CÂBLE TRIPLOMB
4
8
6
1
5
1
CONDUCTEUR
Cuivre ou aluminium
2
ISOLANT
Papier impégné
3
RUBAN
Papier métallisé
4
BOURRAGE
Cordelettes de papier imprégné
5
CEINTURE
Calicot métallisé
6
GAINE
Plomb
7
MATELAS
Papier ou jute goudronné
8
ARMURE DE 2 FEUILLARDS
À RECOUVREMENT
Jute goudronné
9
MATELAS
Jute goudronné
3
2
LA NÉCESSITÉ D’UNE NOUVELLE
TECHNOLOGIE
Cependant, ce type de technologie pose des problèmes.
Les cycles de fonctionnement du câble entraînent des
variations de température et des déplacements d’huile
par dilatation et compression de l’huile d’imprégnation.
Par ces mouvements, le plomb de la gaine, ayant un
FRHƸFLHQWGHGLODWDWLRQHQYLURQIRLVSOXVIDLEOHTXH
l’huile, est déformé de manière irréversible. Ces déformations entraînent la création dans l’isolant de zones vides,
de vacuoles, remplies d’air. Cet air, ionisé par le champ
«OHFWULTXHHVWHQVXLWH¢OšRULJLQHGHG«FKDUJHVSDUWLHOOHV
SXLVGXFODTXDJHGXF¤EOH3RXU«YLWHUFHODLOIDXWXQH
FRXFKHGšLVRODQWVXƸVDPPHQW«SDLVVHTXLFRPELQ«HDX
besoin de tension d’exploitation plus élevée, détermine
une épaisseur trop importante pour être réalisable. Cette
technologie présente ici ses limites et la mise au point
GšXQHQRXYHOOHVROXWLRQWHFKQLTXHGHYLHQWQ«FHVVDLUH
LE CÂBLE
TRIPLOMB
(QXQQRXYHDXW\SHGHF¤EOHHVWSRV«VXUOH
U«VHDX9GHODU«JLRQSDULVLHQQH,OVšDJLWGH
F¤EOHVWULSKDV«V¢FKDPSUDGLDOGHW\SHWULSORPE
Dans ce câble, trois conducteurs sont chacun entourés
d’une couche d’isolant en papier imprégné, d’un écran en
rubans de papier métallisés puis d’une gaine en plomb.
Ces trois éléments sont ensuite entourés d’un
ruban textile métallisé et contenus dans une gaine en
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
23
24
CHAPITRE 2
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
EMMANUELLI ET PIRELLI
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
25
CÂBLE 63 000 V
plomb. Les écrans permettant de répartir de manière radiale le champ électrique sont reliés à la gaine en plomb
contenant les trois conducteurs. Seuls deux câbles de ce
type ont été posés en région parisienne, sur une double
liaison entre Romainville et Vincennes. Ils ont été mis hors
exploitation en 1967, après 40 années de service.
Une nouvelle technologie plus performante, permettant
d’atteindre des tensions plus élevées, fait alors son
apparition.
EMMANUELLI ET LE CÂBLE
À HUILE FLUIDE
En 1917, l’ingénieur italien Emmanuelli, de la société
Pirelli, dépose un brevet décrivant les principes d’un câble
novateur appelé par la suite « câble à huile fluide » ou
« câble à système Pirelli » ou encore « câble OF » pour
« Oil-Filled ».
Il s’agit d’un câble à conducteur creux, dans lequel l’huile
maintenue sous pression (un à trois bars) peut circuler à
26
l’intérieur d’un canal. Des réservoirs extérieurs, appelés
« poumons », sont placés le long de la liaison. Ils maintiennent une pression constante à l’intérieur du câble,
tout en permettant les mouvements de dilatation et de
FRPSUHVVLRQGHOšKXLOHDXƶOGHVF\FOHVGHIRQFWLRQQHPHQW$LQVLHQFDVGš«FKDXƵHPHQWODGLODWDWLRQGHOšKXLOH
à l’intérieur du câble est compensée par l’augmentation
du niveau d’huile dans les « poumons » et, de la même
façon, en cas de compression de l’huile par refroidissement, l’huile du réservoir se retrouve à l’intérieur du câble.
Les matières visqueuses d’imprégnation des câbles des
précédentes générations sont ici remplacées par une
KXLOHƷXLGHGHYLVFRVLW«SOXVIDLEOH*U¤FH¢FHGLVSRVLWLI
l’huile sous pression imprègne l’ensemble du milieu
contenu à l’intérieur de la gaine de plomb. Le papier enroulé autour du conducteur est donc en permanence
imprégné par l’huile. La qualité d’imprégnation acquise
lors de la fabrication est préservée au cours de l’exploitation et la formation d’espaces vides, à l’origine de
G«FKDUJHVSDUWLHOOHVHVWDLQVL«YLW«H$ƶQGHFRQWHQLUOD
CHAPITRE 2
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
CÂBLE
225 000 V
pression interne, la gaine de plomb est enveloppée dans
une frette en laiton, protégée elle-même contre la corrosion par une deuxième gaine de plomb.
LES CÂBLES À HUILE FLUIDE
À PARIS
En 1930, les sociétés câblières françaises commencent à
produire des câbles selon ce procédé pour des tensions
de 63 000 V. Ainsi, pour la première fois en France, en
1933, les deux liaisons Chevilly-Villejuif et
$UULJKL9LWU\1RUGVRQWU«DOLV«HVHQF¤EOHV¢KXLOHƷXLGH
avec une âme en cuivre d’une section de 350 mm², une
épaisseur d’isolant de 9 mm et une capacité de transport
de 65 MVA. Ces liaisons ont été retirées de l’exploitation
en 2004 et 2005. Une durée de vie de plus de 70 ans,
DXGHO¢GHVHVS«UDQFHVGHOš«SRTXHP¬PHVLODƶDELOLW«
de cette technologie n’était alors plus contestée.
LE PREMIER CÂBLE 225 000 V
AU MONDE
$SUªVOHVU«VXOWDWVFRQYDLQFDQWVGHVF¤EOHV¢KXLOHƷXLGH
9HQWHUPHVGHSHUIRUPDQFHHWGHƶDELOLW«LOHVW
rapidement envisagé de dépasser les niveaux de tension
existants pour les câbles souterrains. Un câble 132 000 V
est expérimenté en 1926, aux États-Unis, puis des
HVVDLVVRQWHƵHFWX«VHQWUHHWSRXUWHQWHUGH
réaliser un câble souterrain capable de fonctionner sous
une tension d’exploitation de 225 000 V.
Ces essais s’avèrent concluants. En 1936, la Société InterParis, en charge de la réalisation d’un réseau à haute
tension autour de Paris, met en service la première liaison
225 000 V par câble souterrain. Il s’agit de la connexion
entre les postes de Saint-Denis et Clichy-sous-Bois, distants
GHNP/DU«DOLVDWLRQGHFHWWHOLDLVRQHVWDORUVFRQƶ«H
à quatre constructeurs français, avec la collaboration
d’Emmanuelli. C’est un réel exploit et un succès incontestable puisque ce câble a fonctionné jusqu’en l’an 2000
sans avoir connu d’avarie. Ce câble monopolaire à huile
VIE DU
PREMIER CÂBLE
SOUTERRAIN :
DE 1936 … À 2000 !
ƷXLGHHVWFRQVWLWX«GšXQH¤PHFRQGXFWULFHHQFXLYUHGH
section 350 mm², d’un canal central de 13 mm de diamètre, d’une épaisseur de couches de papier
imprégné de 24 mm, d’une première gaine de plomb de
3,2 mm d’épaisseur, d’une frette en laiton de 0,8 mm, puis
d’une deuxième gaine de plomb de 2,5 mm. L’ensemble
a un diamètre extérieur total de 97 mm, pour un poids
de 27,3 kg par mètre. La capacité de transport atteint
160 MVA.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
27
LES AUTRES CÂBLES
SOUS PRESSION
Exceptées de rares liaisons réalisées en câbles « triplomb », les câbles monopolaires
DXSDSLHULPSU«JQ«VDQVSUHVVLRQHW¢KXLOHƠXLGHVšLPSRVHURQWFRPPHOHVGHX[VHXOHV
WHFKQLTXHVPLVHVHQSODFHGDQVOHU«VHDXVRXWHUUDLQKDXWHWHQVLRQGH3DULVMXVTXšHQ
(QWURLVDQVDSUªVODQDWLRQDOLVDWLRQGXVHFWHXU«OHFWULTXHXQYDVWHSURJUDPPHGšHVVDLV
HVWPLVHQSODFH¢ODVWDWLRQGH)RQWHQD\DƟQGHFRPSDUHUOšHQVHPEOHGHVWHFKQLTXHV
H[LVWDQWHVQRXYHOOHVRXQRQHWGHG«FLGHUDYHFWRXVOHV«O«PHQWVGšDSSU«FLDWLRQ¢
GLVSRVLWLRQTXHOOHVVHURQWOHVWHFKQRORJLHVDGRSW«HVVXUOHIXWXUU«VHDXIUDQ©DLV
)RQG«VVXUOHVSULQFLSHV«QRQF«VSDU(PPDQXHOOLGLƷ«UHQWVW\SHVGHF¤EOHVVRXVSUHVVLRQ
IRQWOHXUDSSDULWLRQDXOHQGHPDLQGHODJXHUUH/DSUHVVLRQGHJD]RXGšKXLOHSU«VHQWH
OšDYDQWDJHGš«OLPLQHUOHVSUREOªPHVGHG«FKDUJHVSDUWLHOOHVGDQVOšLVRODQW/HVLQJ«QLHXUV
H[SORLWHQWGRQFFHVSURSUL«W«VHWPHWWHQWHQSODFHGHQRXYHOOHVWHFKQRORJLHVGRQWOHV
SHUIRUPDQFHVVRQWWHVW«HVDYDQWGHG«FLGHUGHOHXULPSODQWDWLRQ
$LQVLDSUªVXQHORQJXHS«ULRGHGšHVVDLVHQGHQRXYHDX[W\SHVGHF¤EOHVVRQWSRV«V
VXUOHU«VHDXIUDQ©DLVGDQVODU«JLRQSDULVLHQQH
CÂBLE OF
LE DÉVELOPPEMENT
DU CÂBLE À HUILE FLUIDE
SDUWLUGHVDQQ«HVOHF¤EOH¢KXLOHƷXLGHIDLWOšREMHW
Gš«WXGHVHQYXHGHVRQSHUIHFWLRQQHPHQW/HVREMHFWLIV
SULQFLSDX[DWWHQGXVVRQWOšDOOªJHPHQWGXF¤EOH
ODU«GXFWLRQGHVRQSUL[HWODGLPLQXWLRQGHVSHUWHV
,OHQU«VXOWHOš«O«YDWLRQGHODSUHVVLRQGHIRQFWLRQQHPHQW
OšLQWURGXFWLRQGHVSDSLHUVPLQFHVSUªVGHVFRQGXFWHXUV
SRXUDXJPHQWHUODULJLGLW«GL«OHFWULTXHDXFKRFHWODPLVH
HQ SODFH GH OšLPSU«JQDWLRQ FRQWLQXH DXWRULVDQW
ODIDEULFDWLRQGHSOXVJUDQGHVORQJXHXUV/DGHX[LªPH
JDLQHGHSORPEWUªVORXUGHGHVWLQ«HXQLTXHPHQW
28
¢ODSURWHFWLRQP«FDQLTXHGXF¤EOHHWUHVSRQVDEOHGšXQH
JUDQGHSDUWLHGHVSHUWHVHVWVXSSULP«H3DUDOOªOHPHQW
RQUHPSODFHODIUHWWHHQODLWRQSDUXQHIUHWWHHQDFLHU
LQR[\GDEOHDPDJQ«WLTXH
6XUOHVF¤EOHV9OHVVHFWLRQVGHVFRQGXFWHXUV
VRQWSDVV«HV¢PPtSRXUXQHFDSDFLW«GH09$
SXLV¢PPtSRXU09$
'ªVOš«SDLVVHXUGHOšLVRODQWGHVF¤EOHV9
¢KXLOHIOXLGHHVWU«GXLWHGH¢PPSXLV¢PP
¢WLWUHH[S«ULPHQWDO
$SUªVOD6HFRQGH*XHUUHPRQGLDOHHWMXVTXšDX[DQQ«HV
FHW\SHGHF¤EOH2)HVWODUJHPHQWXWLOLV«GDQVOD
U«JLRQSDULVLHQQHSUªVGHOLDLVRQVHQWUHGHX[SRVWHV
HWOLDLVRQV¢OšLQW«ULHXUGHSRVWHVGHWRXWHVWHQVLRQV
99HW9
WLWUHGšH[HPSOHODSUHPLªUHOLDLVRQPLVHHQVHUYLFH
DSUªVJXHUUHHQ&KDUHQWRQ9LOOHMXLIGšXQHORQ
JXHXUGHSUªVGHNPFRPSRUWHXQF¤EOH9
GšXQHVHFWLRQGš¤PHGHPPt
,OVšDJLWGHODSUHPLªUHOLDLVRQPLVHHQVHUYLFH¢OšDSUªVJXHUUH
$XWUHH[HPSOHODOLDLVRQ%HDXERXUJ7HPSOH¢9
GšXQHORQJXHXUGHNPVLWX«H¢OšLQW«ULHXUGH3DULV
GšXQHVHFWLRQGš¤PHGHPPtHVWPLVHHQVHUYLFHHQ
&HWWHOLDLVRQHVWTXDQW¢HOOHOšXQHGHVGHUQLªUHV
FRQVWUXLWHVDYHFFHWWHWHFKQRORJLH
CHAPITRE 2
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LE CÂBLE TRIPOLAIRE À PRESSION
EXTERNE DE GAZ
Le câble tripolaire à pression externe de gaz neutre appartient à cette nouvelle génération de câbles 63 000 V,
développée après 1950. Il a été posé pour la première fois
en 1954 sur la liaison entre Saint-Denis et
La Courneuve. Les trois conducteurs isolés au papier imprégné y sont placés sous une gaine de plomb fretté. Un
espace aménagé entre la gaine et l’isolant permet au gaz
azote, sous une pression de 15 bars, de se diffuser. Les
âmes conductrices ont une section de 360 mm² et permettent de transiter une puissance de 65 MVA.
Cependant, cette technologie n’a été que très peu utilisée
et seulement entre 1954 et 1964. À ce moment, elle
laisse sa place aux nouvelles générations de câbles à isolation synthétique.
LE CÂBLE À PRESSION EXTERNE
DE GAZ
Le câble à pression externe de gaz est constitué de trois
conducteurs tirés dans un tube en acier et rempli d’azote
sous pression (15 bars). Les conducteurs sont isolés au
papier imprégné sans gaine de plomb. Ovalisés, ils
peuvent se déformer sous la pression du gaz, dont ils
sont séparés par une membrane en PVC. Dès 1955, cette
technique est utilisée en 63 000 V sur la liaison entre la
centrale d’Arrighi et le poste de Chevilly.
Avec une section d’âme de 360 mm2, la puissance maximale transportée est de 130 MVA. En 1954, quatre
liaisons de 225 000 V sont réalisées avec cette technologie entre Romainville et Rosny. Mais au cours des années
1960, cette technique est abandonnée pour la construction de nouvelles liaisons, quel que soit le niveau de
tension. En effet, des résultats menés à la station de
Fontenay amènent à préférer une nouvelle technologie :
les câbles à pression externe d’huile. Entre 1978 et 1980,
des câbles de ce type sont installés en conservant les
tubes d’acier d’origine.
CÂBLE
TRIPOLAIRE
À PRESSION
EXTERNE DE GAZ
LE CÂBLE À PRESSION EXTERNE
D’HUILE
Importé des États-Unis, le câble à pression externe d’huile,
ou « oléostatique », consiste à placer les trois conducteurs, isolés au papier imprégné et dépourvus de gaine
d’étanchéité, dans un tube en acier rempli d’huile sous
pression (15 bars). Autour de chaque phase, une feuille
métallisée constitue une surface équipotentielle, des rubans de protection assurent le retour des courants de
G«IDXWHWGHVƶOVGHJOLVVHPHQWHQFXLYUHRXHQEURQ]H
permettent de faciliter le tirage des câbles dans le tube.
Les tubes sont raccordés par soudure et protégés par un
revêtement en goudron mélangé à des matières
ƶEUHXVHV'HVSRPSHVUHOL«HV¢GHVU«VHUYRLUVGLVSRV«V¢
une extrémité de la liaison assurent la mise sous pression
de l’ensemble.
CÂBLE
OLÉOSTATIQUE
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
29
CÂBLE À ISOLATION
SYNTHÉTIQUE,
CONDUCTEUR CUIVRE
&5$1$/80,1,80b
1938 :
INVENTION
DU POLYÉTHYLÈNE
EN ANGLETERRE
L’ISOLANT SYNTHÉTIQUE :
UN TOURNANT MAJEUR
Entre 1957 et 1970, cette technologie dédiée au
225 000 V a connu un essor important lors du développement du réseau de Paris intra-muros. La première
liaison, mise en service en 1957, est celle qui relie le
poste Harcourt au poste de Clamart. Jusqu’alors, les sections de câbles sont très diverses et les câbles
oléostatiques sont les premiers à voir leurs sections normalisées. Les conducteurs en cuivre ont une section de
375 mm² ou, plus souvent, 805 mm². La puissance transm i s s i b l e p e u t a i n s i a t t e i n d re re s p e c t i v e m e n t
200 ou 300 MVA. Au total, en un peu plus de deux décennies, 41 liaisons ont été posées dans Paris
intra-muros et à proximité.
30
En 1938, le polyéthylène, nouvelle matière thermoplastique, est mis au point en Angleterre. Il est décrit comme
un élément présentant des propriétés exceptionnelles,
tant mécaniques qu'en matière de tenue électrique.
Ainsi, son application aux câbles électriques est rapide et
l’accroissement des tensions par utilisation de câbles à
isolation synthétique est lancé. Comparée aux câbles à
huile ou à gaz, cette isolation facilite la mise en œuvre,
VLPSOLƶHOHVRS«UDWLRQVGHPDLQWHQDQFHHWGHU«SDUDWLRQ
Elle supprime la pollution par l’huile et réduit les risques
d’incendie ainsi que les coûts.
L’évolution des technologies de câble est fortement corrélée à l’évolution des technologies de l’isolant. Bien
qu’aujourd’hui les câbles d’énergie installés en France
soient constitués d’un isolant synthétique, l’isolation au
papier imprégné a été la solution permettant de rép o n d re co r re c t e m e n t a u x fo r t e s c o n t ra i n t e s
technologiques imposées par la haute tension, et ce
pendant près de 50 ans.
