Incidences économiques des exportations canadiennes de porc

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Incidences économiques des exportations
canadiennes de porc
Document préparé pour le
Canadian Pork Council
Conseil canadien du porc
Ottawa (Ontario)
Canada
Préparé par
Kevin Grier
Analyste principal des marchés
George Morris Centre
Guelph (Ontario)
Mai 2012
Tabledesmatières
Sommaire ............................................................................................................................ 2 1 Introduction ................................................................................................................. 4 2 Aperçu statistique........................................................................................................ 5 2.1 Point de mire sur le volume.................................................................................. 5 2.1.1 Tendances et indicateurs comparatifs ........................................................... 5 2.1.2 Regard sur les exportations par rapport à la consommation ......................... 6 2.2 Rendement du marché des exportations ............................................................... 8 2.2.1 Valeur d’exportation ..................................................................................... 8 2.2.2 Marchés d'exportation ................................................................................... 9 3 Incidences sur les revenus et sur les prix .................................................................. 13 3.1 Revenus des producteurs et prix......................................................................... 13 3.1.1 Influence de la demande d’exportation sur les prix .................................... 13 3.1.2 Incidence des prix ....................................................................................... 16 3.1.3 Valeurs d'exportation par animal ................................................................ 17 4 Incidences des exportations de porc canadien sur l’économie ................................. 21 4.1 Résultat du modèle d’entrées-sorties.................................................................. 21 Annexe A : Regard sur la demande intérieure nord-américaine................................. 24 Annexe B : Tableaux supplémentaires du modèle d’entrées-sorties ............................. 25 1
Sommaire
En 2011, les exportations canadiennes de porc ont atteint une valeur de 3,2 milliards de
dollars, ce qui correspond à une augmentation de 46 % en dix ans. Le Canada fait figure
de chef de file au sein de l’industrie porcine à l’échelle mondiale, où il occupe le
septième rang mondial en termes de production, et le troisième rang en ce qui touche au
volume des exportations.
Le présent rapport a comme objectif de définir les avantages économiques que procurent
les exportations canadiennes de porc à l’ensemble de l’économie, notamment à l’égard
des producteurs de porcs. Dans le but de mettre en lumière les avantages de ces
exportations, ce rapport s’intéresse aux incidences des exportations de porc sur les
revenus des producteurs et sur le prix du porc. On s’y applique par ailleurs à exposer les
incidences des exportations porcines sur le plan de l’emploi, de l’activité économique,
des recettes fiscales et de la rémunération.
D’abord, les exportations porcines représentent plus de 60 % de la production globale
dans ce secteur, si bien qu’elles surpassent la consommation intérieure au Canada. Les
exportations ont donc offert à l’industrie porcine canadienne l’impulsion et la capacité
nécessaires pour croître au fil de la dernière décennie. Ensuite, la forte demande mondiale
pour le porc canadien a contribué à en accroître la valeur et à gonfler les volumes destinés
à un bassin élargi de pays consommateurs. Cet état de fait a favorisé les possibilités et
l’essor commercial de l’industrie porcine canadienne, ce qui a permis de générer une
valeur ajoutée pour la carcasse entière.
Du reste, les exportations porcines ont servi de principal moteur pour assurer la vigueur
des prix du porc en 2011 et, dans une moindre de mesure, en 2012. La demande
intérieure de porc sur le marché nord-américain n’ayant pas vraiment progressé, le
principal facteur pour assurer la vigueur des prix malgré le niveau élevé des stocks
d’approvisionnement réside dans la demande suscitée sur le marché des exportations. À
cet égard, les exportations nord-américaines ont des incidences positives sur les prix
nord-américains. Dans un tel contexte, le présent rapport cherche particulièrement à
isoler les incidences des exportations canadiennes sur le prix du porc au Canada. Grâce à
la méthode de régression et à d’autres méthodes, les conclusions de ce rapport permettent
d’entrevoir que les exportations porcines canadiennes ont vraisemblablement généré de
20 $ à 30 $ par animal au profit des producteurs de porc du Canada.
Enfin, ce rapport permet de constater les incidences des exportations sur l’économie
canadienne. Pour y parvenir, on s’en est remis au modèle canadien d’entrées-sorties pour
le secteur porcin, lequel relève du Système des comptes nationaux de Statistique Canada.
Ce modèle se fonde sur la valeur des exportations de 3,2 milliards de dollars pour 2011 à
titre de facteur « de choc » économique permettant de générer des incidences sur le PIB,
l’emploi, les recettes fiscales, les profits et la masse salariale. Voici quelques-unes des
principales retombées économiques attribuables aux exportations de porc, d’après les
calculs du modèle de Statistique Canada :
2
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
45 000 emplois au niveau de la transformation, de la production et à d’autres niveaux
d’approvisionnement;
1,98 milliard de dollars en rémunération, salaires et avantages;
318 millions de dollars en recettes fiscales (impôts et taxes sur les produits);
une contribution de 3,5 milliards de dollars au produit intérieur brut.
Selon les chiffres de ce modèle, le total général des exportations, des stocks
d’approvisionnement et des activités dérivées totalise 9 282 992 000 $, et ce, grâce à
l’exportation de porc pour une valeur de 3,2 milliards de dollars. Toutefois, si l’on
considère la contribution économique nette, la valeur de 3,5 milliards de dollars au PIB
citée précédemment pourrait s’avérer encore plus importante. En effet, cela signifie que
le facteur de choc économique de 3,2 milliards de dollars d’exportation en 2011 a permis
de générer des activités à valeur ajoutée de 3,5 milliards de dollars supplémentaires au
sein de l’économie canadienne.
3
Incidences économiques des exportations
canadiennes de porc
1
Introduction
Le Canada figure parmi les principaux exportateurs de porc à l’échelle mondiale. Selon
les données de 2011, le Canada occupait le septième rang parmi les plus importants
producteurs de porc dans le monde, et le troisième rang des plus importants exportateurs.
En effet, au chapitre des exportations porcines, il n’était surpassé que par les États-Unis
ainsi que par les 27 pays membres de l’Union européenne considérés globalement. Le
total des exportations canadiennes est deux fois plus important que celles du Brésil, qui
occupe le quatrième rang des plus grands exportateurs à ce chapitre. Le porc du Canada
répond donc à une demande croissante à l’échelle internationale en vertu de laquelle les
importations mondiales ont pratiquement doublé au cours de la dernière décennie, soit de
2002 à 2011. Au cours de cette période, les importations mondiales ont connu une
croissance qui correspond à un taux annuel composé de près de 6 %.
Les exportations canadiennes de porc sont capitales pour l’industrie porcine au Canada.
Depuis 2003, celles-ci surpassent la consommation intérieure, si bien qu’en 2011, elles
représentaient plus de 60 % de la production canadienne totale. Compte tenu de ces
exportations, le secteur canadien de la production porcine s’avère plus important qu’il ne
le serait normalement, sans compter que les exportations contribuent en outre au marché
de l’emploi, aux investissements étrangers et à la progression de l’activité commerciale
au sein de l’économie canadienne.
1.1.1 Buts et objectifs
Ce projet vise à préciser l’apport économique des exportations de porc canadien pour
l’ensemble de l’économie, notamment à l’égard des producteurs de porc. Pour y parvenir,
on a retenu les objectifs suivants :
1. Déterminer le rendement des exportations canadiennes au cours des dix dernières
années.
