Le nord de l'Algérie et plus particulièrement l'Atlas Tellien ont été affectés par des tremblements de terre importants durant ces dernières décades (El Asnam 1980, M=7.3; Constantine 1985, M=6.0; Mt Chenoua Tipaza 1989, Ms=6.0; Ain Temouchent 1999, Mw=5.7; Beni Ourtilane, Mw=5.7; Zemmouri 2003 M= 6.8). Cette activité sismique est le reflet d'une tectonique liée à un état de contraintes compressives de direction NS à NO-SE. La déformation observée dans les principales zones actives (Bassins intramontagneux tels que le bassin du Cheliff, et celui de la Mitidja.) indique la persistance de mouvements en raccourcissement nord-sud principalement durant le Quaternaire. En effet, des plis actifs de direction Nord Est-Sud-ouest existent le long de l'Atlas Tellien. Parmi ces structures géologiques récentes, le pli de rampe d'El Asnam qui a montré des déformations cosismiques avec un mouvement vertical moyen de 2.2 m sur la faille inverse senestre. Cette faille a aussi montré des traces de surface sur une longueur de 36 Km. L'analyse de la structure crustale par les données sismiques recueillies lors de ce séisme important (le plus fort enregistré pour toute l'Afrique du Nord) montre une déformation qui affecte la partie supérieure de la croûte lithosphérique sur une épaisseur de 15 à 20 Km. La distribution de cette déformation se fait en fonction de la faille principale dont les dimensions (longueur 36 Km, profondeur 12 Km) ont été déterminées aussi bien en surface par des données géologiques qu'en profondeur par des données sismologiques. Ainsi, l'activité tectonique récente de l'Algérie du Nord s'exprime en partie par des déformations cosismiques qui affectent la croûte terrestre. La corrélation entre différents types de données (géologiques, tectoniques, géophysiques et géomorphologiques) permet d'identifier la cinématique des mouvements quaternaires et d'expliquer l'évolution de la tectonique récente dans le contexte de convergence des plaques Afrique et l'Eurasie. Le raccourcissement total calculé (données de géodésie spatiale VLBI, G.P.S) est estimé à 8 mm/an