regards sur les compositeurs tourangeaux

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gr a n ds pe rson nage s de tou r a i n e
REGARDS
SUR LES COMPOSITEURS
TOURANGEAUX
François LE ROUX*
RÉSUMÉ
Nous nous attachons ici à suivre six compositeurs qui se sont illustrés dans l’écriture
des mélodies françaises. Deux sont nés en Touraine : Charles Bordes et René de
Buxeuil ; deux y ont vécu un temps, Emmanuel Chabrier et Francis Poulenc, et deux
y vivent, Henri Dutilleux et Jack Ledru.
ABSTRACT
Here we are interested in dealing with six composers who were noted for composing
French songs. Two were born in Touraine, Charles Bordes and René de Buxeuil, two
lived there for a time, Emmanuel Chabrier and Francis Poulenc, and two live there
presently, Henri Dutilleux and Jack Ledru.
La Touraine est depuis toujours une terre d’accueil pour les artistes. Les
compositeurs, qui suivaient les rois au fil de la Loire, furent nombreux, et les
spécialistes de la musique de la Renaissance en ont parlé. Ici, nous allons nous
attacher à suivre six compositeurs qui se sont illustrés dans l’écriture de mélodies françaises, répertoire patrimonial fabuleux que le Centre international de
* Chanteur lyrique, fondateur de l’Académie Francis Poulenc et membre de l’Académie de
Touraine.
Mémoires de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, tome 24, 2011, p. 51-66.
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la Mélodie Française-Académie Francis Poulenc de Tours (honoré par l’Académie de Touraine il y a quelques années) que j’ai fondé en 1997, s’attache à
défendre et promouvoir. Deux sont nés en Touraine. Quatre d’entre eux :
Charles Bordes, Emmanuel Chabrier, Francis Poulenc et Henri Dutilleux sont
au programme de la session d’août 2011 de l’Académie Francis Poulenc
d’interprétation de la mélodie. Comme on fait naître la mélodie avec les « Nuits
d’été » de Berlioz, il s’agit donc de compositeurs du XIXe siècle et des suivants. Nous les abordons ici par ordre chronologique.
*
Emmanuel Chabrier est né le 18 janvier 1841 à Ambert (en Auvergne),
et mort le 13 septembre 1894, à Paris. Rien ne le destinait à la musique : fils
d’avocat, à une époque où composer n’est pas un métier digne de ce nom ! Il
reçoit néanmoins, comme il se doit dans chaque bonne famille, des leçons de
piano dès l’âge de six ans. D’abord lycéen à Clermont-Ferrand, il continue
ses études au lycée Saint-Louis à Paris. Il étudie le droit et passe sa licence
en 1861. Parallèlement, il suit la classe d’Édouard Wolff pour le piano, de
Richard Hammer pour l’harmonie, de Théophile Semet, puis d’Aristide
Hignard (le compositeur ami de Jules Verne, qui écrira pour lui des livrets
d’opéra) pour la composition. L’année de sa licence il entre comme surnuméraire au ministère de l’Intérieur.
La vie artistique parisienne le fait rencontrer Saint-Saëns, Massenet,
Vincent d’Indy, l’entourage de César Frank, mais aussi des peintres (dont
Manet) dont il collectionne les tableaux.
À sa mort, la liste des tableaux, gravures et dessins lui appartenant fut
une révélation sur la sûreté de son goût et la qualité de ses amitiés (Francis
Poulenc la trouve suffisamment « parlante » pour la citer en intégralité dans le
livre qu’il a consacré à Chabrier à « La Palatine » de Genève en 1961).
Il fréquente la maison d’édition d’Alphonse Lemerre, qui est le rendezvous des poètes dits Parnassiens. C’est ainsi qu’il y noue une amitié durable
avec Paul Verlaine (1844-1896) qui lui écrit deux livrets d’opérettes, FischTon-Kan et Vaucochard et Fils Ier, dont Chabrier n’achèvera pas les compositions. Peut-être est-ce aussi Verlaine qui écrivit la base du livret de l’opéracomique l’Étoile (créé en 1877).
Voici l’hommage que Verlaine lui rend dans son recueil Amour :
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À Emmanuel Chabrier (juin 1887) :
Chabrier, nous faisions, un ami cher et moi,
Des paroles pour vous qui leur donniez des ailes,
Et tous trois frémissions quand, pour bénir nos zèles,
Passait l’Ecce deus et le Je ne sais quoi.
Chez ma mère charmante et divinement bonne,
Votre génie improvisait au piano,
Et c’était tout autour comme un brûlant anneau
De sympathie et d’aise aimable qui rayonne.
Hélas ! ma mère est morte et l’ami cher* est mort.
Et me voici semblable au chrétien près du port,
Qui surveille les tout derniers écueils du monde,
Non toutefois sans saluer à l’horizon
Comme une voile sur le large au blanc frisson,
Le souvenir des frais instants de paix profonde.
