ŒCUMÉNISME
•
Promouvoir
le
dialogue
et
l'unité
•
Automne
2014
de
soi en
tant
que
personne.
Ces
philosophes
ont
jeté
les
bases
théoriques
du
dialogue au-delà
des
frontières.Ajoutons
que
cette
nouvelle compréhension
de la
personne émergeait
au
même
moment
dans
la
culture occidentale.
Je
soutiens
que
l'invention
du
dialogue,
que le
mouvement oecuménique encourage
le
plus
largement possible bien au-delà
du
cercle
restreint
des
philosophes,a
eu une
extraordinaire
influence
culturelle.
Les
penseurs
et les
pasteurs chrétiens
qui ont
inventé
le
dialogue œcuménique
ne se
fondaient
pas sur les
réflexions
philosophiques.
Ils
répondaient
de
manière créative
à
la
notion
religieuse
troublante
que les
chrétiens sont
présentement profondément
divisés
et
qu'en même temps,
ils
partagent
une foi
commune
en
Jésus
Christ,
le
Sauveur
qui
veut
les
délivrer
de
leur division.
Si on
veut travailler
à
l'unité
chrétienne
à
partir
de
cette
notion
troublante.il
ne
peut
être
question
de
savoir
qui a
raison
et qui a
tort,
puisqu'il faut
respecter
l'unité
en
Christ
que
nous partageons
déjà.
Je
soutiens
que
l'invention
du
dialogue,
que le
mouvement
œcuménique
encourage
le
plus
largement
possible bien
au-delà
du
cercle
restreint
des
philosophes,
a eu une
extraordinaire
influence culturelle. Dans
les
décennies
qui
ont
suivi
l'Holocauste,
les
Églises
ont
recherché
des
relations
de
dialogue
avec
des
représentants
de la
communauté juive
-
orthodoxes
et
réformés ainsi
que
croyants
et
non-croyants.
Parce
que les
Églises
avaient
jusque-là
présumé qu'ils avaient
pour mission
de
convertir
les
juifs
à la foi
chrétienne, elles
devaient maintenant repenser
cet
héritage
et
développer
des
arguments théologiques pour justifier leur changement
d'attitude
en
faveur
du
dialogue.Cette
conversion
au
dialogue
s'est
produite
au
deuxième concile
du
Vatican
et au
Conseil
œcuménique
des
Églises.
Les
profondes divisions
dans
la
famille
humaine.qui
entraînent
les
guerres
et les
conflits violents, sont souvent justifiées
par
des
arguments tirés
des
traditions
religieuses. Hans Kùng
a
été
l'un
des
premiers théologiens
à
dire
qu'il
ne
peut
y
avoir
de
paix parmi
les
nations s'il
n'y a pas la
paix
entre
les
religions
du
monde.
L'Évangile
appelle-t-il
les
chrétiens
à
convertir
les
croyants
des
religions païennes,
ou
bien demande-t-il
de
dialoguer
avec
eux
pour
chercher
la
réconciliation
? En
2000,
le
cardinal Ratzinger soutenait encore,
dans
l'instruction
Dominas
lesus,
que le
dialogue
compromettait
la
mission
de
l'Église
et que les
catholiques
qui
participaient
à ce
dialogue
ne
devaient
pas
oublier
que
leur
participation
devait viser
à
la
conversion
de
leurs partenaires
à la
vérité catholique.
Il a
changé d'avis quelques années après
être
devenu
Benoît
XVI
et a
loué
le
dialogue
interreligieux
comme
une
démarche
de
l'Église
au
service
de la
paix.
Des
luttes
semblables
au
sujet
du
dialogue
interreligieux
se
sont produites
dans
les
autres
Églises
chrétiennes.
Encore
plus
significative
est la
pratique
du
dialogue entre
cultures différentes. Invention
des
premiers œcuménistes,
le
dialogue
a fini par
guider
les
relations
de
l'Église
avec
la
tradition
juive
et les
traditions
des
religions
du
monde.
Il a
éventuellement
été mis en
pratique
pour
promouvoir
des
échanges
pacifiques
et
fructueux entre
les
cultures.
Le
passage
de
l'œcuménisme
au
dialogue
interreligieux
a
affecté
le
Centre
canadien d'œcuménisme qui, maintenant,
promeut
le
respect
pour
toutes
les
religions;
le
passage
du
dialogue
interreligieux
au
dialogue
interculturel
a
conduit
le
Centre
Monchanin
de
Montréal, organisme
interreligieux,
à
devenir,
en
1990,
l'Institut
interculturel
de
Montréal.
La
grande tâche
du
dialogue
interculturel,
un
effort
d'importance
historique,
c'est
l'élaboration
de
normes
éthiques universellement acceptables,
une
éthique mondiale
commune,
à
travers
un
large dialogue incluant toutes
les
traditions
culturelles.
Les
catholiques croyaient
que
leur
formulation
de la loi
naturelle
était
valide universellement,
mais
ils
reconnaissent maintenant
que
certaines civilisations
et
leurs cultures
ont des
valeurs
différentes. Tout
le
monde aime
le
vrai
et le
bon, mais
ce que
cela
veut
dire
en
termes concrets varie d'une culture
à
l'autre.
Dans
sa
conversation publique
avec
Jùrgen Habermas,
en
2004,
le
cardinal
Ratzinger
a
convenu
avec
le
philosophe allemande
que
ce
dont
nous
avons
besoin, c'est d'un dialogue
qui
inclue
toutes
les
cultures, européennes
et
autres, pour travailler
à
élaborer
des
principes
et des
valeurs éthiques
qui
puissent
être
affirmées universellement.
Cette
conversion
au
dialogue s'est
produite
au
deuxième concile
du
Vatican
et au
Conseil
œcuménique
des
Églises.
Dans
les
années
1990,
la
Macédoine
a été la
seule
république
issue
du
démantèlement
de la
Yougoslavie
à
avoir évité
les
conflits violents, malgré
les
tensions
élevées
entre
la
majorité
orthodoxe,
les
musulmans albanais,
qui
constituent
une
importante
minorité,
et les
petites communautés
de
catholiques,
de
méthodistes
et de
juifs.
Ces
groupes
étaient
divisés
par la
religion
et la
culture.
Les
leaders
religieux
ont
reconnu
que si
chaque groupe cherchait
à
promouvoir
sa
propre
vérité,
il y
aurait
des
éruptions
de
violence.
Ils se
sont
dit : «
Nous
avons
le
choix
entre
le
dialogue
et la
mort.
» La
Macédoine
pourrait
bien
être
le
monde.
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