2. Mesurer l’incidence des exportations porcines sur les revenus des producteurs, sur les
prix et sur la chaîne d’approvisionnement du porc.
3. Définir l’incidence des exportations porcines au sein de l’économie canadienne en ce
qui touche à l’emploi, à l’activité économique, aux recettes fiscales et à la
rémunération.
1.1.2 Méthodologie et plan de travail
Ce projet repose sur les données de l’industrie porcine dont dispose le George Morris
Centre, ainsi que sur les données de Statistique Canada, d’Agriculture et Agroalimentaire
Canada (Section de la viande rouge) et du département américain de l’Agriculture
(USDA). On a également procédé à un examen de la documentation pertinente touchant
diverses études semblables menées aux États-Unis pour le compte de la US Meat Export
Federation (USMEF) et du National Pork Producers Council. Enfin, on a par ailleurs
sollicité d’autres points de vue en procédant à des entrevues auprès du personnel du
4
Conseil canadien du porc, de Canada Porc International, des membres du Conseil des
Viandes du Canada et de divers transformateurs américains.
Il est à noter que, dans le cadre du présent document, toute référence aux « exportations »
est relative aux produits de viande de porc, et non aux porcs vivants. Lorsqu’il sera
question d’exportation d’animaux vivants, on parlera précisément de « porcs vivants ».
2
Aperçu statistique
Cette section du rapport porte sur le volume, la valeur et la destination des exportations
canadiennes au cours de la dernière décennie, soit de 2002 à 2011. On y propose une
mise en perspective du rôle et de l’importance des exportations par rapport à la
production et aux marchés intérieurs.
2.1
Point de mire sur le volume
2.1.1 Tendances et indicateurs comparatifs
En 2011, plus de 1,2 million de tonnes de carcasses de porc ont été exportées, ce qui
correspond à une augmentation de 3,7 % par rapport à 2010. La production totale de porc
au Canada s’établissait à 1,94 million de tonnes de carcasses (2011). Par conséquent, les
exportations de porc en 2011 représentaient près de 63 % de la production porcine totale,
par rapport à 61 % en 2010. Comme on l’a évoqué précédemment en introduction, les
exportations de porc surpassent la consommation intérieure∗ depuis 2002 (figure 1). Dès
lors, étant donné que les exportations comptaient pour près de 63 % de la production
en 2011, on peut considérer que la consommation sur le marché intérieur ne représentait
que 37 %.
Figure 1
Exportations de porc canadien, production et disparition (1990-2011)
en millions de tonnes de poids en carcasse
2,0
1,8
1,6
1,4
1,2
1,0
0,8
0,6
Production
0,4
Exportations
0,2
Disparition
1990
1995
2000
2005
2010
Source : Statistique Canada, Cansim
∗
En règle générale, les termes consommation et disparition intérieure sont interchangeables. Selon Statistique Canada, la disparition intérieure résulte de
la production moins les exportations, les pertes et l’utilisation industrielle, et ce, en tenant compte des stocks.
5
La tendance notable de la croissance des exportations porcines a pris son essor dès 1999,
et cette croissance a commencé à ralentir en 2006. De fait, de 1998 à 2005, les
exportations de porc ont connu une croissance annuelle moyenne de plus de 14 %, alors
que la production n’augmentait qu’au rythme de 5 % au cours de la même période.
De 2005 à 2011, la croissance annuelle des exportations est restée en deçà de 2 %, cette
croissance étant néanmoins supérieure à celle de la production, laquelle s’est soldée par
un bilan pratiquement nul durant la même période.
Ce qu’il faut principalement en conclure, c’est que le taux de croissance des exportations
s’est toujours révélé supérieur à la croissance de la production, peu importe le rythme
relativement soutenu ou plutôt ténu de cette dernière. Le lien qui existe entre les
exportations et la production constitue un bon point de départ pour évaluer l’importance
des exportations pour l’industrie porcine (ci-après « l’industrie »).
2.1.2 Regard sur les exportations par rapport à la consommation
On peut également évaluer l’importance des exportations en les comparant à la
consommation intérieure, c'est-à-dire en déterminant la portion qu’elles représentent par
rapport à la production intérieure. À partir du milieu des années 90, la portion de la
production destinée à l’exportation a augmenté à mesure que celle destinée à la
consommation chutait. Depuis 2003, la production destinée à l’exportation surpasse celle
qu’occupe la consommation intérieure (figure 2).
Figure 2
Proportion de la production canadienne vouée à l’exportation
et à la consommation (1990-2011)
80 %
Proportion de la production
70 %
60 %
50 %
40 %
30 %
20 %
Exportations
10 %
Consommation
0%
1990
1995
2000
2005
2010
Source : Statistique Canada, Cansim
Cette démonstration ne vise pas à établir un lien de cause à effet entre la progression des
exportations et le déclin de la consommation. Il importe plutôt de souligner que la
production a connu une courbe ascendante en dépit du recul de la consommation
intérieure. Dès lors, on pourra affirmer intuitivement et en toute logique que la croissance
des exportations a engendré une augmentation de la production. En effet, sans cette
croissance des exportations, la progression de l’industrie nationale aurait été
pratiquement nulle, et ce secteur serait aujourd’hui beaucoup moins imposant qu’il ne
6
l’est actuellement. Ce volet sera abordé plus en détail ultérieurement dans ces pages, mais
il n’en demeure pas moins que cette constatation constitue un bon point de départ pour
exposer l’importance des exportations au sein de l’industrie.
Points récapitulatifs
ƒ Les exportations comptent pour plus de 60 % de la production de l’industrie.
ƒ Au Canada, les exportations surpassent la consommation intérieure.
ƒ Les exportations ont offert à l’industrie l’impulsion et la capacité nécessaires pour
croître au fil de la dernière décennie, alors même que la consommation intérieure se
trouvait au neutre, voire en déclin.
Il existe un lien complémentaire entre la production et les exportations. Le fait de
favoriser les possibilités d’exportation a contribué à la croissance de la production
canadienne.
7
2.2
Rendement du marché des exportations
2.2.1 Valeur d’exportation
Les exportations de porc canadien étaient évaluées à 3,2 milliards de dollars en 2011, en
hausse de près de 16 % par rapport à 2010. Ce taux d’accroissement de la valeur est à peu
près trois fois plus important que le taux d’accroissement de la production calculée en
tonnes pour 2011, dont on a fait état précédemment. Du reste, la valeur d’exportation du
porc en 2011 s’est avérée 46 % plus importante que la valeur d’exportation relevée
en 2002, qui se situait à 2,2 milliards de dollars (figure 3). Ainsi, cette hausse sur dix ans
surpasse la croissance de 40 % des volumes calculée pour la même période. Au cours de
la dernière décennie (soit de 2002 à 2011), la valeur des exportations de porc a connu une
augmentation annuelle de 4 %.
Figure 3
Valeur d'exportation du porc canadien (2002-2011)
3,5
3,0
milliards de $
2,5
2,0
1,5
1,0
0,5
0,0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source : Statistique Canada; CATSNET Analytics
Outre les taux de croissance relatifs au fil des ans, il convient également d’analyser la
valeur d’exportation en comparaison de la valeur ou des revenus de l’industrie porcine
dans son ensemble. Les données de Statistique Canada sur les ventes au sein de ce secteur
sont fonction d’une segmentation qui n’établit aucune distinction au-delà de la catégorie
des viandes rouges, si bien que les ventes de porc ne sont pas chiffrées indépendamment.
