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Haftara
Osée 14.2-10
Joël 2.15-27
Michée 7.18-20
En ce shabbat spécial
avant Yom Kippour,
Israël va lire trois
textes et non plus un seul,
pour la Haftara. Le texte
d’Osée est un appel à revenir
au Seigneur, nous sommes
toujours dans le contexte
de Teshouva (repentance et
confession). “Prenez avec vous
des paroles de repentance,
et revenez à l’Éternel. Dites-
lui : Pardonne toute faute, et
reçois-nous favorablement !
Nous t’offrirons, au lieu de
taureaux, l’hommage de nos
lèvres.” (Osée 14.3). Israël
a compris que les sacrifices
d’animaux ne plaisent pas
toujours au Seigneur ; ce qu’Il
attend de nous c’est plutôt
l’hommage de nos lèvres
consistant en des louanges,
des psaumes d’actions de grâce
et des prières. Le prophète
Joël, lui, est plus encore dans
le contexte de l’appel à la
repentance avec la sonnerie
du shofar à Rosh Hashana et
Yom Kippour. “Sonnez du cor
en Sion ! Consacrez un jeûne,
proclamez une cérémonie !
Réunissez le peuple, formez
une sainte assemblée !”
(Joël 2.15-16). Israël vient
juste de se rassembler en une
sainte assemblée pour Rosh
Hashana, mais le prophète
révèle à Israël que Rosh
Hashana ne suffit pas. Le
jour de Yom Kippour, Israël
se repentira et confessera ses
péchés, mais ce retour au
Seigneur n’a pas à se faire qu’un
seul jour dans l’année, mais
tous les jours de l’année.
Ainsi Rosh Hashana et
Yom Kippour retrouveront
toute leur signification. Si
Israël lui reste ainsi fidèle,
le Seigneur le bénira.
“L’Éternel a répondu :
Il a dit à son peuple : Je
vous envoie le blé, le vin
nouveau et l’huile, et
vous en serez rassasiés ;
et je ne vous livrerai plus
au déshonneur parmi les
nations.” (Joël 2.19). Dans
le dernier texte de Michée,
Israël reconnaît que le
Seigneur lui a pardonné
ses péchés. “Qui est Dieu
comme toi, pardonnant
la faute et passant sur
le crime en faveur du
reste de ton héritage ? Il
ne garde pas sa colère à
toujours, car il prend plaisir
à la bienveillance. Il aura
encore compassion de
nous, Il mettra nos fautes
sous nos pieds ; tu jetteras
au fond de la mer tous leurs
péchés, tu témoigneras de
la fidélité à Jacob, de la
bienveillance à Abraham,
comme tu l’as juré jadis à
nos pères.” (Michée 7.18-
20). Quel D. merveilleux
nous avons ; il renouvelle
Ses promesses à Son
peuple et lui permet de
commencer une nouvelle
année dans une confiance
renouvelée en Lui !
J’aime notre D. pour la
miséricorde qu’Il montre
envers Son peuple. C’est
toujours une expérience
toute particulière de
découvrir combien D.
aime Son peuple.
des produits des champs ;
pour eux, il a fait couler le miel
parmi les rochers et pousser les
oliviers sur des sols rocailleux.”
(Deutéronome 32.13). Le fait de
comparer D. à un “rocher” nous
fait aussi penser aux paroles du
roi David : “Le Seigneur est pour
moi un roc, un refuge où je suis
en sûreté. Mon Dieu est pour
moi un rocher où je suis à l’abri
du danger, un bouclier qui me
protège, une forteresse où je suis
sauvé. Je cherche asile auprès de
lui pour être délivré des violents.”
(2 Samuel 22.2-3). L’expérience
de David peut être aussi celle
de chaque croyant qui dépend
entièrement de son D.
L
’
La Torah nous enjoint
à considérer l’histoire
comme le déroulement
du Plan Divin : “Souviens-toi
des jours d’autrefois. Considère
les années, de génération en
génération, interroge ton père, et il
te l’annoncera, tes anciens, et ils te
le diront.” (Deutéronome 32.7a).