CHAPITRE 2
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LA MISE AU POINT
D’UN NOUVEL ISOLANT
Avant d’être en mesure de fabriquer des câbles à haute
tension avec une isolation au polyéthylène, il a fallu que
les ingénieurs se penchent sur les nombreux problèmes
techniques posés par ce nouveau matériau. Sensible à
OšR[\GDWLRQ¢ODGLƵXVLRQHQVRQVHLQGHQRXYHDX[PDW«ULDX[HWDXSK«QRPªQHGHƶVVXUDWLRQVRXVFRQWUDLQWHLO
SU«VHQWHXQFRHƸFLHQWGHGLODWDWLRQ«OHY«HWXQHWHPS«rature de cristallisation assez basse (105 à 115 °C).
Cependant, après une période de recherches approfondies, dans les années 1950, sur les méthodes de
sélection, de purification, d’extrusion et de refroidissePHQWOHG«ƶHVWUHOHY«SDUOHVFRQVWUXFWHXUV,OVPHWWHQW
au point le polyéthylène à basse densité (PEBD) qui, encore perfectionné, est habilité à être utilisé pour l’isolation
des câbles installés sur le réseau électrique français dans
les années 1960.
Consciente d’être à un tournant en matière de technologie de câble, EDF mène une démarche volontariste pour
développer la réalisation de liaisons par câbles à isolation
synthétique. Alors que l’Allemagne ou la Grande-Bretagne
favorisent les câbles à gaz, la France se placera à l’avantgarde du câble « sec ».
LES CÂBLES AU POLYÉTHYLÈNE À
BASSE DENSITÉ
En France, les premiers câbles à isolation synthétique au
polyéthylène à basse densité (PEBD) sont posés à partir
des années 1960. En région parisienne, c’est en janvier
1963 que le premier câble PEBD est mis en service. Deux
longueurs de 100 m d’un câble à âme en cuivre de section 340 mm² sont installées au poste de Romainville. En
1969, fort de l’expérience en 63 000 V, une première liaison 225 000 V par câble PEBD est installée sur un
transformateur du poste de Chevilly. Ce câble, d’une
puissance de 200 MVA, est constitué d’une âme en
cuivre de 360 mm² et d’une épaisseur d’isolant de
24 mm. Cette technologie est utilisée, parallèlement à la
technologie oléostatique décrite précédemment, pour la
construction du nouveau réseau parisien d’alimentation
par câbles 225 000 V dans Paris intra-muros.
3DUH[HPSOHGDQVOH,;e arrondissement, la liaison
225 000 V Folies-Turgot est mise en service en 1972 : le
câble à isolant PEBD contient une âme en cuivre d’une
section de 375 mm² et un écran en plomb.
LES CÂBLES AU POLYÉTHYLÈNE À
HAUTE DENSITÉ
3OXVGLƸFLOH¢PHWWUHHQĕXYUHOHSRO\«WK\OªQH¢KDXWH
densité (PEHD) connaît le même essor que le polyéthylène à basse densité, mais avec un décalage d’une
dizaine d’années. Ses caractéristiques thermiques et dynamiques sont meilleures. Par exemple, en raison d’une
température de fusion cristalline plus élevée (125 °C), la
température de fonctionnement d’un câble isolé au
PEHD est portée à 80 °C contre 70 °C pour un câble à
PEBD. Cela permet d’augmenter la capacité de transport.
L’ajout d’additifs dans l’isolant permet aussi d’améliorer sa
tenue électrique.
Les premiers câbles PEHD sont installés en région
SDULVLHQQH¢ODƶQGHVDQQ«HVHQ9HWHQ
9,OVVHURQWXWLOLV«VGHODP¬PHID©RQTXHOHV
câbles isolés au PEBD jusqu’à l’apparition du polyéthylène réticulé.
LES CÂBLES AU POLYÉTHYLÈNE
RÉTICULÉ
Le polyéthylène réticulé représente, jusqu’à ce jour, la
dernière innovation majeure en termes de type d’isolant.
Le procédé de réticulation chimique utilisé par les
constructeurs a été mis au point au milieu des années
,OFRQVLVWH¢FU«HUFKLPLTXHPHQWGHVFRQQH[LRQV
HQWUHOHVGLƵ«UHQWHVPDFURPRO«FXOHVGHSRO\«WK\OªQH
Cela permet d’améliorer certaines de ses propriétés
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
31
CÂBLE
TRIPOLAIRE
et notamment sa résistance aux hautes températures.
Ainsi, sa température de fonctionnement atteint 90 °C.
Mis au point dès les années 1960, le câble à isolation PR
est cependant réservé pendant plus de deux décennies
aux câbles de moyenne tension. Son utilisation en
France pour les hautes tensions est relativement récente. La mise au point d’un nouveau procédé de
réticulation, à sec, au milieu des années 1970, permet
d’augmenter la fiabilité des câbles haute tension. En
63 000 V et 90 000 V, son utilisation devient systématique à partir de 1986. Il faut attendre 1994 pour voir son
XWLOLVDWLRQFHUWLƶ«HHQ9
Le métal utilisé pour le conducteur et l’écran enveloppant l’isolant a évolué au cours des dernières décennies.
Jusqu’aux années 1970, le cuivre a été le seul matériau
utilisé pour conduire l’énergie électrique dans l’âme. Ensuite l’aluminium a parfois remplacé le cuivre dans la
partie centrale du câble. Plus léger et plus économique,
l’aluminium présente toutefois une conductivité moins
grande que le cuivre. À capacité de transport équivalente, une âme en aluminium doit donc avoir une
section plus grande qu’une âme en cuivre.
Quant à l’écran métallique, il est constitué de rubans de
cuivre pour les câbles oléostatiques ou à remplissage
gaz. Pour toutes les autres technologies, le plomb est
employé jusqu’en 1998. À partir de cette date, il est pro-
32
gressivement remplacé par l’aluminium. Le dernier
palier technique des câbles souterrains est franchi en
DYHFOHVSUHPLHUVF¤EOHV¢LVRODWLRQ35HW¢«FUDQ
aluminium.
CHAPITRE 2
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
COUPE
D'UN CÂBLE
ÂME
1
ÉCRAN
semi-conducteur
2
ENVELOPPE
isolante
3
ÉCRAN
semi-conducteur
sur isolant
4
ÉCRAN
métallique
5
GAINE
de protection
extérieure
6
LA CONSTITUTION
D’UN CÂBLE ISOLÉ
En résumé, les câbles isolés destinés aux lignes souterraines sont constitués
de plusieurs couches.
Une âme conductrice assurant la fonction principale du câble,
c’est-à-dire le transport d’énergie.
Un écran semi-conducteur sur âme permettant de lisser le champ
électrique sur l’âme.
Une enveloppe isolante, dont les évolutions technologiques
correspondent aux évolutions de câbles.
Un écran semi-conducteur sur enveloppe externe. Cet écran entoure
le câble et forme une seconde électrode cylindrique, permettant
d'assurer un champ électrique radial.
Un écran métallique permettant de contenir le champ électrique
et de transiter les courants de court-circuit.
Une gaine extérieure assurant la protection mécanique du câble.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
33
34
CHAPITRE 3
CHAPITRE 3
DES RÉALISATIONS
INNOVANTES
'DQVXQHYLOOHDQFLHQQHHWGHQVHWUDYHUV«HSDUXQƷHXYH
et de nombreuses voies de communication, la réalisation et le développement
des liaisons d’interconnexion ont souvent nécessité d’inaugurer
de nouvelles techniques, qui font du réseau d’alimentation parisien
un modèle unique en son genre.
Mais avant de parvenir à transporter de l’électricité entre deux points,
un certain nombre d’étapes doivent être franchies…
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
35
LES ÉTAPES
DE LA
RÉALISATION
D’UN CHANTIER
L
HV «WXGHV SU«OLPLQDLUHV VRQW HƵHFWX«HV SDU
OHVVRFL«W«V«OHFWULTXHVHQSDUWHQDULDWDYHFGHVFDELQHWV
d’études. Avant la construction d’une liaison, des études
de contraintes thermiques et mécaniques de l’environnement sont réalisées, le tracé optimal est décidé.
3DULV FHV «WXGHV GRLYHQW PHWWUH HQ «YLGHQFH OšHQVHPEOHGHVREVWDFOHVTXLVHURQWUHQFRQWU«VFURLVHPHQW
de lignes de métro, de conduites d’égouts ou de canalisations diverses. Ainsi, même si le tracé le plus court est
J«Q«UDOHPHQW SU«FRQLV« OD SU«VHQFH GH FHV REVWDFOHV
SHXWFRQGXLUH¢XQWUDF«HƵHFWXDQWTXHOTXHVG«WRXUV
Un soin particulier est accordé au travail de concertation.
Une fois toutes les autorisations et conventions de pasVDJHREWHQXHVOHVWUDYDX[SHXYHQWFRPPHQFHU
L’OUVERTURE
DES TRANCHÉES
La priorité lors de la réalisation de la liaison est de minimiser l’impact des travaux sur la voirie et la circulation, tout
en garantissant la sécurité des ouvriers.
Qu’il s’agisse du creusement d’une galerie ou d’une tranFK«H OHV WUDYDX[ GH J«QLH FLYLO VRQW WRXMRXUV FRQƶ«V ¢
une entreprise spécialisée, qui dispose de moyens techQLTXHVPDW«ULHOVHWGXVDYRLUIDLUHQ«FHVVDLUHV¢ODERQQH
exécution de l’ouvrage. La largeur et la profondeur des
tranchées, décidées lors de la phase d’études, dépendent
GX QRPEUH HW GX W\SH GH F¤EOHV ¢ SRVHU DLQVL TXH GX
PRGHGHSRVH&HWWHP¬PHHQWUHSULVHSURFªGH¢ODPLVH
HQSODFHGXPDW«ULHOGHVWLQ«¢DFFXHLOOLUOHVF¤EOHVIRXUreaux ou caniveaux en tranchée).
LA LIVRAISON
DES TOURETS
DES OBSTACLES
MULTIPLES
LIGNES DE MÉTRO,
CONDUITES D’ÉGOUTS,
CANALISATIONS…
36
/HVWRXUHWVVRQWOLYU«VSDUOHIDEULFDQWGHF¤EOHVXUOHVLWH
GXFKDQWLHU/DORQJXHXUGHF¤EOHHQURXO«VXUXQWRXUHW
HVW OLPLW«H SDU OHV FRQWUDLQWHV OL«HV ¢ VRQ WUDQVSRUW /H
transport d’un touret se fait par convoi exceptionnel, géQ«UDOHPHQWSHQGDQWODQXLW¢3DULVSRXUU«GXLUHODJ¬QH
occasionnée sur la circulation. L’évolution des moyens
de transport permettent l’augmentation de la taille et du
poids maximum du touret qui peut être transporté. De
tourets de quelques centaines de kilogrammes, transporW«VSDUFKHYDX[RQHVWSDVV«¢GHVWRXUHWVGHSOXVLHXUV
dizaines de tonnes, transportés par camion et déchargés
par des grues.
&RPPHOHVY«KLFXOHVQ«FHVVDLUHVDXWUDQVSRUWGHVF¤EOHV
sont de grandes dimensions, il est parfois prévu d’amener
les tourets sur le chantier avant l’exécution des tranchées,
VLOHVYRLHVXWLOLV«HVVRQWGHIDLEOHODUJHXU
CHAPITRE 3
/(
'É9(/233(0(17
'85É6($8
'š$/,0(17$7,21
3$5,6,(1
816,&/(
'
92/87,21
7(&+12/2*,48(
'(6
5É$/,6$7,216
,1129$17(6
9,('(6
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6287(55$,1(6
É/(&75,48(6
'(6
+200(6
$86(59,&(
'85É6($8
TRANSPORT DE TOURETS PAR CONVOI
EXCEPTIONNEL, LA NUIT À PARIS
CHAUSSÉE
OU TROTTOIR ?
(QU«JLRQSDULVLHQQH]RQHIRUWHPHQWXUEDQLV«HOHVSOXVJUDQGHVGLƸFXOW«VVRQWUHQFRQWU«HVSRXU
G«JDJHUO
HVSDFHQ«FHVVDLUH¢OšLPSODQWDWLRQGHF¤EOHV¢KDXWHWHQVLRQ&HVF¤EOHVSHXYHQW¬WUHSODF«V
VRXVWURWWRLURXVRXVFKDXVV«H$XG«EXWGHOšLQVWDOODWLRQGHVF¤EOHV¢KDXWHWHQVLRQGDQVOHVDQQ«HV
OHVRXVVROGHVWURWWRLUVGLVSRVHHQFRUHGšXQHVSDFHOLEUHVXƸVDQWSRXUSRXYRLU\SODFHUGHVF¤EOHV
«OHFWULTXHVGHWUDQVSRUW/šDFFXPXODWLRQDXƟOGHVDQQ«HVGHODSRVHGHVF¤EOHVGHW«O«FRPPXQLFDWLRQ
GHGLVWULEXWLRQGš«QHUJLHGHFRQGXLWHVGš«JRXWVGšHDXGHJD]RXGHFKDXƷDJHXUEDLQUHQGGLƸFLOH
OšLPSODQWDWLRQGHQRXYHOOHVOLDLVRQV/HVRXVVROGHVWURWWRLUVHVWGHYHQXWHOOHPHQWHQFRPEU«GH
U«VHDX[GLYHUVTXšLOHVWGHYHQXGLƸFLOHGHWURXYHUOšHVSDFHQ«FHVVDLUHSRXUOšLPSODQWDWLRQGHQRXYHOOHV
OLDLVRQV¢KDXWHWHQVLRQ'HFHIDLW¢SDUWLUGHVDQQ«HVOHVOLDLVRQVGHWUDQVSRUW«OHFWULTXHVRQW
SURJUHVVLYHPHQWLQVWDOO«HVVRXVODFKDXVV«H
/DSRVHVRXVWURWWRLUSU«VHQWDLWOšDYDQWDJHGHQHSDVJ¬QHUODFLUFXODWLRQGXUDQWOHVWUDYDX[HWXQFR½W
GHSRVHSOXVIDLEOHTXHVRXVFKDXVV«H&HSHQGDQWLOHVWFRQVWDW«TXHOHQRPEUHGšLQFLGHQWV
GHF¤EOHVVRXVWURWWRLUHVWSOXV«OHY«TXHVRXVFKDXVV«H(QHƷHWOHVGLYHUVU«VHDX[VRXWHUUDLQVHWOHV
LQVWDOODWLRQVGHUDFFRUGHPHQWGHVLPPHXEOHVULYHUDLQVVHG«YHORSSHQWSHX¢SHXHQIDYRULVDQWDXVVLOD
SRVHVRXVWURWWRLU&HVWUDYDX[DXYRLVLQDJHGHVF¤EOHVGHWUDQVSRUWFRQGXLVHQWSDUIRLV¢GHVDJUHVVLRQV
LQYRORQWDLUHVSRXYDQWDE°PHUOHF¤EOHHWSURYRTXHUOHFODTXDJHDSUªVXQG«ODLSOXVRXPRLQVORQJ
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
37
38
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LIVRAISON DES TOURETS
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
39
TIRAGE ET POSE
DU CÂBLE
Pour la pose du câble, le touret est disposé sur l’axe de
la tranchée, approximativement à l’endroit d’une future
jonction, puis est tiré le long de la liaison.
Les techniques de déroulage et de tirage de câble évoOXHQWDXƶOGXWHPSV(OOHVVXLYHQWOš«YROXWLRQGHVPRGHV
de pose et des dimensions des tourets. Les câbles sont
d’abord tirés manuellement par des équipes très nombreuses. Des galets automoteurs puis des treuils de
tirage permettront ensuite de faciliter le tirage. Dans un
premier temps, le tirage se fait à la main. Les hommes
sont répartis régulièrement tous les deux à trois mètres
VXUOHF¤EOHGHVKRPPHVVXSSO«PHQWDLUHVVRQWDƵHFW«V
sur le touret, sur la tête du câble et sur les points préVHQWDQW GHV GLƸFXOW«V FRXUEHV HQWU«H GH JDOHULHVũ
7RXWHOš«TXLSHWLUHOHF¤EOHDXFRXSGHVLƹHWGRQQ«SDU
le chef d’équipe. Le câble repose sur des galets en bois
ou en métal, pour éviter qu’il ne frotte contre le sol ou
des obstacles transversaux. Le câble est ensuite disposé
GDQVVRQHPSODFHPHQWG«ƶQLWLIFDQLYHDX[HQWUDQFK«H
RXWDEOHWWHVHQJDOHULH
POSE
D’UN CÂBLE
DES APPAREILS DE TIRAGE
DE CÂBLES
À partir des années 1960, le niveau de tension 63 000 V
cède sa place au 225 000 V. À ce niveau de tension, le
poids et les longueurs croissants des câbles disposés
sur un touret rendent impossible le tirage à la main : le
calcul pour un câble à isolation synthétique 225 000 V
de 550 m démontre qu’il faut 450 hommes pour le tirer.
Pour remédier à cet inconvénient, des matériels de tirage
sont mis au point. Des galets automoteurs permettent de
réduire les équipes de tirage à une douzaine d’hommes.
Ces appareils, disposés le long de la liaison et synchronisés entre eux, tirent mécaniquement le câble. Une fois
OHF¤EOHWLU«LOHVWGLVSRV«VXUVRQHPSODFHPHQWG«ƶQLWLI
40
Le tirage des trois phases dans les tubes aciers des
câbles oléostatiques et le mode de pose en fourreaux
généralisent l’utilisation de treuils de tirage, dans les
années 1960.
En dehors des quelques points singuliers qui sont franchis par un passage en sous-œuvre, la pose des câbles
nécessite l’ouverture de tranchées.