* Lucien Viotti
On peut regretter que ce « compagnonnage » n’ait pas donné naissance
à des mélodies ! Celles-ci sont écrites sur des poèmes de gens beaucoup plus
célèbres à l’époque : Catulle Mendès, Edmond Rostand (et sa femme Rosemonde Gérard), Maurice Rollinat, Armand Silvestre, et les classiques comme
Victor Hugo et Musset.
C’est en 1880, après avoir assisté l’année précédente à une représentation de Tristan et Isolde de Wagner à Munich, qu’il quitte son ministère pour
se consacrer uniquement à la musique. Wagner restera le phare de la vie de
ce compositeur si gai et léger. Il disait que l’exemple d’opéra léger était pour
lui… Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg ! Il écrira donc des œuvres comme
Le Roi malgré lui (1887) en pensant à Wagner. En 1881, il seconde comme
directeur des chœurs et pianiste accompagnateur, Charles Lamoureux, qui
vient de fonder l’orchestre qui porte son nom. En 1882, il voyage en Espagne
avec son épouse. Ce voyage lui inspire España (créé en 1883) qui le fait
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connaître. Dès 1884 il passera chaque année quelques mois à La Membrollesur-Choisille pour composer. La maison en briques qu’il habita existe encore
au nord du bourg, au bas et à gauche de la route conduisant à Charentilly. Il
y avait naguère sur un de ses murs une plaque dédiée au compositeur. Elle a
disparu lors d’une restauration de la façade. Espérons que la municipalité
renouvelle l’hommage à ce grand inspirateur de musiciens tels que Debussy,
Ravel ou Poulenc. Il est enterré au cimetière du Montparnasse à Paris.
Citons comme mélodies (et chansons) qu’il a composées ou arrangées :
Les plus jolies chansons du pays de France, collectées par Catulle Mendès,
16 chansons du folklore arrangées (1888) ; 25 mélodies, dont les fameuses
« mélodies animales » : Ballade des gros dindons, Villanelle des petits canards,
Pastorale des cochons roses, Les Cigales. Plus une Invitation au voyage sur
le fameux poème de Baudelaire, avec basson obligé (écrit en 1870, mais de
publication posthume), curiosité entendue lors de l’Académie Francis Poulenc
d’août 2011 !
*
Charles Bordes est né à Vouvray le 12 mai 1863 et mort à Toulon le
8 novembre 1909. Vous avez déjà eu une communication détaillée sur sa
carrière par Michel Daudin, je serai donc bref à son sujet et m’attacherai plus
à ses mélodies qu’au reste de son œuvre.
Élève à Paris, au Conservatoire, de Marmontel pour le piano et de César
Franck pour la composition, il devient en 1890 maître de chapelle à l’église
Saint-Gervais (Paris) où il crée la chorale des Chanteurs de Saint-Gervais,
puis organise, en 1892, Les semaines saintes de Saint-Gervais, pendant lesquelles la messe est accompagnée de musiques italiennes ou françaises de la
Renaissance.
Le 15 octobre 1896 voit l’inauguration de la Schola Cantorum, une
société de musique sacrée qu’il fonde avec ses collègues Vincent d’Indy et
Alexandre Guilmant. On y redécouvrira le plain-chant, Palestrina, Josquin
des Prés, Victoria. Il fonde ensuite les Schola Cantorum d’Avignon (1899) et
de Montpellier (1905).
Atteint par une attaque d’hémiplégie en 1903, Charles Bordes est mort
à Toulon le 8 novembre 1909, mais son corps, après avoir reposé provisoirement au cimetière de Montpellier, a été transféré au cimetière de Vouvray, où
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il a été enterré le 20 janvier 1910. Dans le domaine de la mélodie, il faudra
attendre la publication posthume de ses œuvres par les soins de son successeur
à la Schola Cantorum, Pierre Onfroy de Bréville (autre compositeur injustement oublié), pour comprendre son apport original, et très personnel, à ce
genre si particulier.
Car il a choisi de laisser au second plan son œuvre de compositeur,
pourtant singulièrement attachante, pour se consacrer avant tout à son travail
d’ethnomusicologie. En 1897, il publie Archives de la tradition basque, une
collecte de chants populaires, commandée par le ministère de l’Éducation
publique. De ce travail sur le folklore basque, il a puisé un élan, une inspiration
pour son œuvre. Les chansons qu’il a collectées sont publiées à Paris par E.
Barillon, sans indication de date : 100 chansons populaires basques « recueillies
et notées au cours de sa mission par Charles Bordes », dont une sélection,
intitulée Douze chansons amoureuses du Pays Basque français, se trouve au
confluent entre chanson et mélodie. Il y a aussi Douze Noëls populaires basques
(vers 1880), et surtout la musique religieuse basque dont, en 1897, Kantika
espiritualak. On notera aussi : Dix danses, marches et cortèges populaires du
pays basque (1908). La Touraine, peut-être considérée comme trop « civilisée »,
ne fut pas l’objet de pareille enquête. Le Berry voisin aura droit à une prospection, mais effectuée par un compositeur autre que Bordes.
