Les accidents toxiques ou biochimiques

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Les accidents toxiques ou
biochimiques
N4
La toxicité des gaz
• Rappels. Composition de l’air:
O2 = 20 % ; N2 = 79 %; CO2 = 0,03 % ; Gaz rares = traces
• Toxicité des gaz = liée à la variation de la
PP d’un gaz
CO2 = l’essoufflement et l’hypercapnie
N2 = narcose
O2 = hyperoxie
CO = hypoxie
L’ESSOUFFLEMENT
1. Les mécanismes de
l’essoufflement
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1.1. L’hypercapnie
1.2. les chémorécepteurs
1.3. La régulation cardio-ventilatoire
1.4. Efforts respiratoires en plongée
1.5. Lorsque la régulation est dépassée
• 1.6 La ventilation inspiratoire superficielle
1. 1. L’hypercapnie
• L’hypercapnie est l’intoxication par le dioxyde de
carbone ou gaz carbonique (CO2). Le seuil de
tolérance = PP 0,07 bar.
• L’élévation trop importante du taux de CO2 dans
le sang peut entraîner des syncopes, des céphalées,
des nausées.
• L’essoufflement est la manifestation ventilatoire
de l’hypercapnie.
• L’essoufflement peut être responsable de noyade,
de surpression pulmonaire, d’ADD.
1.2. Les chémorécepteurs
• L’augmentation de la PP CO2 stimule des chémorécepteurs
(également sensibles à la diminution de la PP O2 et à
l’acidité du sang).
• Les chémorécepteurs centraux sont situés dans le bulbe
rachidien (système de commande involontaire de la
ventilation). Les chémorécepteurs périphériques se
trouvent au niveau du cœur.
• Ils transmettent des informations au centre bulbaire qui
enclenche un mécanisme de régulation cardio-respiratoire.
• L’augmentation de la ventilation (contraction des muscles
inspiratoires) va faire baisser le taux de CO2 dans le sang,
1.3. La régulation cardio-respiratoire
• Le CO2 est produit par l’organisme, il résulte de la
combustion de l’O2 au niveau cellulaire. Le gaz
carbonique est l’excitant du système de commande
nerveux de la respiration.
• Lors d’un un effort, l’organisme a un besoin accru
d’O2 (inspiration). En conséquence, la production
cellulaire de CO2 est aussi plus importante. Elle
entraîne une augmentation de la ventilation
(amplitude et fréquence) et une augmentation du
débit cardiaque. Le cycle se termine par le rejet de
CO2 par le filtre pulmonaire (expiration).
• >> Régulation efficace
1.4. Efforts respiratoires en plongée
•
LE MATERIEL
- L’utilisation de détendeur oblige une respiration active à
cause de la résistance mécanique du matériel,
- la combinaison comprime la poitrine et entraîne une
augmentation du travail des muscles de la ventilation
•
LA PROFONDEUR
Dès 30 mètres la viscosité de l’air augmente produisant
une résistance qui réduit le débit de la ventilation à 60 m.
La densité de l’air est telle que l’on à l’impression
d’inspirer de « l’air liquide ».
>> ces facteurs favorisent l’augmentation du travail des
muscles respiratoires, donc de la production de CO2.
1.5. Lorsque la régulation est dépassée.
• Si les efforts respiratoires ou musculaires sont trop
importants, et si la PP CO2 augmente trop
rapidement, la régulation est dépassée et devient
inefficace.
• La variation de la pression partielle du CO2 n’est
pas liée à la profondeur, mais à la production trop
importante de CO2 lors de la combustion de l’O2.
• La PP CO2 alvéolaire et la PP CO2 sanguine
s’équilibrent. Les échanges gazeux sont perturbés.
Le CO2 ne peut plus être éliminé.
1.6. La ventilation inspiratoire
superficielle
• La cause de l’essoufflement est l’élimination
insuffisante du CO2 par la ventilation.
• La fréquence ventilatoire est élevée, mais
l’amplitude est faible. L’air alvéolaire n’est pas
renouvelé (augmentation du CO2 alvéolaire)
• Le CO2 repart dans la circulation (augmentation
du CO2 artériel)
• Stimulation des centres bulbaires inspiratoires
• Ventilation inspiratoire artificielle
• Détresse ventilatoire
FORET.TORRES. Plongée Plaisir, 4***, ed. Gap.,2008
2. Les symptômes
• Ressentis : suffocation, sentiment d’asphyxie,
angoisse, nausées, sueurs, maux de tête.
• Observables (par le guide de palanquée):
augmentation du rythme respiratoire
(hyperventilation, chapelets de bulles, panique,
signes francs d’essoufflement, etc.)
• Apnée de contrôle: en restant à une même
profondeur, effectuer des apnées de quelques
secondes sur une expiration. Si c’est difficile de
prolonger l’expiration, peut-être essoufflement.
3. La conduite à tenir
• Pour ne pas aggraver la situation:
- arrêt de tout effort
- remontée immédiate à la surface (pour tout
plongeur)
• Assistance du plongeur en difficulté par le guide
de palanquée
L’essoufflement est une source de panique et peut
favoriser les risques de surpression pulmonaire,
d’ADD, de noyade.
3.1. Conduite à tenir
en immersion (guide de palanquée)
• Saisir efficacement le plongeur, le rassurer
• Maintien du détendeur en bouche (volonté de lâcher
l’embout)
• Lui demander de forcer l’expiration
• Le remonter à la vitesse préconisée par la procédure de
décompression
• Le surveiller pendant la remontée
• Vérifier la consommation et anticiper si panne d’air
• Effectuer les paliers, augmenter leur durée
• En surface, éviter les risques de noyade
• Alerter
3.2. Conduite à tenir
en surface (guide de palanquée)
• Si des nausées ou des maux de tête
persistent: le placer sous oxygénothérapie et
le diriger des secours médicalisés
• Surveiller l’accidenté (symptômes de
surpression pulmonaire, ADD)
• Si la remontée a été anormale (vitesse,
paliers), appliquer les mêmes procédures
que pour l’accident de décompression
4. Prévention
• La prévention passe un confort ventilatoire
pour les plongeurs
• Elle passe aussi par un contrôle régulier du
rythme respiratoire des plongeurs par le
guide de palanquée.
4.1. Prévention.
• Ne pas s’immerger déjà essoufflé
• Vérifier son matériel. Un détendeur mal réglé ou
une bouteille mal ouverte peuvent rendre difficile
la ventilation
• Se prémunir contre le froid (phase de
compensation: besoin de chaleur > besoin d’ O2 >
augmentation rythme respiratoire >CO2)
• Avoir une bonne condition physique
• Eviter tout effort inadapté au fond
4.2. prévention. (guide de palanquée)
• En surface, et lors de la mise à l’eau, laisser le temps aux
plongeurs de s’équiper sans précipitation
• Vérifier leur matériel (surlestage, palmes non adaptées,
détendeur et bouteille, équipement adapté)
• S’il y a du courant, utiliser une ligne de vie; s’immerger le
long du mouillage,
• Leur laisser le temps de s’acclimater au fond
• Adapter le palmage et les efforts au niveau des plongeurs
• Adapter le profil de la plongée en fonction des conditions
• Contrôler régulièrement leur consommation d’air
• Contrôler régulièrement leur fréquence respiratoire.
Fin
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