Ainsi, les données sectorielles sur les ventes totales de produits de viande rouge après
abattage et transformation (bœuf et porc) rapportent des ventes de 11,8 milliards de
dollars en 2011. Il s’agit là d’une augmentation de 4 % par rapport à 2010. Ces ventes
totales (ou « expéditions totales ») de près de 12 milliards de dollars concernent à la fois
les marchés intérieurs et d’exportation.
On peut toutefois estimer les ventes de porc à partir du total chiffré pour les viandes
rouges, et ce, en combinant les données d’abattage de veaux et de porcs ainsi que la
valeur des carcasses. En ce qui concerne le porc, ces valeurs sont dérivées des rapports de
R.A. Chisolm, de Toronto. D’après les volumes d’abattage et la valeur des carcasses, on
estime que les ventes de viande porcine ont représenté environ 43 % de l’ensemble des
8
viandes rouges au Canada en 2011, et 41 % de celles-ci en 2010. Ces constatations
laissent donc sous-entendre que les ventes totales de l’industrie porcine au Canada se
chiffraient à environ 4,6 milliards de dollars en 2010 et à 5,1 milliards de dollars en 2011.
En se basant sur cette méthode d’estimation brute, on peut estimer que les exportations de
porc d’une valeur de 3,2 milliards de dollars représentent approximativement 62 % ou
63 % des ventes totales de l’industrie porcine canadienne en 2011, et environ 60 %
en 2010.
Par ailleurs, à titre de référence en ce qui concerne le chiffre de 5,1 milliards de dollars de
ventes, il est intéressant de noter que 21,1 millions de bêtes ont été abattues en 2011, ce
qui porte la valeur totale par animal au niveau du conditionnement ou de la
transformation à environ 242 $.
Il s’avère également judicieux de souligner que la portion des ventes totales que
représentent les exportations au sein de l’industrie porcine est très semblable à la portion
du volume total de production qu’occupe le volume d’exportation pour ces années-là.
2.2.2 Marchés d'exportation
On constate que les marchés d’exportation du porc canadien sont à la fois stables et
dynamiques. Si l’on considère la stabilité, on peut en effet souligner que les six
principaux marchés d’exportation porcine du Canada (en tenant compte du volume)
étaient les mêmes en 2011 que dix ans auparavant, en 2002 (figure 4). Il s’agit des ÉtatsUnis, du Japon, de la Russie, de la Chine, de la Corée du Sud et du Mexique. Or, malgré
que ces mêmes pays occupent encore et toujours les six premières positions des
destinations d’exportation, la proportion d’exportations canadiennes qui leur sont
dévolues a changé considérablement. Ainsi, le volume destiné aux É.-U. avait reculé
en 2011 à environ le tiers des cargaisons, comparativement à 50 % en 2002. Alors que la
part importée par le Mexique et le Japon est restée à peu près inchangée au cours de cette
période, les volumes d’exportation vers la Russie, la Chine et la Corée du Sud ont connu
une forte augmentation. De plus, la catégorie « Autres » s’est également élargie au cours
de cette décennie, celle-ci regroupant des marchés importants et diversifiés comme
l’Australie, Taiwan et les Philippines. Dès lors, on pourra considérer que cette évolution
des parts d’exportation parmi les principaux marchés représente le côté dynamique retenu
pour qualifier les marchés d’exportation.
En 2002, six pays seulement importaient plus de 20 millions de kilogrammes, alors qu’on
en comptait dix en 2011. De même, en 2002, six pays seulement importaient pour
20 millions de dollars ou plus, alors qu’on en comptait deux fois plus en 2011. Ces
variations du volume et de la valeur des exportations constituent un autre indicateur de la
diversification et de l’élargissement du bassin de consommateurs.
En règle générale, la diversification du bassin de consommateurs constitue généralement
un aspect positif. En effet, la diversification offre des solutions de rechange et favorise
l’essor commercial ainsi que la perspective d’une demande accrue. C’est donc dire que
les entreprises canadiennes de conditionnement ou les autres exportateurs disposent d’un
plus grand nombre de clients potentiels, et jouissent d’une demande élargie. De ce point
de vue, la figure 4 illustre une telle diversification en tenant compte de la croissance en
Chine, en Russie et en Corée, et tient compte du terrain gagné dans la catégorie
9
« Autres ». En outre, parmi les éléments positifs, on doit également tenir compte de la
stabilité qui caractérise le marché japonais. En effet, la stabilité nippone indique que le
Canada a su maintenir le niveau d’expédition vers ce pays tout en élargissant son bassin
pour y intégrer d’autres pays.
Figure 4
Principales destinations de porc canadien par volume (2011 et 2002)
2011
Chine et HK
13 %
É.-U.
27 %
Autres
16 %
Mexique
5%
Japon
19 %
Corée du Sud
8%
Autres
13 %
Russie
12 %
Chine et HK
3%
2002
Mexique
5%
Corée du Sud
4%
Russie
5%
É.-U.
50 %
Japon
20 %
Source : Statistique Canada; CATSNET Analytics
Toutefois, il serait judicieux de se pencher davantage sur le recul de la portion des
exportations destinées aux États-Unis, d’autant plus que le Canada et les États-Unis
forment un marché nord-américain intégré. Ceci étant, il faut dire cependant qu’une trop
forte dépendance vis-à-vis des marchés américains – dans le secteur porcin ou ailleurs –
est souvent décriée. Ainsi, la proportion de 50 % des exportations de porc qu’absorbaient
les États-Unis au début de la dernière décennie créait sans doute, aux yeux de certains, un
lien de dépendance trop marqué pour le Canada. Il n’en demeure pas moins que c’était là
10
une proportion relativement raisonnable si on la compare à la part des exportations de
bœuf canadien vers les États-Unis, qui atteint 75 % à 80 %. Les États-Unis aussi
représentent un marché important et prospère, si bien qu’on peut s’attendre à ce que les
négociants de porc canadien s’y intéressent particulièrement. À cet égard, le déclin
constaté relativement au marché américain laisse perplexe si l’on cherche à déterminer
les volets positifs ou négatifs.
Un autre moyen d’évaluer le rendement des exportations consiste à faire un
rapprochement entre la valeur unitaire et la destination. Il est donc pertinent de jeter un
coup d’œil à la valeur des exportations (en tonnes ou en kilogrammes) selon le pays
d’exportation (tableau 1). Ces données offrent des renseignements sur la valeur relative
des achats réalisés par les principaux partenaires commerciaux du Canada.
Tableau 1
Variation de la valeur d'exportation de porc canadien (par kg), 2002-2011
$ CA/kg
Japon
États-Unis
Russie
Corée du Sud
Autres
Chine et HK
Mexique
MOYENNE
2002
3,86
2,95
1,09
1,04
1,67
0,93
1,17
1,82
2011
4,08
3,19
2,52
2,49
2,22
1,67
1,32
2,50
11/02 %
6%
8%
131 %
139 %
33 %
79 %
14 %
38 %
Source : Statistique Canada; CATSNET Analytics
Au cours de la dernière décennie, la valeur unitaire la plus élevée revenait au Japon, suivi
de loin par les États-Unis (tableau 1). Cette marge élevée s’explique en partie par la
politique du « prix d’écluse » pratiquée par le gouvernement japonais, selon laquelle on a
établi un prix minimum pour les exportations vers ce marché. Par conséquent, les coupes
de viande de plus grande valeur sont acheminées au Japon, et ce, au détriment des coupes
de moindre valeur qui y seraient normalement expédiées. On peut donc en conclure que
les cargaisons destinées au marché nippon sont principalement axées sur les coupes de
valeur, alors que les États-Unis absorbent des produits découpés moins ciblés.