Il a mis en musique quinze poèmes de Verlaine, mais son œuvre de
mélodiste comprend une quinzaine d’autres compositions sur des textes de
divers auteurs, dont quatre de Jean Lahor (nom de plume du docteur Henri
Cazalis, mort la même année que Bordes, et qui soigna Verlaine), d’autres de
Léon Valade, Maurice Bouchor et Francis Jammes. Souvent écrites avec
accompagnement d’orchestre, ces mélodies sont à découvrir absolument.
*
Jean-Baptiste Chevrier dit René de Buxeuil est né dans la maison
dite Plancoulaine (nom rendu célèbre par René Boylesve, son compatriote,
dans son livre L’enfant à la balustrade) sur la commune de Buxeuil (Vienne)
le 4 juin 1881, et décédé à Paris le 29 juillet 1959. Ses parents tiennent le
bistro Les prévoyants de l’avenir à La Haye-Descartes (Indre-et-Loire). En
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1892, un camarade tire accidentellement un coup de carabine à plombs, il
reçoit la décharge dans les yeux. Devenu aveugle, il est placé à l’Institution
Nationale des Jeunes Aveugles, à Paris, où on lui enseigne la musique (ce qui,
à l’époque, semble logique : on compense la perte d’un sens par le travail sur
un autre ; ce qui, comme le dira le compositeur, n’induit pas que tout aveugle
soit musicien !) Il obtient les premiers prix d’harmonie, de piano et de clarinette. Il commence à écrire des chansons qu’il interprète lors des fêtes scolaires ou dans la café de ses parents. C’est la chanson qu’il choisit comme
domaine de prédilection. Il possède d’ailleurs une voix forte de baryton, quasiment d’opéra.
Jeune homme, René de Buxeuil fréquente le Bijou-Concert et croise les
chansonniers montmartrois Xavier Privas, Paul Delmet, Eugène Lemercier…
Il écrit plusieurs chansons liées à l’actualité et aux hommes politiques, puis
il découvre le monde des cafés-concerts. Il s’y produit et rencontre ses premiers
interprètes. Pour gagner sa vie, il accompagne au piano les films muets et
donne des cours de chant. L’une de ses élèves connaîtra vers 1909 la gloire
sous le nom de Damia.
Avant la Première Guerre mondiale, il fréquente le quartier Montparnasse. Au théâtre de la Gaieté, il rencontre Georgel qui lui chante quelques
titres. Il chante également chez Gabriel Montoya à Montmartre et fonde Les
Loups, une société littéraire où se côtoient Jehan Rictus, Gaston Couté, Steinlen, Émile Verhaeren ou encore Willette. Il signe ses premiers succès interprétés par Junka dont L’âme des violons, Ferme tes jolis yeux…, etc.
Pendant la guerre, il organise un Théâtre aux Armées et part chanter sur
le front. Après la guerre, il écrit pour Berthe Sylva et pour la revue du Palace
le grand succès L’âme des roses.
Un autre événement le place de manière moins glorieuse sous les projecteurs, du moins après sa mort : en 1924, il emploie le tout jeune Jean Genet
(né en 1910) ; ce dernier lui cause mille misères. Alors qu’il a dilapidé l’argent
des commissions, René de Buxeuil porte plainte. Genet est emprisonné à
Mettray pendant un an. L’écrivain évoquera cette terrible expérience dans Le
Journal d’un voleur. En 1948, René de Buxeuil crée l’Ugampa (Union Générale des Auteurs et Musiciens Professionnels Aveugles). Il a écrit Un demisiècle en chantant (1955, chez l’auteur), où il relate ses souvenirs. Ce livre ne
couvre que sa jeunesse, et la seconde partie n’a jamais vu le jour, hélas. Presque oublié aujourd’hui, on peut trouver facilement et écouter, via internet, ses
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œuvres, qu’il a éditées souvent lui-même dans la maison d’édition qu’il avait
également créée. Il est enterré au cimetière du Père Lachaise à Paris.
*
Francis Poulenc, le plus célèbre des compositeurs dont nous parlons
ici, est bien connu de l’Académie de Touraine, je crois. Je m’attacherai donc
à certains points chronologiques et anecdotiques concernant surtout l’œuvre
mélodique, part considérable de son travail. Je tiens aussi à remercier ici
Madame Rosine Seringe, héritière du droit moral de son œuvre, qui a donné
son aval à l’Académie d’interprétation de la mélodie pour l’utilisation de son
nom dans son intitulé.
Francis Poulenc naît le 7 janvier 1899 à Paris. Son père, Émile Poulenc,
né en 1855, est un industriel d’origine aveyronnaise qui avec ses deux frères
dirige une usine de produits chimiques (qui deviendra Rhône-Poulenc). Sa
mère, Jenny Royer, est parisienne depuis plusieurs générations et descend d’une
famille d’artisans. Dès l’âge de 5 ans, elle assoit le jeune Francis au piano et
le fait travailler Mozart, Schubert et Chopin, mais également l’« adorable
mauvaise musique » comme dirait Proust, que sont les romances à la mode.