Étant donné que l’histoire du
peuple de D. est entre les mains
de D., il est donc important de
se souvenir du passé. Comment
comprendre “les jours d’autrefois”
et “de génération en génération” ?
Selon le Gaon de Vilna, pour passer
en revue “les années de génération
en génération” on doit d’abord
“se souvenir des jours anciens” -
les six jours de la Création - car
ils renferment en eux le plan du
développement de l’univers et
celui de la race humaine. Pour lui,
c’est la seule façon de comprendre
l’histoire. “L’histoire est la
métamorphose de l’Homme à
travers un processus de destruction
et de rédemption qui mène à sa
rédemption finale au temps du
Mashiach. Tous ces événements,
les rédemptions et les destructions ,
témoignent de la présence du Tout-
Puissant dans ce monde et sont
comme des tranches d’expériences
de vie sous la supervision divine,
c’est la force active de la Main
du Tout-Puissant.” La Torah
déclare : “Interroge ton père, et il
te l’annoncera, tes anciens, et ils te
le diront.” (Deutéronome 32.7b).
Les cheveux blancs sont là pour
indiquer aux autres à qui l’on doit
s’adresser pour demander conseil.
Si l’on a l’occasion d’interroger
un croyant d’un âge avancé sur
sa jeunesse, cela pourrait s’avérer
être un moment très spécial nous
ramenant à la fois à notre passé
et à notre héritage. L’histoire du
monde, avec le déluge de Noé
et la tour de Babel, a fait entrer
le peuple de D. en scène. Les
croyants doivent être une “lumière
pour les nations” et enseigner à la
race humaine le but de l’existence
et comment vivre. D. a finalement
trouvé Sa nation dans le désert.
Ses enfants ont accepté de suivre
Moshé dans le désert sans aucune
provision. Ils ont accepté la Torah
et D. les a entourés d’une nuée de
Gloire et a pris soin d’eux comme
“la prunelle de ses yeux” ! D. plane
sur le peuple d’Israël tel un aigle qui
éveille doucement sa nichée et les
porte sur ses ailes pour les protéger
des prédateurs. Les petits doivent
tout de même faire le premier pas
pour monter sur les ailes de leur
mère. De même, D. nous réveille
et nous devons faire le premier pas
vers Lui. (Rabbi Osher Weiss).
“Nous n’avons rien à craindre de
l’avenir excepté d’oublier la manière
dont le Seigneur nous a guidé et ses
enseignements dans notre histoire
passée.” Aussi pouvons-nous agir
comme D. l’a fait avec le peuple
juif : commémorer le passé à travers
les fêtes et les célébrations. Pessah
nous rappelle l’Exode d’Égypte.
Shavouot nous rappelle le don de la
Torah et les 10 commandements.
Rosh Hashana nous rappelle la
Création d’Adam et Ève, Kippour
nous rappelle le pardon de D.
après la transgression du veau d’or,
Soukkoth nous rappelle les 40
années dans le désert, Chanoukah
nous rappelle la purification du
sanctuaire après la profanation du
temple par les Grecs. Souvenons-
nous de ce que D. a fait pour notre
peuple.
Le texte de la parasha,
Haazinou, est un poème
écrit par Moshé à la fin de
sa vie. Un beau poème dans lequel
l’enseignement de D. est comparé
à la rosée et à la pluie qui se déverse
sur l’herbe et la verdure “
Que mon
savoir se déverse comme la pluie,
que ma parole coule comme la rosée,
comme des ondées sur la verdure,
comme des gouttes d’eau sur
l’herbe !
” (Deutéronome 32.2). En
Israël, la pluie est particulièrement
vitale, sans elle, la terre se dessèche
ainsi que ses habitants. C’est
pourquoi Yeshoua disait à ses
disciples que la pluie est une
bénédiction de D. non seulement
pour ceux qui lui obéissent mais
aussi pour tous les autres : “Votre
Père qui est dans les cieux fait lever
son soleil sur les méchants et sur
les bons, et il fait pleuvoir sur les
justes et sur les injustes. ” (Matthieu
5.45). La pluie symbolise aussi le
Rouach Hakodesh (Saint-Esprit).
