œcuménique d’Églises au monde. De
nos jours, le ministère d’encadrement
spirituel pouvait être partagé entre
diérentes aumôneries œcuméniques
dans les prisons, les universités et
l’armée. L’éducation théologique
ocielle, partout au pays, se déroule
dans des facultés œcuméniques ou
des consortiums. D’autres formes de
collaboration se sont développées au sein
de ministères de congrégations comme,
par exemple, les ministères œcuméniques
partagés où deux confessions chrétiennes
ou plus partagent leurs bâtiments,
leur clergé ou des programmes et
elles prennent part à des célébrations
hebdomadaires ensemble.
Vingt-cinq confessions se rassemblent
sous la bannière du Conseil canadien
des Églises (CCÉ), l’un des conseils les
plus larges et les plus inclusifs au monde
qui englobe les traditions anglicane,
orthodoxe de l’Est et orientale,
protestante et catholique. Le CCÉ a
été fondé en 1944 et sa composition
confessionnelle actuelle représente
quelques 85% des chrétiens au
Canada. On peut souligner le fait que
la Conférence des évêques catholiques
du Canada est membre de plein gré du
CCÉ tout comme le sont six confessions
évangéliques. Plusieurs Églises
canadiennes sont engagées dans des
relations bilatérales et multilatérales tant
aux niveaux national que local. L’union
organique la plus signicative fut la
création de l’Église Unie du Canada
en 1925, mais plusieurs autres formes
de collaboration se sont développées,
notamment la Déclaration de Waterloo
concernant la pleine communion
anglicane-luthérienne en 2001.
L’un des aspects innovateurs de
l’œcuménisme canadien est la
formation de plus de cinquante
coalitions œcuméniques pour la justice
sociale. « Project Ploughshares » (Projet
Labourage), le Conseil œcuménique
des chrétiennes du Canada, KAIROS
: initiatives œcuméniques canadiennes
pour la justice, le Forum des Églises
canadiennes sur les ministères mondiaux
et tant d’autres ont aidé les Églises et
les gouvernements dans la recherche
et l’engagement concernant des sujets
sociaux complexes. Le Centre canadien
d’œcuménisme, fondé à Montréal en
1963, ore des ressources nationales
comme la revue Œcuménisme publiée
tant en français qu’en anglais et expédiée
aux abonnés dans plus de quarante pays.
Avec la convocation du concile
Vatican II au début des années 60,
l’œcuménisme au Canada devait
connaître un coup d’accélérateur et
en 1963, le Conseil œcuménique
des Églises a choisi de tenir la
quatrième conférence mondiale sur
la Foi et constitution a Montréal.
Le rassemblement de quelques 450
théologiens, issus de diérentes
confessions et pays fut accueilli
chaleureusement par une population
essentiellement catholique, ce qui a
constitué un événement œcuménique
majeur. Lors de la tenue de l’Exposition
universelle de 1967, à Montréal, les
principales Églises protestantes et le
Vatican se sont rassemblés sous la
bannière d’un seul « Pavillon chrétien ».
Dans l’histoire des expositions
universelles, ce fut la première fois qu’un
pavillon œcuménique avait été érigé.
D’autres groupes œcuméniques ont vu
le jour au Canada à la suite du Concile
Vatican II au cours des décennies
qui ont suivi dont notamment : le
Atlantic Ecumenical Council (Conseil
œcuménique de l’Atlantique, 1966), le
Réseau œcuménique du Québec (1982)
et le Prairie Ecumenical Centre (Centre
œcuménique des Prairies, 1984).
Partout au pays, des groupes ministériels
font la promotion de l’œcuménisme
local tant dans les communautés rurales
que dans les grands centres urbains.
Plusieurs initiatives œcuméniques
ont vu le jour et s’épanouissent
partout à travers le pays : célébrations
œcuméniques durant la Semaine
de prière pour l’unité chrétienne, la
formation théologique commune
dans diérentes facultés universitaires,
les activités pour la paix et la justice
sociale, des publications, etc. Un fait
saillant de la vie œcuménique récente
fut l’implication croissante des Églises
évangéliques dans les célébrations
œcuméniques et le dialogue, ainsi que
par leur implication dans des ministères
communautaires et nous pouvons
maintenant voir des occasions d’initier
de nouveaux partenariats.
Malgré cette collaboration œcuménique,
on peut assurément dire qu’il reste
toujours des divisions entre les
chrétiens au Canada. La communauté
chrétienne est divisée au sujet du rôle
des femmes dans l’Église et dans la
société. Les chrétiens sont divisés aussi
sur d’autres sujets, comme l’avortement,
l’euthanasie et les mariages de conjoints
de même sexe. Nous continuons
certes à être divisés par la doctrine, les
politiques, la pratique et à entretenir
nos solitudes religieuses, mais pourtant
notre pèlerinage vers l’unité continue
d’avancer sous l’inspiration de Dieu.
1 Les « Premières Nations » est un terme utilisé
au Canada pour reconnaitre la présence des
personnes autochtones avant l’arrivée des
Européens. Les autochtones de l’Arctique
s’appellent des Inuits. Métis est un terme utilisé
pour désigner des personnes de descendance
Amérindienne et Française.
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