C’est l’oncle Papoum (Marcel Royer, frère de Jenny), qui fréquente
l’Opéra Comique, le boulevard et les concerts d’avant-garde, qui fait découvrir
vers 1911 au jeune Francis Petrouchka et Le Sacre du Printemps de Stravinsky.
C’est une véritable révélation pour lui, et le compositeur russe demeurera toute
sa vie durant un maître envers qui son admiration sera immense.
Son père exige qu’il fasse des études générales et ne se consacre pas
exclusivement à la musique. Francis Poulenc ne fréquente pas le conservatoire ;
il rencontre Ricardo Viñes, pianiste catalan, en 1914. Celui-ci sera son premier
« maître ». Il lui enseigne la musique de son temps, celle de Debussy, Stravinsky et Satie ; il l’introduit à Falla, Cocteau, Marcelle Meyer et Satie.
Sa mère meurt en 1915 et son père en 1917. Il s’installe chez sa sœur
aînée Jeanne (1887-1974) et son mari, rue de Monceau. Grâce à son amie
d’enfance Raymonde Linossier (1897-1930), Poulenc découvre le milieu
intellectuel et littéraire parisien : premières visites régulières à la librairie
d’Adrienne Monnier (La Maison des Amis des Livres), située au 7 rue de
l’Odéon, lieu où il pourra faire connaissance avec Aragon, Breton, Éluard et
Apollinaire. Ce dernier, qui aura une influence durable sur Poulenc, y lit ses
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propres poèmes. Sa voix marque le compositeur. Marie Laurencin, qui fut la
compagne du poète, dira plus tard au compositeur qu’il a su « capter la voix
de Guillaume dans ses mélodies ». Poulenc assiste à la première des Mamelles
de Tirésias en juin 1917. Cette œuvre sera mise en musique par Poulenc à la
fin des années 40.
Le 11 décembre voit la création de Rapsodie Nègre, sa première œuvre,
pour voix (baryton) et ensemble instrumental (flûte, clarinette, quatuor à cordes
et piano). Le poème, dit de Makoko Kangourou, est tiré d’une plaquette écrite
par le secrétaire de Pierre Louÿs, Charles Moulié, dont le nom de plume est
Thierry Sandre, et le poète Marcel Ormoy dont le vrai nom (ça ne s’invente
pas) est Marcel Prouille !
En janvier 1918, il est mobilisé à Vincennes, puis affecté au ministère
de la Guerre jusqu’à 1921 (on fait trois ans de service militaire à l’époque).
Ce qui ne l’empêchera nullement de composer, et de faire la connaissance,
entre autres, de Manuel de Falla chez Ricardo Viñes. Stravinsky l’aide à trouver un éditeur, ce sera Chester à Londres.
1919 voit la création du Bestiaire d’après des poèmes de Guillaume
Apollinaire (avec Suzanne Peignot, amie et première interprète des mélodies
du compositeur). En 1920, ce seront Cocardes, trois poèmes de Cocteau (dont
deux ne sont même pas mentionnés dans l’édition « Pléiade » des œuvres
poétiques de ce dernier !), créés au Théâtre des Champs-Élysées. L’appellation
« Groupe des Six » est donnée par un critique aux compositeurs gravitant autour
de Cocteau (Auric, Durey, Honegger, Milhaud, Poulenc et Tailleferre).
En 1921, Le Gendarme Incompris, pièce de Jean Cocteau et Raymond
Radiguet se moquant de Mallarmé, est présenté en mai au Théâtre Michel.
Nous avons donné, à l’Académie Francis Poulenc, cette œuvre rare et loufoque en 2009. Cette même année, Poulenc rencontre Diaghilev, qui lui commandera le ballet Les Biches. Suivant les conseils de Darius Milhaud, il prend
des cours de contrepoint chez Charles Koechlin (1867-1950), et cela pendant
quatre ans. En 1922 sont créés les Quatre Poèmes de Max Jacob, partition
pour ténor et ensemble à vents qui ne sera retrouvée que dans les années 1990.
Pendant quelques semaines, Poulenc accompagne Darius Milhaud et la cantatrice Marya Freund en Europe Centrale.
Poulenc a séjourné à plusieurs reprises à l’Hôtel du Lion d’or à Amboise
(novembre 1922, août et octobre 1923, octobre et novembre 1924, janvier
1925, novembre 1926) et dans l’ Île Saint-Jean, en novembre 1927, alors que
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les travaux de sa maison n’étaient pas terminés. 1925 voit la composition (à
l’Hôtel du Lion d’or à Amboise) et la parution des Cinq Poèmes de Ronsard
(pour voix et piano). L’orchestration en sera assurée neuf ans plus tard, à
Nazelles. En mai 1926 a lieu la création des Chansons Gaillardes (composées
à Nazelles-Clavary) avec Pierre Bernac.