Cependant, les renseignements les plus intéressants du tableau 1 touchent sans doute à la
croissance de la valeur des exportations vers la Russie et la Corée du Sud (de même que
vers la Chine dans une moindre mesure). Ainsi, même si la Russie et la Corée figuraient
déjà parmi les principaux partenaires commerciaux du Canada en 2002, la valeur unitaire
des exportations vers ces deux pays a connu une hausse fulgurante durant la décennie
précédant l’année 2011. Cet état de fait donne à penser que les produits de porc de plus
grande valeur y trouvent désormais preneur comparativement au début de cette décennie.
À titre d’exemple, alors que le gros des achats était dévolu aux accompagnements ou aux
abats, on s’intéresse désormais davantage aux coupes prisées de valeur supérieure comme
le jambon ou l’épaule palette, ou même davantage aux produits frais par rapport aux
produits surgelés (figure 5).
11
Figure 5
Volume d’abats par rapport aux produits découpés, Russie et Corée du Sud (2006-2011)
Russie
35
Abats
30
milliers de tm
Jambons
25
20
15
10
5
0
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Corée
35
Abats
30
milliers de tm
Porc frais ou réfrigéré
25
20
15
10
5
0
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source : Statistique Canada; CATSNET Analytics
Les incidences de cette tendance des principaux partenaires commerciaux en ce qui
concerne les pièces de viande de valeur supérieure s’avèrent positives à plusieurs égards.
De fait, les coupes de moindre valeur revêtent une importance capitale quant au
rendement à l’abattage, mais les pièces de plus grande valeur ont un impact
proportionnellement plus marqué ne serait-ce qu’en raison de la part de la carcasse
qu’elles représentent. Cette réalité offre aux entreprises canadiennes de plus amples
possibilités en ce qui concerne les coupes de valeur supérieure. Il s’agit là d’une autre
manifestation de l’élargissement des parts de marché qui reviennent aux commerçants et
aux négociants du secteur canadien du porc.
12
Points récapitulatifs
ƒ En 2011, les exportations de porc canadien étaient évaluées à environ 3,2 milliards de
dollars.
ƒ La croissance de 46 % de la valeur en dollars des exportations canadiennes au cours
de la décennie se terminant en 2011 a surpassé la croissance du volume des
exportations au cours de la même période.
ƒ Les exportations porcines représentent plus de 60 % de la valeur des ventes totales de
l’industrie du porc au Canada.
ƒ Les exportations canadiennes se diversifient à mesure que le nombre de pays
importateurs s’accroît, tout comme leur participation (tant sur le plan de la valeur que
du volume).
Le principal message véhiculé tient au fait que la demande mondiale a permis d’accroître
la valeur et le volume pour les produits destinés à un bassin élargi de pays clients, ce qui
a contribué à multiplier les possibilités et à favoriser l’essor commercial au sein de
l’industrie porcine au Canada. En outre, les entreprises de conditionnement ainsi que les
négociants sont en mesure de générer une valeur ajoutée pour la carcasse entière.
3
Incidences sur les revenus et sur les prix
La section 2 visait à exposer la croissance et l’amplitude des exportations de porc
canadien au fil de la dernière décennie. On a pu y constater que les exportations ont
favorisé la croissance de l’industrie, et que celle-ci était parvenue à diversifier son bassin
de consommateurs pour élargir ses marchés et susciter un intérêt accru pour les pièces de
valeur supérieure. Ainsi, cette diversification a permis de favoriser l’essor commercial de
l’industrie, et de maximiser la rentabilité éventuelle par carcasse.
La présente section s’intéresse aux incidences du rendement des exportations sur les
revenus des producteurs, sur les prix et sur le rendement global dans le secteur porcin.
3.1
Revenus des producteurs et prix
3.1.1 Influence de la demande d’exportation sur les prix
La section 2.1.2 illustrait la progression nulle, voire le déclin de la consommation
intérieure au Canada. À cet égard, la situation est la même aux États-Unis. Selon le
département américain de l’Agriculture (USDA), la consommation de porc par habitant
aux États-Unis a accusé un recul de 4 % en 2011. Qui plus est, la consommation par
habitant sur le territoire américain a chuté de 11 % au cours des dix dernières années, soit
de 2002 à 2011. Il ne s’agit pas ici d’établir une comparaison directe entre le Canada et
les États-Unis à ce chapitre, mais plutôt de montrer simplement que l’industrie porcine
des États-Unis a également connu certaines difficultés sur le marché intérieur.
Dans cette optique, il convient de souligner que la demande de porc résulte d’une
combinaison de facteurs relatifs à la consommation et au prix. Autrement dit, la demande
mesure la volonté de payer du consommateur pour obtenir un produit tout en tenant
compte du prix demandé. À cet égard, le moins que l’on puisse dire c’est que la demande
de porc en Amérique du Nord est restée au neutre. Les recherches menées par le
13
George Morris Centre concernant les données des dix dernières années montrent que la
demande s’est avérée stagnante ou déclinante au Canada tout comme aux États-Unis. Ces
données figurent dans l’annexe A aux présentes. Ce qu’il importe de prendre en
considération à cet égard, c’est que la demande intérieure ne s’est pas révélée un moteur
pour la progression de l’industrie. Cet état de fait est donc conforme aux constatations qui
ressortent de la section 2.1.2.
À l’inverse, la demande sur le plan des exportations a connu un essor considérable.
L’indice des prix à la consommation (IPC) de Statistique Canada permet d’estimer les
prix d’exportation en ce qui touche à la valeur de l’exportation porcine. En combinant
l’IPC et les volumes, on constate qu’au cours des vingt dernières années, le Canada a
connu une progression constante des quantités (tonnes) exportées, et que les prix ont suivi
une tangente régulière, voire montante. Une telle combinaison des indices de rendement
sur le plan du prix et du volume constitue un exemple clair et manifeste de la demande
croissante. Du reste, cette demande d’exportation en hausse contraste grandement avec la
situation de la demande intérieure.
Figure 6
Indice de la demande d’exportation du porc canadien (1990-2011)
Indice des prix du secteur de l’exportation
2002 = 100
130
120
01
9697
110
04
00
100
02
90
95
80
93
94
70
92
60
9190
98
99
11
05 10
08
03 07 09
06
50
40
0
200
400
600
800
1 000
1 200
Exportations (en milliers de tm)
1 400
Source : Statistique Canada (Division des prix); CATSNET Analytics
Les propos formulés précédemment portaient sur les exportations canadiennes, mais le
portrait est le même en ce qui concerne la demande pour les produits américains. En
effet, les données sur la valeur et les volumes aux É.-U. montrent clairement une hausse
de la demande d’exportation des produits américains. Par conséquent, on peut affirmer de
manière générale que la demande intérieure en Amérique du Nord reste au mieux
stagnante, alors que la demande d’exportation progresse nettement.