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
TREUIL
DE TIRAGE
INSTALLATION
EN BÂTIMENT
/H PRGH GH SRVH FRUUHVSRQG ¢ OD FRQƶJXUDWLRQ DGRSW«HDƶQGšLQVWDOOHUXQHOLDLVRQVRXWHUUDLQH/HF¤EOH+7%
QšHVW MDPDLV VLPSOHPHQW SRV« GLUHFWHPHQW GDQV OH VRO GHV«TXLSHPHQWVSHUPHWWHQWGšDVVXUHUXQERQSRVLWLRQQHPHQWUHODWLIGHVF¤EOHVHWOHXUSURWHFWLRQP«FDQLTXH
/HPRGHGHSRVHG«SHQGGHODWHFKQRORJLHGHF¤EOHGX
QLYHDXGHWHQVLRQGHIRQFWLRQQHPHQWDLQVLTXHGXPLOLHX
HQYLURQQDQWODOLDLVRQ/HFKRL[GXPRGHGHSRVHLQƷXH
VXUODGLVVLSDWLRQGHODFKDOHXUHWFRQGLWLRQQHODFDSDFLW«
GHWUDQVSRUWGXF¤EOH
3RXU U«GXLUH OHV QXLVDQFHV VXU OD FLUFXODWLRQ URXWLªUH OH
UHPEOD\DJH HVW HƵHFWX« DX IXU HW ¢ PHVXUH GH OD U«DOLVDWLRQ GHV WURQ©RQV 6HXOHV OHV FKDPEUHV GH MRQFWLRQ
UHVWHQWRXYHUWHVOHWHPSVGHODFRQIHFWLRQ
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
41
LE MONTEUR
5$/,6(
/(6-21&7,216
(7/(6(;750,76
CONFECTION
DES
EXTRÉMITÉS
JONCTIONS ET RACCORDEMENTS
DES EXTRÉMITÉS
8QH IRLV OH F¤EOH HQSODFH OHV GLƵ«UHQWV WURQ©RQV VRQW
UDFFRUG«VHQWUHHX[GDQVGHVmFKDPEUHVGHMRQFWLRQ}
8QHDWWHQWLRQSDUWLFXOLªUHHVWSRUW«H¢FHWWH«WDSH3RXU
DVVXUHU OD TXDOLW« GH OD MRQFWLRQ HOOH GRLW ¬WUH U«DOLV«H
GDQVXQHFHUWDLQHSODJHGHWHPS«UDWXUHH[W«ULHXUHHWLO
IDXW«YLWHUWRXWHS«Q«WUDWLRQGšKXPLGLW«/RUVGHODU«DOLVDWLRQGšXQHOLDLVRQQRXYHOOHFšHVWXQPRQWHXUDSSDUWHQDQW¢OšHQWUHSULVHTXLDIDEULTX«OHF¤EOHTXLYLHQWU«DOLVHU
OHVMRQFWLRQVHWOHVH[WU«PLW«V&HSULQFLSHHVWUHVSHFW«
GHSXLVOHG«EXWGHOšXWLOLVDWLRQGHVF¤EOHV¢KDXWHWHQVLRQ
/DU«DOLVDWLRQGHVH[WU«PLW«VUHSU«VHQWHXQWUDYDLOLPSRUWDQWHQUDLVRQGHVGLPHQVLRQVHWGHODKDXWHXU¢ODTXHOOH
VRQWGLVSRV«HVOHVH[WU«PLW«V
'HV HVVDLV «OHFWULTXHV VRQW U«DOLV«V VXU OH F¤EOH HW VD
JDLQHDXIXUHW¢PHVXUHGHODU«DOLVDWLRQGHVWURQ©RQVHW
XQHIRLVODOLDLVRQWHUPLQ«H/RUVTXHOHVHVVDLVVšDYªUHQW
FRQFOXDQWV OD PLVH HQ VHUYLFH GH OD OLDLVRQ SHXW ¬WUH
HƵHFWX«H
42
CONFECTION
DES
EXTRÉMITÉS
PROTECTION
DU CHANTIER
DE RÉALISATION
DES EXTRÉMITÉS
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
RÉALISATION DE L'EXTRÉMITÉ
EN POSTE
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
43
LE PREMIER
RÉSEAU
SOUTERRAIN À 63 000 V
Entamée en 1920-1921, la réalisation de la ceinture
souterraine à 63 000 V nécessite le creusement de
300 km de tranchées. Sur cette boucle encerclant Paris,
rares sont les passages en galerie.
Chaque liaison est doublée, les câbles sont posés
HQ GRXEOH GDQV GHV FDQLYHDX[ VDEO«V ¢ XQ PªWUH GH
profondeur. En 1929, le réseau d’alimentation de
3DULV VH UDFFRUGH ¢ FH U«VHDX U«JLRQDO /HV QRXYHDX[
postes Tolbiac et Nation sont alimentés par des câbles
63 000 V. Ces liaisons acheminent l’électricité depuis
Villejuif et Charenton. À l’intérieur de Paris, elles sont
situées intégralement en galerie et posées sur des
tablettes.
L'utilisation du 63 000 V pour l’alimentation de Paris se
SURORQJHUDMXVTXšDX[DQQ«HV
COUPE
DE CANIVEAU
LA POSE
EN CANIVEAUX
/DSRVHHQFDQLYHDX[SU«IDEULTX«VHVWOHPRGHGHSRVH
prédominant pour la réalisation de ce réseau à 63 000 V.
D’ailleurs, la prédominance de ce mode de pose se
SURORQJHUDMXVTXšDX[DQQ«HVSRXUWRXVOHVW\SHV
de technologies, en dehors des câbles sous tube d’acier.
Généralement préfabriqués, en béton armé et remplis
de sable après la mise en place du câble, ils permettent
GHGLVSRVHUOHVWURLVF¤EOHVHQWUªƷHVHORQODFRXSHFL
FRQWUH 3RV«V HQ IRQG GH IRXLOOH OHV FDQLYHDX[ VRQW
constitués d’éléments unitaires qui s’imbriquent les uns
dans les autres. Parfois, les ouvrages sont directement
réalisés sur le lieu du chantier, « en briques et en dalles »
RXHQFDQLYHDX[GLUHFWHPHQWFRXO«VVXUSODFH
Ce mode de pose présente l’avantage de laisser un accès
DX[F¤EOHVHQFDVGšDYDULHVDQVDYRLU¢G«PROLUGXE«WRQ
8QWHUUDVVHPHQW¢OšDSORPEGXG«IDXWVXƸW¢DWWHLQGUH
OHF¤EOH&HSHQGDQWODSRVHHQFDQLYHDX[SU«VHQWHXQ
inconvénient lors du chantier de réalisation de la liaison.
44
Cela nécessite de laisser la tranchée ouverte sur toute
la longueur d’un tronçon de câble. Cela représente
plusieurs centaines de mètres de tranchées laissées
RXYHUWHV GXUDQW SOXVLHXUV MRXUV MXVTXš¢ OD ƶQ GX
déroulage des câbles. En milieu urbain, les contraintes
GHFLUFXODWLRQIRQWTXšLOHVWWUªVGLƸFLOHGHPDLQWHQLUXQH
tranchée ouverte sur de telles longueurs.
Certains passages délicats, tels que les traversées de
FKDXVV«HVVRQWHƵHFWX«VGDQVGHVIRXUUHDX[HQE«WRQ
comprimé ou en fonte. Lors du remblayage, un grillage
DYHUWLVVHXU HVW GLVSRV« DXGHVVXV GHV F¤EOHV DƶQ
GH SU«YHQLU OH ULVTXH GšDJUHVVLRQ HQ FDV GH WUDYDX[ ¢
SUR[LPLW«GHODOLDLVRQ/DFRXOHXUURXJHVHUDQRUPDOLV«H
pour les grillages destinés à avertir de la présence de
câbles électriques.
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
RÉALISATION D’UNE JONCTION
PAR RUBANEUSE
GALERIE CHARENTON-NATION
EN 1929
CONFECTION
DES JONCTIONS
Les constructeurs, conscients du temps et de la minutie nécessaires à la confection de jonctions
par rubanage de papier, cherchent à réaliser mécaniquement l’enroulement du papier.
,OVPHWWHQWDXSRLQWXQDSSDUHLOTXLSHUPHWGšHƷHFWXHUGHX[RS«UDWLRQVVXFFHVVLYHV
(QDFWLRQQDQWXQHPDQLYHOOHGDQVXQSUHPLHUWHPSVLOWDLOOHOšLVRODQW¢OšH[WU«PLW«GHVGHX[F¤EOHV
à raccorder, pour réaliser un cône. Ensuite, il enroule autour du joint une bande de papier permettant
de reconstituer l’isolation.
'šDSUªVOHVFRQVWUXFWHXUVOHJDLQGHWHPSVVXUODU«DOLVDWLRQGšXQHMRQFWLRQHVWFRQVLG«UDEOHHWODƟDELOLW«
GHVER°WHVU«DOLV«HVHVWDXPRLQV«JDOH¢FHOOHGXF¤EOH
Cependant, il n’y a plus trace de l’utilisation d’un tel appareil par la suite. Les jonctions seront ensuite
WRXWHVU«DOLV«HVH[FOXVLYHPHQW¢ODPDLQ
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
45
46
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
POSE DE CÂBLES 63 000 V EN RÉGION PARISIENNE
ET CONFECTION DE BOÎTES DE JONCTION. ON OBSERVE À DROITE DES CANIVEAUX DESTINÉS À ÊTRE POSÉS
ET À ACCUEILLIR DES CÂBLES
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
47
1936 :
LA RÉALISATION
DE LA PREMIÈRE
LIAISON 225 000 V
(Q SRXU OD SUHPLªUH IRLV XQH OLDLVRQ VRXWHUUDLQH
¢9HQVXLWHQRUPDOLV«H¢9HVWPLVH
HQVHUYLFHDƶQGšDFKHPLQHUOš«QHUJLHSURGXLWHGDQVOšHVW
GHOD)UDQFH&HQLYHDXGHWHQVLRQQšDMDPDLV«W«DWWHLQW
DXSDUDYDQW/DU«DOLVDWLRQGHFHWWHOLDLVRQHQWUH6DLQW'HQLV
HW&OLFK\VRXV%RLVFRQFHQWUHOHVHƵRUWVGHVDFWHXUVGHV
F¤EOHV«OHFWULTXHVVRXWHUUDLQVGHOš«SRTXH
/HV «WXGHV SU«OLPLQDLUHV OL«HV ¢ OD U«DOLVDWLRQ GH OD OLDL
VRQ HW DX FKRL[ GX WUDF« VRQW U«DOLV«HV SDU OD VRFL«W«
GšLQWHUFRQQH[LRQV HOOHP¬PH ,QWHU3DULV (OOH FRQƶH OD
U«DOLVDWLRQGHVF¤EOHV¢TXDWUHIDEULFDQWVIUDQ©DLV
3RXU OHV WUDYDX[ GH J«QLH FLYLO OD U«DOLVDWLRQ GšXQH OLDL
VRQ GH FH W\SH «WDQW LQ«GLWH DXFXQH HQWUHSULVH QšD
GšH[S«ULHQFHTXDQW¢ODSRVHGšXQF¤EOHGHFHQLYHDXGH
48
WHQVLRQ/DSRVHGXF¤EOHHVWFRQƶ«H¢GHVHQWUHSULVHV
SRVV«GDQWXQHJUDQGHH[S«ULHQFHGHODSRVHGHVF¤EOHV
¢9VHXOHWHFKQRORJLHGHKDXWHWHQVLRQFRQQXH
¢FHPRPHQWHQ)UDQFHSRXUOHVF¤EOHVVRXWHUUDLQV
/DQRXYHDXW«U«VLGHGDQVODPLVHVRXVSUHVVLRQGšKXLOH
HW OHV VWDWLRQV GšKXLOH OHV QRXYHDX[ W\SHV GH ER°WHV GH
MRQFWLRQHWGšH[WU«PLW«VTXLHQG«FRXOHQW
LES PARTICULARITÉS
DE CLICHY-SAINT-DENIS
/HV F¤EOHV VRQW SULQFLSDOHPHQW SRV«V HQ FDQLYHDX[
'DQV OHV SDVVDJHV GLƸFLOHV OHV F¤EOHV SDVVHQW GDQV
CHAPITRE 3
/(
DÉ9(/233(0(17
'85É6($8
'š$/,0(17$7,21
3$5,6,(1
816,&/(
'
92/87,21
7(&+12/2*,48(
'(6
5É$/,6$7,216
,1129$17(6
9,('(6
/,$,6216
6287(55$,1(6
É/(&75,48(6
'(6
+200(6
$86(59,&(
'85É6($8
POSTE
DE CLICHY
DÉROULAGE
EXTRÉMITÉ
À CLICHY
QUELQUES CHIFFRES
AUTOUR
DU DÉROULAGE
120
hommes
C’est le nombre d’hommes nécessaires au déroulage.
,OVVRQW GLVSRV«VWRXV OHVGHX[PªWUHV &HW HƷHFWLI HVW
indispensable, surtout pour les passages dans les parties
GLƸFLOHVGXWUDF«/HPRQWDJHGHVMRQFWLRQVHVWU«DOLV«
SDUOHVIRXUQLVVHXUVGXF¤EOH8QHSDUWLHGHVWUDYDX[HVW
H[«FXW«HGHQXLW¢ODOXPLªUH«OHFWULTXH/HVFRQGLWLRQV
GHWUDYDLOVRQWSDUWLFXOLªUHPHQWG«OLFDWHVGXUDQWOšKLYHU
6 tonnes
/HVWRXUHWVWUDQVSRUWHQWGHVORQJXHXUVGHOšRUGUHGHP
et pèsent près de 6 tonnes chacun.
280
&šHVWOHQRPEUHGHWRXUHWVOLYU«VVXUOHVLWHGXFKDQWLHU
SRXUDSSRUWHUOHVNPGHF¤EOHV
145
000
C’est en litres la quantité d’huile contenue dans toute
OD ORQJXHXU GH OD OLDLVRQ HW OHV U«VHUYRLUV GLVSRV«V
le long du tracé.
des tubes de ciment individuels. Le tracé de la liaison rencontre quelques obstacles qui nécessitent un
dispositif particulier. Le canal de l’Ourcq est traversé
sur une passerelle métallique spéciale, construite
pour l’occasion. Un réseau de voies de chemin de
fer de 100 m de largeur, à proximité de la gare du
Blanc-Mesnil, est traversé avec un mode de pose
relativement rare. Les câbles y sont en caniveaux
standard, posés à l’intérieur d’un tube en fonte d'un
mètre de diamètre. Le canal de Saint-Denis est traYHUV« VXU XQ SRQW P«WDOOLTXH H[LVWDQW (QƶQ GHUQLªUH
GLƸFXOW« DYDQW GH SDUYHQLU DX SRVWH GH 6DLQW'HQLV
la ligne de chemin de fer Creil-Paris est franchie sur le
« Pont de la Révolte ».
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
49
LA CONSTRUCTION
DES RADIALES
PARISIENNES
À 225 000 V
Le réseau haute tension, dans Paris intra-muros, est
presque exclusivement constitué de liaisons 225 000 V
faisant le lien entre les postes disposés aux limites de
Paris et les postes parisiens. Ces liaisons, non connectées
entre elles et qui convergent vers le centre de la ville, sont
appelées « radiales ». Elles sont développées à partir des
années 1960.
Chacune alimente jusqu'à trois postes 225 000 V / 20 000 V
en cascade ; 39 postes de transformation sont ainsi
construits à Paris. Les postes sont réalisés en bâtiment
clos. La façade est généralement conçue par un architecte comme un immeuble d’habitation, pour une
meilleure intégration dans la ville. Les câbles oléostatiques
sont utilisés dans les années 1960 pour le lancement du
réseau 225 000 V de Paris intra-muros. Ensuite, les câbles
à isolation synthétique s’imposent et remplacent petit à
petit toutes les technologies utilisant une isolation à base
d’huile, dont les câbles oléostatiques.
Nous retraçons ici les étapes de la construction d’une liaison oléostatique, caractéristique des liaisons haute
tension de Paris.
RÉALISATION
D’UNE LIAISON OLÉOSTATIQUE
Après ouverture des tranchées, les tubes sont posés et soudés entre eux en fond de fouille. L’installation de ces tubes
GDQVXQVRXVVROHQFRPEU«HVWGLƸFLOH3RXUXQHQFRPEUHment minimal, les tubes sont posés sous chaussée plutôt
que sous trottoir. Lorsque les tubes sont descendus, on
peut être amené à les déplacer longitudinalement pour
pouvoir passer sous d’autres câbles ou canalisations, et ainsi
50
poser le tube sur le radier.
Cette technologie est la seule ne nécessitant pas de
caniveau ou de fourreau pour sa mise en place. Le tube
est simplement posé en pleine terre.
Une fois les tubes soudés entre eux, ils sont recouverts
d’un enrobage de soie de verre et de goudron pour
assurer la protection des tubes. La tenue électrique de
FHWHQUREDJHHVWHQVXLWHY«ULƶ«HDXEDODL«OHFWULTXHVRXV
10 000 V : la fouille recouverte, les trois phases sont ensuite
tirées simultanément dans les tubes par un treuil mécanique. L’utilisation des câbles oléostatiques conduit pour la
première fois à la généralisation du treuil mécanique. Une
câblette reliée aux trois conducteurs permet de tirer les trois
phases en même temps dans des tubes en acier.
Un grillage galvanisé est posé au-dessus des tubes pour
OHVGLƵ«UHQFLHUGHFHX[U«VHUY«VDX[ƷXLGHVGLYHUV
39 POSTES
DE TRANSFORMATION
SONT CONSTRUITS
À PARIS
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
POSE
EN FOURREAUX
SOUDURE
D'UN TUBE ACIER
Les trois tourets sont disposés les uns à la suite des
autres. Les phases enroulées sur les tourets sont entourées par une enveloppe de plomb pour assurer leur
protection lors du transport. Cette enveloppe doit être
minutieusement enlevée sur chaque phase, au fur et à
mesure du déroulage.
Les jonctions sont réalisées lorsque la longueur du touret
DUULYH¢VDƶQ¢GHVHPSODFHPHQWVSU«YXV¢OšDYDQFH$X[
H[WU«PLW«VOHVWURLVSKDVHVVRQWV«SDU«HVHWVHUHWURXYHQW
dans des tubes individuels grâce à une trifurcation.
'HVVWDWLRQVGšKXLOHVRQWGLVSRV«HVDX[H[WU«PLW«VSRXU
DVVXUHU OD SUHVVLRQ GšKXLOH HW FRQWHQLU OHV YDULDWLRQV GH
volume lors des cycles de température.
/HVWXEHVVRQWHQVXLWHUHPSOLVGšKXLOHOLWUHVVRQWQ«FHVVDLUHVSRXUOHUHPSOLVVDJHGšXQPªWUHGHOLDLVRQSRXU
des câbles de section 805 mm². Une grande quantité
GšKXLOHHVWGRQFQ«FHVVDLUHSRXUXQHOLDLVRQFRPSOªWH
En dehors de quelques points singuliers, le seul mode de
SRVHSUDWLTX«¢OšLQW«ULHXUGH3DULVHQWUHHW
HVW OD SRVH VRXV WXEH DFLHU GDQV OH VRO VS«FLƶTXH DX[
liaisons par câbles oléostatiques.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
51
TÊTE
DE TIRAGE
Dans certains cas, avec la perspective d’une augmentation de puissance, certaines liaisons sont doublées
par un deuxième tube en attente, qui ne sera rempli
TXH ORUVTXH OD SUHPLªUH OLDLVRQ QH VHUD SOXV VXƸVDQWH
À cette période, la consommation double tous les dix ans.
Les politiques de développement d’EDF permettent de
préparer l’avenir dans une perspective de croissance.
De telles anticipations permettent de réduire les coûts
sur le long terme.
DES RADIALES 225 000 V
PAR CÂBLES
À ISOLATION SYNTHÉTIQUE
À partir du début des années 1970, le câble à isolation
synthétique remplace le câble oléostatique dans la
construction du réseau 225 000 V de la ville de Paris.