En 1927, il acquiert à Noizay Le Grand Coteau, acheté à la « Madame
Verdurin de Tours » (selon les termes du compositeur), Madame Rolland de
Renéville (mère de l’écrivain André R. de R.), égérie entre autres d’Anatole
France. Cette demeure secondaire entourée de vignes permet au compositeur
de fuir les distractions parisiennes et de s’atteler à la composition dans une
solitude bénéfique. Il y composera entre autres 72 mélodies (dont Cinq Poèmes
de Max Jacob et Quatre poèmes de G. Apollinaire en 1931, Trois Chansons
de Federico Garcia Lorca et Trois Poèmes de Louise de Vilmorin en 1937,
Priez pour paix en 1938, Fiançailles pour rire en 1939, Chansons villageoises
en 1942, Deux poèmes d’Aragon en 1943, La Fraîcheur et le feu en 1950,
Parisiana en 1954).
1931 voit la création des deux cycles, Quatre Poèmes de Guillaume
Apollinaire et Cinq Poèmes de Max Jacob. L’année suivante est créée la cantate profane pour baryton et orchestre de chambre, Le Bal Masqué, sur une
commande du couple Noailles, sur des poèmes de Max Jacob.
Comme les créations rapportent peu, Poulenc, dont la fortune personnelle a bien été secouée pendant la crise de 1929, commence à donner ses
premières conférences et à jouer en concert afin de gagner un peu mieux sa
vie dans ces années 30.
En 1934, les Huit Chansons polonaises sont créées par la chanteuse
Marya Modrakowska. Poulenc est invité le 21 août à participer à un concert
de musique française à Salzbourg. Il trouve à son hôtel une invitation de Pierre
Bernac (de son vrai nom Pierre Bertin), le baryton des Chansons Gaillardes,
pour l’accompagner dans des mélodies de Debussy. Ces retrouvailles inattendues sont le départ véritable du duo de récital qu’ils formeront jusque dans
les années cinquante ; la création de l’ensemble des mélodies du compositeur
leur sera due, jusqu’à la fin de leur carrière commune.
1936 est une année charnière : Poulenc s’installe à Paris rive gauche au
5 rue de Médicis, en face du Luxembourg, dans l’immeuble de l’oncle
Papoum.
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Après avoir appris la terrible mort de son ami et compositeur PierreOctave Ferroud (d’un an plus jeune que lui), Poulenc visite à Rocamadour le
sanctuaire de la Vierge Noire. C’est un choc religieux immense et une véritable conversion spirituelle qui influencera durablement sa musique. En sept
jours, il achève la composition des Litanies à la Vierge Noire, pour chœur de
femmes et orgue. Elles seront crées le 17 novembre à Londres par Nadia
Boulanger, lors d’un concert de la BBC. La première audition française aura
lieu à Lyon, à la salle Rameau, le 3 mai 1937, par les Chœurs de Lyon, lors
d’un concert radiodiffusé en direct.
Le 3 février 1937, à la salle Gaveau, a lieu la création du grand cycle
de neuf mélodies Tel jour telle nuit sur des poèmes de Paul Eluard (deuxième
œuvre de Poulenc sur les poèmes de ce dernier) par le duo Bernac-Poulenc.
Les Trois Poèmes de Louise de Vilmorin sont créés à la salle Gaveau le 28
novembre 1938. Priez pour Paix est créé en septembre. En 1939 est composé
le cycle de mélodie Fiançailles pour rire sur des poèmes de Louise de Vilmorin que Poulenc a incitée à écrire, alors qu’elle est célèbre pour ses romans.
En 1940, mobilisé à Bordeaux puis démobilisé à Brive-la-Gaillarde, Poulenc
commence à travailler à L’Histoire de Babar, et au cycle de mélodies Banalités sur des poèmes d’Apollinaire écrits pendant la Première Guerre mondiale.
Pendant toute la guerre, Poulenc va œuvrer ainsi artistiquement en une sorte
de « protestation » (résistance ?) contre l’occupation.
Le 21 mai 1942 à l’École Normale de musique (salle Cortot) à Paris,
le cycle de mélodies Fiançailles pour rire, sur des poèmes de Louise de Vilmorin, est créé par Geneviève Touraine, sœur du fameux baryton Gérard
Souzay. Leurs deux pseudonymes – leur vrai nom de famille est Tisserand –
viennent du fait qu’ils habitaient à Chinon – Souzay est le nom d’un village
du Maine-et-Loire non loin de là – avec leurs parents. L’année suivante, le 28
juin, Les Chansons Villageoises (poèmes de Maurice Fombeure) sont créées
par le baryton Roger Bourdin et l’orchestre Maurice Hewitt lors d’un concert
de « La Pléiade ». Autres mélodies de cette année : Métamorphoses sur trois
poèmes de Louise de Vilmorin, et les deux Poèmes d’Aragon (dont le célèbre
C) sur des textes parus clandestinement en revue, que Louis Aragon a signés
du pseudonyme « François la Colère ».
