Il
métamorphisme régional au faciès des schistes verts. Deux assemblages minéralogiques
d'altération qui définissent une zonalité ont été distingués : l'assemblage albite -
carbonates - pyrite - quartz - micas (séricite et biotite) - chlorite, qui se trouve au contact
des veines aurifères et avec lequel la majeure partie des minéralisations aurifères est en
général observée, et l'assemblage carbonates - chlorite - micas (séricite et biotite) - albite -
quartz - pyrite qui enveloppe l'assemblage précédent. La zonalité dans l'altération
s'interprète mieux comme résultant de la migration d'un seul fluide que de la circulation de
deux fluides différents. L'altération est marquée par l'addition générale de C, S, H et K. Le
Na semble redistribué à l'intérieur des zones d'altération et il y a parfois une faible
soustraction du Si, du Mn et du Mg. Les éléments traces les plus communément ajoutés
avec l'or sont le As, le Cs, le Li, le Rb et le W.
Le gisement du lac Shortt est encaissé dans la faille de Shortt : une discontinuité de
direction ENE et à pendage abrupt vers le N, matérialisée par un couloir de déformation
ductile de puissance décamétrique. Les observations aux échelles mésoscopiques et
microscopiques ainsi qu'une étude d'anisotropie de susceptibilité magnétique démontrent
que le couloir de déformation se caractérise par des linéations vers la verticale, favorisant
ainsi l'idée d'une faille à rejet pendage prédominant. Il s'agirait d'une faille inverse d'après
les signes de sens de cisaillement perçus. Les observations directes et les mesures
d'anisotropie de susceptibilité magnétique révèlent aussi que la faille a rejoué en coulissage.
Les intrusions alcalines se sont mises en place durant ou avant la déformation ductile
principale vers la verticale associée à la faille. Le gisement du lac Shortt ne semble pas
résulter de plusieurs phénomènes minéralisateurs superposés ou de la remobilisation d'une
préconcentration aurifère. Les minéralisations, dominées par la pyrite et qui marquent la
déformation ductile de la faille, ont précipité durant la déformation principale vers la
verticale associée à la faille.
Six étapes de l'évolution structurale régionale ont été définies en considérant
l'ensemble des observations structurales. L'étape Dl est à l'origine de plis mal connus sans
fabrique associée. L'étape D2 est responsable de la formation de plis subverticaux, serrés à
isoclinaux, orientés ENE et à plongée abrupte, et d'une fabrique de plan axial, qui sont
prédominants à l'échelle régionale. Probablement en continuum avec l'étape D2, l'étape D3
est marquée par le développement des failles majeures ductiles de direction ENE et à rejet
pendage prédominant, telles les failles d'Opawica et de Shortt. L'étape D4 correspond à la
formation des failles fragiles à rejet pendage prédominant, de sens inverse. Ces failles
représenteraient un motif anastomosé de plans de faiblesse inhérents à la structuration
régionale préexistante illustrée par les plis et couloirs de déformation régionaux
subverticaux et orientés ENE des étapes D2 et D3. L'analyse par la méthode graphique
indique que les jeux sur ces plans préexistants de faiblesse expriment une extension
subverticale et un raccourcissement NO-SE. Cette étape D4 a pu se faire dans un
continuum avec les étapes D3 et D2 dans le cadre d'une déformation progressive non
coaxiale dextre pouvant correspondre à un régime en transpression dextre. L'étape D5 se
rapporte aux failles fragiles à rejet directionnel et oblique. D'après l'analyse par la méthode