10 septembre 2013 Forum Vers un diagnostic stratégique Une économie diversifiée, créatrice de richesses et d’emplois Éléments clés issus du diagnostic Constats Caractérisée par une structure économique marquée par la présence de filières orientées vers l’exploitation des ressources (forêt, agriculture e t m i n e s ) , l ’ A b i t i b i - Témiscamingue est très sensible et vulnérable à la conjoncture mondiale. À maintes occasions, parmi les tendances qui pourraient être déterminantes pour son développement économique, signalons les cycles économiques mondiaux susceptibles d’être de plus en plus courts, l’instabilité grandissante des marchés, d’où un degré d’incertitude élevé, la concurrence accrue, principalement pour certaines productions régionales, de même que la relance lente et limitée, voire difficile, pour l’industrie forestière. La capacité de s’adapter aux cycles, mais davantage encore aux « après-cycles », devient centrale pour une région telle que l’Abitibi-Témiscamingue. Une croissance économique significative. Le produit intérieur brut (PIB) de la région a dépassé 7 G$ en 2012, soit une croissance de 5,4 % par an depuis 2007. À lui seul, le secteur de la production de biens générait, en 2011, 49 % du PIB de la région (en 2007, il s’agissait de 45 %), soit une part plus importante qu’à l’échelle québécoise (28 %). Parallèlement, la population s’est dite fortement préoccupée par la filière du bois, les questions agricoles ainsi que la vitalité du secteur minier, les classant respectivement aux trois premiers rangs. Depuis près d’une dizaine d’années, les secteurs de la forêt et de l’agriculture accusent un recul drastique de leurs activités. Plus récemment, un certain climat d’incertitude a commencé à entourer l a fi l i ère mi ni ère. Les intervenants rencontrés se disent soucieux du rôle et de la reconnaissance publique des filières traditionnelles au sein de la société. Entre autres, les filières agricoles et forestières devraient prétendre à une place plus importante dans le paysage économique. La région est d’avis que plusieurs éléments remettront e n question la capacité des secteurs industriels à demeurer compétitifs, dont la rareté de la main-d’oeuvre, la disponibilité des capitaux, l’accès au territoire et à la ressource, ainsi que l’inadaptation (ou les changements) des réglementations ou législations. La vitalité économique de la région passe inévitablement par la réduction de son niveau de vulnérabilité aux chocs externes. La diversification de l’économie apparaît être l’un des leviers déterminants de la performance économique et du renouvellement de la structure industrielle de la région. Elle passe par la culture entrepreneuriale, l’appui aux sec t eu rs t o u rist iq u es et c ul tur el s ai ns i q ue l e développement de filières émergentes. Et pour ce faire, la région compte nombre d’actifs : la synergie au regard de la culture entrepreneuriale et l’entrepreneuriat pour accroître la capacité d’innovation des entreprises, la collaboration entre les entreprises, l’UQAT et le Cégep de l’Abitibi-Témsicamingue et les organisations publiques, la présence trois créneaux d’excellence de même qu’un secteur touristique, qui s’affiche lentement comme le quatrième pilier économique de la région. Au cours des dernières années, le marché du travail régional a mis à profit jeunes et travailleurs expérimentés, hommes et femmes, et ce, généralement partout sur le t errit o ire. Or, u n défic it de c o mp ét ences et d e qualifications dans plusieurs secteurs d’activité est relevé depuis de nombreuses années. La situation du marché du travail dans la région se corse et plusieurs signaux – dont le vieillissement de la population, la plus forte concurrence entre les secteurs d’activité (incluant entre les régions) ainsi que la mobilité grandissante de la main-d’œuvre – indiquent qu’elle se compliquera à moyen et à long terme. Ainsi caractérisées par une rareté de la main-d’œuvre, les questions relatives aux ressources humaines ont occupé une place centrale tout au long du processus consultatif. La population de la région est d’avis que la pérennité de l’économie régionale repose fondamentalement sur la diversification de l’économie ainsi que l’adaptation et la valorisation de ses assises économiques. Par ailleurs, l’accès à des ressources humaines compétentes et qualifiées est un facteur décisif actuellement pour le développement durable