Dès lors, l’enjeu qui se pose est le suivant : quelles ont été les incidences de cette
demande sur le prix? Autrement dit : quel est l’impact de la stagnation de la demande
intérieure et de l’accroissement de la demande d’exportation sur le prix du porc en
Amérique du Nord? On peut répondre à cette question en évaluant le rendement du prix à
l’aune des stocks d’approvisionnement disponibles en territoire canadien et américain,
c’est-à-dire en Amérique du Nord (figure 7). Les approvisionnements disponibles
14
correspondent à la somme de la production et des importations moins les exportations. La
comparaison de prix illustrée à la figure 7 correspond au prix aux États-Unis, le prix
canadien étant lié au prix américain au moyen d’une formule.
La relation de prix en ce qui concerne les approvisionnements nord-américains s’est
avérée raisonnablement prévisible au cours des années 90 (figure 7∗), c'est-à-dire que la
faiblesse des approvisionnements au Canada et aux États-Unis au cours des années 90 a
été le gage de prix élevés, et vice-versa comme on aurait pu s’y attendre. Toutefois, au
cours des années 2000, les prix ont semblé évoluer à la hausse de façon imprévisible alors
même que les volumes s’établissaient autour de 9,5 à 10 millions de tonnes. Autrement
dit, le lien de dépendance prévisible qui prévalait au cours des années 90 ne s’est pas
manifesté dans les années 2000.
On constate un autre volet important en ce qui touche au volume nord-américain (en
tonnes) au cours des années 2000, c'est-à-dire que celui-ci a atteint des niveaux beaucoup
plus élevés qu’au cours des années 90. Or, malgré l’importance du volume, le prix du
porc s’est maintenu et a même progressé de façon surprenante (figure 7).
Figure 7
Fournitures disponibles en A. du N. par rapport au prix du porc (1990-2011)
100
11
Prix US/quintal (carcasse)
90
80
70
60
90
91
96
97
10
04
05
06
01
00
93
92 95
94
08 07
03
50
09
02
40
8 000
8 500
9 000
9 500
10 000
10 500
Approvisionnement disponible en A. du N. (en milliers de tonnes)
Source : National Agricultural Statistics Service de l'USDA; Statistique Canada
Ce qu’il faut donc retenir de la présente section, c’est que les prix ont connu une hausse
marquée au cours de la dernière décennie, et ce, malgré les volumes d’approvisionnement
en Amérique du Nord. De fait, l’application d’un modèle de régression simple permet de
constater que la relation entre le prix et le volume pour la période de 1990 à 2002 aurait
généré un prix de seulement 60 $US/quintal en 2011, si l’on tient compte du volume
nord-américain de 9,3 millions de tonnes. Or, le prix véritable se chiffre plutôt à 90 $, soit
30 $/quintal de plus. Même en appliquant le modèle à la relation de prix par rapport au
volume pour la période de 2000 à 2005, on obtient un prix moyen d’environ 63 $
(toujours en fonction du volume nord-américain de 9,3 millions de tonnes en 2011).
∗
La figure 7 n'inclut pas les années 1998 et 1999 en raison de la chute des prix entraînée par les considérations relatives
à la capacité.
15
Ainsi, les prix en vigueur en 2010 s’établissaient à environ 75 $/quintal, alors qu’ils
auraient été de seulement 61 $/quintal pour la même année si la relation prix-volume
s’était concrétisée pour la période de 2000 à 2005.
Il existe donc un facteur de marché qui sous-tend le niveau des prix, et qu’il aurait été
impensable d’envisager il y a à peine cinq ou dix ans (et encore moins il y a quinze ou
vingt ans). Les propos de la présente section supposent et avancent que ce facteur tient à
la demande. Or, comme on l’a noté, la demande intérieure est restée latente en Amérique
du Nord. Par conséquent, la seule raison qui puisse expliquer un éventuel facteur
favorable à la vigueur des prix malgré l’importance des niveaux d’approvisionnement
réside dans la demande d’exportation. C’est donc dire que les exportations nordaméricaines de porc ont des retombées positives sur le prix du porc en Amérique du
Nord. Si l’on convient de cette prémisse, alors il faudra chercher à quantifier l’incidence
des exportations canadiennes sur le prix du porc canadien.
3.1.2 Incidence des prix
Le prix d’au moins 85 % des porcs du marché canadien est établi selon une formule
fondée sur le prix de certaines portions du marché américain. Dès lors, il s’avère
laborieux de considérer isolément l’incidence du prix du porc en ce qui touche aux
exportations porcines du Canada puisque celui-ci est intimement lié au contexte
américain ou nord-américain. Pour déterminer l’incidence canadienne à proprement
parler, il vaut mieux s’y intéresser dans une perspective nord-américaine.
Cela étant, il faut se rappeler que la disponibilité totale du porc en Amérique du Nord se
définit, aux fins de cet examen, comme la somme de la production et des importations
moins les exportations (le tout rajusté en fonction des stocks). Au cours des cinq
dernières années (soit de 2007 à 2011), les exportations canadiennes et américaines
combinées ont totalisé environ trois millions de tonnes. Il faut donc retrancher trois
millions de tonnes (attribuables aux exportations) pour établir les stocks
d’approvisionnement disponibles en Amérique du Nord.
Figure 8
Approvisionnements disponibles en A. du N. avec ou sans exportation (2007-2011)
14
en millions de tonnes
12
10
8
Approvisionnements
disponibles en A. du N.
6
Approvisionnements
disponibles en A. du N.
(sans exportations)
4
2
2007
2008
2009
2010
2011
Source : National Agricultural Statistics Service de l'USDA; Statistique Canada
16
Le fait qu’un tel volume de porc soit destiné à l’exportation a des retombées positives sur
les prix nord-américains. A contrario, s’il fallait écouler ou consommer ce volume en
comptant sur le marché intérieur seulement, les prix en subiraient une pression à la
baisse. Il s’agit tout simplement d’une constatation de l’incidence sur les prix résultant
des variations des stocks disponibles. Plus cet approvisionnement est élevé, plus les prix
sont bas; plus les niveaux d’approvisionnement sont bas, plus les prix sont élevés.
S’agissant des variations des niveaux d’approvisionnement sur les prix, l’analyse des
données révèle qu’en Amérique du Nord, de 2001 à 2011, les déclins de
l’approvisionnement d’une année à l’autre se manifestaient éventuellement par une baisse
moyenne de 2,3 %, ces déclins ayant entraîné des hausses de prix de l’ordre de 10 %
selon un indice de flexibilité des prix de 4,4 (c'est-à-dire qu’une baisse de 1 % de
l’approvisionnement a entraîné une hausse de prix de 4,4 %).
Les données et les calculs suivants illustrent cette flexibilité des prix en tenant compte de
l’incidence des exportations canadiennes.
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
ƒ
Augmentation du volume des exportations canadiennes
de 2002 à 2011 : 347 000 tonnes
Hausse nette des exportations en 2011, déduction faite
du volume américain : 253 000 tonnes
Disponibilité totale des approvisionnements nord-américains (Canada et É.-U.)
en 2011 : 9,3 millions de tonnes
Réduction (en pourcentage) en raison des exportations canadiennes (non destinées au
Canada et aux É.-U.) : -3 %
Incidence du prix selon un indice de flexibilité des prix de 4,4 : 12 %
En 2011, le prix aux É.-U. s’établissait autour de 90 $/quintal d’après le poids en
carcasse. L’incidence des exportations canadiennes comptait pour environ 12 %, ou près
de 11 $/quintal sur le poids en carcasse. Par tête de bétail, ce même 11 $ représente au
moins 20 $/animal.