Dès lors, la pose de nouveaux câbles oléostatiques est
rare et n’a lieu que lors du remplissage de tubes préalablement posés. Ces câbles à isolation synthétique sont,
dans un premier temps, majoritairement posés en caniveaux.
Jusqu’alors réservé aux traversées ponctuelles de routes
ou de sorties de voies privées, c’est à partir des années
1990 que le fourreau PVC enrobé de béton est généralisé sur des liaisons entières : la pose en caniveaux cède
progressivement sa place.
Au début des années 1990, lors de liaisons
U«DOLV«HV DƶQ GšDOLPHQWHU OH IXWXU SDUF 'LVQH\ ¢ 0DUQHOD
Vallée, l’adoption du fourreau PVC est généralisée pour
la première fois sur l’ensemble d’une liaison.
52
La mise en œuvre de cette liaison permet de mettre en
évidence les avantages sur la diminution de la durée d’ouverture de fouilles, ainsi que sur la durée de déroulage.
La pose en ouvrages fourreaux permet de réduire
la durée d’ouverture des fouilles. Le remblayage
au-dessus des fourreaux est possible rapidement après
leur pose et leur enrobage avec du béton, destiné à
garantir la protection mécanique des fourreaux et à
maîtriser l’environnement immédiat du câble et la dissipation de la chaleur. Le tirage des câbles, à l’intérieur de
ceux-ci, a lieu ultérieurement, alors que la circulation en
surface est rétablie.
Les fourreaux PVC sont des tubes fabriqués en usine,
d’une longueur maximale de quelques mètres. Ils sont
HPER°W«VVXUVLWHOHVXQVGDQVOHVDXWUHVDƶQGHFRQVWLtuer une conduite continue dans laquelle un câble peut
ensuite être tiré. Ces éléments peuvent aussi être préIRUP«VHQXVLQHDƶQGHVšDGDSWHUDX[FRXUEHVGXWUDF«
destinées à éviter les obstacles.
Dans ce cas, la technique du tirage au treuil est utilisée. Chaque phase est tirée par une câblette dans son
IRXUUHDX VHORQ XQ VHQV SU«G«ƶQL HQ IRQFWLRQ GX VHQV
d’emboîtage des fourreaux.
Peu à peu, sur proposition du bureau d’études ou parfois à la demande des municipalités voulant réduire
l’impact des travaux sur la voirie, une part croissante
des câbles sont posés sous fourreaux PVC. Sur les liaisons parisiennes, la proportion des câbles posés sous
fourreaux PVC croît de 17 % sur la période 1971-1990 à
38 % sur la période 1991-2011. En contrepartie, la pose
en caniveaux, représentant 49 % des modes de pose
entre 1971 et 2011, atteint 31 % entre 1991 et 2011.
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
TIRAGE
DES TROIS PHASES
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
53
DES KILOMÈTRES
SOUS LES RUES DE PARIS
LES GALERIES
SOUTERRAINES
LES GALERIES
AVANT 1914
Près de 20 km de galeries souterraines contenant des
câbles haute tension courent sous la ville de Paris. Le
recours à ces galeries techniques est fortement lié à la
présence d’un grand nombre de liaisons électriques ou
canalisations de concessionnaires tiers sur le tracé. En général, une ou plusieurs liaisons haute tension cohabitent
avec un grand nombre de liaisons de basse et moyenne
tension destinées à la distribution.
/D JDOHULH HVW XQH VS«FLƶFLW« GX U«VHDX «OHFWULTXH GH OD
ville de Paris. Les autres grandes villes de France, telles que
Lyon ou Marseille, n’en comptent pas plus de quelques
centaines de mètres, généralement en sortie de poste.
54
Une partie de ces galeries date de la période 1889-1914,
pendant laquelle la ville de Paris est divisée en six secWHXUV«OHFWULTXHVFKDFXQJ«U«SDUXQHVRFL«W«GLƵ«UHQWH
et alimentant son secteur selon son propre type de
distribution. La Compagnie Parisienne de Distribution
d’Électricité (CPDE) prendra ensuite le relais de ces secWHXUVDSUªVODU«XQLƶFDWLRQGHVVHUYLFHVGHGLVWULEXWLRQ
parisiens, en 1914, jusqu’à la nationalisation du secteur
de l’énergie, en 1946, et la création d’EDF. Cette succesVLRQ GH JHVWLRQQDLUHV IDLW TXšLO HVW GLƸFLOH GH FRQQD°WUH
exactement la date et les conditions de construction de
ces galeries.
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LES GALERIES
SOUTERRAINES,
UNE SPÉCIFICITÉ
PARISIENNE
Dans Paris, environ 100 km de galeries techniques, anciennement appelées « galeries EDF », contiennent des
câbles de distribution d’électricité. Seulement une partie
d’entre elles contient également des câbles de transport.
Lors de la construction du réseau 225 000 V de Paris, des
galeries précédemment construites pour le passage de
F¤EOHVGHGLVWULEXWLRQVRQWHPSUXQW«HVDƶQGHU«GXLUHOHV
coûts de génie civil et de réduire l’impact des travaux sur
la circulation dans les rues parisiennes. Leur exploitation
fait désormais l’objet d’accords entre ERDF, en charge de
la distribution, et RTE, le Réseau de transport d'électricité.
/DFRQVWUXFWLRQGHFHVJDOHULHVHVW¢Oš«SRTXHMXVWLƶ«HSDU
le risque important d’avaries nécessitant un accès fréquent aux câbles. D’autre part, le passage des câbles en
galerie permet de maîtriser l’environnement immédiat des
câbles, dont l’isolation est encore à améliorer.
LA POSE
SUR TABLETTES
Le plus souvent en béton ou en béton armé, les tablettes
constituent des étagères sur les parois latérales des galeries.
Les câbles y sont posés puis recouverts d’un couvercle en
béton. Celui-ci permet de contenir un éventuel défaut qui
pourrait perturber le bon fonctionnement des câbles voisins.
Cette technique ne vaut que pour les câbles de tension
de fonctionnement inférieure ou égale à 90 000 V.
L’ensemble des câbles de tension 63 000 V installés dans
les galeries parisiennes sont posés selon cette technique.
DES KILOMÈTRES DE GALERIES
SOUS LES RUES DE PARIS
Onéreuses à construire et à entretenir, les galeries ont
cependant l’avantage de pouvoir loger un grand nombre
de câbles dans un espace réduit, de réserver un emplacement pour l’implantation de liaisons futures et d’exécuter
GHVWUDYDX[VDQVWUDQFK«HFHTXLSHUPHWGHVšDƵUDQFKLU
des problèmes de circulation. En cas d’avarie ou de maintenance préventive, l’accès à la liaison ne nécessite pas
d’ouverture de tranchée et est presque immédiat. Néanmoins, cette facilité d’accès présente parfois un risque
dans la mesure où des personnes non habilitées y accèdent sans autorisation, au péril de leur vie.
Lors de la construction, certaines liaisons empruntent des
galeries soit sur leur intégralité, soit uniquement sur certains tronçons. C’est le cas notamment dans les entrées
des postes de Paris intra-muros, à l’aboutissement des
câbles généralement à 225 000 V. Elles permettent de
parcourir des kilomètres sous les rues de Paris.
L'ART DE LA POSE
DES CÂBLES
La cohabitation dans les galeries de plusieurs liaisons
électriques, de transport et de distribution, nécessite un
VRLQSDUWLFXOLHUSRXUODSRVHGHVF¤EOHV/HVGLƵ«UHQWHV
WHFKQLTXHVPLVHVHQĕXYUHDXƶOGXWHPSVVRQWODSRVH
sur tablettes, la pose en caniveaux et la pose en suspentes.
Jusqu’au début des années 1970, les câbles sont généralement posés sur tablettes. Puis, pendant les années
1970 et 1980, la pose en caniveaux lui est préférée.
(QƶQ¢SDUWLUGXG«EXWGHVDQQ«HVOHVVXVSHQWHV
remplacent peu à peu les autres modes de pose.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
55
LE CAS PARTICULIER DES CÂBLES
OLÉOSTATIQUES
LA POSE
EN CANIVEAUX
L’espace nécessaire pour l’installation de câbles 225 000 V conduit
à l’adoption de la disposition en caniveaux lorsque d’autres liaisons
de distribution empruntent les galeries.
Cette technique consiste à aménager un emplacement pour
l’installation de caniveaux au niveau du sol de la galerie. Les trois
F¤EOHVXQLSRODLUHV\VRQWGLVSRV«VHQWUªƠHGHODP¬PHID©RQTXH
pour une pose en caniveaux sous chaussée.
Les câbles oléostatiques, sous tube acier, empruntent
aussi des galeries souterraines. Dans ce cas, le tube est
SRV«DXVRO&HSHQGDQWVRXVOšHƵHWGHVF\FOHVGHFKDUJHV
le tube acier peut être amené à se dilater et se contracter. Ces mouvements peuvent alors abîmer la protection
DQWLFRUURVLRQGXWXEH3DUVXLWHXQHIXLWHGšKXLOHSHXWVH
G«FODUHUSDUSHUFHPHQWGXWXEHHWODOLDLVRQHVWPLVHKRUV
service par baisse de pression. Pour éviter ces inconvénients, les tubes aciers sont disposés sur des cales ou des
supports sur le radier de la galerie. Certaines de ces galeries méritent une attention particulière.
LA GALERIE EDISON
GALERIES
HARCOURT
LA POSE EN
SYSTÈMES SOUPLES
Désormais, les câbles sont posés en utilisant des systèmes
VRXSOHV3DUFHWWHWHFKQLTXHOHVF¤EOHVUHJURXS«VHQWUªƠH
sont sanglés et retenus par des suspentes ou des colliers.
&HVV\VWªPHVSHUPHWWHQWGHWHQLUP«FDQLTXHPHQWOHVHƷRUWV
statiques et électrodynamiques mis en jeu, et laissent un degré
GHOLEHUW«SHUPHWWDQWODGLODWDWLRQGXF¤EOHSDU«FKDXƷHPHQW
Cette technique est aussi utile lorsqu’il est nécessaire de franchir
un passage encombré en galerie.
56
La galerie nommée Edison, construite entre 1906
et 1910, du poste de Saint-Ouen au XVIIe arrondissement, a une longueur de près de 4 km. Située à une
PR\HQQH GH P GH SURIRQGHXU HOOH WLUH VRQ QRP GH
la Compagnie Continentale Edison qui alimente, entre
HWXQVHFWHXUGH3DULVU«XQLVVDQWXQHSDUtie du quartier de la Bourse dans le IIe arrondissement, la
partie centrale du IXe et la partie ouest du XVIIIe. L’énergie
produite par un petit groupe de production appartenant
à la société Edison, situé à Saint-Denis, est commercialisée sous forme continue de 2 x 110 V. La galerie Edison
permet de relier cette usine aux lieux de consommation
au centre de Paris, en passant par les sous-stations de
transformation équipées de convertisseurs tournants.
En 1914, l’usine électrique de Saint-Ouen, construite par
OD&3'(SURGXLWLQLWLDOHPHQWGXFRXUDQWDOWHUQDWLIGLSKDV«
12 500 V, à une fréquence de 42 Hz. Cette énergie est
HQVXLWH DFKHPLQ«H SDU F¤EOHV VRXWHUUDLQV MXVTXšDX[
sous-stations parisiennes en réutilisant cette galerie.
$XƶOGHVDQQ«HVDSUªVOHVPRGLƶFDWLRQVDSSRUW«HV¢OšXVLQH
de Saint-Ouen et la création d’un poste de transformation,
FHWWHJDOHULHHVWH[SORLW«HSRXUDFKHPLQHUGHVF¤EOHVGH
GLVWULEXWLRQGHGLƵ«UHQWHVWHQVLRQV
En 1991, lors de la création de la liaison 225 000 V
6DLQW2XHQ2UQDQR HW FRPSWH WHQX GHV GLƸFXOW«V UHQcontrées pour aboutir à un tracé acceptable dans un milieu
XUEDLQWUªVGHQVHXQH«WXGHWHFKQLFR«FRQRPLTXHFRQGXLW
à emprunter une partie de cette galerie, en accord avec les
services de distribution électrique. Sur les 4 km de la
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
PLESSIS-GASSOT
GÉOGRAPHIE DES POSTES DU RÉSEAU
D'ALIMENTATION PARISIEN
TERRIER
Poste de transformation
400 000 V /225 000 V
SAUSSET
FALLOU ST-OUEN
SEINE
NOVION
AVENIR
PERRET
ROMAINVILLE
PUTEAUX
VILLEVAUDÉ
CERGY
Poste de répartition
225 000 V
Couloir d'alimentation des postes
de répartition
Boucle, regroupant les postes
400 000 V, situés en lointaine banlieue
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
MEZEROLLES
Liaisons interpostes
MALASSIS
Liaisons de secours entre postes
YVELINES
MISE EN
SERVICE
SEPT. 2008
VINCENNES
MENUS
CHARENTON
HARCOURT
MOULINEAUX
CHEVILLY
ARRIGHI
CRETAINE
MORBRAS
VILLEJUST
LA CONSTRUCTION
DES GALERIES
CIROLLIERS
LE CHESNOY
La construction des galeries a généralement été faite par ouverture de tranchées, à l’image de la construction du métro.
Plus récemment, elles ont été creusées de la même façon que des mines, sans tranchée. Dans un sous-sol encombré,
la réalisation d’un ouvrage de telle dimension peut nécessiter des profondeurs importantes. En 2001, la construction du poste
de Ternes et la liaison Perret-Ternes a nécessité la construction de plus de 500 m de galeries sans ouverture de tranchée.
Du personnel spécialisé dans le travail dans les mines, utilisant des explosifs pour le creusement a été sollicité.
Remarque : dans Paris, le réseau de tunnels
souterrains le plus dense est celui du métropolitain.
Pourtant, aucun câble de transport électrique
n’emprunte d’ouvrages creusés pour ce mode de
transport en commun. Cela s’explique par des raisons
LA GALERIE
de sécurité liées aux normes en vigueur dans le cadre
CHARENTON-NATION
du transport de voyageurs en cas d’incendie, mais
Cette galerie est construite dans le cadre de la mise en sersurtout par des questions pratiques d’accès aux
vice du poste Nation, dans le XIeDUURQGLVVHPHQWHQ
câbles pour maintenance.
Creusée entre les postes de Charenton et de Nation, cette
(QHƷHWODPDLQWHQDQFHGHWHOVRXYUDJHVVHUDLW
limitée aux heures de fermeture du métro parisien
JDOHULHFRPSWHNPGRQWWURLV¢OšLQW«ULHXUGH3DULV(OOH
et nécessiterait des dérogations spéciales pour
FRXYUHOšHQVHPEOHGHODOLDLVRQHQWUHOHVGHX[SRVWHV(OOH
l’autorisation d’intervention dans les tunnels.
DFFXHLOOHWURLVF¤EOHV9XQLSRODLUHVHQWUHHW
liaison, 3,5 km empruntent la galerie ; le reste est installé sous
la chaussée. Ce choix permet de réduire les coûts de génie
FLYLOPDLVDXVVLHQE«Q«ƶFLDQWGšXQHPHLOOHXUHG«SHUGLWLRQ
FDORULƶTXH HQ JDOHULH GšLQVWDOOHU XQ F¤EOH SOXV SHWLW SRXU
XQHP¬PHFDSDFLW«GHWUDQVLW7HFKQLTXHPHQWODVHFWLRQ
GXF¤EOHHVWU«GXLWHGHPPtFXLYUHVRXVFKDXVV«H
¢PPtDOXPLQLXPHQJDOHULH
GDWH¢ODTXHOOHODJDOHULHD«W«YLG«HDSUªVODPLVH
KRUVVHUYLFHGHVF¤EOHV
&LWRQV «JDOHPHQW OHV GHX[ JDOHULHV Gš$UULJKL ORQJXHV
FKDFXQHGHPHWFRQVWUXLWHVHQHWGDQV
OHVTXHOOHVVRQWLQVWDOO«HVOLDLVRQVGHGLVWULEXWLRQHWGH
transport.
La liaison de trois km, entre les postes de Flandres dans
le XIXe arrondissement et de Magenta dans le Xe, comprend une partie en galerie souterraine. Celle-ci est
FRQVWUXLWH HQ SDU OD &3'( SXLV HVW U«XWLOLV«H HQ
DXG«SDUWGXSRVWHGH)ODQGUHVVXUPSRXUOD
FRQVWUXFWLRQGHODUDGLDOH9
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
57
LES PASSAGES
EN SOUS-ŒUVRE /
LES TECHNIQUES
3DUIRLV OšRXYHUWXUH GšXQH WUDQFK«H SRXU SHUPHWWUH OH
passage d’une liaison souterraine est impossible. C’est
le cas des traversées de voies ferrées, de certaines voies
routières ou de cours d’eau.
'LƵ«UHQWHVWHFKQLTXHVH[LVWHQWHWOHXUXWLOLVDWLRQG«SHQG
GHVFDUDFW«ULVWLTXHVJ«RWHFKQLTXHVGHVVROV¢WUDYHUVHU
Les techniques de passage en sous-œuvre sont :
le micro-tunnel,
le forage dirigé,
le fonçage,
LE MICRO-TUNNEL
Le micro-tunnelier est un appareil permettant de
FUHXVHU XQ WXQQHO GH GLDPªWUH VXƸVDQW SRXU \ IDLUH JOLVVHUOHVF¤EOHVGLDPªWUHVGHIRUDJHGHFP¢P&H
tunnel permet de passer sous les obstacles sans perturEDWLRQ¢GHVSURIRQGHXUVGH¢PPDLVGHPDQGH
XQHHPSULVHLPSRUWDQWH¢VHVGHX[H[WU«PLW«V
3 TECHNIQUES
3285/(3$66$*(
'
81(/,$,621
6287(55$,1(
58
Après la création d’un puits d’entrée d’un côté et d’un
puits de sortie de l’autre, le micro-tunnelier télécommandé permet un creusement horizontal entre les deux
puits. Des éléments de tubes préfabriqués sont poussés
GHUULªUHOšDSSDUHLODƶQGHFRQVWLWXHUOHWXQQHOGHVWLQ«¢
accueillir les câbles. Le micro-tunnel est une technique
DGDSW«H¢WRXWW\SHGHVROH[FHSW«OHURFKHUHWOHVVROV
graveleux.
Cette technique est apparue dans la région en 1980. Elle
QšHVWDGRSW«HTXHGDQVGHWUªVUDUHVFDV¢3DULVFRPPH
la traversée du périphérique.
LE FORAGE DIRIGÉ
Le forage dirigé est une technique issue de l’industrie pétrolière. Il se fait en trois étapes : un premier
forage pour le creusement d’un trou pilote, un alésage et
la pose des conduites.