de la région. Pour son développement, l’Abitibi-Témiscamingue peut miser sur... Diversité et potentiel en ressources naturelles // Dynamisme culturel et touristique // Réseau d’experts miniers // Créneaux d’excellence // Formations spécialisées // C a p a c i t é d’adaptation de la main-d’œuvre // Pôles formation-recherche-économie // Position stratégique // Réseau large bande // Mobilité internationale accrue des populations // Émergence d’une économie immatérielle par le numérique // Ouverture des frontières, nouveaux débouchés // Accords économiques et commerciaux // Développement nordique // Crise économique, notamment européenne (venue de main-d’œuvre) // Virtualisation des échanges // Télétravail et formation à distance // Écologie et nouvelles opportunités d e d é v e l o p p e m e n t // Activités économiques de proximité Une structure économique plutôt stable. Sur une vingtaine d’années, la production et la consommation de services prennent de plus en plus de place au sein de l’économie régionale, suivant en cela la tendance provinciale. Néanmoins, le poids économique des services est bien en deçà de celui de la province, avec 70 % des emplois en 2012, alors qu’il est de 79 % au Québec. Un marché de l’emploi dynamique. Un sommet inégalé du volume d’emplois (2011 et 2012) et un taux de chômage sous la barre du 10 % sont au nombre des bonnes nouvelles. D’une année à l’autre, le nombre d’emplois varie de façon importante selon les industries, signe d’une certaine fragilité dans la structure industrielle. Bien que tous les territoires de MRC aient connu une croissance de l’emploi, les taux de travailleurs entre MRC ont varié de 71,9 % à 76,4 % en 2011. Des besoins importants de compétences à combler. D’ici 2016, 12 400 emplois seraient à pourvoir, et ce, dans l’ensemble des secteurs d’activité et dans une multitude de professions. La majorité des opportunités, soit 77 %, seraient attribuables aux départs à la retraite. Une polarisation du tissu entrepreneurial. L’économie régionale repose majoritairement sur des PME (95 %), où se concentre la moitié des emplois régionaux (51 %). Avec 5 % du tissu entrepreneurial, les grandes entreprises (50 postes et plus) emploient l’autre moitié. Un indice de diversité industrielle peu éloquent. En 2011, la région a enregistré une très légère augmentation de son in d i c e d e d i v e r s i t é i n d u s t r i e l l e . T o u t e f o i s , l’Abitibi-Témiscamingue se positionne au 14 e rang des régions administratives, ce qui dénote une économie peu diversifiée par rapport à la moyenne provinciale. Une culture entrepreneuriale faible. Avec un taux entrepreneurial inférieur à celui du Québec, la région se classe au 13e rang des régions administratives. Une population avec un faible niveau de qualification élevé. En 2011, 11 % de la population régionale détenait un grade universitaire par rapport à 19 % à l’échelle provinciale. L’Abitibi-Témiscamingue ne doit pas oublier les entraves qui la menacent... Faible marché intérieur // Éloignement // Rareté de la main-d’œuvre et de logements // Dépendance économique envers l’exploitation des ressources naturelles // Cycles économiques de plus en plus courts // Faible nombre de sièges sociaux et de centres décisionnels // Économie peu diversifiée // Culture entrepreneuriale peu développée // Niveau de scolarité insuffisant // Faible appropriation des TIC par les entreprises // Concurrence internationale accrue // Fragilité de la demande en ressources naturelles et fluctuations des prix // Compétition entre les régions pour l’attraction de la main-d’œuvre Enjeux Maintien durable de la contribution des filières à l’économie régionale Accès aux ressources naturelles et au territoire Acceptabilité sociale de l’exploitation des ressources Promotion d’une véritable culture forestière et agricole Diversification de produits et développement de marchés Renforcement de la culture entrepreneuriale et d’innovation Création, expansion et pérennité (transfert et relève) des entreprises Valorisation de l’économie sociale comme outil de développement Accompagnement de l’ ac t ivit é touristique dans son évolution Consolidation du milieu culturel Développement d’énergies alternatives Renouvellement de la main-d’œuvre Rétention et fidélisation de la main-d’œuvre Adéquation de la main-d’œuvre aux besoins du marché du travail Développement des aptitudes à la mobilité professionnelle