mise au point Epuration extrarénale continue pour l’insuffisance rénale aiguë aux soins intensifs L’épuration extrarénale continue (EERC) est indiquée en cas d’insuffisance rénale aiguë sévère survenant dans le contexte d’une instabilité hémodynamique. Elle permet de contrôler de manière sûre et efficace les désordres électrolytiques et volémi­ ques. L’EERC nécessite l’insertion d’un cathéter veineux central de gros calibre qui peut être associé à des complications mé­ caniques et infectieuses. Le circuit extracorporel doit être anti­ coagulé, par héparine dans la majorité des cas, bien que le citrate puisse devenir le standard dans un futur proche. Le ­liquide filtré doit être compensé par l’ajout d’une solution de substitution dont la composition peut être adaptée en fonction de la situation clinique. La dose d’épuration extrarénale conti­ nue actuellement recommandée est de 25 ml/kg/heure. Rev Med Suisse 2013 ; 9 : 2324-9 L. Aymon S. Kissling J.-P. Revelly Y.-A. Que A. G. Schneider Drs Ludovic Aymon, Jean-Pierre Revelly, Yok-Ai Que et Antoine G. Schneider Service de médecine intensive adulte Dr Sébastien Kissling Service de néphrologie et consultation d’hypertension CHUV 1011, Lausanne [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] [email protected] Continuous renal replacement therapy for acute kidney injury Acute kidney injury is common in critical illness and associated with important morbidity and mortality. Continuous renal replacement therapy (CRRT) enables physicians to safely and efficiently control associated metabolic and fluid balance disorders. The insertion of a large central venous catheter is required, which can be associated with mechanical and infectious complications. CRRT requires anticoagulation, which currently relies on heparin in most cases although citrate could become a standard in a near future. The choice of the substitution fluid depends on the clinical situation. A dose of 25 ml/kg/h is currently recommended. 2324 introduction L’insuffisance rénale aiguë (IRA) aux soins intensifs est fréquente1 et associée à une importante morbi-mortalité.2 Dans ses formes sévères, elle peut entraîner des troubles électrolytiques majeurs ainsi qu’une surcharge volémique et nécessiter l’instauration d’une épuration extrarénale (EER). Deux modalités d’EER s’of­ frent au clinicien : intermittente (EERI) ou continue (EERC). Ces deux modes offrent un degré satisfaisant de contrôle métabolique ou hydrique et aucune n’a été démontrée comme supérieure à l’autre en termes de mortalité. L’EERI est une hémodialyse identique à celle pratiquée chez les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique. Les spécificités de son application aux soins intensifs ont été présentées dans un précédent numéro de la Revue Médicale Suisse.3 L’EERC repose par contre sur des principes physico-chimiques différents et a été développée spécifiquement pour les patients instables sur le plan hémodynamique. Cet article a pour but de présenter les aspects historiques et techniques de l’EERC. aspects historiques Jusqu’au milieu des années 1970, l’hémodialyse intermittente (HDI) et la dialyse péritonéale (DP) étaient les seules options d’EER dans l’IRA sévère. Ces deux techniques étaient limitées respectivement par une mauvaise tolérance hémodyna­ mique en cas de défaillance cardio-circulatoire (HDI) ou une faible clairance ainsi que des complications infectieuses et respiratoires (DP). La première EERC présentée en 1977 par Peter Kramer consistait en une hémofiltration artérioveineuse continue.4 Un cathéter artériel, un cathéter veineux, une tubulure et une membrane semi-perméable (filtre) permettaient l’établissement d’une circulation extracorporelle, en tirant profit de la différence de pression artérioveineuse (figure 1). Cette technique permettait d’épurer entre 200 et 600 ml de sang par heure via un drainage passif. Elle était associée à une excellente tolérance hémodynamique et à un bon contrôle de la volémie. Par contre, la morbidité associée à une double canulation artérioveineuse était importante et la clairance des solutés était faible. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 12_17_37567.indd 1 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 0 05.12.13 09:49 Libre choix: Orange ou Grapefruit, les deux sans sucre. e Haut dosa g onne ✓ Tr è s b résorpt ion a g réable ✓ Goût ✓ 1006856_rms_ct.indd 1 1006856 Brève information scientifique Magnesiocard® (préparation de magnésium). Indications: Carence en magnésium, troubles du rythme cardiaque, besoins accrus dans le sport de compétition et pendant la grossesse, éclampsie et pré-éclampsie, tétanie et crampes dans les mollets. Posologie: 10-20 mmol par jour, en 1-3 prises orales selon la forme d’administration (granulés, comprimés effervescents, comprimés). Restrictions d'emploi: Troubles de la fonction rénale. Eviter l’administration concomitante des tétracyclines. Effets indésirables: Une magnésiothérapie orale à fortes doses peut entraîner un ramollissement des selles. Présentation: Comprimés (2.5 mmol) 50, 100; granulés (5 mmol) citron et granulés (5 mmol) orange 20*, 50, 500; comprimés effervescents (7.5 mmol) 20*, 60; granulés (10 mmol) grapefruit et granulés (10 mmol) orange 20*, 50*; ampoules i.v. (10 ml) 10; liste B. Pour des informations détaillées, voir: www.swissmedicinfo.ch ou www.compendium.ch. © 2013 Biomed AG. All rights reserved. 1 Classen, H.G. et al. Vergleichende tierexperimentelle Untersuchungen über die Resorption von Magnesium als Sulfat, Chlorid, Aspartat und Aspartat-Hydrochlorid aus dem Magen-Darm-Trakt. Arzneim.-Forsch., 23, 267-271, 1973. *Prestation obligatoire des caisses-maladie ergoasw.ch 1 26.11.13 08:47 Figure 1. Photo du premier patient à bénéficier d’un hémofiltration continue artérioveineuse à Vicenza (Italie) (Cliché aimablement mis à disposition par le Pr C. Ronco). Par la suite, l’ajout d’une infusion de dialysat à contre-courant et à faible débit a permis d’améliorer le contrôle méta­ bolique. Le développement de pompes sanguines volumé­ triques a offert la force motrice externe pour éviter l’accès artériel permettant une bien plus large utilisation de la technique. A la fin des années 1980, des machines dédiées à l’EERC ont été conçues. Leurs performan­ces ainsi que l’interface utilisateur n’ont depuis cessé d’être améliorés. filtration survenant au niveau glomérulaire. La comparaison s’arrête pourtant là, puisque les processus de réabsorption et de sécrétion, qui ont lieu au niveau tubulaire, ne sont pas reproduits. Le liquide et les électrolytes filtrés (ultrafiltrat) sont évacués et remplacés par un liquide de substitution de composition prédéterminée (figure 3a) dont la composition peut être adaptée aux besoins du malade (tableau 1). Le clinicien peut décider de remplacer tout ou une partie du volume ultrafiltré et ainsi ajuster le bilan hydrique. Afin d’améliorer le contrôle métabolique et l’équilibre acido-basique en particulier, une solution physiologique supplémentaire (dialysat) peut être mise en circulation à travers le filtre, à contre-courant du flux plasmatique. On parle alors d’hémodiafiltration (figure 3b). Finalement, l’EERC peut consister en une hémodialyse continue. Dans ce cas, seul le liquide de dialysat est perfusé à contre-courant et l’épuration se fait par diffusion pure à travers la membrane semi-perméable du filtre. Cette méthode est rarement utilisée de nos jours. aspects techniques L’EERC repose majoritairement sur le principe de con­ vection (figure 2), bien que selon la méthode utilisée, les principes de diffusion et de convection puissent être combinés. Dans la forme la plus simple d’EERC, l’hémofiltration, le sang du malade circule à travers un filtre renfermant des milliers de fibres poreuses en polymère synthétique. Une pompe volumétrique y génère une pression négative et induit le passage de l’eau et de solutés à travers les pores de la membrane. Les éléments figurés du sang ainsi que les molécules de haut poids moléculaire comme l’albumine sont retenus. La technique se rapproche ainsi du processus de Hémofiltre Héparine Ultrafiltrat 3a Solution de substitution (prédilution) Nar H2OPO4-UreaCréatinine Kr Héparine Depuis patient Vers patient H2OPO4-UreaH2OKr Hémofiltrat Figure 2. Hémofiltration : principe physique L’hémofiltration repose sur une ultrafiltration (convection) obtenue grâce à la génération d’une pression négative à l’intérieur du filtre par le système de pompes aboutissant à la formation d’un ultrafiltrat. Celui-ci est remplacé par un liquide de substitution. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 12_17_37567.indd 2 Dialysat Dialysat Solution de substitution (postdilution) Hémofiltre Liquide de substitution 2326 Solution de substitution (postdilution) Solution de substitution (prédilution) Ultrafiltrat 3b Figure 3. Exemple de circuit d’épuration extrarénale continue 3a. Hémofiltration ou 3b. hémodiafitration. Le liquide de substitution peut être administré en prédilution (avant le filtre) et en postdilution (après le filtre). L’ajout de liquide en prédilution permet d’améliorer la rhéologie du sang dans le filtre et de diminuer le risque de thrombose à ce niveau. Elle diminue par contre légèrement ­l’efficacité de l’épuration. Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 0 05.12.13 09:49 D’une manière générale, les méthodes d’EERC présen­ tent l’avantage d’être bien tolérées sur le plan hémodynamique et d’éviter les à-coups tensionnels. De plus, elles ­limitent la survenue de syndrome de déséquilibre (œdème cérébral, arythmies ou hypoperfusion splanchnique) associé à la correction trop brusque de l’osmolarité ou des électrolytes. accès vasculaires L’EER nécessite un accès vasculaire veineux sous la forme d’un cathéter double lumière, dont le calibre est typi­ quement entre 11,5 et 14 French. Celui-ci est inséré dans une veine de gros diamètre (jugulaire ou fémorale) sous anesthésie locale selon la méthode de Seldinger, de préférence sous contrôle ultrasonographique. Il ne semble pas exister de différence de risque infectieux entre les abords cervicaux (jugulaires et sous-claviers) et fémoraux.5 L’abord fémoral est souvent utilisé pour des raisons pratiques (pré­ sence d’autres cathéters centraux, facilité et rapidité d’insertion). La voie sous-clavière est à décourager car difficile à comprimer en cas de ponction artérielle accidentelle et parfois associée à des sténoses vasculaires qui pourraient prétériter la confection d’une future fistule artérioveineuse. En fonction de l’anatomie et de la taille du patient, le cathéter le plus long possible doit être inséré (voie fémorale 24-28 cm, jugulaire interne (15-20 cm) afin de minimiser la dysfonction de l’accès. L’insertion du cathéter est associée à diverses complications : pneumothorax, hémothorax, ponction artérielle ou lésion nerveuse. L’incidence de ces complications, entre des mains expertes, reste faible, mais leur sévérité justifie de bien valider l’indication à l’EER. De plus, comme tout cathéter veineux central, la présence d’un cathéter d’EER pour une longue période est associée à des complications throm­ botiques et infectieuses. Si les besoins en EER se prolongent au-delà de trois semaines, la mise en place chirurgicale d’un cathéter tunnélisé doit être discutée.6 solutions physiologiques pour l’épuration extrarénale continue Que ce soit comme solution de substitution du liquide ultrafiltré ou comme liquide de dialysat, une ou plusieurs solutions physiologiques sont nécessaires à la réalisation de l’EERC. Ces solutions sont composées d’eau et d’électrolytes ainsi que d’une base anionique (tampon) visant au contrôle de l’équilibre acido-basique (tableau 1). Les tampons communément utilisés sont le lactate, le bicarbonate et le citrate. Les solutions à base de lactate ont longtemps été le premier choix. Elles sont bon marché, présentent très peu de risques de contamination bactérienne et sont faciles à manipuler. Par contre, elles peuvent être associées à une augmentation de la lactatémie, notamment en cas d’état de choc ou de défaillance hépatique, qui peut compliquer le suivi clinique. Les solutions à base de bicarbonate pren­ nent une place croissante et sont largement promues par l’industrie. Le