Il faut donc conclure que les exportations de porc canadien ont permis d’ajouter au moins
20 $/animal au prix du porc nord-américain (et donc canadien). Ce montant de
20 $/animal se retrouve donc directement chez le producteur à titre de marge sur coûts
variables.
L’évaluation des incidences des exportations fondée sur la régression du prix et des
niveaux d’approvisionnement ainsi que sur les mesures de flexibilité s’avère donc un
processus riche en enseignements permettant d’illustrer les incidences des exportations
sur les prix. Cette méthode permet également d’évaluer les effets des exportations en se
fondant sur d’autres paramètres (compte tenu de la nature dynamique des variables dont
il faut tenir compte).
3.1.3
Valeurs d'exportation par animal
17
Il existe une autre façon d’évaluer l’incidence des exportations, soit celle qui consiste à
s’intéresser aux valeurs brutes d’exportation en tentant de les ramener aux valeurs de
production.
Comme on l’a souligné précédemment, la valeur des exportations de porc canadien
s’élevait à 3,2 milliards de dollars en 2011. La valeur totale divisée par le volume
d’abattage en 2011 se chiffre à plus de 150 $ par animal abattu au Canada au cours de la
même année. L’augmentation moyenne de la valeur d’exportation par animal s’est établie
à environ 5 % annuellement au cours de la dernière décennie, ce qui correspond à peu
près à la croissance moyenne globale quant à la valeur. Cette valeur par bête se concrétise
principalement au niveau du conditionnement ou de la transformation au sein de
l’industrie, du moins initialement.
Pour obtenir un autre point de vue en ce qui touche à l’évaluation de la valeur
d’exportation par animal, on considérera qu’il y a dix ans, soit en 2002, la valeur
d’exportation par animal se chiffrait à moins de 100 $. En 2011, cette valeur par animal
avait grimpé de plus de 50 % (figure 9).
Figure 9
Valeur d’exportation porcine par animal abattu au Canada (2002-2011)
Valeur d’exportation ($)/animal
160
140
120
100
80
60
40
20
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
Source : Statistique Canada; CATSNET Analytics
L'estimation de la valeur d’exportation de 150 $ par animal pour l’année 2011 se veut un
simple indice de référence qui donne une certaine perspective. Il s’agit là de revenus
principalement concrétisés au niveau du conditionnement, ce qui signifie que la valeur
totale n’a pas nécessairement d’échos jusque dans la poche du producteur. Au-delà de
cette démarche, il n’existe aucune méthode sûre permettant d’évaluer la proportion de la
valeur d’exportation qui revient au producteur. De fait, un trop grand nombre
d’impondérables entrent en ligne de compte, comme les marges bénéficiaires des
entreprises de conditionnement ou des producteurs, la portion vouée à l’exportation par
rapport au marché intérieur, ainsi que les considérations logistiques. Ceci étant dit, il est
néanmoins possible de proposer une certaine orientation pour déterminer à quel point la
valeur d’exportation revêt une importance relativement aux revenus des producteurs de
porc.
18
Le service de recherche économique de l’USDA publie régulièrement des estimations qui
sont reprises à grande échelle au sujet de l’éventail de prix et des parts de marché au sein
de la chaîne de production porcine, c'est-à-dire de la ferme à la vente au détail. Ces
données montrent qu’au cours des six dernières années (soit de 2006 à 2011), la portion
monétaire revenant au producteur pour chaque porc vendu en gros correspondait à 68 %.
La valeur en gros pour le porc correspond au produit de la vente réalisé par les entreprises
de conditionnement.
En appliquant ces données à la valeur d’exportation canadienne, il faut encore une fois
présumer que le montant de 3,2 milliards de dollars correspond à la valeur en gros au
niveau du conditionnement. C’est donc dire que la majeure partie des revenus qui
découlent du total des ventes d’exportation de 3,2 milliards de dollars sont encaissés au
niveau du conditionnement. Dès lors, le prix de vente à l’exportation estimé à
150 $/animal donne lieu à des revenus de conditionnement. Rappelons ici qu’on a établi,
à la section 2.2.1, que les revenus totaux au niveau du conditionnement et de la
transformation en 2011 étaient estimés à 5,1 milliards de dollars, soit environ
242 $/animal. De ce montant de 242 $, environ 150 $ (ou ±60 %) sont attribuables aux
exportations. On se reportera encore une fois à la section 2.1.2, où l’on rapportait que
60 % de la production de porc canadien était destinée à l’exportation. À cet égard,
l’estimation de 150 $/animal semble cohérente par rapport aux parts des ventes totales et
s’avère relativement acceptable.
En ce qui concerne le producteur, une proportion de 68 % de chaque dollar de valeur en
gros (conditionnement) peut être attribuée à la production, si l’on s’en tient aux
estimations de l’USDA pour le contexte américain. Pour le Canada, les chiffres sont à
peu près semblables à ceux des États-Unis, sauf qu’on retiendra un taux conservateur de
60 % aux fins des présents calculs. C’est donc dire qu’en 2011, environ 90 $ des
150 $/animal découlant des ventes d’exportation au niveau du conditionnement sont
associés directement à la valeur porcine. À titre d’indice de référence supplémentaire, on
précisera qu’en 2011, la valeur porcine totale en Ontario s’établissait en moyenne à
moins de 160 $/animal. La valeur d’exportation de 90 $/animal représente environ 55 % à
60 % de la valeur totale. Une fois de plus, on conviendra que la marque repère de 60 %
s’avère appropriée à titre d’indice de référence permettant de justifier cette évaluation.
Il importe de souligner que l’estimation de 90 $ représente un revenu brut plutôt qu’une
marge sur coûts variables. Selon les modèles sur les coûts de production porcine retenus
par le George Morris Centre, la marge bénéficiaire brute dégagée après les coûts
d’alimentation des animaux correspond à environ 30 %, ce qui signifie que les
exportations ont contribué à la marge bénéficiaire brute à hauteur d’environ 30 $/animal
en 2011.
Points récapitulatifs
ƒ Les exportations nord-américaines ont connu une augmentation considérable alors
que la demande intérieure est restée stagnante.
ƒ La demande d’exportation s’est soldée par des retombées positives sur le prix du porc
nord-américain.
19
ƒ
Les exportations canadiennes ont permis d’ajouter de 20 $ à 30 $ CAN/animal aux
résultats nets sur les marges bénéficiaires des producteurs de porc du Canada.
20
4
Incidences des exportations de porc canadien sur l’économie
Dans les deux sections précédentes, on s’est intéressé aux tendances, à l’importance et à
l’impact de la valeur d’exportation du porc canadien en ce qui touche à l’industrie en
général, et aux producteurs canadiens en particulier. Dans le cadre de la présente section
de ce rapport, on se penchera plutôt sur les incidences des exportations sur l’économie
canadienne. Du reste, on y trouvera également une autre manifestation des incidences des
exportations sur les revenus des producteurs.
On se basera ici principalement sur le modèle canadien d’entrées-sorties pour le secteur
porcin, lequel relève du Système des comptes nationaux de Statistique Canada. Ce
modèle recourt à la valeur des exportations de 3,2 milliards de dollars pour 2011 à titre de
facteur « de choc » économique afin de générer les incidences sur le PIB, l’emploi, les
recettes fiscales, les profits et la masse salariale. La présente section illustre les
incidences économiques des exportations de porc canadien en 2011.