Sans la Parole de D. il est impossible
de connaître la volonté de D. et
sans Son Rouach (Esprit) il est
impossible de comprendre la Parole
de D. sans Son Esprit, le peuple de
D. mourrait. La Parole et l’Esprit
de D. sont donc indissociables et
c’est pourquoi elles sont toutes deux
symbolisées par l’eau et la pluie.
C’est le Rouach Elohim qui inspire
la Parole de D. aux prophètes :
“Toute Écriture est inspirée de
Dieu et utile pour enseigner...”
(2 Timothée 3.16). C’est le Rouach
Elohim qui donne la vie “Le souffle
de vie” (Genèse 2.7) à Adam et à
tous les êtres humains. D’un point
de vue spirituel, le Rouach Elohim
est un élément essentiel dans la vie
du peuple de D. car Il prépare le
peuple de D. à accomplir sa mission
(être une lumière pour les nations)
et se tenir prêt pour le retour du
Mashiach. Dans le Tanach, la
“pluie” symbolisait aussi la venue du
Rouach Elohim. Après avoir cité les
différentes pluies qui se déverseront
en leurs saisons, le prophète Joël
ajoute “Après cela, je répandrai
mon Esprit sur toute chair ; vos
fils et vos filles prophétiseront...”
(Joël 2.28). Cette effusion ou pluie
de l’Esprit (Rouach) s’accomplit
le jour de Shavouot 31 ec, lorsque
les disciples de Yeshoua reçurent le
Rouach Hakodesh pour accomplir
leur mission. “Lorsque le jour de
Shavouot (la Pentecôte) arriva, ils
étaient tous ensemble dans le même
lieu. Tout à coup, il vint du ciel un
bruit comme celui d’un souffle
violent qui remplit toute la maison
où ils étaient assis. Des langues qui
semblaient de feu et qui se séparaient
les unes des autres leur apparurent ;
elles se posèrent sur chacun d’eux.
Ils furent tous remplis du Rouach
Hakodesh (d’Esprit Saint) et se
mirent à parler en d’autres langues,
selon que le Rouach (l’Esprit) leur
donnait de s’exprimer.” (Actes 2.1-
4). Cette effusion du Rouach sur les
disciples leur donna du courage pour
annoncer les paroles de Yeshoua :
“Alors Pierre, debout avec les onze,
éleva la voix et s’exprima en ces
termes : Vous hommes de Yehuda
(Juda), et vous tous qui séjournez à
Yerushalayim (Jérusalem), sachez
ceci et prêtez l’oreille à mes paroles !”
(Actes 2.14). Le résultat de cette
effusion fut extraordinaire pour le
modeste groupe du mouvement
de Yeshoua : “Ceux qui acceptèrent
sa parole furent baptisés (dans les
mikva’ot de Jérusalem) ; et en ce
jour-là, furent ajoutées environ trois
mille âmes.” (Actes 2.41). Sous
l’influence du Rouach Elohim et
pour la première fois, le mouvement
de Yeshoua devint une véritable
communauté “
Ils persévéraient
dans l’enseignement des apôtres,
dans la communion fraternelle, dans
la fraction du pain et dans les prières.
La crainte s’emparait de chacun, et
il se faisait beaucoup de prodiges et
de signes par les apôtres. Tous ceux
qui avaient cru étaient ensemble
et avaient tout en commun. Ils
vendaient leurs biens et leurs
possessions, et ils en partageaient le
produit entre tous, selon les besoins
de chacun. Chaque jour avec
persévérance, ils étaient au temple
d’un commun accord, ils rompaient
le pain dans les maisons et prenaient
leur nourriture avec allégresse et
simplicité de cœur ; ils louaient Dieu
et obtenaient la faveur de tout le
peuple.
” (Actes 2.42-47). Le texte
conclut avec le fait que leur amour
et leur expérience communautaire
ont amené des milliers d’habitants
de Jérusalem à les rejoindre : “Et
le Seigneur ajoutait chaque jour à
l’Église ceux qui étaient sauvés.”
(Actes 2.47b).
Écrits apostoliques — Actes 2.1-47
45
“Il lui donnait comme
nourriture le miel de
la roche, l’huile du
granit du rocher … le
Rocher de son salut.”
(Deutéronome 32.13, 15)