Le 25 mars 1945, Figure Humaine, cantate pour double chœur a cappella sur des poèmes de Paul Éluard, reçus clandestinement eux aussi pendant
la guerre, est créée en anglais par les BBC Singers de Londres, puis en ­français
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pour la première fois le 2 décembre 1946 à Bruxelles par les Chœurs de la
radiodiffusion flamande. 1947 voit la création de l’opéra comique Les Mamelles de Tirésias (sur la pièce de Guillaume Apollinaire de 1917), à l’OpéraComique. Poulenc a milité pour que le rôle-titre (Thérèse-Tirésias) soit attribué à Denise Duval, jeune soprano, qui sera dès lors sa plus proche amie et
interprète. En 1948 sont créés les Calligrammes, cycle sur des poèmes d’Apollinaire. Le 7 novembre, le duo Bernac-Poulenc fait ses débuts américains au
Town Hall de New York, puis réalise une tournée américaine (Chicago, Los
Angeles, San Francisco) et canadienne. En novembre 1950, Poulenc et Bernac
créent la Fraîcheur et le Feu, sur des poèmes de Paul Éluard. Le 13 juin 1951,
au Festival de Strasbourg, est créé le Stabat Mater dédié à la mémoire du
peintre et ami Christian Bérard, sous la direction de Fritz Münch avec la
soprano Geneviève Moizan.
Paul Éluard meurt le 18 novembre 1952, à l’âge de 57 ans. Il avait écrit
dans un poème à Poulenc :
Francis je ne m’écoutais pas
Francis je te dois de m’entendre.
Poulenc démarre la composition des Dialogues des Carmélites, dont
il a accepté la commande des éditions milanaises Ricordi après avoir pris
connaissance du texte de Georges Bernanos en 1953. Il compose notamment
à l’hôtel Beau-Rivage de Lausanne, puis à partir de janvier 1954 au Majestic, à Cannes. Adrienne Monnier, Arthur Honegger et Lucien Roubert (le
compagnon de Poulenc à l’époque) meurent en 1955. Dans ce climat de
profonde tristesse, Poulenc termine la composition des Dialogues des Carmélites dans sa version préliminaire pour piano. En 1956, Poulenc compose
son dernier cycle sur des poèmes d’Éluard Le Travail du Peintre, cycle de
sept mélodies.
Le 26 janvier 1957 a lieu la première audition, en italien, des Dialogues
des Carmélites à la Scala de Milan. Le 21 juin a lieu à l’Opéra Garnier la
création parisienne des Dialogues, qui seront repris le 8 novembre de la même
année. C’est un immense succès et un grand soulagement pour Poulenc qui
s’était investi comme jamais en temps et en énergie dans la composition d’une
œuvre musicale.
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La Voix Humaine, tragédie-lyrique sur un texte de Cocteau de 1930,
composée en 1958, est créée le 6 février 1959 à l’Opéra Comique. Denise
Duval est la bouleversante interprète principale et Cocteau lui-même signe la
mise en scène. Le 27 mai 1959 a lieu à la salle Gaveau pour le soixantième
anniversaire de Poulenc, le dernier concert du duo Bernac-Poulenc, Bernac
faisant alors ses adieux à la scène.
1961 voit la création le 20 janvier à Boston du Gloria, pour soprano
solo, chœur mixte et orchestre. Alors que Charles Münch dirige cette création
américaine, c’est Georges Prêtre qui dirige l’Orchestre et les chœurs de la RTF
le 14 février pour la création française. Cette même année, la version pour
orchestre de chambre de L’Histoire de Babar est, à la demande de Poulenc,
réalisée par son ami Jean Françaix. Le 5 décembre, Denise Duval crée La
Dame de Monte-Carlo, d’après une pièce du Théâtre de poche de Cocteau,
au Théâtre des Champs-Elysées, avec l’Orchestre de la RTF dirigé par Georges Prêtre. C’est en cette année 1961 que paraît à « La Palatine » de Genève
le livre de Poulenc sur Chabrier. Au retour d’un récital avec Denise Duval
donné à Maastricht le 26 janvier 1963, le compositeur écrit à sa soprano
d’élection :
« Ma Denise, je te dois ma dernière joie. Ton pauvre F.P. ».
Le 30 janvier, il décède d’une crise cardiaque à son domicile parisien
du 5 rue de Médicis. Francis Poulenc est enterré au Père Lachaise. Il est
reconnu comme le plus important compositeur de mélodies françaises du XXe
siècle par sa capacité à comprendre et éclairer les poèmes qu’il a choisis.
« Ses » poètes sont des gens qu’il a rencontrés, et servis admirablement.
*
Henri Dutilleux est né le 22 janvier 1916 à Angers. Alors que sa
femme, la pianiste Geneviève Joye, était alors au jury du concours Chopin de
Varsovie, et qu’Henri Dutilleux et elle cherchaient depuis pas mal de temps
une résidence secondaire à proximité de la Loire, « Nous avons découvert,
dit-il, cette maisonnette sur les bords de Loire, au confluent avec la Vienne,
en 1980. Ce fut un coup de foudre pour ce paysage de Loire, les plus belles
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images que l’on puisse imaginer. Mis en valeur par les écrits de Julien Green
et de Gracq. J’ai écrit là-bas la plupart de mes partitions. »
Ainsi raconte t-il, dominé par une émotion intacte, sa rencontre avec
Candes-Saint-Martin, maison qu’il souhaite voir devenir un lieu d’accueil pour
artistes d’aujourd’hui. Mais revenons à sa jeunesse.
