Qui est aujourd’hui l’enfant qui ne sait pas ce qu’il faut
demander, ni comment le demander, ni même par quoi
commencer ? Tout au long de l’histoire, le peuple juif a
préservé ses traditions par une adhésion stricte aux
sources juives. Au fur et à mesure du temps, ces
références se sont ouvertes à un nombre croissant de
personnes, hommes et femmes, garçons et filles, Juifs et
non Juifs. Où donc se trouve ce Juif qui ne peut poser de
question sur l’histoire d’Am Yisrael ? D’après le Dr Ruth
Calderon, nouvelle membre élue à la Knesset, ce Juif est
en Israel. Dr Ruth Calderon se présente en tant que
personne n’ayant pas été initiée à la Mishna, au Talmud,
à la Kabbala ou au Hassidisme, « mais plutôt élevée dans
une société plus occupée à construire la nation, à
protéger ses frontières, à développer cette nation en
devenir. » Ce qui est essentiel pour elle, c’est qu’il « est
temps de nous réapproprier ce qui est à nous, de nous
réjouir des richesses culturelles qui n’attendent que
nous, pour le plaisir de nos yeux, de notre imagination,
de notre créativité. » La Torah n’est pas la propiété d’un
mouvement ou d’un autre. C’est un cadeau que chacun
d’entre nous a reçu, et l’on nous a accordé à chacun
l’occasion de méditer sur ce présent pendant que nous
iventons les réalités de nos vies. Dr Calderon poursuit :
« La Torah dot appartenir à tout Israël, aux érudits de la
Torah, hommes ou femmes, de par la qualité de leurs
études et non pas sur la base de leur affiliation
communautaire, qu’elle soit séculière ou d’une yeshiva
pluraliste, à des batei midrash et autres structures.
Toutes doivent recevoir le même soutien juste et égal à
celui des Orthodoxes et des batei midrash haridim. En
tendant vers l’envie de connaissance et une saine
compétition, la Torah en ressortira grandie et
glorifiée. » Elle conclut par cette prière : « Que Ta
volonté soit faite, Seigneur notre Dieu, Dieu de nos
pères et de nos mères, que je sorte d’ici de la même
façon que j’y suis entrée, en paix avec moi-même et
avec les autres. Puisse mes actions apporter le bien à
tous les résidents de l’Etat d’Israël. Que je puisse
œuvrer à améliorer la société qui m’a mandatée en
cette assemblée et prendre part à ce qu’une paix juste
s’installe parmi nous et avec nos voisins. » Et disons
Amen.
Etes-vous d’accord avec le Dr Ruth Calderon ? Comment
pouvez-vous concourir à apporter le cadeau de la Torah
à chacun dans la communauté juive ?
Pendant Magid, après avoir lu le
passage sur les quatre enfants, vous
pouvez ajouter ce texte puis en
discuter.
Lisez ce qui suit avant d’achever le
Seder
Au cours des 2000 dernières années, la
terre d’Israël a été le témoin de
nombreuses destructions et reconstructions. Après
la destruction du 2è temple, beaucoup perdirent
espoir de revoir la terre habitée par la nation
d’Israël. L’histoire qui suit est celle de Rabbi Akiva,
le grand sage du Talmud :
Comme ils approchaient du lieu du Temple, ils
virent un chacal bondir des décombres de ce qui
avait été le Saint des Saints. Ses compagnons
pleurèrent. Rabbi Akiva sourit. « Pourquoi souris-
tu », lui demandèrent-ils ? « Pourquoi pleurez-
vous », dit-il ? “Nous voyons les ruines de notre
Saint Sanctuaire qui est maintenant devenu le
repaire des chacals. Ne devrions-nous pas
pleurer ? » Rabbi Akiva dit : “C’est pour cela que je
souris. Les prophètes ont prédit la destruction de
Jérusalem et sa reconstruction dans toute sa gloire.
Je vois la première prédiction devenue réalité, et je
sais que la seconde prophétie va se réaliser. »
Ses compagnons dirent : « Akiva, tu nous as
apporté le réconfort.” (Makkot 24b)
Rabbi Akiva est parvenu à anticiper le retour
d’Israël à sa gloire passée en voyant au-delà de la
douleur et de la perte du 2è Temple de Jérusalem.
Nous avons la chance d’avoir été les témoins de la
création de l’Etat d’Israël en 1948 et de la
progressive réhabilitation de la terre au cours de
deux derniers millénaires.
“L’année prochaine à Jérusalem” doit être compris
dans son acception littérale. Que notre vœu soit
exaucé de pouvoir célébrer le Seder dans la vraie
Jérusalem. Mais cela veut aussi dire avoir l’espoir en
nos cœurs et nos esprits, et la capacité à toujours
envisager – malgré la déception ou le triomphe –
une Jérusalem et un état d’Israël toujours plus près
de la sainteté de par nos actions et nos faits.
Toujours plus près d’une ville qui appartiendrait à
chacun de ses habitants, suivant ainsi le conseil de
Hillel l’Ancien : « ne fais pas à autrui ce que tu ne
voudrais pas qu’il te fasse. Voici l’essentiel de la
Torah. » (Shabbat 31a) Nous avons tous le devoir de
nous assurer qu’Israël et Jérusalem deviennent des
endroits libres et démocratiques pour tous les Juifs,
sans distinction de courant de pensée ni de sexe, où
chacun pourra pratiquer son héritage juif sans
ressentir la peur. Après avoir chanté « l’shana
habaa’h b’Yerushalayim”, vous avez tout loisir de
chanter Hatikvah.
Photographs: Avinoam Shemesh