Œcuménisme
Le mot œcuménisme provient du mot latin oecumenicus qui signifie de « toute la
terre habitée» ou encore «universel». Oekuméne, c’est l’Église universelle. Le mot
vient de « Oikia » : la maison. En Occident, il faudra attendre la Réforme pour que
ce mot soit mis en valeur et le mot désignera alors la plénitude et l’unité de l’Église
universelle ; mais le sens moderne du mot on le trouve plutôt au 19è siècle et le
substantif « œcuménisme » lui même sera accrédité par Yves Congar en 1937.
Prêtre dominicain, Y. Congar a été expert au Concile Vatican II où il fut une des
sources des chapitres 1 et II de Lumen gentium, d’Ad gentes, de Presbyterorum
ordinis et de Gaudium et spes. Le Conseil œcuménique (des Églises) est un Conseil
comprenant la grande majorité des Églises protestantes, les Églises de la
Communion anglicane et toutes les Églises orthodoxes. Pour l’Église catholique, un
Concile œcuménique est un Concile universel auquel sont convoqués tous les
évêques de l'Église catholique. Le Concile de Nicée, de 325, le seul Concile
œcuménique reconnu sans contestation par tous les chrétiens, s'est réuni sur un
ordre impératif adressé aux évêques par l'empereur Constantin.
Depuis le début du siècle dernier (20ème siècle), on entend par œcuménisme le
vaste mouvement de cheminement en marche vers l’unité, sans la fusion et dans le
respect des différences, entre les confessions chrétiennes. Ce mouvement s’est
d’abord dessiné en dehors de l’Église catholique qui a rejoint progressivement
cette participation au dialogue œcuménique. En effet, après la rupture de Luther et
jusqu’au Concile Vatican II, l’église catholique et les papes ont exprimé une
certaine méfiance vis-à-vis du mouvement œcuménique qu’ils soupçonnaient
d’être trop marqués par le courant libéral c’est-à-dire trop ouvert aux influences
extérieures qui leur semblaient un risque sur le plan doctrinal.
Cependant, dès 1949 une instruction du Saint Office autorisa les catholiques à
participer au mouvement œcuménique à certaines conditions lors des réunions sur
la recherche de l’unité par les autres confessions chrétiennes. En 1959, lors de la
clôture de la semaine de prière pour l’unité, le pape Jean XXIII annonça la
convocation d’un Concile. Il assignait notamment pour tâche au concile de
promouvoir l’unité des chrétiens. Dès l’année suivante, il créait un secrétariat pour
l’unité des chrétiens qui eut un rôle déterminant dans la rédaction du décret sur
l’œcuménisme mais aussi dans la déclaration sur la liberté religieuse et la
constitution dogmatique sur la révélation divine.
L’engagement irrévocable de l’Eglise catholique dans le mouvement œcuménique
fut manifesté, avant même la fin du concile, par la fondation d’un Groupe mixte de
travail avec le Conseil œcuménique des Eglises et par la rencontre historique du
pape Paul VI et du patriarche Athénagoras de Constantinople, à Jérusalem (5
janvier 1964), suivie de la levée des anathèmes de 1054 (7 décembre 1965).
Jean-Paul II a souligné, notamment dans son encyclique Redemptoris missio, que
l’on peut très bien affirmer son identité tout en dialoguant et que l’on peut
ensemble faire progresser l’humanité. En témoignent plusieurs initiatives qui ont
marqué ce pontificat : les rencontres d’Assise en 1986 et 1993, la rencontre avec
les jeunes musulmans à Rabat en 1985 ou sa venue à la synagogue de Rome en
1986. Dès son élection en 1978, Jean-Paul II poursuit l’engagement œcuménique
de l’Église catholique initié par ses prédécesseurs Jean XXIII et Paul VI. Cet effort