Ũ Le trou pilote : sous l’action de la poussée et de la
rotation d’une tête de forage équipée d’un outil d’usure
¢VRQH[WU«PLW«XQWUDLQGHWLJHVGšXQGLDPªWUHGH¢
100 mm pénètre dans le sol. Le contrôle directionnel du
forage est obtenu en agissant simultanément sur la rotation et la poussée de la tête de forage. Celle-ci n’étant
SDV V\P«WULTXH OD SRXVV«H VDQV URWDWLRQ HQWUD°QH VD
déviation dans l’orientation souhaitée. Ensuite, la rotaWLRQGHODW¬WHFRPELQ«H¢VDSRXVV«HUHQGODWUDMHFWRLUH
rectiligne.
Ũ L’alésage :FHWWH«WDSHFRQVLVWH¢DJUDQGLUOHWURXDƶQ
TXHOHVIRXUUHDX[GHVWLQ«V¢UHFHYRLUOHVF¤EOHVSXLVVHQW
¬WUHLQVWDOO«V/šDSSDUHLOD\DQWVHUYLDXIRUDJHPHWHQURWDWLRQHWWLUHXQDO«VHXU&HWWH«WDSHHVWU«S«W«HMXVTXš¢
l’obtention d’un trou de diamètre souhaité.
CHAPITRE 3
/(
DÉ9(/233(0(17
'85É6($8
'š$/,0(17$7,21
3$5,6,(1
816,&/(
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É/(&75,48(6
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+200(6
$86(59,&(
'85É6($8
MICROTUNNELIERS
Ũ/DSRVHGHVFRQGXLWHV une fois le trou de diamètre
VXƸVDQWREWHQXGHVIRXUUHDX[GHSU«I«UHQFHHQ3(+'
3RO\«WK\OªQH+DXWH'HQVLW«VRQWWLU«VSDUOHVWLJHVGH
IRUDJH 'DQV XQ GHUQLHU WHPSV OHV F¤EOHV «OHFWULTXHV
VRQWWLU«VGDQVOHVIRXUUHDX[
0LVH HQ SODFH GDQV OHV DQQ«HV FHWWH WHFKQLTXH
HVW DGRSW«H GDQV OD FRQVWUXFWLRQ GX U«VHDX VRXWHUUDLQ
KDXWHWHQVLRQHQ)UDQFH¢SDUWLUGH(OOHSU«VHQWH
OšDYDQWDJHGHOLPLWHUODJ¬QHRFFDVLRQQ«HSDUOHVWUDYDX[
&HSHQGDQWODPLVHHQĕXYUHQ«FHVVLWHXQHVSDFHOLEUH
«WHQGXGXF¶W«GXSRLQWGšDWWDTXH
PRINCIPE DU
FORAGE
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
59
FORAGE
À BILLANCOURT
60
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LE FONÇAGE
Cette technique, adoptée sur le réseau de
transport électrique à partir des années 1980, est essentiellement utilisée pour des passages sous des voies
ferrées ou des voies routières.
Elle nécessite, comme le micro-tunnel, le creusement
d’un puits d’entrée et d’un puits de sortie. À partir du
SXLWVGšHQWU«HOHIRQ©DJHHVWHƵHFWX«KRUL]RQWDOHPHQW
L’emprise des fonçages est moins importante que les
autres modes de pose en sous-œuvre. Des tubes sont
poussés horizontalement à l’aide de vérins. Les techQLTXHV GLƵ«UHQW HQ IRQFWLRQ GX GLDPªWUH GHV WXEHV
et des caractéristiques des sols à traverser. Les tubes
peuvent être insérés par battage, par rotation, par poussée ou par fusée pneumatique.
Dans Paris intra-muros, le choix des tracés des liaisons et
la préférence pour les galeries souterraines font que les
OLDLVRQVGRQWODFRQVWUXFWLRQD«W«HƵHFWX«HSDUXQHGH
ces méthodes sont très rares. Cependant, en dehors de
Paris, la présence de cours d’eau comme la Seine et les
nombreux réseaux de transports ferroviaires et routiers
font que les tracés des liaisons souterraines rencontrent
PRINCIPE
DU FONÇAGE
inévitablement des obstacles. Ceux-ci sont franchis à de
nombreuses reprises par les techniques citées ci-dessus.
LES DIFFICULTÉS
RENCONTRÉES
Le coût de la réalisation d’une liaison dans Paris est plus
élevé que la moyenne. Des imprévus peuvent survenir
lors de l’ouverture des tranchées, lorsque les plans ne
correspondent pas à la réalité. Malgré des études préliminaires poussées, les sous-sols de Paris regorgent de
surprises.
/HVGLƸFXOW«VUHQFRQWU«HVVXLWH¢ODG«FRXYHUWHGHODSU«sence d’autres concessionnaires sur le tracé de la liaison
sont innombrables. On peut citer, comme exemple, la réalisation de la liaison 225 000 V Nation-Austerlitz en 1999. Il
est prévu que la liaison croise une canalisation d’égout en
passant par-dessus. Or, lors de l’ouverture de la tranchée,
le constat est fait que le haut de l’égout est placé à seulement 30 cm de profondeur alors que les plans fournis par
les services des égouts de Paris indiquent un mètre. Il est
donc impossible de croiser l’égout à cet endroit et il est
nécessaire de trouver un autre point de croisement. Après
DYRLUHƵHFWX«WURLVVRQGDJHVVXFFHVVLIVODPHLOOHXUHVROXtion consiste à croiser l’égout en plein milieu de la voirie, à
l’endroit où l’égout est plus profond. Grâce à la réactivité
HW¢ODFRRS«UDWLRQGHVGLƵ«UHQWVSDUWLFLSDQWVGRQWODSU«fecture de police qui gère la voirie à Paris, le passage est
UDSLGHPHQWHƵHFWX«DƶQGHU«GXLUHODQXLVDQFHRFFDVLRQnée sur la circulation.
Dans d’autres cas, il est possible de passer en dessous
des conduites d’égouts. Ces passages nécessitent le
creusement à quatre ou cinq mètres sous la chaussée.
D’autres contraintes sont liées au milieu urbain. En
cas de traversée de voies routières ou de boulevards,
OHVWUDYDX[VRQWSDUIRLVHƵHFWX«VGHQXLW
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
61
62
CHAPITRE 3
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
TIRAGE DES TROIS PHASES
DANS LE FORAGE
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
63
PASSERELLE
IVRY-CHARENTON
LE FRANCHISSEMENT
DES OBSTACLES
Le dessin du tracé des liaisons évite le plus possible de
UHQFRQWUHU GHV REVWDFOHV GLƸFLOHV ¢ IUDQFKLU &HV REVWDFOHVSHXYHQW¬WUHQDWXUHOVFDQDOƷHXYHRXFU««VSDU
OšKRPPH YRLHV URXWLªUHV FKHPLQV GH IHU 'DQV 3DULV
intra-muros, c’est le boulevard périphérique qui repréVHQWHODGLƸFXOW«PDMHXUH
Quelques chantiers présentent un intérêt particulier en
UDLVRQGHVGLƸFXOW«VUHQFRQWU«HVVXUOHWUDF«HWODID©RQ
dont il a été possible de les surmonter.
Ũ/HVWUDYHUV«HVGH6HLQHHWDXWUHVFRXUVGšHDX
Les cours d’eau tels que la Seine représentent un obstacle naturel majeur dans la région parisienne.
'DQV 3DULV LQWUDPXURV DXFXQH UDGLDOH 9 QH
WUDYHUVHOHƷHXYHHWVHXOHXQHOLDLVRQ9LQVWDOO«H HQ HƵHFWXH OD WUDYHUV«H DX QLYHDX GX SRQW
Gš,«QD/šDXWUHFRXUVGšHDXWUDYHUV«¢3DULVHVWOHFDQDOGH
Oš2XUFT/HSDVVDJHHVWHƵHFWX«¢GHX[UHSULVHVSDUXQH
galerie souterraine.
64
Dans la petite couronne, on compte plus d’une vingtaine de traversées de la Seine. Si la plupart empruntent
GHV SRQWVURXWLHUV GšDXWUHVHƵHFWXHQWODWUDYHUV«H SDU
un mode particulier.
Ũ3RQWVHWSDVVHUHOOHV
Le franchissement des cours d’eau nécessite une étude
particulière lors de la conception et de la mise en place
d’un dispositif spécial.
Jusqu’aux années 1960, la grande majorité des liaisons
ayant à traverser des cours d’eau, et en particulier la
Seine ou le canal de l’Ourcq, emprunte une passerelle
spécialement conçue ou un pont préexistant.
Si des dispositions conservatoires ont été prises lors de
la construction du pont, les câbles peuvent être insérés
dans des fourreaux placés dans un caisson inaccessible.
S’il n’existe pas d’emplacement réservé, l’utilisation de
FHVRXYUDJHVHVWGLƸFLOHYRLUHLPSRVVLEOH
Certains ponts sont heureusement prévus avec une
galerie technique ; d'autres peuvent être équipés de
caniveaux sous trottoir. L'utilisation des ponts requiert
CHAPITRE 3
/(
'É9(/233(0(17
'85É6($8
'š$/,0(17$7,21
3$5,6,(1
816,&/(
'
92/87,21
7(&+12/2*,48(
une étude technique approfondie, en partenariat avec
l’exploitant de l’ouvrage. Dans ces cas précis, les objectifs
recherchés sont la protection mécanique de la liaison
ainsi que la diminution au maximum du poids supplémentaire à supporter par l’ouvrage d’art.
/RUVTXH OH SDVVDJH QH SHXW SDV VšHƵHFWXHU GDQV
un pont, des passerelles techniques peuvent être
construites spécialement pour le passage des câbles.
Dans ce cas, les câbles sont installés dans un fourreau
inséré à l’intérieur de la passerelle. Par exemple, la passerelle industrielle d’Ivry-Charenton est construite en 1929
VS«FLDOHPHQW¢FHWHƵHW
'(6
5É$/,6$7,216
,1129$17(6
9,('(6
/,$,6216
6287(55$,1(6
É/(&75,48(6
'(6
+200(6
$86(59,&(
'85É6($8
TRAVERSÉE DE LA SEINE
À CHATOU
UN PONT CANTILEVER
POUR IVRY-CHARENTON
La passerelle d'Ivry-Charenton est construite par la
Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris, la
CPDE et les trois sociétés qui constitueront « Inter-Paris »
(Union d’Électricité, Société d’Électricité de la Seine et
Société d’Électricité de Paris). L’objectif est de construire
un ouvrage destiné uniquement à la traversée des
câbles issus de l’usine d’Ivry, seule la traversée piétonne
étant prévue. Ce câble accueillera, entre autres et dans
un premier temps, les câbles 63 000 V de la CPDE destinés à alimenter le poste de Nation en reliant le poste de
Villejuif à celui de Charenton.
Pour sa construction, la technologie adoptée est le pont
cantilever. D’une longueur totale de 214 m, il a une portée de 135 m entre les deux piles construites dans la
Seine. Les travées latérales fonctionnent comme des
contrepoids. Ce pont détiendra, jusqu’à la Seconde
Guerre mondiale, le record en termes de portée pour
un pont cantilever en poutre béton, ce qui en fait un
ouvrage remarquable parmi les ponts modernes. Un
caisson en béton armé, aménagé sur la passerelle, permet d’assurer la protection des câbles qu’il contient.
Une autre passerelle, construite pour transporter des
câbles électriques, située au niveau de l’ancienne centrale électrique quai Blanqui à Alfortville, est aujourd’hui
détruite.
À partir des années 1960, des techniques de pose par
ensouillage ou en sous-œuvre ont fait leur apparition,
permettant aux câbles de passer sous les cours d’eau.
LE CROISEMENT
AVEC LES TUNNELS DU MÉTRO
3DULVGHVGLƸFXOW«VSDUWLFXOLªUHVVRQWUHQFRQWU«HV
DXYRLVLQDJHGXP«WUR(QGHKRUVGHTXHOTXHVH[FHSWLRQV
OHVWXQQHOVGXP«WURGH3DULVVRQWSURFKHVGHODVXUIDFH
HQUDLVRQGHODQDWXUHK«W«URJªQHGXVROSDULVLHQTXL
HPS¬FKHOHFUHXVHPHQWHQJUDQGHSURIRQGHXU&HWWHIDLEOH
SURIRQGHXUREOLJHOHVOLJQHV¢VXLYUHOšD[HGHVUXHVGH3DULV
/RUVTXHOHWUDF«GšXQHOLDLVRQHVWDPHQ«¢GHYRLUFURLVHU
XQHOLJQHGHP«WUROHV«WXGHVIRQWJ«Q«UDOHPHQWHQVRUWH
TXHOHVF¤EOHVSDVVHQWDXGHVVXVGXWXQQHO3DUIRLVOD
SURIRQGHXUGXKDXWGXWXQQHOQšHVWSDVVXƸVDQWHSRXU
DVVXUHUXQHSURIRQGHXUGHFKDUJHJDUDQWLVVDQWODV«FXULW«
GHVF¤EOHV'DQVFHFDVGHVDFFRUGVDYHFOHVVHUYLFHV
GHOD5$73DERXWLVVHQW¢XQDFFRUGVRLWSRXUUDERWHU
OHKDXWGXWXQQHODƟQTXHODOLDLVRQSXLVVHSDVVHU
VRLWSRXUIDLUHSDVVHUODOLDLVRQVRXVOHWXQQHOGXP«WUR
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
65
QU’EST-CE QUE
L’ENSOUILLAGE ?
L’ensouillage permet de traverser un cours d’eau lorsque le passage par un pont existant n’est pas possible.
/HF¤EOHHVWSRV«DXIRQGGXOLWGXƠHXYHGDQVXQHVRXLOOHSU«DODEOHPHQWFUHXV«H
La technique d’ensouillage se déroule en trois étapes : la réalisation d’une tranchée immergée désignée
SDUODVRXLOOHODPLVHHQSODFHGHVIRXUUHDX[HWOHUHPEOD\DJHGHODWUDQFK«H8QHIRLVOHVIRXUUHDX[
PLVHQSODFHHWODWUDQFK«HUHPEOD\«HOHVF¤EOHVVRQWWLU«VGDQVOHVIRXUUHDX[¢SDUWLUGšXQHEHUJH
L’ensouillage présente l’avantage de pouvoir franchir facilement des cours d’eau sans avoir
¢FRQVWUXLUHXQHSDVVHUHOOH7RXWHIRLVODSRVHGHF¤EOHVVRXVOHOLWGHYRLHVQDYLJDEOHVQ«FHVVLWHTXHOHWUDƟF
VRLWLQWHUURPSXGXUDQWOHVRS«UDWLRQVGšH[FDYDWLRQHWGHSRVH'HSOXVODFRQIHFWLRQGHVIRXUUHDX[LPSRVH
XQHHPSULVHGHFKDQWLHULPSRUWDQWHVXUXQHEHUJH&HWWHWHFKQLTXHQ
HVWSDVXWLOLV«H¢3DULV
mais seulement en banlieue.
LA TECHNIQUE
DE L’ENSOUILLAGE
'ªVOšHQVRXLOODJHHVWXWLOLV«ORUVGHODWUDYHUV«HGHOD
Seine à Chatou, sur la liaison Rueil-Le Pecq 63 000 V. En
2006, ce tronçon est relevé sur 270 m par un forage dirigé.
La traversée de la Seine, sur la liaison Cormeilles-Nanterre
9VHIDLWGDQVXQSUHPLHUWHPSVHQSDU
ensouillage. À cette occasion, quatre tubes sont installés
mais seuls deux contiennent des câbles. Les deux autres
sont installés en prévision de l’augmentation des besoins. Comme prévu, cette liaison aura ensuite besoin
Gš¬WUHUHQIRUF«HHWFšHVWHQTXšXQHQRXYHOOHOLDLVRQ
double est installée en parallèle. Les deux tubes vides
LQVWDOO«VHQVRQWDLQVLUHPSOLV&HWH[HPSOHPRQWUH
une certaine vision de l’avenir par EDF, dont des déciVLRQVSULVHVSOXVGHDQVDXSDUDYDQWSHUPHWWHQWGH
réduire considérablement les frais de mise en œuvre liés
¢ODWUDYHUV«HGXƷHXYH
'šDXWUHVWUDYHUV«HVVRQWHƵHFWX«HVHQVRXVĕXYUH(Q
VXU FHWWH P¬PH OLDLVRQ &RUPHLOOHV1DQWHUUH
225 000 V, la Seine est traversée au niveau de l’île
6DLQW0DUWLQSDUIRUDJHGLULJ«VXUP
En dehors de la Seine, d’autres cours d’eau tels que le
canal de l’Ourcq représentent un obstacle. Ainsi, en
XQ PLFURWXQQHOLHU HVW XWLOLV« VXU OD OLDLVRQ
Avenir-Romainville pour la traversée du canal.
En région parisienne, on compte près de 2 500 m de
OLDLVRQVFXPXO«HVHƵHFWXDQWXQSDVVDJHGHFRXUVGšHDX
en sous-œuvre.
66
TRAVERSÉES DU PÉRIPHÉRIQUE
ET AUTRES VOIES DE TRANSPORT
Pour venir alimenter la ville de Paris, il a été nécessaire
de franchir des obstacles. Les axes routiers importants
et les voies ferrées ne peuvent pas être traversés par
ouverture de tranchées.
C’est le cas avec le périphérique Parisien qui est traversé
20 fois par des liaisons 225 000 V. Diverses solutions
sont adoptées. Sur la liaison Turgot-Saint-Ouen, la liaison franchit le périphérique par la galerie Edison, de
construction bien antérieure, et ne pose pas de problème particulier. Dans d'autres cas, la liaison emprunte
un pont franchissant le périphérique ou passe sous la
chaussée du périphérique.
6XUFHUWDLQVSRLQWVLODUULYHTXHOHVGLƸFXOW«VVRLHQWSOXV
grandes. Devant l’impossibilité de creuser une tranchée
traversant le périphérique, des passages en sous-œuvre
VRQW HƵHFWX«V 3DU H[HPSOH HQ VXU OD OLDLVRQ
Gambetta (XVIIIe)-Malassis (Montreuil-sous-Bois), un micro-tunnel, situé à 6,50 m de profondeur et de un mètre
de diamètre, permet de franchir le boulevard périphéULTXHSDUXQHWUDYHUV«HGHP
En 2000, la réalisation de la liaison entre les postes Ampère de Saint-Denis et de La Courneuve a employé la
technique de forage dirigé pour franchir une ligne
double de tramway et quatre voies de circulation.
Au total, dans la région parisienne, 7 800 m de liaisons
VRQW HƵHFWX«HV HQ VRXVĕXYUH SRXU OD WUDYHUV«H GH
voies routières ou ferrées.