bicarbonate apporte une meilleure correction de l’acidose,7 ne modifie pas la lactatémie et présente une excellente tolérance hémodynamique. Les solutions de citrate sont discutées plus loin dans cet article. dose d’épuration extrarénale continue Par analogie à la clairance de la créatinine, utilisée pour évaluer la fonction rénale, Ronco et coll.8 ont proposé d’utiliser le débit d’hémofiltration comme indicateur de la dose d’EER. Ce volume correspond grossièrement au volume de liquide de remplacement réinfusé. Il est réglé par l’utilisateur de manière très simple. Les mêmes auteurs ont ainsi évalué la relation entre différentes doses d’EERC et la mortalité. Leurs données ont suggéré qu’une dose supérieure à 35 ml/kg/heure était associée à une diminution de mortalité. Néanmoins, deux grandes études randomisées et contrôlées, ayant inclus plus de 2500 patients, 9,10 n’ont pas confirmé le bénéfice à administrer une dose supérieu­re à 20-25ml/kg/heure. Ainsi, une dose initiale de 25ml/kg/ Tableau 1. Composition de certaines solutions disponibles pour l’épuration extrarénale continue en Suisse (Concentrations en mmol/l sauf glucose). NaRClSKRMgRCaR Lactate Glucose (g/l) HCO3SCitrate Kalilactasol Gambro Hospal AG 142 Hemosol BO Gambro Hospal AG 140109,5 S 0,51,75 3 S32 S Primasol Gambro Hospal AG 140 4 6,1 Multibic sol Fresenius medical car AG 140 112 0-2-3 ou 4 0,5 1,5 S5,535 S Duosol B. Braun Medical AG 140 109-111 ou 113 0-2 ou 4 0,5 1,5 S5,535 S Ci-Ca dialysate K2 Fresenius medical AG 133 Na3Citrate Fresenius medical AG 0 S 109 2 113,5 116,5 S Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 12_17_37567.indd 3 2 S 0,751,75 40 0,51,75 3 0,750 S S 1,1 S S 32 S S120 S S S S136 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 2327 05.12.13 09:49 heure est actuellement recommandée comme dose initiale pour l’EERC. Au cours du traitement, cette dose doit cependant être adaptée en fonction du contrôle métabolique, de l’équilibre acide-base et des électrolytes. Par ailleurs, vu les fréquentes interruptions de traitement d’EERC (examens radiologiques, interventions chirurgicales…), une vé­ rification de la dose effective reçue en 24 heures est indiquée. anticoagulation Comme toute circulation extracorporelle, le circuit d’EERC est sujet à l’activation de la cascade de coagulation. En l’absence de traitement anticoagulant, des thrombi peuvent se constituer au niveau du filtre avec pour conséquence une diminution progressive de sa perméabilité. La thrombose complète du circuit est associée à une perte sanguine d’environ 150-300 ml. Cette complication est la cause d’une diminution de l’efficacité du traitement, de coûts supplémentaires et d’une augmentation de la charge de travail infirmier. Une anticoagulation est donc nécessaire. Actuellement, l’héparine administrée en perfusion con­ tinue dans le circuit reste le standard thérapeutique. Une activité anti-Xa entre 0,3 et 0,6 UI/ml est généralement admise comme cible thérapeutique. L’héparine est flexible, bon marché et ses effets peuvent être antagonisés. Par contre, elle possède des propriétés pro-inflammatoires11 et peut causer une «thrombocytopénie induite par l’héparine» par­ fois associée à de dramatiques complications thrombotiques. De plus, le caractère systémique de l’anticoagulation augmente le risque de complications hémorragiques.12 Afin de limiter ce risque souvent important aux soins intensifs, une anticoagulation à dose infrathérapeutique est fréquemment prescrite avec pour conséquence une diminution de la durée de vie moyenne des filtres. L’anticoagulation régionale par le citrate constitue une alternative attractive (figure 4). Le citrate est un chélateur du calcium, cofacteur essentiel à la cascade de coagulation. Il est administré à l’entrée du circuit (avant le filtre) en visant un taux de calcium ionisé dans le circuit inférieur à 0,35 mmol/l. Une solution de chlorure de calcium administrée à la sortie du circuit permet de rétablir la calcémie audessus de 1,05 mmol/l. Le citrate est un tampon acido-basique car métabolisé au niveau hépatique en bicarbonate (ratio 1 : 3). Ainsi, l’insuffisance hépatique sévère est une contre-indication classique à l’utilisation du citrate. L’utilisation du citrate est associée à une augmentation de la durée de vie des filtres ainsi qu’à une diminution du risque hémorragique.13 L’implémentation de cette techni­ que dans les unités de soins intensifs a été freinée par la relative complexité des protocoles et par les risques associés à des erreurs de manipulation. Actuellement, ces risques sont minimisés grâce au développement de protocoles standardisés implémentés directement dans les dernières générations de machines d’EERC. Ainsi, l’anticoagulation régionale par citrate est maintenant recommandée comme anticoagulation par défaut.6 conclusion L’EERC est la technique de choix pour les malades des soins intensifs qui présentent une IRA sévère associée à une instabilité hémodynamique. Elle permet une épuration adéquate du sang par des mécanismes proches de la physiologie rénale et une correction des troubles électrolyti­ ques adaptée au contexte clinique. Néanmoins, son admi- Solution de substitution (postdilution) Solution de citrate Ca2r l 0,4 mmol/l Ca2r 1-1,25 mmol/l Ultrafiltrat Figure 4. Circuit d’épuration extrarénale continue avec anticoagulation régionale au citrate Comme décrit dans l’article, la solution de citrate est administrée en prédilution (avant le filtre) afin d’obtenir une anticoagulation régionale par chélation du calcium. Ce ion doit être restitué après le filtre pour éviter l’hypocalcémie potentiellement létale. 2328 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 12_17_37567.indd 4 Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 0 05.12.13 09:49 nistration reste associée aux risques que représente le recours à un cathéter de gros calibre et à une anticoagulation régionale ou systémique. Implications pratiques > L’épuration extrarénale continue (EERC) est la méthode de choix pour substituer la fonction rénale chez les malades instables sur le plan hémodynamique souffrant d’insuffisance rénale aiguë sévère > L’EERC implique l’insertion d’un cathéter de gros calibre dans une veine centrale, qui peut être associée à d’importantes complications > La composition de la solution de remplacement doit être adaptée à la situation clinique > Le citrate comme anticoagulation régionale est une alterna- tive prometteuse à l’héparine. Son utilisation est appelée à se généraliser > La dose d’hémofiltration actuellement recommandée est de Les auteurs n’ont déclaré aucun conflit d’intérêt en relation avec cet article. 25 ml/kg/heure Bibliographie 1** Uchino S, Kellum JA, Bellomo R, et al. Acute renal failure in critically ill patients : A multinational, multicenter study. J Am Med Assoc 2005;294:813-8. 2* Hoste EAJ, Kellum JA. Incidence, classification, and outcomes of acute kidney injury. Contrib Nephrol 2007; 156:32-8. 3 Kissling S, Schneider A, Eggimann P, et al. L’hémodialyse intermittente aux soins intensifs. Rev Med Suisse 2009;5:445-50. 4 Kramer P, Wigger W, Rieger J, Matthaei D, Scheler F. Arteriovenous haemofiltration : A new and simple method for treatment of over-hydrated patients resistant to diuretics. Klin Wochenschr 1977;55:1121-2. 5 Parienti JJ, Thirion M, Megarbane B, et al. Femoral vs jugular venous catheterization and risk of nosocomial events in adults requiring acute renal replacement therapy : A randomized controlled trial. J Am Med Assoc 0 2008;299:2413-22. 6 KDIGO. KDIGO Clinical practice guideline for acute kidney injury. Kidney Int 2012;2. 7 Barenbrock M, Hausberg M, Matzkies F, de la Motte S, Schaefer RM. Effects of bicarbonate- and lactate-buffered replacement fluids on cardiovascular out­ come in CVVH patients. Kidney Int 2000;58:1751-7. 8 Ronco C, Bellomo R, Homel P, et al. 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Efficacy and safety of regional citrate anticoagulation in critically ill patients undergoing continuous renal replacement therapy. Intensive Care Med 2012;38:20-8. * à lire ** à lire absolument Revue Médicale Suisse – www.revmed.ch – 11 décembre 2013 2329 05.12.13 09:49