MAPAR 2016
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même titre que les ltres en cellulose) d’un côté, et en ltres capillaires de l’autre.
Les ltres capillaires sont composés de multiples bres creuses microscopiques
disposées parallèlement au sein d’un cylindre de plastique. Ces ltres sont parcourus
longitudinalement par le sang du patient et l’ultraltrat est recueilli autour des bres.
Les ltres actuels sont des ltres courts à grand nombre de bres parallèles qui
sont préférés aux anciens ltres longs à faible quantité de bres pour lesquels le
risque de thrombose était trop élevé. En effet, au cours du trajet dans le ltre, la
pression sanguine hydrostatique qui est responsable du phénomène d’ultraltration
décroît progressivement du fait de la perte de charge de cette dernière. Elle est,
selon la loi de Poiseuille, proportionnelle à la longueur de la bre et à l’inverse de la
puissance 4 du rayon de la bre. On note également dans le même temps que la
pression oncotique plasmatique augmente du fait de l’hémoconcentration. Comme
le transport convectif est la résultante de l’interaction de deux forces: la pression
hydrostatique qui évacue le plasma par convection et la pression oncotique qui
tend à le retenir, la force motrice efcace est évaluée par l’intégration de la surface
contenue entre les deux courbes de pression. Lorsque les deux niveaux de pression
se rejoignent, la force motrice devient donc nulle et le parcours du sang le long de
l’hémoltre devient inutile; le risque de thrombose devient alors majeur car à ce
moment le sang très hémoconcentré circule lentement au contact d’un matériau
étranger. C’est pourquoi la préférence est actuellement donnée aux ltres courts
avec de multiples bres. Les matériaux utilisés pour la fabrication des ltres sont
principalement synthétiques, avec notamment le polyméthylmethacrylate (PMMA),
le polysulfone et le polyacrylonitrile qui ont des biocompatibilités excellentes. Le
polyacrylonitrile et le PMMA, en particulier, possèdent de surcroît des propriétés
intéressantes dans l’adsorption des cytokines et des endotoxines[7]. On pourra
donc choisir l’un ou l’autre de ces ltres, en gardant à l’esprit que le pouvoir
d’adsorption vaut aussi pour les médicaments, notamment les antibiotiques. Il
faudra ainsi tenir compte de cette propriété d’adsorption des membranes pour
éviter les risques de sous-dosage.
2.3. LES MACHINES D’HÉMOFILTRATION
L’hémoltration continue peut se faire avec des moyens simples, sans pompe,
à l’aide d’un dispositif artério-veineux. Cependant cette technique n’est pas recom-
mandée actuellement. Les machines veino-veineuses, simples à l’origine, sont
maintenant composées d’une pompe à sang et de divers systèmes de contrôle des
pressions et de détection de bulle d’air. Elles tendent à devenir aussi performantes
et complexes que les machines d’hémodialyse intermittente. En effet, l’importance
de la balance entre la restitution et l’UF, ainsi que la volonté d’obtenir des volumes
d’UF élevés amènent un besoin d’asservissement des apports à la soustraction
volumique, réalisé par un système de pesée piloté par un logiciel spécialisé et relayé
par un microprocesseur.
2.4. LES SOLUTÉS DE SUBSTITUTION
L’hémoltration continue engendre des pertes liquidiennes importantes, certes
moins rapidement que la dialyse intermittente, mais qui seraient considérables
si elles n’étaient compensées par des solutés de substitutions. Il existe en fait
deux grands types de liquides de substitution selon la nature du tampon qu’elles
contiennent : les solutions de lactate et les solutions de bicarbonate. Le choix de la
solution idéale n’est toujours pas tranché, et malgré les nombreuses publications sur
le sujet la controverse reste entière. Le soluté sera donc choisi en fonction de l’état