4.1
Résultat du modèle d’entrées-sorties
D’entrée de jeu, il conviendra d’expliquer sommairement la nature même du modèle en
soi. D’une part, le modèle sert à estimer l’activité économique générée par l’industrie ou
par le produit analysé (le porc en l’occurrence), ainsi que par les secteurs
d’approvisionnement qui desservent l’industrie porcine. On parlera de secteurs en amont
pour définir ces secteurs d’approvisionnement. On parle ici d’emballage, de produits
chimiques, d’équipement et, surtout dans ce cas-ci, de production porcine. L’industrie
porcine en soi correspond donc à l’industrie directe et les fournisseurs représentent les
secteurs indirects. On doit également tenir compte des incidences « dérivées », c'est-àdire celles qui sont générées par les dépenses en salaires et par les activités provoquées
par les acteurs directs et indirects. De fait, les salaires, la rémunération et les profits
engendrés par les participants directs et indirects donnent lieu à davantage d’activité
économique.
Le tableau 2 s’inspire directement des résultats du modèle d’entrées-sorties de la Division
des comptes des industries en ce qui touche aux exportations porcines de 3,2 milliards de
dollars pour l’année 2011. Bon nombre des données qui figurent au tableau ne serviront
pas aux présentes pour illustrer les incidences, mais on a néanmoins cru bon d’inclure le
tableau intégral simplement pour faire état des principales variables sommaires. Le
tableau se veut donc un exemple du produit découlant du modèle de Statistique Canada.
L’annexe B aux présentes contient d’autres tableaux qui sont repris à titre indicatif. On
notera enfin que le tableau ci-dessous n’est qu’un tableau récapitulatif, puisque le produit
véritable du modèle contient des centaines, voire des milliers d’estimations relatives à des
centaines de secteurs (ainsi que d’autres variables comme les importations et les
subventions).
21
Tableau 2 Modèle d'entrées-sorties des incidences associées aux exportations de porc
sur le PIB et l’emploi
Incidences
totales
(modèle
ouvert)
(en milliers de $)
Dérivées
PIB en termes de dépenses
PIB au prix courant
Dépenses intérieures définitives
Exportations
Importations, dépenses définitives
Importations, intrants intermédiaires
2 655 892 844 440
0 1 070 504
3 204 159
0
0 -134 859
-548 267
-91 204
PIB fondé sur le revenu
PIB au prix courant
Taxes indirectes sur les produits
2 655 892
0
Incidences
totales
(modèle
fermé)
3 500 332
1 070 504
3 204 159
-134 859
-639 471
844 440 3 500 332
87 126
87 126
(dépenses définitives)
Taxes indirectes sur les produits
40 306
11 215
51 521
1 390
3 366
4 755
-174 168
-12 002
-186 170
(intrants intermédiaires)
Taxes indirectes sur les produits
(droits d’importation)
Subventions sur les produits
(intrants intermédiaires)
PIB aux prix de base
Subventions sur les produits
Taxes indirectes sur la production
Rémunération et salaires
Revenu d’emploi supplémentaire
Revenus divers
Autres surplus d’exploitation
Emplois – équivalent temps plein
2 788 365
-2 593
118 776
1 211 150
172 088
165 924
1 123 020
754 735 3 543 100
-406
-2 999
55 822 174 598
316 360 1 527 510
37 894 209 982
71 670 237 593
273 396 1 396 416
Nombre
d’emplois
Direct
Indirect
Dérivé
Total
10 782
26 324
7 850
44 957
Source : Statistique Canada, Système des comptes nationaux, Division des comptes des industries
22
Voici quelques-unes des principales retombées économiques attribuables aux
exportations de porc d’une valeur de 3,2 milliards de dollars, d’après les données du
tableau 2 et des tableaux qui figurent à l’annexe B :
ƒ 45 000 emplois au niveau de la transformation, de la production et à d’autres niveaux
d’approvisionnement;
ƒ 1,98 milliard de dollars en rémunération, salaires et avantages;
ƒ 318 millions de dollars en recettes fiscales (impôts et taxes sur les produits);
ƒ une contribution de 3,5 milliards de dollars au produit intérieur brut.
Selon le modèle en vigueur, le total général des exportations, des stocks
d’approvisionnement et des activités dérivées totalise 9 282 992 000 $. C’est donc dire
que l’économie canadienne a produit 9,3 milliards de dollars en comptant sur des
exportations porcines d’une valeur de 3,2 milliards de dollars. Toutefois, si l’on considère
la contribution économique nette, la valeur de 3,5 milliards de dollars au PIB citée
précédemment pourrait s’avérer encore plus importante. En effet, cela signifie que le
facteur de choc économique de 3,2 milliards de dollars d’exportation en 2011 a permis de
générer des activités à valeur ajoutée de 3,5 milliards de dollars supplémentaires au sein
de l’économie canadienne.
À la ferme, le modèle indique que les exportations porcines de 3,2 milliards de dollars
ont engendré des activités économiques globales d’environ 2,2 milliards de dollars
(principalement des ventes). Ce montant représente environ 68 % du chiffre de
3,2 milliards de dollars en exportations, ce qui correspond de manière particulièrement
exacte aux estimations de l’USDA quant à la portion qui revient au producteur par
rapport à la valeur en gros pour la vente de porc. Enfin, il importe également de souligner
un autre aspect au chapitre de la contribution économique, soit le fait que la contribution
nette au PIB en ce qui concerne le producteur à la ferme se chiffrait à 470 millions de
dollars, ce qui signifie que le choc économique attribuable aux exportations de
3,2 milliards de dollars a valu des activités à valeur ajoutée à hauteur de 470 millions de
dollars pour les producteurs agricoles.
Kevin Grier
George Morris Centre
Mai 2012
23
Annexe A : Regard sur la demande intérieure nord-américaine
Les deux diagrammes ci-dessous illustrent la demande de porc aux É.-U. et au Canada, les indices
en prix constants étant répertoriés sur l’axe vertical, alors que la consommation occupe l’axe
horizontal. Les années sont illustrées par les points du diagramme, lesquels font référence à la
combinaison des prix et de la consommation.
Figure 10
Demande de porc aux É.-U. (1983-2011)
105
87
Indice de prix constants
100
90
86
97
95
83
91
84
96
'05'01
'11
90
'06
'08
'10
85
88
'04
85
93 92
'00 9889
'02'0394
95
99
'07
'09
80
45
46
47
48
49
50
51
52
53
54
Consommation par habitant (livres)
Source : USDA NASS et Bureau américain des statistiques sur le travail
Figure 11
Demande de porc au Canada (1983-2011)
130
87
125
IPC – Porc (en prix constants)
120
86
115
97
90
88
96
110
91
105
100
05
95
11
10
90
09
06
08
04
03
83
89
84
85
95 949801
93
02 9200
99
07
85
15
17
19
21
Consommation par habitant (kg)
23
Source : Statistique Canada
La consommation a connu un recul, tant au Canada qu’aux É.-U. Toutefois, l’enjeu le plus
préoccupant tient au fait que le prix du porc en dollars constants se replie également. Autrement
dit, la demande (ou le consentement à payer) est en baisse au Canada et aux É.-U. La demande
intérieure nord-américaine s’est avérée faible.