CHAPITRE 3
LE
DÉ9(/233(0(17
'85É6($8
'š$/,0(17$7,21
3$5,6,(1
816,&/(
'
92/87,21
7(&+12/2*,48(
DES
5É$/,6$7,216
,1129$17(6
VIE DES
/,$,6216
6287(55$,1(6
É/(&75,48(6
DES
+200(6
$86(59,&(
'85É6($8
TRAVERSÉE
DE LA SEINE À CHATOU
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
67
68
CHAPITRE 4
CHAPITRE 4
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
Vieillissement, claquages électriques, points chauds,
«FUDVHPHQWũOHVFDXVHVGšDYDULHVGLƵªUHQWVHORQOHVWHFKQRORJLHV
8QHSDUWLPSRUWDQWHGHVLQFLGHQWVVXUYLHQWGDQVOHVSUHPLªUHVDQQ«HV
GHODYLHGXF¤EOH
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
69
LES ALÉAS
DE LA VIE DES CÂBLES
L
es incidents de câbles peuvent entraîner
des perturbations sur le fonctionnement du réseau élecWULTXH0¬PHVLODƶDELOLW«HVWXQHSULRULW«SRXUOHVIDEULcants de câbles et les exploitants du réseau, les incidents
sont inévitables.
/HV F¤EOHV «OHFWULTXHV SHXYHQW ¬WUH DƵHFW«V SDU GHX[
FDW«JRULHVGHG«IDXWVGLƵ«UHQWV
des défauts d’origine interne, provoqués par le
vieillissement et les contraintes diélectriques
auxquelles les câbles sont soumis,
des défauts mécaniques causés par l’environnement
et notamment par des agressions externes.
PÉRIODES DE VIE
D’UN CÂBLE
TAUX
DE
DÉFAILLANCE
Période
de jeunesse
70
Période de maturité
Période
de sénilité
LES PÉRIODES DE LA VIE
DES CÂBLES
/DPDUWLQHGLVDLWGDQVO
XQHGHVHVSR«VLHVmObjets inanimés,
avez-vous donc une âme ? ». Certains spécialistes des câbles
souterrains de transport sont convaincus que les câbles en
RQWXQHHWLOVDLPHQW¢HƵHFWXHUXQSDUDOOªOHHQWUHOš«YROXWLRQ
du comportement des câbles et la vie des êtres vivants.
En ce qui concerne le comportement des câbles, on parle
GHODmYLH}GšXQF¤EOHHWRQGLVWLQJXHSURJUHVVLYHPHQW
trois périodes dans cette vie, en fonction du taux de défailODQFHODS«ULRGHGHmMHXQHVVH}ODS«ULRGHGHmPDWXULW«}HW
OD S«ULRGH GH m V«QLOLW« } YRLU JUDSKH FLFRQWUH 0DOJU«
tous les soins apportés à la réalisation de ces liaisons, le
QRPEUHGšDYDULHVUHQFRQWU«HVHVWWUªVLPSRUWDQWORUVGHV
SUHPLªUHV DQQ«HV GšH[SORLWDWLRQ &H WDX[ GH G«IDLOODQFH
«OHY«FRUUHVSRQG¢XQHS«ULRGHR»Vš«OLPLQHQWOHV«FKDQWLOORQV GH GXU«H GH YLH EUªYH «FKDQWLOORQV TXL FRUUHVpondent généralement à des défauts de fabrication.
'DQVXQGHX[LªPHWHPSVDXERXWGHTXHOTXHVDQQ«HVFH
WDX[G«FURLWHWVHVWDELOLVHFšHVWODS«ULRGHGš¤JHP½UGX
câble. Les défauts qui surviennent sont dus à des agressions
H[WHUQHVRX¢GHVSK«QRPªQHVLQG«SHQGDQWVGXYLHLOOLVVHment du câble. Cette période est la plus longue dans la vie
d’un câble.
(QƶQODWURLVLªPHS«ULRGHGLWHWURLVLªPH¤JHHVWFHOOHR»
OHWDX[GHG«IDLOODQFHHVWFURLVVDQW/HVSK«QRPªQHVGH
vieillissement interviennent de plus en plus et des politiques de remplacement doivent être mises en place pour
améliorer le fonctionnement général du réseau.
Ce découpage de la vie d’un câble est une tendance
générale. Certains des câbles installés ont largement
dépassé la moyenne d’âge des câbles de leur généraWLRQ/HXUGR\HQ¤J«GHDQVHVWWRXMRXUVHQERQ«WDW
de fonctionnement.
En ce qui concerne les défauts internes, le comportement d’un câble et l’origine des avaries dépendent des
WHFKQRORJLHVGHF¤EOH
CHAPITRE 4
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
RÉPARATION D’UNE LIAISON
LE DÉBUT DE VIE DES CÂBLES 63 000 V
DES ANNÉES 1920
L’installation de câbles de tension 63 000 V autour de Paris est une innovation majeure
dans les années 1920. Entre 1922 et 1923, la longueur des liaisons souterraines 63 000 V mises en
service passe de 0 à 76 km et atteint 300 km en 1930. Toutes ces liaisons de transport étant tripolaires,
un km de liaison contient en réalité trois km de câbles. Ce sont donc 900 km de câbles 63 000 V qui sont
en service en 1930.
Pour la première année, sur les seuls 76 km de liaisons, on compte 30 claquages. Soit un claquage
par an tous les 2 500 m de liaison.
Après une période de 5 ans marquée par un taux de défaillance important, celui-ci se stabilise à partir
de 1927 à une moyenne d’un claquage annuel tous les 12,5 km. C’est la période de maturité du câble.
Cette période est quelque peu perturbée par les dégâts subis pendant les bombardements
de la région parisienne entre 1940 et 1944. Le bon fonctionnement général de ces câbles traduit
le succès de ce réseau novateur.
(QƟQ¢SDUWLUGHVDQQ«HVOHVSK«QRPªQHVGHYLHLOOLVVHPHQWLQWHUYLHQQHQWHWOHWDX[
de défaillance augmente.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
71
53 ANS :
MOYENNE
'š*('(6&%/(6
AU PAPIER
IMPRÉGNÉ
/HV F¤EOHV DX SDSLHU LPSU«JQ« VDQV SUHVVLRQ VRQW OH
VLªJH GH QRPEUHX[ G«IDXWV VLWX«V SULQFLSDOHPHQW HQ
SOHLQF¤EOH&HVFODTXDJHVVRQWSULQFLSDOHPHQWGXVDX
YLHLOOLVVHPHQWQDWXUHOGHVF¤EOHVHWSDUIRLVDX[G«IDXWVGH
IDEULFDWLRQFRQVWDW«VFKH]FHUWDLQVIDEULFDQWV
Ũ/HYLHLOOLVVHPHQW
/HYLHLOOLVVHPHQWHVWXQSK«QRPªQHHVVHQWLHOOHPHQWG½
¢ OD WHPS«UDWXUH ,O HVW GšDXWDQW SOXV PDUTX« TXH OHV
cycles de fonctionnement sont répétés et la tempéraWXUH«OHY«H
/H YLHLOOLVVHPHQW GH OšLVRODQW HQ SDSLHU LPSU«JQ« HW GH
Oš«FUDQP«WDOOLTXHVRQWOHVGHX[SK«QRPªQHVHQWUD°QDQW
OHFODTXDJHGHFHVF¤EOHV
LES CÂBLES
AU PAPIER IMPRÉGNÉ
SANS PRESSION,
UNE TECHNOLOGIE VIEILLISSANTE
Une partie importante des claquages touche les câbles
DX SDSLHU LPSU«JQ« VDQV SUHVVLRQ HQ ƶQ GH YLH &HV
câbles ont une moyenne d’âge de plus de 50 ans
DQVHQ
En 2007, les câbles au papier imprégné représentent
GHVDYDULHVDORUVTXšLOVQHFRQVWLWXHQWTXHGHV
F¤EOHVHQIRQFWLRQQHPHQW/HVFDPSDJQHVGHUHOªYHHW
la mise hors conduite des câbles de technologie PI, ont
FRQGXLW ¢ XQH EDLVVH GX QRPEUH GšDYDULHV (Q FHWWH WHFKQRORJLH UHSU«VHQWH GHV DYDULHV DYHF
GXSDUF
72
Ũ/HYLHLOOLVVHPHQWGHOšLVRODQW
/HYLHLOOLVVHPHQWGHOšLVRODQWVHWUDGXLWSDUXQHG«JUDGDWLRQ GH OD PDWLªUH GšLPSU«JQDWLRQ HW OD IUDJLOLVDWLRQ GX
SDSLHU /D G«JUDGDWLRQ GHV SHUIRUPDQFHV GšLVRODWLRQ
caractérisée par l’apparition d’arborescences sur le
SDSLHUSHXWFRQGXLUHMXVTXšDXFODTXDJH
Ũ/HYLHLOOLVVHPHQWGHV«FUDQVGHSORPE
/DS«Q«WUDWLRQGšKXPLGLW«SDUYLHLOOLVVHPHQWGHV«FUDQVGH
SORPEHVWDXVVLXQIDFWHXUGšDYDULHV6RQERQFRPSRUWHPHQW P«FDQLTXH SODFH OH SORPE HQ SUHPLªUH SRVLWLRQ
SRXUODU«DOLVDWLRQGHV«FUDQVGHF¤EOHV&HSHQGDQWVRXPLVGHID©RQSURORQJ«HHWU«JXOLªUH¢GHVWHPS«UDWXUHV
XQSHX«OHY«HVOHSORPEWHQG¢VHUHFULVWDOOLVHU&HSK«QRPªQHFU«HGHVƶVVXUHVHWHQWUD°QHODSHUWHGHVSURSUL«W«V
Gš«WDQFK«LW«GXSORPE
CHAPITRE 4
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
VUE D’UN
CHANTIER DE RÉPARATION
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
73
CLAQUAGE SUR
CÂBLE OLÉOSTATIQUE 225 000 V
LES CÂBLES SOUS PRESSION
D’HUILE OU DE GAZ
SONT SUJETS AUX FUITES
Le phénomène de vieillissement de l’isolant n’est pas siJQLƶFDWLI SRXU FH W\SH GH F¤EOHV ,O HVW TXDVL LQH[LVWDQW
GDQVOHFDVGHVF¤EOHV¢SUHVVLRQGšKXLOHFDUOHPDLQWLHQ
HQSUHVVLRQGHOšLVRODWLRQSULQFLSDOH«YLWHVDG«JUDGDWLRQ
/HV DYDULHV VRQW FRQVWLWX«HV SRXU OšHVVHQWLHO SDU GHV
IXLWHVGšKXLOHDƵHFWDQWGHVF¤EOHV¢KXLOHƷXLGHHOOHVVRQW
J«Q«UDOHPHQWGXHV¢GHVIDWLJXHVORFDOLV«HVGHODJDLQH
GHSORPESURYRTX«HVSDUGHVFRQWUDLQWHVWKHUPRP«FDQLTXHVGHVYLEUDWLRQVRXODFRUURVLRQ
6XUOHVF¤EOHV¢JD]HQFDVGHFODTXDJHODSURSDJDWLRQ
GšXQH RQGH VRQRUH GDQV OH F¤EOH SHXW SURYRTXHU GHV
74
G«J¤WVVXUOHVH[WU«PLW«V&šHVWO
XQHGHVUDLVRQVTXLRQW
SRXVV«¢OšDEDQGRQGHFHWWHWHFKQRORJLH
/HVF¤EOHVRO«RVWDWLTXHVVRXVWXEHDFLHUVRQWUREXVWHV
HW U«VLVWHQW ELHQ DX[ FRQWUDLQWHV GH OšHQYLURQQHPHQW
+RUVG«IDXWVGHIDEULFDWLRQVODWHQWVRXDJUHVVLRQVODSOXSDUWGHVDYDULHVVRQWOL«HV¢OšHPEDOOHPHQWWKHUPLTXH/D
SUHVVLRQGHOšKXLOHDVVXUHODTXDOLW«GHOšLVRODWLRQ/HVOLDLVRQVVRQWSURW«J«HVFRQWUHOHVDYDULHVSURYRTX«HVSDU
XQHDEVHQFHGHSUHVVLRQSDUXQHDODUPHTXLG«FOHQFKH
OD PLVH KRUV WHQVLRQ GH OD OLDLVRQ HQ FDV GH EDLVVH GH
SUHVVLRQ
6LOHXUWDX[GšDYDULHHVWO
XQGHVSOXVIDLEOHVOHXUU«SDUDWLRQHVWUHODWLYHPHQWORQJXHMXVTXš¢GHX[PRLV
CHAPITRE 4
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
LES CÂBLES À ISOLATION
SYNTHÉTIQUE RESTENT EXPOSÉS
À LA PÉNÉTRATION D'HUMIDITÉ
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
CLAQUAGE
SUR CÂBLE
PEHD 225 000 V
Le seul véritable phénomène connu sur les câbles à isolation synthétique est lié à la pénétration d’humidité,
principalement sur les premières générations de câbles
secs à écran cuivre non étanche.
Des barrières d’étanchéité sont ensuite mises en place
sur les générations suivantes de câbles à isolation
synthétique.
En 225 000 V, les claquages observés sur les liaisons à
isolation synthétique sont souvent consécutifs à des défauts de montage, notamment au niveau des extrémités
et des jonctions.
L’INSTABILITÉ
THERMIQUE
La puissance limite transmissible par un câble souterrain
dépend des phénomènes thermiques liés aux pertes et
aux caractéristiques thermiques des sols. La température
maximale de fonctionnement est limitée par les matériaux d’isolation.
Ainsi, sur les câbles au papier imprégné sans pression, la
température maximale admissible au niveau de l’âme
conductrice est de 60 °C. Elle est de 80 °C sur un câble
oléostatique et de 90 °C sur la dernière génération de
câbles à isolation polyéthylène réticulé. Au-delà de cette
température imposée par la technologie, des points
chauds peuvent entraîner des claquages par vieillissement et instabilité thermique.
Les études préalables à la réalisation d’une liaison permettent de déterminer la technologie de câble et la
section des conducteurs. Les paramètres pris en compte
sont la tension de service, le régime de charge mais aussi
l’environnement de la liaison (résistivité thermique des
sols, profondeur, voisinage d’autres sources de chaleur…).
Or, il arrive que l’environnement d’une liaison subisse des
PRGLƶFDWLRQVDXFRXUVGHVDYLH'DQVFHVFDVSU«FLVOD
liaison fonctionne en dehors du cadre pour lequel elle a
été conçue lors des études.
Le dépassement des valeurs d’origine ayant servi au dimensionnement de la liaison peut entraîner rapidement
la montée en température du câble au-dessus de la valeur nominale admissible.
L’augmentation incontrôlée de la température du câble
en dehors des limites d’étude entraîne un dessèchement
et une augmentation de la résistivité du sol, ne permettant plus d’assurer la dissipation de chaleur. Ce
phénomène est appelé emballement thermique.
LES AGRESSIONS
DE CÂBLES
Les câbles électriques sont également soumis à d'autres
contraintes mécaniques permanentes ou accidentelles.
/HV SULQFLSDOHV «WDQW Oš«FUDVHPHQW GHV F¤EOHV OšDƵRXLOlement, l’atteinte directe des câbles, la construction
d'ouvrages à proximité des câbles.
ÉYLGHPPHQWOHVEOHVVXUHVP«FDQLTXHVWRXFKHQWLQGLƵ«remment toutes les technologies de câbles. Elles sont en
général à l'origine de nombreuses avaries de câbles (défauts de gaines, fuite d'huile ou de gaz, pénétration
d'humidité dans les câbles isolés au papier imprégné et
au polyéthylène, câbles arrachés, etc.). Celles-ci mettent
en péril la vie des personnes travaillant à proximité des
câbles. Face à ces risques, en 1965, le formulaire de
« DICT » (Déclaration d’intention de commencement de
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
75
WUDYDX[HVWFU««DƶQTXHOHVHQWUHSULVHVYRXODQWHƵHFWXHU GHV WUDYDX[ VRXWHUUDLQV SXLVVHQW FRQQD°WUH
Oš«YHQWXHOOHSU«VHQFHGšRXYUDJHV¢SUR[LPLW«
(Q OD IRQFWLRQ GH FRQWUHPD°WUH HQYLURQQHPHQW HVW
FU««HDXVHLQGHV«TXLSHVGHPDLQWHQDQFHGHVF¤EOHV6RQ
U¶OHHVWGHFRQVHLOOHUOHVHQWUHSULVHVHQYLVDJHDQWGšHƵHFWXHU
GHVWUDYDX[¢SUR[LPLW«GšRXYUDJHV+7%VRXWHUUDLQV
$XWRWDOGDQVOHVDQQ«HVRQFRPSWDLWHQU«JLRQ
SDULVLHQQHHQWUHHWDWWHLQWHVGLUHFWHVGHVF¤EOHV
SDUDQVXUOHU«VHDXGHWUDQVSRUWORUVGHWUDYDX[(Q
RQHQFRPSWHGL[DORUVTXHSDUDOOªOHPHQWOHU«VHDXVšHVW
FRQVLG«UDEOHPHQW G«YHORSS« 'DQV OšHQVHPEOH GH OD
U«JLRQSDULVLHQQHLOHVWSDVV«GHNPGHOLDLVRQVHQ
¢NPHQ
UNE NETTE DIMINUTION
DU TAUX D’AVARIES
2Q YRLW LFL TXH GHV DYDULHV SHXYHQW VXUYHQLU VXU OHV
F¤EOHVOHVUHQGDQWLQGLVSRQLEOHVSHQGDQWSOXVLHXUVMRXUV
&HSHQGDQWODV«FXULW«GšDOLPHQWDWLRQHQ«OHFWULFLW«GHOD
YLOOHGH3DULVHVWOšREMHFWLITXLJXLGHOHVG«FLVLRQVGšRUJDQLVDWLRQ GX U«VHDX SDULVLHQ GHSXLV VHV RULJLQHV 'HSXLV
ORQJWHPSVFHWWHV«FXULW«HVWJDUDQWLHSDUXQU«VHDXRUJDQLV«VHORQXQHVWUXFWXUHHWGHVPRGHVGšH[SORLWDWLRQ
VS«FLƶTXHV
/H U«VHDX RƵUH XQH ERQQH V«FXULW« GšDOLPHQWDWLRQ
YLV¢YLVGHVLQFLGHQWVGHJUDQGHDPSOHXUGHSXLVOš«Y«QHPHQWQDWLRQDOGXG«FHPEUHTXLDSORQJ«OHV
WURLVTXDUWVGHOD)UDQFHGDQVOHQRLULOQš\DSDVHXGH
FRXSXUHJ«Q«UDOLV«HVXUOšHQVHPEOHGHOšÎOHGH)UDQFH
/HV LQYHVWLVVHPHQWV HW OšDP«OLRUDWLRQ GH OD ƶDELOLW« GHV
F¤EOHV FRQMXJX«V DYHF OHV SROLWLTXHV GH PDLQWHQDQFH
PLVHVHQSODFHFRQGXLVHQW¢ODGLPLQXWLRQGXWDX[GšDYDULHV$LQVLHQU«JLRQSDULVLHQQHOHWDX[GšDYDULHVDWWHLJQDLW
DYDULH SDU NP HQ VRLW XQH DYDULH WRXV OHV
NP HQ PR\HQQH (Q FH WDX[HVW O«JªUHPHQW
LQI«ULHXU ¢ VRLW XQH DYDULH WRXV OHV NP HQ
PR\HQQH
76
LA SECONDE
GUERRE
MONDIALE
/HU«VHDX«OHFWULTXHUHSU«VHQWHXQHQMHXVWUDW«JLTXHHW
VDGHVWUXFWLRQSHUPHWGHJ¬QHUFRQVLG«UDEOHPHQWOšDFWLYLW« «FRQRPLTXH HW LQGXVWULHOOH GHV YLOOHV WRXFK«HV HW
OšRUJDQLVDWLRQGHVWURXSHVDOOHPDQGHV
/H U«VHDX GH WUDQVSRUW Gš«OHFWULFLW« GH OD P¬PH ID©RQ
TXHOHU«VHDXGHWUDQVSRUWIHUURYLDLUHFRQVWLWXHXQHFLEOH
SULRULWDLUHSRXUOHVU«VLVWDQWVHWOšDYLDWLRQDOOL«H0¬PHVL
OHVSRVWHVGHWUDQVIRUPDWLRQVRQWSULQFLSDOHPHQWYLV«V
OHV OLDLVRQV «OHFWULTXHV VRQW «JDOHPHQW GHV FLEOHV GH
FKRL[ 3OXV IDFLOHPHQW DFFHVVLEOHV TXH OHV PR\HQV GH
SURGXFWLRQOHXUGHVWUXFWLRQQHFRPSURPHWSDVGHPDQLªUHGXUDEOHODUHFRQVWUXFWLRQGšDSUªVJXHUUH
LA « GUERRE ÉLECTRIQUE »
/HVLQVWDOODWLRQV«OHFWULTXHVIRQWDLQVLOšREMHWGšDWWDTXHV LQFHVVDQWHV (Q G«FHPEUH IDFH ¢
OšDXJPHQWDWLRQGHVLQFLGHQWVXQFRUSVGHSROLFHVS«FLDO
FKDUJ«GHODJDUGHGHVLQVWDOODWLRQV«OHFWULTXHVHVWFU««
SDUOHPLQLVWªUHGHOD3URGXFWLRQ,QGXVWULHOOHHWGX7UDYDLO
SRXUSURW«JHUOHVSRVWHVGHWUDQVIRUPDWLRQHWOHVOLDLVRQV
«OHFWULTXHVDX[S«ULSK«ULHVGHVJUDQGHVYLOOHVGRQW3DULV
0DOJU«FHODOHQRPEUHGHVDERWDJHVG
LQVWDOODWLRQV«OHFWULTXHV HVW WUªV LPSRUWDQW VXUWRXW HQ R» OD
FRQQH[LRQDYHFOH0DVVLI&HQWUDO]RQHPDMHXUHGHSURGXFWLRQ Gš«QHUJLH K\GUR«OHFWULTXH HVW LQWHUURPSXH ¢
SOXVLHXUV UHSULVHV (Q DR½W OšHQVHPEOH GX U«VHDX
HVWG«U«JO«SDUOHVDFWLRQVGHGHVWUXFWLRQ
CHAPITRE 4
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LA DESTRUCTION DU POSTE
DE CHEVILLY
Le poste de Chevilly est le point d’arrivée de l’énergie hydroélectrique en provenance du Massif Central
et des Pyrénées, et le point de départ d’une partie des liaisons souterraines à destination de Paris.
