Créé le jeudi 23 février 2006
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Manuel d’Epictète :
A propos de l’auteur : ................................................................................................................ 1
Epictète : .................................................................................................................................... 1
3 principes stoïcisme :................................................................................................................ 1
Détail du stoïcisme :................................................................................................................... 1
Le manuel :................................................................................................................................. 2
Le plan du Manuel : ................................................................................................................... 8
Ce qu’a voulu faire Arrien :....................................................................................................... 8
A propos de l’auteur :
Il a été rédigé par Arrien, un disciple à lui, à partir des notes prises pendant les cours de son
maître. Arrien est un homme d’Etat et philosophe. Pour faire vivre sa philosophie, il écrit. Il
est à Nicomédie (Turquie) aux alentours de l’an 85. Il ne se contente pas d’écouter les
discours d’Epictète, mais les note également. Il accéda à de nombreux postes politiques
comme proconsul de Bétique (Andalousie), légat en Cappadoce il repoussa une invasion
des Alains.
On dispose de nombreuses œuvres lui appartenant, lui qui voulait être le « nouveau
Xénophon ». Le manuel était dédié à Messalinus, consul en 147.
Epictète :
en Phrygie (Turquie) en 50 avant notre ère. Il était esclave, peut être d’une mère
esclave. Il était esclave d’un affranchi, secrétaire de Néron d’où son exil forcé par Domitien et
il le fera assassiné. Célèbre par son stoïcisme, il a suivi les cours de Musonius, sur
autorisation de son maître Epaphrodite. Alors que son maître le frappait, Musonius lui a dit
qu’il n’avait rien besoin de faire puisque seul la souffrance morale compte.
3 principes stoïcisme :
1. Il n’y a que le bien moral
2. Toute l’activité humaine se fonde sur le juge
3. La nature est cohérente avec elle-même.
Détail du stoïcisme :
1) Le seul mal qui existe c’est le mal moral. Rien ne peut nuire à l’homme de bien. On
favorise l’action désintéressée contrairement à Epicure. L’acte en lui-même compte,
pas la fin (repris par Kant). Les hommes sont tout le temps inquiets de ne pas obtenir
la fin de leurs actes, or les stoïciens se contentent de l’acte lui-même. Ils sont donc
invulnérables car seul le mal moral importe.
2) Les passions sont des jugements : la passion de l’argent implique que l’argent est jugé
bon. Donc la raison peut se pervertir, contrairement à ce que pensait Platon. Epictète
dit qu’on se rend malheureux par ses jugements.
3) Cela permet de mieux définir le bien. Tout être vivant est cohérent avec lui-même, y
compris la planète et l’univers. S’il est cohérent, c’est qu’il est doté de raison, donc
l’univers est rationnel. Pour les stoïciens, tout est corporel. L’être est le bien.
Cohérence avec soi et accord avec soi bien de l’univers et de l’individu. Il faut
donc rester cohérent avec soi-même : « Vouloir toujours la même chose » comme le
disait Sénèque.
Epictète affranchi.
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Déroulement d’un cours :
Commentaire de texte (surtout Chrysippe). Ce n’est pas ça qui est reporté par Arrien.
Dialectique, rhétorique (dialogue avec le maître)
Arrien a écrit 8 livres d’entretien : 4 ont été perdus. Il a nuancé les propos d’Epictète et ne les
n’a pas reproduit fidèlement (ordre des chapitres modifiés par exemple). Toutefois, il n’a pas
voulu donner une dimension littéraire à son œuvre mais plutôt entre les notes et la littérature.
Synthèse du manuel p.36 premier paragraphe.
Organisé selon les trois topoi : désir, action, jugement.
Le manuel :
1-6 : Arrien commence avec la distinction entre ce qui dépend de nous et ce qui ne dépend
pas de nous. Cette distinction est fondamentale. Ce qui dépend de nous : jugement, désir,
impulsion à l’action. Ce qui ne dépend pas de nous : richesse, santé, renommée. Cette
distinction nous apporte le bonheur et nous permet de connaître ce que nous devons désirer ou
pas. On sait alors si on est responsable ou pas. Elle découle du premier principe du stoïcisme.
Les exercices philosophiques découlent d’ailleurs de ce qui ne dépend pas de nous :
- le domaine qui concerne les désirs et aversions : ne pas être frustré ou
rencontrer ce qu’on cherchait à éviter
- le domaine des tendances à agir et refus à agir
- le domaine dans lequel il s’agit de se garder de l’erreur et des raisons
insuffisantes.
La philosophie s’exerce donc dans le désir, la tendance et le jugement. Il s’inspire quelque
peu de Platon pour qui il y a trois parties dans l’âme : la partie désirante, la colérique (pousse
à l’action) et la rationnelle (qui juge). Mais la grosse différence est que Platon hiérarchisait
ces parties : désirante artisan, colérique guerrier, rationnelle politique et philosophe.
Chez Epictète, la raison contient le jugement, l’impulsion et le désir ! L’âme rationnelle peut
donc être bonne ou mauvaise.