Il est l’arrière-petit-fils de Constant Dutilleux, peintre proche de
Delacroix. Son impérieuse vocation, découverte de bonne heure et intelligemment encouragée par des parents attentifs, lui fait suivre tout d’abord une
formation classique – piano, théorie d’harmonie et contrepoint – au Conservatoire de Douai avant d’entamer des études au Conservatoire de Paris auprès
de Henri Büsser (composition), Jean Gallon (harmonie) et Noël Gallon (contrepoint et fugue), Philippe Gaubert (direction d’orchestre) et Maurice Emmanuel
(histoire de la musique). Il remporte en 1938 le Premier Prix de Rome avec
la cantate L’Anneau du Roi. Avant de partir pour la guerre en 1939, il approfondit intensément la musique de d’Indy, de Stravinski et de Roussel. En 1942,
Dutilleux assume pour quelques mois les fonctions de chef de chœur de
l’Opéra de Paris et, en 1944, il est au service de la Radiodiffusion française
où il est responsable du service des Illustrations Musicales (banc d’essai pour
de nombreux jeunes musiciens qui deviendront célèbres).
Il quitte ce travail en 1963 pour pouvoir se consacrer entièrement à la
composition. En 1961, il est appelé par Alfred Cortot comme professeur de
composition à l’École Normale de Musique de Paris, puis, à partir de 1970,
il est professeur associé au Conservatoire.
Grand Prix national de la Musique en 1967 pour l’ensemble de son
œuvre, Dutilleux compte parmi les compositeurs français les plus marquants
et les plus joués du XXe siècle. Sa renommée est internationale, comme le
montrent ses nombreuses distinctions. En janvier 2004 : Grand-Croix de la
Légion d’honneur. Prix Ernst von Siemens le 29 janvier 2005 (à l’âge de 89
ans) ; ce prix, considéré comme le « Nobel de la musique », a récompensé,
selon le jury, « un des grands artistes de la musique française contemporaine » dont la production « organique » se distingue par sa « clarté poétique »
(Henri Dutilleux est le troisième compositeur français, après Olivier Messiaen
et Pierre Boulez, honoré par ce prix, qui a été attribué la première fois, en
1974, au Britannique Benjamin Britten). Depuis 1973, il est membre associé
de l’Académie Royale de Belgique et depuis 1981, membre honoraire de
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l’American Academy and Institute of Arts and Letters de New York. Il est
aussi membre honoraire de l’Academia Nazionale Santa Cecilia (1993) ainsi
que de la Royal Academy of Music de Londres (1996) et de la Bayerische
Akademie der Schönen Künste de Munich (1998).
Son œuvre est essentiellement orchestrale et ne comporte qu’un relativement petit nombre de pièces. Elle est marquée au coin de la littérature, ainsi
que le prouvent les titres qu’il leur donne : Métaboles (1965), cinq pièces pour
orchestre ; Tout un monde lointain… (1970), pour violoncelle et orchestre,
inspiré par des poèmes de Charles Baudelaire, commande de Mstislav Rostropovitch ; Ainsi la Nuit (1977), pour quatuor à cordes ; Timbres, espace,
mouvement ou La Nuit étoilée (1978), pour orchestre, inspiré du tableau éponyme de Vincent van Gogh ; L’Arbre des Songes (1985), pour violon et orchestre ; Mystère de l’Instant (1989), pour cymbalum, orchestre de 24 ou 48 cordes
et percussions ; The Shadows of Time (1997), pour orchestre et voix d’enfants ;
Correspondances (2003), pour voix et orchestre, cycle de cinq mélodies dédié
à la soprano Dawn Upshaw sur des textes de Prithwindra Mukherjee, Soljenitsyne, Rilke et Vincent van Gogh, et enfin Le Temps l’horloge (2007-2010),
pour voix et orchestre, dédié à la soprano américaine Renée Fleming, sur des
textes de Jean Tardieu et Robert Desnos. Commande conjointe de l’Orchestre
symphonique de Boston, de l’Orchestre national de France et du festival Saito
Kinen, l’œuvre est partiellement créée le 6 septembre 2007 par l’Orchestre
international Saito Kinen (Japon) sous la baguette de Seiji Ozawa.
La création complète avec interlude orchestral, et Enivrez-vous sur un
poème de Baudelaire a été assurée le 7 mai 2009 par Renée Fleming et Seiji
Ozawa à Paris au Théâtre des Champs-Élysées.
Pour compléter ce rapide tableau, voici les titres des rares mélodies
qu’il a écrites : Cinq mélodies (1941-1943), poèmes de divers auteurs : Anna
de Noailles, Raymond Genty, Edmond Borsent, Paul Fort et André Bellessort,
dédiés et créés par Charles Panzéra. Deux versions : piano/chant et voix/
orchestre. Sonnets de Jean Cassou (de 1943 à 1954), quatre dont seulement
trois publiés. Eux aussi sont orchestrés. Chanson de la déportée (1945), sur
un poème de Jean Gandrey-Réty, créée par Irène Joachim à la radio. San
Francisco Night, mélodie sur un poème de Paul Gilson, commandée par la
mécène Américaine Alice Esty pour commémorer la mort de Francis Poulenc
(1963).