Il constitue, avec les postes de Fallou (Gennevilliers) et de Villevaudé, l'une des trois sources assurant
l’alimentation électrique de Paris. Il assure également l’alimentation de la ligne ferroviaire Paris-Orléans
utilisée par les Allemands pour d’importants convois militaires.
Le 3 octobre 1943, un raid aérien vise le poste de Chevilly. Le groupe « Lorraine », appartenant aux
)RUFHV$«ULHQQHV)UDQ©DLVHV/LEUHVEDV«HQ$QJOHWHUUHHƷHFWXHXQERPEDUGHPHQWDƟQGHG«WUXLUH
ce point stratégique. Pierre Mendès France, membre de
l’équipage, racontera par la suite le déroulement de l’attaque.
L’emplacement du poste, en pleine agglomération parisienne,
MODÈLE D’AVION AYANT SERVI
et la volonté de limiter le nombre de victimes civiles obligent
À L’ATTAQUE AÉRIENNE
DU POSTE DE CHEVILLY
OHVDYLRQVGXJURXSH¢HƷHFWXHUXQERPEDUGHPHQW¢WUªV
– 1943
basse altitude. Au total, près de 25 bombes sont larguées
à proximité du poste électrique.
Une majorité des transformateurs sont détruits et les départs
des câbles souterrains 63 000 V à destination d’Arcueil, Villejuif,
Tolbiac et Arrighi sont endommagés.
Bien que la destruction du poste électrique soit un succès,
le nombre de victimes est important. Un avion touché par
les canons anti-aériens allemands préfère se diriger dans la
6HLQHDƟQGš«YLWHUGš«YHQWXHOOHVYLFWLPHVVXSSO«PHQWDLUHV
causées par une tentative d’atterrissage dans l’agglomération
parisienne.
Il s'écrase dans la Seine après avoir percuté le pont de Tolbiac,
tuant les quatre membres de l’équipage. On compte également
14 victimes civiles dans une maison touchée par une bombe,
à proximité du poste de Chevilly.
En particulier, Marcel Paul, ouvrier mécanicien et résistant très actif dans le secteur de l’énergie électrique,
connaissait l’enjeu des liaisons électriques. D’après son
témoignage, lors de son arrestation en novembre 1941,
LO SODQLƶDLW OD GHVWUXFWLRQ GHV F¤EOHV VRXWHUUDLQV UHOLDQW
l’usine de Saint-Ouen à Paris.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
77
PERTURBATIONS SUR LE RÉSEAU
PENDANT L'ANNÉE 1944
Les actions de l’été, automne et hiver 1944 perturbent
considérablement le fonctionnement du réseau d’interconnexion. De mai à septembre 1944, les dégâts sur les
lignes sont tels que les centrales hydroélectriques, principales zones de production d’électricité en France, ne
sont plus connectées au réseau d’alimentation de la région parisienne.
Cependant, alors que les lignes aériennes et les postes
de transformation font l’objet d’attaques ciblées, les coupures des liaisons souterraines sont généralement liées à
la destruction de leur environnement. La destruction
des câbles n’est pas toujours volontaire.
Sur l’ensemble du réseau 63 000 V, 57 claquages, dont
40 en 1944, sont la conséquence des bombardements
dans la région parisienne. De plus, ceux-ci entraînent
parfois la détérioration du câble sans claquage immédiat.
Jusqu’en 1946, des câbles connaissent des avaries en
raison des dégâts qu’ils ont subis pendant la guerre.
Ainsi, de juin à août 1944, alors que la France est devenue un champ de bataille, le câble 220 000 V reliant
Ampère à Clichy-sous-Bois est victime des bombardements le 22 juin et le 7 août 1944 à Saint-Denis. Ils entraînent respectivement la coupure de deux gaines de
plomb et la coupure d’une phase. De la même façon, le
sabotage du pont de l’Union à Aulnay-sous-Bois, le
14 août 1944, provoque la coupure du câble à la traversée du canal de l’Ourcq. La destruction de ce câble
acheminant l’énergie produite dans les Alpes et l’est de
la France participe à la dégradation des conditions
d’alimentation de Paris en électricité.
LES CONSÉQUENCES
DE L’OCCUPATION
Durant l’Occupation, l’exploitation du réseau électrique
se limitera à l’entretien curatif. Durant sept ans, entre
1939 et 1946, la longueur totale de câbles reste plafonnée à 400 km. Ce n’est qu’à partir de 1947 que le
développement du réseau reprend.
78
EN 1944,
UNE MOYENNE
DE 40 AVARIES
SUR LES CÂBLES
Au mauvais état du réseau électrique s’ajoutent les prélèvements allemands sur la production française et la crise
charbonnière. De plus, des priorités sont établies par les
autorités quant à l’alimentation de l’industrie au détriment de la consommation domestique. L’Occupation est
donc marquée par des restrictions de consommation
qui se feront plus pressantes entre 1943 et 1944. La
diminution de l’éclairage et l’interdiction progressive de
OšXWLOLVDWLRQ GHV DSSDUHLOV «OHFWULTXHV PRGLƶHQW
l’apparence nocturne de la ville et les modes de vie des
citadins.
/HVFRQV«TXHQFHVGHOš2FFXSDWLRQHWGHVDƵURQWHPHQWV
sont telles que la crise du secteur électrique se prolonJHUDMXVTXšHQELHQDXGHO¢GHODƶQGHOš2FFXSDtion en 1944. La vie des Parisiens sera rythmée par des
coupures électriques à répétition et des restrictions
d’usage.
CHAPITRE 4
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
AVION BOSTON DOUGLAS
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
79
80
CHAPITRE 5
CHAPITRE 5
DES HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
Pour assurer la continuité d’alimentation, les opérations
GHPDLQWHQDQFHRQW«W«FRQƶ«HVGªVOHVDQQ«HV¢GHV«TXLSHV
VS«FLDOLV«HV$XƶOGXWHPSVOHXUVPLVVLRQVRQW«YROX«GHODU«SDUDWLRQ
GHVDYDULHV¢XQHPDLQWHQDQFHSU«YHQWLYHSODQLƶ«H
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
81
REMBLAYAGE
DE LA FOUILLE
L
DE 300 AVARIES PAR AN
DANS LES ANNÉES 1960
À MOINS DE SEPT
AUJOURD’HUI
e réseau souterrain haute tension commence à se développer à partir des années 1920. Durant
les premières décennies, les exploitants possèdent des
groupes chargés de la maintenance du matériel électrique mais aucune équipe n’est alors spécialisée dans les
câbles électriques à haute tension. Les liaisons sont mises
en service par les constructeurs (câbliers) et ceux-ci interviennent directement, à la demande de l’exploitant, en cas
d’avarie constatée sur leur câble. La maintenance se réduit
à des réparations (maintenance curative).
Au cours des années 1960, le réseau parisien subit près de
300 avaries annuelles et les constructeurs sont alors dépassés par leur nombre. De plus, devant la complexité des
82
techniques et la diversité des technologies en service, les
exploitants du réseau prennent conscience de l’importance de la capitalisation des savoir-faire. Des hommes
FDSDEOHV GšHƵHFWXHU GHV U«SDUDWLRQV VXU OšHQVHPEOH GHV
câbles du réseau sont formés et des équipes spécialisées,
dédiées aux câbles haute tension souterrains, sont ainsi
créées.
DES ÉQUIPES
SPÉCIALISÉES
Ces équipes, constituées d’une douzaine de personnes,
sont implantées en région parisienne puisque la majorité
CHAPITRE 5
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
des liaisons souterraines de France s’y trouvent. Leur
PLVVLRQ HVW GšHQWUHWHQLU OH U«VHDX DƶQ GH U«SRQGUH ¢ OD
nécessité croissante de continuité du service de la
GLVWULEXWLRQGš«QHUJLH«OHFWULTXH&HODSHUPHW«JDOHPHQW
GH UHJURXSHU OHV FRQQDLVVDQFHV MXVTXšDORUV SDUWDJ«HV
HQWUHOHVPRQWHXUVGHF¤EOHVGHVGLƵ«UHQWVIRXUQLVVHXUV
/HVPHPEUHVGHFHV«TXLSHVVRQWHQHƵHWFDSDEOHVGšLQtervenir, en cas d’avarie, sur tous les câbles, quel que que
VRLWOHIDEULFDQW/HXUSDUWLFXODULW«HVWGšDVVXUHUOšHQVHPEOH
GHVWUDYDX[OL«V¢ODPDLQWHQDQFHGHVF¤EOHV$ƶQGšRXYULU
GHVWUDQFK«HVOHWLHUVGHOš«TXLSHHVWFRQVWLWX«GHWHUUDVsiers qui sont aussi aide-monteurs, assistant les monteurs
dans leurs activités quotidiennes.
Certains terrassiers exercent cette activité durant toute
OHXUFDUULªUHGDQVOšHQWUHSULVHGšDXWUHVGHYLHQQHQWF¤EOHXUV
JU¤FH¢OšH[S«ULHQFHTXšLOVRQWDFTXLVH/HVWHUUDVVLHUVVRQW
LQFOXVGDQVOHV«TXLSHVF¤EOHVMXVTXšHQ(QVXLWHOHV
WUDYDX[GHWHUUDVVHPHQWVRQWFRQƶ«VDX[HQWUHSULVHVVS«FLDOLV«HVGDQVFHW\SHGšDFWLYLW«V$XMRXUGšKXLOHV«TXLSHV
F¤EOHV VRQW FRQVWLWX«HV XQLTXHPHQW GH VS«FLDOLVWHV GX
câble et de ses accessoires.
ÀSDUWLUGHIDFHDXQRPEUHFURLVVDQWGšDJUHVVLRQVOD
G«FLVLRQHVWSULVHGšHƵHFWXHUGHVYLVLWHVGHWUDF«VHPHVWULHOOHV SRXU G«WHFWHU OHV FKDQWLHUV RXYHUWV VXVFHSWLEOHV
d’engendrer des dégâts.
/Her-DQYLHUOHU«VHDXGHODU«JLRQSDULVLHQQHHVW
divisé en trois zones : nord-ouest, sud-ouest et est.
&KDTXH]RQHHVW¢ODFKDUJHGšXQJURXSHGšH[SORLWDWLRQ
8QHm«TXLSHF¤EOH}HVWLQW«JU«H¢FKDTXHJURXSHGšH[SORLWDWLRQ &HWWH GLYLVLRQ J«RJUDSKLTXH HVW HQFRUH HQ
SODFHDXMRXUG
KXL
'DQVOHVDQQ«HVOHFRQVWDWHVWIDLWTXHERQQRPEUH
GšDYDULHVSRXUUDLHQW¬WUH«YLW«HVSDUXQVLPSOHFRQWU¶OHSHUPHWWDQWGHG«WHFWHUGHVDQRPDOLHVDQQRQFLDWULFHVGHIXWXUV
FODTXDJHV8QHSODQLƶFDWLRQUHODWLYH¢OšHQWUHWLHQSU«YHQWLI
GHVPDW«ULHOVFRPSRVDQWOHVOLDLVRQVVRXWHUUDLQHVHVWPLVH
HQSODFHODPDLQWHQDQFHSU«YHQWLYHHVWQ«H
6HORQ OHV W\SHV GH F¤EOHV FHOOHFL SU«FRQLVH GšHƵHFWXHU
GHVYLVLWHVV\VW«PDWLTXHV¢GLƵ«UHQWHVIU«TXHQFHVYLVLWH
GHSURWHFWLRQVFDWKRGLTXHVHWGHVUHY¬WHPHQWVGHVWXEHV
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
TRAVAUX DE TERRASSEMENT
PAR AGENT D’ÉQUIPE CÂBLE
– ANNÉES 1960
acier, visite des accessoires (boîtes d’extrémités, raccords,
U«VHUYRLUV VWDWLRQV HW GHV RXYUDJHV GšDUW SRQWV SDVVHUHOOHV JDOHULHV /HV YLVLWHV SHXYHQW ¬WUH KHEGRPDGDLUHV
mensuelles, semestrielles ou annuelles. Certains matériels
VRQWUHPSODF«VS«ULRGLTXHPHQW
APPARITION DU CONTREMAÎTRE
ENVIRONNEMENT
&HSHQGDQWPDOJU«FHWWHSODQLƶFDWLRQOHV«TXLSHVF¤EOHV
UHVWHQW VROOLFLW«HV SDU XQ QRPEUH LPSRUWDQW GšDYDULHV OD PDLQWHQDQFH SU«YHQWLYH UHVWH PDUJLQDOH DX SURƶW GH
la maintenance curative.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
83
TRAVAUX DE REMBLAYAGE
– ANNÉES 1960
Dans les années 1980 et 1990, les câbles au papier
LPSU«JQ« DUULYHQW HQ ƶQ GH YLH HW VXELVVHQW GH
QRPEUHXVHV DYDULHV 8Q EXGJHW LPSRUWDQW HVW LQYHVWL
HQ UHOªYHV GH F¤EOHV SRXU UHPSODFHU OHV WURQ©RQV OHV
SOXVDƵHFW«V/HFULWªUHGHWURLVDYDULHVODP¬PHDQQ«H
FRQGXLWDXUHPSODFHPHQWV\VW«PDWLTXHGXWURQ©RQVXU
OHVWURLVSKDVHV&HVUHOªYHVSRUWHQWOHXUVIUXLWVFKDTXH
«TXLSHVXELWDLQVLPRLQVGšXQHWUHQWDLQHGHFODTXDJHV
¢OšDQQ«H
ODP¬PHS«ULRGHOHQRPEUHGšDJUHVVLRQVUHVWH«OHY«
,O HVW G«FLG« GH FU«HU XQH DFWLYLW« VS«FLƶTXH GDQV OHV
84
«TXLSHV FRQFHUQDQW OD VXUYHLOODQFH GHV FKDQWLHUV WLHUV OHFRQWUHPD°WUHHQYLURQQHPHQW/HU«VXOWDWHVWLPP«GLDW
OHQRPEUHGšDJUHVVLRQVG«FUR°WGH¢SDUDQ
/HV UHOªYHV FRQWLQXHQW MXVTXšHQ HW SHUPHWWHQW
GšDVVDLQLUFRPSOªWHPHQWOHU«VHDXVRXWHUUDLQ
$FWXHOOHPHQWFKDTXH«TXLSHFRPSWHHQWUHFLQTHWVHSW
avaries par an.
/šHQWUHWLHQ V\VW«PDWLTXH DVVRFL« ¢ OD VXUYHLOODQFH
ULJRXUHXVHGHVWUDYDX[HƵHFWX«V¢SUR[LPLW«GHVF¤EOHV
SHUPHWWHQW GH U«GXLUH OH WDX[ GšLQGLVSRQLELOLW« GHV
liaisons.
CHAPITRE 5
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
LE SAVOIR-FAIRE
DU CÂBLEUR
RECONSTITUTION DE L’ISOLANT
POUR LA RÉALISATION
DE LA JONCTION
– ANNÉES 1960
Le domaine d’activité des câbleurs est non seulement d’ordre
électrique, mais aussi hydraulique et mécanique. La confection
des jonctions et des extrémités requiert des gestes d'une très
JUDQGHSU«FLVLRQ(QUDLVRQGHVDVS«FLƟFLW«DXFXQHIRUPDWLRQ
ne permet d’apprendre ce métier à l'école.
