Le stoïcisme - WordPress.com

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Synthèse 1 Le stoïcisme L’école stoïcienne fut fondée en 300 av. JC par Zénon de Citium (env.334‐262 av.JC). Il enseignait dans un portique, on le surnomma donc « l’homme du portique ». Le nom de Stoïcisme vient du grec Stoa poikilê ou "porte poécile" c'est‐à‐dire "peinte", parce que ce portique était orné d'une fresque. Zénon enseignait ses leçons sous un portique de l'Agora à Athènes où les stoïciens se réunissaient et enseignaient. De là vient que le stoïcisme est aussi nommé l'école du Portique. Ce mot désigne aujourd'hui, dans l'usage courant, l'aspect moral de cette philosophie : on entend en effet par stoïcisme une attitude caractérisée par l'indifférence à la douleur et le courage face aux difficultés de l'existence. D’autres grands noms grecs du stoïcisme : Cléanthe d’Assos (env.331‐230 av. JC) et Chrysippe de Soles (env. 280‐208 av. JC). Leurs idées eurent beaucoup de succès dans le monde romain. Les trois grands représentants romains furent : Sénèque (4 av. JC‐65), Marc‐Aurèle (121‐180) et Epictète (50‐125). Les principaux éléments de la métaphysique stoïcienne 1. Le cosmos est gouverné en sa totalité par une volonté divine, intelligente et bonne, une «divine providence ». C’est pourquoi l’univers a une unité et une cohérence parfaite, il n’y a pas de vide, de hasard, pas de défaut : « il n’y a pas de mal naturel dans le monde » disait Epictète. 2. Il n’y a pour eux qu’une seule divinité, les divers noms des dieux ne servent qu’à désigner les aspects d’un dieu unique et tout ce qui existe est une manifestation de la divinité. On qualifie leur conception religieuse de panthéiste (pan = tout, le dieu est tout). 3. Les stoïciens croient au destin. Tout ce qui arrive devait arriver car le dieu l’a voulu ainsi. Il est donc vain de se révolter contre le mauvais sort. Ce qui apparaît à l’homme comme une injustice ou vide de sens cache une intention inconnue de l’homme, intention qui relève d’un ordre de choses supérieur. 4. Ceci dit, l’homme occupe une place spéciale dans la nature : le dieu lui a fait cadeau de la raison et de la liberté. L’homme a ainsi le contrôle de ses pensées, de ses jugements et de ses croyances. C’est cet espace de liberté octroyé à la raison qui sera déterminant pour le bonheur ou le malheur de l’homme. Les principes éthiques : vertu et indifférence Ce dieu est bienveillant, il ne sert donc à rien de se plaindre ou de se révolter, l’homme doit faire confiance à la volonté divine. Le bonheur est dans la vertu et dans l’indifférence à la fortune. 1
Michel Métayer « Qu’est‐ce que la philosophie ? », ERPI, 2007
VERTU L’homme possède un sens moral naturel qui lui indique le bien et le mal, parfois perverti par la société et ses fausses valeurs. Pour être heureux, il suffit d’être juste, généreux, modéré, courageux, sage, honnête, patient, indulgent et affable avec ses amis comme avec ses ennemis. INDIFFERENCE A LA FORTUNE Par « indifférence », Epictète veut dire : qui n’a pas de rapport avec notre malheur ou notre bonheur. Le message des philosophes stoïciens est à première vue paradoxal. D’une part, ils nous disent de mener une vie « normale » (travailler, fonder une famille, avoir des amis car cela correspond à la nature humaine). Et d’autre part, ils nous disent que c’est indifférent, sans lien avec notre bonheur ou notre malheur. Epictète reconnaît le problème : « Il est difficile d’unir et de joindre à l’attention de l’homme qui s’attache aux choses le calme de celui qui y reste indifférent […] mais ce n’est pas impossible ; si l’on n’y arrive pas, on ne peut atteindre le bonheur ».2. Le philosophe propose alors deux stratégies pour y arriver. Deux attitudes : détachement et acceptation Le sage doit cultiver une attitude d’impassibilité et d’insensibilité à l’égard de tout ce qui peut venir troubler sa sérénité intérieure. Etre stoïque aujourd’hui, c’est rester imperturbable face aux événements, même les plus dérangeants. Le sage se retire ainsi dans sa citadelle intérieure et laisse glisser les perturbations extérieures comme l’eau sur le dos d’un canard. L’idée est de se détacher de tout ce qui peut venir troubler la paix intérieure et d’accepter les coups du sort, les épreuves. Sans pour autant les subir : l’idée est que ce qui est arrivé arrive pour une bonne raison connue de la volonté divine. Des contradictions ? Au sujet de la richesse et de l’indifférence Cependant, les conseils des stoïciens sont parfois ambivalents. Sénèque par exemple, a vécu une grande partie de sa vie dans la richesse et ses affirmations divergent : tantôt, il dit que la richesse est indifférente au bonheur, tantôt, il dit qu’elle est la plus grande source de misère de l’homme, tantôt, il dit que le sage ne doit pas refuser la richesse si elle lui « tombe du ciel ». Au sujet du destin et de la liberté Il n’est pas facile de concilier les notions de destin et de liberté. Si le dieu contrôle le monde et le dirige à la manière d’un metteur en scène, comment l’homme peut‐il avoir la liberté de modifier son mode de vie, contrôler ses émotions pour qu’elles ne le perturbent pas. Qu’est‐ce qui revient au destin, qu’est‐ce qui revient à la liberté humaine? Il n’est pas toujours facile de distinguer ce qui dépend de nous de ce qui n’en dépend pas. Au sujet du mal dans un monde parfait Les humains introduisent le mal dans un monde parfait où aucun mal ne devrait en principe exister… Comment l’expliquer ? 2
Epictète, cité par Michel Métayer « Qu’est‐ce que la philosophie ? », ERPI, 2007, p.260. 
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