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Jack Ledru, né en 1922, est installé depuis les années soixante à Athéesur-Cher. Il effectue ses études musicales au Conservatoire de Paris où il
remporte un prix de piano. Il commence sa carrière artistique en accompagnant
les plus grandes vedettes de la chanson (Georges Guétary, Lucienne Delyle,
Suzy Delair, Charles Trenet…). Puis il compose des chansons dont certains
titres demeurent célèbres : Téléphonez-moi chérie, Sensual, À la Française,
etc. Il écrit des pièces instrumentales et vocales et un ballet créé à Lille en
1967 : Le Baiser. Il dirige les orchestres de la radio, de la télévision puis de
nombreux théâtres (Mogador, Châtelet, Théâtre de Paris et province). C’est
en 1954 qu’il aborde l’opérette sous la forme de comédies à couplets ; il compose ainsi pour Roger Nicolas Mon P’tit Pote (à Paris au théâtre L’Européen),
qui restera à l’affiche plus de trois ans. Pour le célèbre amuseur, il écrira encore
Bidule (1959) et À toi de jouer (1961).
À partir de 1962, il aborde l’opérette traditionnelle, tout d’abord en
offrant à Rudy Hirigoyen Farandole d’amour, qui se jouera en province. La
grande consécration lui est fournie par Henri Varna : pour le Théâtre Mogador
de Paris, et le duo Marcel Merkès-Paulette Merval, il compose Michel Strogoff
(1964) et Vienne chante et danse (1967), dont on connaît la réussite.
La capitale faisant ensuite grise mine à l’opérette, c’est en province,
comme son collègue et ami Guy Lafarge, qu’il pourra encore s’exprimer :
C’est pas l’Pérou (1977), Quadrille Viennois, où il ressuscite des airs de Franz
von Suppé en ajoutant ses propres compositions ; La peur des coups, d’après
Courteline, jouée au Grand-Théâtre à Tours (1977). Il compose encore, en
collaboration avec Guy Lafarge, Le Petit Café (Mulhouse, 1980) et La Cagnotte
(Lille, 1983) ; avec Paul Bonneau, La Parisienne (Tours, 1982). Enfin, il réunit
la musique de divers compositeurs pour l’opérette Paris Belle Époque de
Jean-Claude Delhumeau et Edgar Duvivier.
Grand ami de l’Académie Francis Poulenc, qu’il suit régulièrement, il
a composé nombre de mélodies dont certaines ont été créées lors de stages de
l’Académie ; ainsi son dernier cycle, sur des poèmes de Ronsard, Sur les sept
âges de l’homme, dont la création aura lieu le 17 avril 2011 au Prieuré SaintCosme, à La Riche.
*
Voici donc un petit aperçu certainement non exhaustif des compositeurs
qui ont fait de la Touraine une terre d’élection, ou de vocation musicale !
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Bibliographie sélective
Sur Chabrier : Emmanuel Chabrier, correspondance réunie et présentée par Roger
Delage et Frans Durif, avec la collaboration de Thierry Bodin. Éditions Klincksieck, 1994. Emmanuel Chabrier. Auteur : Roger Delage. Éditions ArthèmeFayard, 1999. Emmanuel Chabrier, biographie, par Francis Poulenc. Éditions
La Palatine, Genève, 1961.
Sur Bordes : Deux numéros de La Revue musicale : n° 128, 13e année (juillet-août
1932), pour un texte de René Chalupt sur les mélodies ; n° 10, 5e année (1924),
pour un texte de Paul Dukas. Blog de Bernard Cassaigne : http://charles-bordes.
over-blog.com/ Michel Daudin.
Sur René de Buxeuil : Un demi-siècle en chantant (1955, chez l’auteur), trouvable
via internet. Début d’une autobiographie.
Sur Poulenc : le choix est énorme. Je mentionne l’essentiel, dont un livre qui vient
de sortir : J’écris ce qui me chante, textes et entretiens réunis, présentés et
annotés par Nicolas Southon, Éditions Arthème-Fayard, Paris, 2011 (Nicolas
Southon est d’origine jocondienne). Francis Poulenc ou l’Invité de Touraine,
Entretiens avec Claude Rostand, 2 CDs INA des entretiens radiophoniques,
préparés par Renaud Machart, éditions INA/Radio France, Paris, 1995. Correspondance 1910-1963, établie, présentée et annotée par Myriam Chimènes.
Éditions Arthème-Fayard, Paris, 1994.
Sur Henri Dutilleux : Henri Dutilleux Mystère et mémoire des sons, entretiens avec
Claude Glayman. Éditions Actes Sud, 1997. Constellations, entretiens avec
Martine Cadieu. Éditions Michel de Maule, 2007.
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