Par conséquent, certains câbleurs ont été recrutés directement
chez les monteurs de câbleries ou sont issus d’une formation
d’apprentissage aux côtés de câbleurs expérimentés. Plusieurs
années de pratique quotidienne sont nécessaires avant de
GHYHQLUXQmF¤EOHXU}FDSDEOHGšHƷHFWXHUGHVU«SDUDWLRQVVXU
tous les types de matériels.
Le câbleur est susceptible d’intervenir sur des câbles mis en
service entre les années 1920 et aujourd’hui. Il peut donc avoir
¢HƷHFWXHUOHVP¬PHVJHVWHVTXšXQF¤EOHXUGšDYDQWJXHUUHORUV
de la réalisation des jonctions sur un câble au papier imprégné,
par exemple. Parallèlement, il intervient sur des câbles
de dernière génération et utilise des méthodes modernes.
Ainsi, seules quelques dizaines de personnes exercent
cette activité en France. La maîtrise des compétences
et la transmission des savoirs sont indispensables pour assurer
la pérennité de la maintenance.
OUTILS DU CÂBLEUR
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
85
LES GET
D’ÎLE-DE-FRANCE
Aujourd’hui, ces équipes sont appelées « Équipes Maintenance Spécialisée Câbles » (EMSC) et appartiennent
aux groupes d’exploitation appelés GET (Groupes d’Exploitation Transport). Basées à Gennevilliers, Guyancourt
et Vitry-sur-Seine, ces trois équipes, uniques en France,
sont constituées chacune de 12 ou 13 agents. La moitié
des activités des équipes concerne des travaux de réparation. Le solde est consacré à la maintenance préventive ou la surveillance des tracés. Par ailleurs, même si
une majorité des liaisons souterraines reste située dans
la région parisienne, un nombre croissant de liaisons se
développe en province. Les membres des équipes
F¤EOHVVRQWDPHQ«V¢IDLUHSURƶWHUOHVDXWUHVU«JLRQVGH
leur savoir-faire pour la réparation de liaisons. Ces opérations en régions représentent environ 10 % des activités.
GÉNÉRATION ONDE DE CHOC
POUR LA LOCALISATION DU DÉFAUT
– ANNÉES 1960
86
LES ACTIVITÉS
DES
ÉQUIPES
En cas d’avarie sur un câble souterrain, les équipes câbles
sont immédiatement mises à contribution.
À la suite d’un déclenchement, un claquage peut être diagnostiqué. Il faut alors rechercher l’emplacement du défaut puis procéder à la réparation avant la remise en service de la liaison.
Avant de localiser précisément l’emplacement du défaut, il
est nécessaire de procéder à une prélocalisation. Celle-ci
permet de déterminer la distance qui sépare le défaut de
la tête de câble ou d’une extrémité, mais ne permet pas de
situer précisément l’endroit exact du défaut.
Jusqu’en 1948, toutes les méthodes de prélocalisation
de défauts se rapportent à des mesures comparatives,
soit de capacités, soit de résistances, basées sur le pont
de Wheatstone. Ces méthodes comparatives conservent
le monopole dans le domaine de la prélocalisation
jusqu’en 1975.
SDUWLUGHODORFDOLVDWLRQSU«FLVHHVWHƵHFWX«HSDU
l’écoute du bruit résultant de l’amorçage du défaut sous
les ondes de choc produites à l’une des extrémités de la
phase en défaut.
En 1965, les équipes d’entretien des câbles sont munies
d’une camionnette comportant un générateur haute tension émettant des impulsions grâce à des condensateurs
chargés à courant continu. Des agents se déplaçant le
long de l’emplacement présumé du défaut procèdent
alors à l’écoute de l’amorçage. Cette écoute se fait à l’origine par des stéthoscopes constitués d’une tige en laiton,
puis les sismophones à mercure, plus sensibles, permettent de gagner en précision.
(QƶQOHVDQQ«HVDSSRUWHQWOš«FKRP«WULHP«WKRGH
GH SU«ORFDOLVDWLRQ IRQG«H VXU OD U«ƷH[LRQ GšRQGHV «OHFtriques au changement d’impédance caractéristique
créé par le défaut.
La connaissance de la vitesse de propagation de l’écho
CHAPITRE 5
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
SOUDURE DU SERRE-FILS
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
TRAVAUX DE MAINTENANCE
EN TRANCHÉE, RÉALISATION JONCTION
– ANNÉES 1960
créé par le défaut permet d’en déduire une première
prélocalisation.
Le défaut est, en général, localisé à quelques dizaines de
FHQWLPªWUHV SUªV JU¤FH ¢ OD ORFDOLVDWLRQ ƶQH 8QH IRLV OH
défaut localisé et les démarches administratives achevées,
OHWHUUDVVHPHQWHVWHƵHFWX«DƶQGšDFF«GHUDXF¤EOHG«IHFtueux.
UNE JONCTION DIFFÉRENTE
SELON LES CAS
Puis il est procédé au remplacement d’une à trois phases,
en fonction des dégâts constatés, sur une longueur de
quelques mètres de part et d’autre de l’emplacement du
claquage. Les phases sont coupées et remplacées, si posVLEOH ¢ OšLGHQWLTXH &HOD LPSOLTXH OD U«DOLVDWLRQ GH GHX[
jonctions sur chaque phase, soit un total de deux à six
jonctions. Le mode de confection d’une jonction varie en
fonction :
du niveau de tension (essentiellement 63 000 V et
225 000 V dans la région parisienne). En 225 000 V,
ODWHFKQLTXHGHMRQFWLRQHVWWUªV«ODERU«H
de la nature de l’isolation (polyéthylène, papier imSU«JQ«VDQVSUHVVLRQ¢KXLOHƷXLGHRO«RVWDWLTXHRX
à gaz),
GXW\SHGHMRQFWLRQ&KDTXHFRQVWUXFWHXUSRVVªGHVDWHFKQRORJLHSURSUHPRXO«UXEDQ«RX
prémoulé,
de la nature et de la section du conducteur. Les
deux conducteurs peuvent être raccordés par
GLƵ«UHQWV W\SHV GH VRXGXUHV HW SDU XQ VHUUHƶO
lui-même soudé ou serti.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
87
88
CHAPITRE 5
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
ÉCOUTE DE L'ÉCLATEMENT
DE L'ONDE AU POINT DE DÉFAUT – ANNÉES 1960
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
89
RÉALISATION
DE LA JONCTION SUR CÂBLE OF
– 1984
90
CHAPITRE 5
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
UNE MULTITUDE
DE COMBINAISONS
De nombreuses combinaisons sont possibles et le
nombre de modes opératoires à maîtriser est donc très
important. De plus, certaines techniques sont incompatibles entre elles. Cette diversité existe aussi pour le montage des extrémités.
Jusqu’à la mise au point des jonctions mixtes 63 000 V
(1983-1984), permettant de réaliser la jonction entre
un câble à isolation papier et un câble à isolation synthétique, en cas d’avarie sur un câble à isolation papier, il
est inévitable de remplacer le tronçon défectueux par un
câble de même technologie. Pour cette raison, du câble
à isolation papier imprégné a été utilisé sur certaines
relèves bien que la technologie soit supplantée à partir
de 1963 pour les liaisons nouvelles.
Au fur et à mesure du passage aux câbles à isolation synthétique, les constructeurs abandonnent progressivement la fabrication systématique des câbles à huile. Pour
SRXYRLUHƵHFWXHUGHVUHOªYHVHQUHPSOD©DQWOHF¤EOHGšRULgine par un câble compatible dans les meilleurs délais, EDF
constitue des stocks propres à partir de 1982.
Pour les liaisons oléostatiques, la réparation d’un défaut
en plein câble nécessite un travail exceptionnel en continu pendant un à deux mois, jour et nuit. Ce type de technologie est très présent sur les radiales parisiennes qui
représentent un enjeu fort dans l’alimentation de Paris.
Leur comportement général est très bon, mais en cas
d’avarie, leur réparation s’avère très lourde.
LA TECHNIQUE
DE CONGÉLATION DE L’HUILE
DE CÂBLE
En cas de claquage, il n’est pas envisageable de vider
complètement l’huile de toute la liaison. Le tube contient
les trois phases et 13 litres d’huile au mètre sous 15 bars
de pression. Des bouchons sont donc créés de part et
CONGÉLATION
DE L’HUILE SUR CÂBLE OLÉOSTATIQUE
d’autre, une fois le défaut localisé, en congelant l’huile
SDUGHODQHLJHFDUERQLTXH¢r&6XLYDQWOHSURƶORQ
SURFªGH ¢ XQH RX GHX[ FRQJ«ODWLRQV VXFFHVVLYHV DƶQ
de bloquer complètement la circulation d’huile. Ce bouchon doit être entretenu jour et nuit durant toute la durée de réparation. Une fois les deux bouchons créés, il est
possible d’intervenir sur la portion en avarie en ouvrant
le tube acier et en procédant à la relève. Les trois phases
sont remplacées en utilisant le même type de câble à
isolation papier, dont les stocks ont été reconstitués en
2004 par une fabrication spéciale.
AUTRES OPÉRATIONS
POSSIBLES
Dans la plupart des cas, le défaut électrique constitue
l’avarie nécessitant le plus de travail. Mais les équipes
F¤EOHVSHXYHQWDXVVL¬WUHDPHQ«HV¢HƵHFWXHUGšDXWUHV
opérations de maintenance curative sur les fuites d’huile,
les fuites de gaz, les défauts de gaines ou les défauts de
protection cathodique.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
91
92
CHAPITRE 5
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
MANIPULATION DE CARBOGLACE POUR MAINTENANCE
SUR CÂBLE OLÉOSTATIQUE
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
93
DONNÉES ET GLOSSAIRE
TECHNIQUES
0,45
Nombre de claquages
par 100 km
sur câbles 63 000 V
0,4
0,35
0,3
0,25
0,2
0,15
0,1
0,05
0
1922
1926
1930
1934
1938
1942
1946
1950
Nombre de km
de liaisons 63 000 V
dans la région parisienne
350
300
250
200
150
100
50
0
1922
94
1923
1924
1925
1926
1927
1928
1929
1930
1931
1932
DONNÉES ET GLOSSAIRE TECHNIQUES
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
Longueur totale de câbles
à isolation synthétique à Paris (en km)
900
800
600
500
400
300
200
100
0
1963
1968
1973
1978
1983
1988
1993
1998
2003
2008
Tous câbles à isolation synthétique confondus
Câbles à isolant PR
Câbles à isolant PEBD ou PEHD
Cumul de câbles synthétiques posés
sur le réseau HT & THT/an (en km)
4 000
3 500
3 000
2 500
2 000
1 500
1 000
500
0
1960
1970
1980
1990
2000
2010
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
2020
95
DONNÉES ET GLOSSAIRE
TECHNIQUES
Nombre de tronçons de câbles
Nature du matériau
de l'âme des tronçons posés
par année de fabrication
1 200
1 000
800
600
400
200
0
1900
1920
1940
1960
1980
2000
2020
Aluminium
Cuivre
Courant alternatif /
Courant alternatif monophasé
Le courant alternatif est un courant électrique périodique
qui change de sens deux fois par période et qui transporte
des quantités d'électricité alternativement égales dans un
sens et dans l'autre. Un courant alternatif est donc sans
composante continue.
Un courant alternatif est caractérisé par sa fréquence, mesurée en hertz (Hz). C’est le nombre de changements de
VHQVDOWHUQDQFHVTXšHƵHFWXHOHFRXUDQW«OHFWULTXHHQXQH
seconde.
96
Le courant monophasé est le plus utilisé pour le grand
public. Il utilise deux câbles : la phase et le neutre (généralement relié à la terre au dernier transformateur, comme le
neutre du courant triphasé).
Hertz (Hz)
Unité de fréquence. Cette unité vient du savant allemand
Heinrich Hertz, pionnier de la radioélectricité.
DONNÉES ET GLOSSAIRE TECHNIQUES
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
Ligne à haute tension (HT)
Ligne électrique d’une tension de 63 000 V, 90 000 V ou
150 000 V.
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
WHQVLRQHQ)UDQFH¢9(QWUHSULVHU«JXO«HSDUOD
&RPPLVVLRQGH5«JXODWLRQGHOšQHUJLH&5(57(G«YHloppe le réseau électrique pour, d’une part, assurer la sécurité d’approvisionnement des consommateurs français
et, d’autre part, permettre l’utilisation des nouveaux
modes de production électrique. RTE est par ailleurs au
cœur du réseau électrique européen ; il renforce, à ce
WLWUH OHV LQWHUFRQQH[LRQV DYHF OHV SD\V IURQWDOLHUV G«M¢
LQWHUFRQQH[LRQV H[LVWDQWHV HW WUDYDLOOH DYHF VHV
homologues transporteurs pour une coordination européenne, à travers l’association ENTSO-E.
$ƶQGHIDFLOLWHUOšLQW«JUDWLRQPDVVLYHGš«QHUJLHVUHQRXYHODEOHVYDORULVHUOšXWLOLVDWLRQGHQRXYHDX[OHYLHUVGHƷH[LELlité comme la modulation de la demande et ainsi permettre le développement des smart grids en France et en
Europe, RTE met en œuvre un important programme de
recherche et développement qui se traduit aujourd’hui
par une forte implication dans des démonstrateurs et
SURMHWVSLORWHVHXURS«HQV)3HWIUDQ©DLV$'(0(
Ligne à très haute tension (THT)
Ligne d’une tension de 225 000 V ou 400 000 V.
Mégavolt Ampère (MVA)
Unité de mesure de la puissance apparente. Pour un transformateur, cette donnée caractérise la puissance maximale
destinée à servir de base à la construction du transformateur, aux garanties du constructeur et aux essais.
Poste source
Installation où l'électricité est acheminée à haute ou très
haute tension par le réseau de transport de RTE, pour être
transformée en moyenne tension en vue de son transit
dans les réseaux de distribution.
Réseaux de distribution
En aval du transport d’électricité, les réseaux de distribution à moyenne et basse tension desservent les clients
ƶQDX[SDUWLFXOLHUVFROOHFWLYLW«V30(30,
Réseau de transport d’électricité
Réseau assurant le transit de l’énergie électrique à haute
et très haute tension des lieux de production jusqu’aux
réseaux de distribution ou sites industriels qui lui sont
directement raccordés. Il comprend le réseau de grand
WUDQVSRUWHWGšLQWHUFRQQH[LRQ9HW9
HW OHV U«VHDX[ U«JLRQDX[ GH U«SDUWLWLRQ 9
99HW9
57(5«VHDXGHWUDQVSRUWGš«OHFWULFLW«HVWOHSURSUL«WDLUH
et l’exploitant du réseau à très haute et haute tension en
France métropolitaine. Ce réseau inclut 100 000 km de
OLJQHVHWF¤EOHVDOODQWGH9SOXVKDXWQLYHDXGH
Smart grids
Réseaux intelligents qui, grâce à des technologies informaWLTXHV DMXVWHQW OHV ƷX[ Gš«OHFWULFLW« HQWUH IRXUQLVVHXUV HW
consommateurs.
/HVVPDUWJULGVSHXYHQW¬WUHG«ƶQLVVHORQTXDWUHFDUDFtéristiques .
Ũ)OH[LELOLW«LOVSHUPHWWHQWGHJ«UHUSOXVƶQHPHQWOš«TXLlibre entre production et consommation.
Ũ)LDELOLW«LOVDP«OLRUHQWOšHƸFDFLW«HWODV«FXULW«GHVU«seaux.
Ũ$FFHVVLELOLW« LOV IDYRULVHQW OšLQW«JUDWLRQ GHV VRXUFHV
d’énergies renouvelables sur l’ensemble du réseau.
ŨÉFRQRPLHLOVDSSRUWHQWJU¤FH¢XQHPHLOOHXUHJHVWLRQ
du système, des économies d’énergie et une diminution
GHVFR½WV¢ODSURGXFWLRQFRPPH¢ODFRQVRPPDWLRQ
Volt (V)
8QLW« O«JDOH GH WHQVLRQ RX GLƵ«UHQFH GH SRWHQWLHO HW
de force électromotrice. On doit ce nom au physicien
Alessandro Volta qui est l’inventeur de la pile électrique
en 1800.
CENT ANS DE HAUTE TENSION ÉLECTRIQUE À PARIS
97
REMERCIEMENTS
Tout d’abord, des remerciements tout particuliers s’adressent à ceux qui ont participé activement
à la rédaction de ce livre, les membres de RTE :
Pierre Linois
Les trois EMSC (équipes maintenance spécialisées câbles) et leurs chefs :
Gilles Bonnardot
Serge Gazarian
Lucien Lanzarone
ainsi que :
Jacques Brouet
Michel Dussaux de l’association MEGE (Mémoire de l’Électricité, du Gaz et de l’Éclairage public)
Léonard Laborie du comité d’Histoire de la Fondation EDF.
Un grand merci pour leur contribution à :
Claude Beix
Joël Bouyer
Florent Delavergne
Sarah Elau
Vincent Hanneton
Claude Laloum
Christele Limousin
Alain Milan
Pascal Sauvage
Didier Zone
HWOD'LUHFWLRQGHOD&RPPXQLFDWLRQHWOD'LUHFWLRQGHV$ƷDLUHV3XEOLTXHVGH57(
Tous les membres de RTE et les intervenants extérieurs :
Pierre Argaut (CIGRE SC B1)
Lucien Deschamps (Comité d’organisation de Jicable)
Claude Fanielle (ERDF)
Philippe Dréano (archives nationales d’EDF à Blois)
Damien Kuntz (Musée EDF Electropolis de Mulhouse).
Merci également à :
François Prido et toute l’équipe DSLS (Division Système Liaison Souterraines) du CNER
pour leur accueil et leur collaboration qui ont été essentiels.
0HUFLHQƶQ¢WRXVFHX[TXL¢O
DJHQFHWordAppeal, ont contribué à la réalisation de cet ouvrage.
98
REMERCIEMENTS
LE
DÉVELOPPEMENT
DU RÉSEAU
D’ALIMENTATION
PARISIEN
UN SIÈCLE
D'ÉVOLUTION
TECHNOLOGIQUE
DES
RÉALISATIONS
INNOVANTES
VIE DES
LIAISONS
SOUTERRAINES
ÉLECTRIQUES
DES
HOMMES
AU SERVICE
DU RÉSEAU
BIBLIOGRAPHIE
—
—
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—
—
—
—
L’Union d’Électricité et la centrale de Gennevilliers, La Revue Industrielle, Ernest Mercier, 1922.
Les câbles triphasés à 60 000 V de la CPDE, Bulletin de la CPDE, J. de Félice, juillet 1930.
Le réseau et les postes d’interconnexion à 220 000 V de la région parisienne, H. Josse et M. Laborde, 1936.
Les câbles à 220 000 V de la région parisienne, CIGRE, Maurice Laborde, 1947.
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BIBLIOGRAPHIE
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L’ÉVOLUTION DU RÉSEAU ÉLECTRIQUE PARISIEN DU XIXE SIÈCLE À NOS JOURS
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