grossesse, une surveillance ophtalmologique trimestrielle puis en post partum doit être réalisée. S'il existe une
rétinopathie diabétique en début de grossesse, une surveillance ophtalmologique mensuelle est nécessaire.
Des angiographies en fluorescence peuvent être réalisées si elles sont indiquées, aucun effet tératogène n'ayant été
décrit.
La photocoagulation peut être également réalisée au cours de la grossesse si elle est nécessaire.
- La normalisation rapide de la glycémie par un traitement intensif exige un examen préalable , et une surveillance
rapprochée du fond d'oeil. Il existe en effet au cours et au décours de cette période un risque accru d'aggravation de la
rétinopathie diabétique.
La constatation d'une rétinopathie diabétique proliférante doit faire réaliser une photocoagulation panrétinienne avant ou
pendant la période de normalisation glycémique.
La constatation d'une rétinopathie diabétique préproliférante doit inciter à normaliser progressivement la glycémie sous
contrôle rapproché du fond d'il et/ou à réaliser une photocoagulation panrétinienne au préalable.
d- Rythme de surveillance de la RD (annexe 3 )
*Pas de rétinopathie diabétique : surveillance annuelle du fond d'oeil (FO )
*Rétinopathie diabétique non proliférante minime : FO + angiographie annuels
*Rétinopathie diabétique non proliférante modérée :
- FO + angiographie tous les 6 mois à un an fonction de la maculopathie associée
- si traitement par laser maculaire, FO + angiographie 4 à 6 mois après le traitement
*Rétinopathie diabétique non proliférante sévère ( ou préproliférante) :
FO + angiographie tous les 6 mois (sauf conditions particulières)
Photocoagulation panrétinenne selon circonstances particulières
*Rétinopathie diabétique proliférante :
Photocoagulation panrétinienne
FO + angiographie 2 à 4 mois mois après la fin du traitement
(Dans certains cas particuliers , des contrôles angiographiques peuvent être indiqués à des intervalles de temps plus
rapprochés que ceux sus-cités)
C - Traitement de la Rétinopathie Diabétique par laser
a - Traitement de la rétinopathie diabétique proliférante
La photocoagulation panrétinienne (PPR) est le traitement de la rétinopathie diabétique proliférante. Son efficacité a été
démontrée par une étude prospective randomisée aux USA, la DRS (Diabetic Retinopathy Study) qui a montré que la
PPR permettait de réduire considérablement le risque de cécité lié à la rétinopathie diabétique proliférante , et a été
confirmée par une vaste expérience clinique en France et en Europe (3, 7, 8).
Indication de la PPR :
La photocoagulation panrétinienne est indiquée dans tous les cas de rétinopathie diabétique proliférante avec présence
de néovaisseaux prépapillaires ou d'hémorragie pré-rétinienne ou intra-vitréenne.
Elle est indiquée aussi, mais peut être réalisée plus lentement dès la découverte de néovaisseaux prérétiniens isolés.
La photocoagulation panrétinienne sera réalisée en plusieurs séances, dont l'espacement dépend de la sévérité de la
rétinopathie diabétique proliférante. Par exemple, le traitement devra être terminé en 1 à 2 mois, en cas de rétinopathie
diabétique proliférante associée à des facteurs de "haut risque" (néovaisseaux prépapillaires étendus et/ou
néovaisseaux prérétiniens ou prépapillaires associés à une hémorragie pré-rétinienne ou intra-vitréenne) ou en cas de
rubéose irienne; par contre, pour des néovaisseaux prérétiniens isolés, la photocoagulation peut être menée à raison
d'une séance par mois ou tous les deux mois s'étalant sur 6 mois à un an .
b - Traitement de la rétinopathie diabétique préproliférante
L'ETDRS (Early Treatment of Diabetic Retinopathy Study), étude prospective randomisée menée aux USA a montré qu'un
traitement précoce par photocoagulation panrétinienne d'une rétinopathie diabétique préproliférante ou d'une
rétinopathie diabétique proliférante débutante ne réduisait que faiblement l' incidence de la perte de vision par rapport à
un traitement réalisé à des stades plus avancés (10).
Néanmoins, une photocoagulation des territoires ischémiques peut être indiquée avant même l'apparition des
néovaisseaux, en particulier:
- en cas de grossesse,
- en cas d'équilibration rapide de la glycémie par mise à un traitement hypoglycémiant intensif,
- avant ou après la chirurgie de la cataracte,
- chez un patient dont le suivi sera difficile ,
- lorsqu'il existe une néovascularisation de l'autre oeil, ou en cas de rétinopathie diabétique préproliférante bilatérale.
La photocoagulation doit alors être menée suffisamment lentement pour minimiser les effets secondaires de la
photocoagulation panrétinienne, notamment l'oedème maculaire.
c - Traitement de la maculopathie diabétique
Les lésions focales extra maculaires entourées d'exsudats menaçant la macula doivent être traitées par photocoagulation
au laser, mêm e si l'acuité visuelle est normale. Plusieurs études randomisées ont montré l'efficacité de la
photocoagulation au laser du centre des exsudats circinés pour préserver de l'acuité visuelle (10).
L'oedème diffus de la région centrale, losqu'il s'accompagne d'une baisse visuelle significative et modérée peut
nécessiter une photocoagulation en quinconce périfovéolaire non confluente ("grid"). Ce traitement donne des résultats
inconstants, et sa réalisation est délicate: on peut espérer au mieux un ralentissement de la baisse visuelle. Dans ce
type d'oedème, certaines circonstances particulières comme une insuffisance rénale, une pression artérielle non
contrôlée, un déséquilibre glycémique patent doivent faire surseoir au traitement jusqu'à correction de ces anomalies.
Après une chirurgie récente de la cataracte, ou une photocoagulation panrétinienne réalisée récemment , la
photocoagulation de l' oedème maculaire peut être retardée de 6 mois à 1 an, car ces deux circonstances peuvent
engendrer des oedèmes maculaires spontanément réversibles.
D - Traitement médical de la Rétinopathie Diabétique
a - Lien entre facteurs généraux et rétinopathie diabétique
L'effet bénéfique d'une bonne équilibration glycémique sur l'incidence et la progression de la rétinopathie diabétique
avait été suggéré par de nombreuses études (15). Récemment le DCCT (Diabetic Control and Complications Trial
Research Group) a démontré l'effet bénéfique d'une équilibration stricte de la glycémie par insulinothérapie intensive, sur
l'incidence et la progression de la rétinopathie diabétique, chez les diabétiques de type 1 sans rétinopathie diabétique ou
atteints de rétinopathie diabétique minime à modérée (6). Cet effet bénéfique a été démontré à moyen et long terme.