24
Annexe B : Tableaux supplémentaires du modèle d’entrées-sorties
Figure 12
Multiplicateurs
Production brute
Direct
Indirect
Dérivé
Total
Multiplicateur simple
Multiplicateur total
en milliers de $
3 204 159
4 791 593
1 287 240
9 282 992
2,50
2,90
PIB aux prix de base
Direct
Indirect
Dérivé
Total
Multiplicateur simple
Multiplicateur total
Multiplicateur type I
Multiplicateur type II
en milliers de $
978 193
1 810 172
754 735
3 543 100
0,87
1,11
2,85
3,62
Revenu du travail
Direct
Indirect
Dérivé
Total
Multiplicateur simple
Multiplicateur total
Multiplicateur type I
Multiplicateur type II
en milliers de $
567,310
981,852
425,924
1,975,086
0.48
0.62
2.73
3.48
Emplois - équivalent temps plein
Direct
Indirect
Dérivé
Total
Multiplicateur simple (par million de dollars)
Multiplicateur total (par million de dollars)
Multiplicateur type I
Multiplicateur type II
Nombre d'emplois
10 782
26 324
7 850
44 957
11,58
14,03
3,44
4,17
Source : Statistique Canada, Système des comptes nationaux, Division des comptes des industries
25
Figure 13
Taxes sur les produits (par types de taxe)
Modèle ouvert
Intrants
intermédiaires
Modèle fermé
Demande
finale
Total
Intrants
intermédiaires
Demande
finale
Total
Total fédéral
Profits du commerce fédéral sur les loteries et les courses
Taxe fédérale sur l’essence
Taxe d’accise fédérale
Droits de mutation fédéraux
Taxe fédérale sur le transport aérien
TPS
11 778
0
9 499
19
88
319
1 854
0
0
0
0
0
0
0
11 778
0
9 499
19
88
319
1 854
15 851
0
10 610
24
350
411
4 456
34 299
99
3 200
199
4 249
252
26 301
50 150
99
13 810
222
4 599
663
30 757
Total provincial
Taxe provinciale sur l’environnement
Taxe provinciale d’accise sur la quantité de gallons
Taxe provinciale sur les bénéfices commerciaux
Taxe de vente provinciale sur l’essence
Taxe provinciale d’amusement
TVP
TVH
28 338
754
34
249
13 704
62
13 387
148
0
0
0
0
0
0
0
0
28 338
754
34
249
13 704
62
13 387
148
35 442
882
153
994
15 509
84
17 452
368
52 758
356
641
13 168
4 239
639
31 177
2 537
88 200
1 238
794
14 162
19 748
723
48 629
2 905
190
2
188
0
0
0
190
2
188
228
2
225
67
8
59
295
10
284
1 390
0
1 390
1 729
3 027
4 755
41 695
0
41 695
53 250
90 150
143 400
Total municipal
Taxe municipale d’amusement
TVM.
Droits d’importation
Total
Source : Statistique Canada, Système des comptes nationaux, Division des comptes des industries
Figure 14
Sommaire des intrants de l’industrie
Incidence
totale
(modèle
ouvert)
Dérivé
Incidence
totale
(modèle
fermé)
Intrants intermédiaires
Intrants associés aux produits intérieurs
Intrants d’importation (y compris les droits d’importation)
5 341 250
4 791 593
549 656
533 292
441 749
91 543
5 874 542
5 233 342
641 200
PIB au prix courant
Taxes indirectes sur les produits
Subventions sur les produits
PIB aux prix de base
Subventions sur la production
Taxes indirectes sur la production
Rémunération et salaires
Revenu d’emploi supplémentaire
Revenus divers
Autres surplus d’exploitation
2 654 503
40 306
-174 168
2 788 365
-2 593
118 776
1 211 150
172 088
165 924
1 123 020
753 948
11 215
-12 002
754 735
-406
55 822
316 360
37 894
71 670
273 396
3 408 451
51 521
-186 170
3 543 100
-2 999
174 598
1 527 510
209 982
237 593
1 396 416
Total des intrants
7 995 752
1 287 240
9 282 992
Source : Statistique Canada, Système des comptes nationaux, Division des comptes des industries
26
Figure 15
Intrants et extrants (par secteur)
Production
brute
Intrants
Secteurs (feuilles de travail fusionnées)
No
Description
1
Code du
SCIAN
111400
2
111A00
Cultures agricoles (sauf la culture en serre et en
pépinière, et la floriculture)
3
4
112500
112A00
Aquaculture animale
Élevage (sauf aquaculture animale)
5
6
7
8
9
10
11
12
13
14
113000
114000
115100
115200
115300
211100
212100
212210
212220
212230
Foresterie et exploitation forestière
Pêche, chasse et piégeage
Activités de soutien aux cultures agricoles
Activités de soutien à l'élevage
Activités de soutien à la foresterie
Extraction de pétrole et de gaz
Extraction de charbon
Extraction de minerais de fer
Extraction de minerais d'or et d'argent
Extraction de minerais de cuivre, de nickel,
de plomb et de zinc
15
16
17
212290
212310
212320
Extraction d'autres minerais métalliques
Extraction de pierre
Extraction de sable, de gravier, d'argile, de
céramique et de minerais réfractaires
18
19
20
21
212392
212393
212396
21239X
Extraction de diamant
Extraction de sel
Extraction de potasse
Extraction d’asbestos et de tous les autres
minerais non métalliques
22
213100
Activités de soutien à l'extraction minière,
pétrolière et gazière
23
221100
Intrants
intermédiaires
de production
intérieure
Culture en serre et en pépinière, et floriculture
1 105
305
1 155
2 565
231 424
52 853
262 589
546 866
406
1 350 674
38
64 268
210
207 480
654
1 622 423
2 933
582
1 108
17 331
921
25 047
386
165
63
336
112
263
304
549
255
118
1 759
276
6 735
99
49
15
58
2 806
769
3 908
21 735
813
102 530
1 898
313
126
1 182
204
396
512
6 289
1 606
5 134
40 824
2 010
134 312
2 383
527
204
1 577
1
854
458
222
221200
221300
2300A0
2300B0
Distribution de gaz naturel
Réseaux d'aqueduc et d'égout et autres
Construction d’immeubles résidentiels
Construction d’immeubles non résidentiels
28
29
2300C0
2300D0
Ouvrages de génie – transport
Ouvrages de génie – gaz et pétrole
30
31
32
33
34
35
2300E0
2300F0
2300G0
2300H0
2300I0
311100
Ouvrages de génie – énergie électrique
Ouvrages de génie – communications
Autres ouvrages de génie
Travaux de réparation
Autres activités du secteur de la construction
Fabrication d’aliments pour animaux
18
40
36
0
155
89
52
1 604
2
1 794
1 681
355
24 966
0
0
0
0
0
26 310
1 072
193 733
477
180
0
0
0
0
0
0
0
6 850
367
65 780
Source : Statistique Canada, Système des comptes nationaux, Division des comptes des industries
27
2
2 804
2 228
629
5 871
79 085
8 294
2 918
615
0
0
333
699
852
3 753
515
Production, transport et distribution d'électricité
24
25
26
27
PIB au
prix
courant
Intrants
intermédiaires
d’importation (y
compris les droits)
112 345
7 071
514
0
0
0
0
0
0
0
41 909
2 567
66 666
10 466
1 309
0
0
0
0
0
0
0
75 069
4 006
326 179
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