Superbe passage p.41
Finalement, nous ne sommes responsables que de nos bons ou mauvais jugements, de nos
bons ou mauvais désirs, de nos bonnes ou mauvaises actions. C’est le domaine de notre
liberté.
Musonius lui-même fait la distinction en disant que Dieu nous a donné un certain pouvoir : le
pouvoir de confiance, l’équilibre, la sagesse, la loi, la justice etc. .. Il faut donc renoncer aux
choses dont Dieu ne nous a pas donné de pouvoir et y renoncer joyeusement (même si c’est
nos enfants, notre patrie … ).
1 1-5 Ensuite, on donne des exemples pour cette distinction : elle correspond à une opposition
liberté/esclavage (1,2), apporte le bonheur (1,3), choix entre deux modes de vie incompatibles
(1,4) , elle doit présider tous les jugements de valeurs qui orientent notre conduite (1,5).
1,2 : Liberté/Esclavage : L’homme est asservi des choses qui ne dépendent pas de lui.
L’homme a un noyau indestructible de liberté : même Dieu ne peut nous contraindre à juger,
désirer et agir autrement. Le tyran ne le peut pas non plus ! Une seule chose ne peut être
atteinte Le choix de vie (usage des représentations selon Musonius). C’est pour cette
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liberté indestructible que les empereurs n’aimaient pas les stoïciens. L’essence du bien est
donc ce choix de vie.
1,3 : Cette distinction est le secret du bonheur : En ne se préoccupant que de ce qui dépend de
nous même, plus personne ne peut nous nuire ! « Je suis moi, là où est mon choix de vie ».
1,4 : Le bonheur est atteignable, mais il faut renoncer à certaines choses. Si on choisit de se
diriger vers les choses offertes par la philosophie en pensant encore obtenir les choses
matérielles qui ne dépendent pas de nous, on n’aura aucun des deux.
1,5 : La règle de la distinction dans le jugement. On peut rappeler que le jugement commande
nos désirs et nos actions.
A toute représentation pénible, on marque un temps d’arrêt et on rajoute mentalement une
phrase pour nous influencer nous même. Il faut ce que rappeler que cette représentation est
juste une représentation et non pas la réalité. Il ne faut pas être malheureux avant le malheur.
Ensuite, on doit l’examiner pour savoir si elle dépend de nous ou non. Dans ce dernier cas :
on ne s’en occupe pas. Exemple fin de la page 55.
2 : Il faut appliquer le principe de distinction dans le désir et l’action. Il différentie la volonté
de l’action et le désir. Pour ce dernier, il propose de s’abstenir d’un gâteau, d’une jolie fille,
de ne pas craindre la pauvreté etc... Pour le premier, il conseille de ne rien faire en temps et
lieu inopportun, d’accomplir les devoirs liés aux relations naturelles que nous avons avec les
dieux et la famille.
Désirer ou avoir en aversion des choses qui ne dépendent pas de nous risque de nous faire
malheureux. La seule aversion que l’on peut avoir c’est pour les choses qui dépendent de nous
mais qui sont contraires à la nature : mentir, agir égoïstement etc. Quant au désir, il faut le
supprimer complètement pour un moment. Bizarrement, Epictète ne veut pas que l’on désiré
les choses qui dépendent de nous et qui sont conformes à la nature : désirer de bien juger etc.
… Désirer une perfection n’est pas accessible au débutant philosophe.
3,4 : Jugement et discipline du désir et de l’action
On utilise le discours intérieur pour ne pas désirer un objet. On ne peut combattre ses passions
en les combattants face à face mais en changeant la représentation et le jugement qui les
motivent.
3. La définition de l’objet désiré
Il faut bien définir l’objet désiré, ce qui va nous aider à distinguer le subjectif et l’objectif.
Exemple : J’aime une marmite. Mais la marmite peut se casser. Donc si elle se casse je me
dirai que c’est naturel et mon âme restera en paix. Si ma mère meurt je me dirai que c’est un
être humain donc que c’est normal. Anaxagore, lorsqu’on lui apprit la mort de son fils dit :
« Je savais que j’avais engendré un être mortel ». Epictète recommande de se détaché de toute
chose.
4. La définition de l’action projetée.
Ici aussi, on applique la prévision des maux.
5. Ce ne sont pas les choses mais les jugements que nous portons qui nous rendre malheureux.
En effet, la mort n’est pas redoutable, c’est parce que nous la jugeons redoutable qu’elle l’est.
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Les hommes ont peur des catastrophes naturelles car ils les voient à leur manière, comme si
tout se définissait par rapport à l’homme. Ce n’est donc pas les choses qui sont redoutables et
terrifiantes c’est l’homme et son jugement qui le sont ! La preuve : la mort n’est pas terrifiante
pour tous (Socrate).
6 Nous pouvons nous vanter de notre usage des représentations, s’il est conforme à la nature.
7 Les objets auxquels ont s’attache ne sont que provisoires :
Exemple : Arrivé sur une île en bateau, tu t’éloignes du bateau pour ramasser des coquillages.
Il ne te faut pas t’éloigner trop de peur de ne pas entendre le pilote qui t’appelle quand il part.
