Maintenir les travailleurs et travailleuses d’un certain âge dans la vie active jusqu’à l’âge normal de
la retraite
Cela ne sert à rien de vouloir relever l’âge de la retraite. C’est un fait, aujourd’hui seuls 55 pour
cent de toutes les personnes âgées de 63 ans continuent de mener une vie professionnelle. Près
de 40 pour cent de toutes les retraites anticipées sont prises pour raison de santé, de nombreux
actifs âgés tombent à la charge de l’assurance invalidité ou de l’assurance chômage. Par consé-
quent, pour de nombreuses personnes, relever l’âge de la retraite équivaudrait à faire baisser froi-
dement leur rente. Lors de votations populaires, de telles questions ne recueillent plus guère de
majorité au sein de la population vieillissante. De toute façon, qui accepterait déjà de plein gré une
baisse de sa rente?
L’objectif visé doit consister en un maintien des travailleurs et travailleuses dans le marché de
l’emploi jusqu’à l’âge légal de la retraite. Pour atteindre cet objectif, il faut améliorer les conditions
de travail tout au long de la vie active. Il y a lieu de corriger les mauvaises incitations qui font que
des personnes gagnant bien leur vie quittent prématurément la vie active. Les entreprises sont
invitées à offrir à leurs actifs d’un certain âge des modèles de travail innovateurs.
En améliorant l’infrastructure pour la conciliation, on contribue à augmenter la participation des
femmes à la vie active
On ne cesse de parler du « dernier réservoir de main-d’œuvre qu’il s’agit d’utiliser, à savoir les
femmes ». C’est oublier que celles-ci représentent aujourd’hui déjà une forte participation à la vie
active, et que les mères font dix fois plus de temps partiel que les pères, mais le double de travail
domestique. Les exigences posées aux femmes sont immenses et ne sont vraisemblablement
guère réalisables: premièrement, elles devraient augmenter leur participation à la vie active et leur
taux d’activité afin de soulager la pénurie de main-d’œuvre. Deuxièmement, elles devraient devenir
mères et élever des enfants afin de freiner la dénatalité, et troisièmement, en leur qualité de filles,
elles devraient accompagner et soigner leurs (beaux-)parents vieillissants.
L’objectif visé consiste à faire en sorte que le projet « famille » ne soit plus le seul apanage des
femmes et de la sphère privée. À cet effet, la collaboration des hommes est nécessaire, ainsi que
le développement des prestations familiales accordées par le service public. Concrètement, il faut
pour la conciliation une infrastructure fiable, abordable, et organisée à l’échelle du pays, qui per-
mette aux femmes d’augmenter leur activité professionnelle et leur taux d’activité.
La Suisse aura encore besoin de la main-d’œuvre étrangère à l’avenir
Il est notoire que la Suisse est un pays d’immigration, et elle devra le rester à l’avenir pour ré-
pondre au vieillissement de la population sur le marché du travail. À cet égard, il ne faut pas oublier
qu’à l’avenir, nous ne pourrons plus recruter aussi facilement de la main-d’œuvre en provenance
d’Etats de l’UE, car nos voisins européens ont à lutter contre les mêmes problèmes démogra-
phiques, problèmes parfois encore plus aigus que les nôtres. Au cours des prochaines décennies,
l’immigration de travailleurs et travailleuses en provenance d’Etats de l’UE se déplacera vraisem-
blablement plus fortement vers l’immigration en provenance d’Etats tiers.
L’objectif visé consiste pour la Suisse à rester attrayante pour la main-d’œuvre étrangère, à l’avenir
aussi. Pour cela, elle doit maintenir ses facteurs essentiels d’attractivité, en particulier sa qualité de