La vie est la même chose la racine est peut être une femme ou un enfant. Plus tu es vieux,
plus près du bateau il faudra rester.
8 Vouloir les évènements tels qu’ils arrivent
On donne les dés, mais bien joué c’est aussi accepter les dés qui ont été donnés et tout ce que
cela aura comme compétence. Ici, Epictète veut qu’on désire la réalité.
9 Les accidents pénibles qui peuvent arrivé à notre corps ne peuvent affecter ce que nous
sommes essentiellement : notre choix de vie.
10 Nous avons en nous-mêmes la force de combattre les représentations qui nous troublent.
Il ne faut pas se laisser entraîner par la représentation, c’est-à-dire donner son assentiment au
jugement de valeur que nous formulons sous l’impression d’une représentation troublante et
donc être envahi par des désirs de choses qui ne dépendent pas de nous. Il faut y opposer un
discours vertueux (vertus = savoir pour les stoïciens) .
11 Traiter les objets comme s’ils nous étaient seulement prêtés.
Ton enfant est mort ? Il a été rendu. Ton champ a été pris ? Il a érendu et peut importe qui
l’a repris.
12 14 : Il faut choisir entre le choix de vie moral et le souci des choses extérieures.
Il faut absolument faire un choix : sans ce choix on perd les deux. Il cite de petits exercices :
Si on perd un peu de vin, il ne faut pas s’énerver sur l’esclave. En effet, il vaut mieux ne rien
fait et rester en harmonie avec la nature.
14 Ne pas vouloir que ce qui ne dépend pas de nous dépende de nous
Le secret de la liberté c’est donc de ne vouloir ni refuser quoi que ce soir des choses qui ne
dépendent pas de nous, sinon on devient des esclaves.
15 Recevoir avec décence les bienfaits données par les dieux, mais, mieux encore, ne pas les
désirer.
Epictète fait l’analogie entre un banquet et le Dieux. A un banquet, quand le plat est présenté,
on se sert modérément et on attend, sans désirer. Les dieux seraient alors les maîtres de
maison. Ces hommes sont des apprentis philosophes car ils ne sont pas totalement libres
puisqu’ils sont dépendants de leurs désirs.
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Les vrais philosophes ne touchent pas aux mets. Ils partagent alors le pouvoir des dieux. Ils
désirent toutes les choses telles qu’elles leurs arrivent. Ils ont identifié leur volonté avec la
Raison universelle, avec le Destin. Ceux ne sont plus des convives des dieux mais des
collègues des dieux.
16 Ne pas se laisser entraîner par la représentation du chagrin d’autrui : Si on voit quelqu’un
pleurer parce qu’il a perdu ses biens, ne pas pleurer nous aussi car ce n’est pas parce qu’il a
perdu ses biens qu’il pleure mais le jugement qu’il porte sur cette perte. Cet homme a tort de
pleurer pour quelque chose qui ne dépend pas de lui. Mais il faut compatir à sa douleur, en
paroles seulement. C’est seulement comme ça qu’on pourra aider le malheureux : en lui
montrant comme surmonter le chagrin.
17 On ne choisit pas son rôle dans le drame de la vie. Ici la vie est considérée comme un rôle
qu’un autre nous a donné.
18 Ne pas se laisser entraîner par la représentation d’un malheur imminent. Cela dépend de
nous de trouver quelque chose de positif dedans : celui qui nous injure nous donne l’occasion
d’exercer notre patience…
19 Ne pas se laisser entraîner par la représentation de la réussite d’un autre dans les choses qui
ne dépendent pas de nous. Ne pas s’engager dans des combats dont la victoire ne dépend pas
entièrement de nous.
20 Ne pas se laisser entraîner par la représentation d’un outrage. Notre trouble est produit par
le jugement et non par la personne qui te frappe.
21 S’habituer à penser aux choses que l’on imagine redoutables. Il faut prévoir les choses à
l’avance pour éviter d’être déçu.
22 Se préparer aux railleries des non-philosophes. On ne peut pas avoir les avantages de la
philosophie et de la vie mondaine. On honore souvent les philosophes, mais dans la pratique
ils dont plutôt rire ! On critique leur côté pratique. Pour supporter cela, il faut s’imaginer que
c’est Dieu lui-même qui a mis le philosophe à sa place. Son seul principe c’est le meilleur.
23 Conduite à l’égard des autres : ne pas chercher à plaire, ne pas chercher à paraître.
24 1 L’apprenti philosophe sera sans honneur, nulle part, il ne sera quelqu’un.
24 2 Il ne pourra aider ses amis. C’est vrai matériellement mais pas moralement.
24 3 Il ne pourra donner de l’argent à ses amis. Ses amis doivent choisir : ou lui faire perdre
ces vertus pour l’argent ou trouver un moyen pour qu’il gagne de l’argent en conservant ses
qualités.
24 4 Il n’aidera pas sa patrie. Chacun aide à sa façon, le philosophe en montrant l’exemple
comme citoyen loyal et respectueux.
24 5 Il n’aura pas de place dans la cité : Or la cité a comme but la dimension morale.
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