Limites Respiratoires de la Performance Aérobie M1 EOPS : U.E. Facteurs influençant la performance sportive (P Mucci) Composantes fonctionnelles de la performance aérobie Chez le sujet sain 1°) La Fct° cardiaque (Limite principale) - Irrigation, apport de l’O2 - avec l’ENT (Volume Ejection Systolique+++) 2°) La Fct° musculaire - Volume musculaire - Capacité oxydative (mitoch, capillarisation, activité enzymatique, extraction de l’O2, typologie…) - avec l’ENT 3°) La Fct° respiratoire - longtemps considérée non limitante mais remise en question I Aspects généraux de la fonction respiratoire La fonction respiratoire Apport d’O2 et élimination de CO2 Métabolisme de l’organisme - trajet de l’air dans les voies aériennes - mouvements et mécanique respiratoire Muscles respiratoires Mouvement d’entrée et de sortie mise en jeux des muscles respiratoires Ventilation modérée : - Inspiration: Diaphragme+++ et muscles intercostaux externes - Expiration: relâchement musculaire + force de rétraction élastique pulmonaire donc passive Ventilation + intense ~ >50L.min-1 : recrutement des muscles respiratoires accessoires - Inspiration: scalènes, Sterno-cléïdo-mastoïdien - Expiration: intercostaux internes et abdominaux +dorsaux, lombaires… . Débit ventilatoire (VE) . La mobilisation des volumes va déterminer le débit ventilatoire total VE (L.min-1) . VE = VT x fr au repos ~6-7 L.min-1 à l’exercice max 80-120 L.min-1 pour peu actifs 150-200 L.min-1 pour endurants Au repos avec Vt ~0,5l et fr ~12-14 cycle.min-1 II Ventilation et Exercice Ventilation et intensité d’exercice . - VE ne varie pas linéairement - Deux Seuils Ventilatoires coïncidant plus ou moins avec seuils lactiques SV1 Acide lactiques libération de H+ + HCO3H2CO3 → H2O+CO2 . VE avec . . VE/VO2 = SV1 Acide lactiques SV2 libération de H+ = Amplifications de la réponse ventilatoire à l’exercice Hyperventilation après SV2 . VE avec = SV2 Mais aussi implication de K+, T° T° et catécholamines . . . . VE/VO2et VE/VCO2 Exercice et Régime ventilatoire . Représentation en fct° fct° de VCO2 . . -VE et VA ~linéairement puis cassure du SV2 . . Régime Ventilatoire: . - VE grâce à de Vt et fr jusqu’à ~ SV2 - puis Vt augmente beaucoup moins et fr Implication sur coût énergétique Limitations mécaniques pulmonaires L’ de ventilation pourrait être limitée à l’exercice par les propriétés mécaniques du poumon: - débits bronchiques et résistances des voies aériennes - capacité de rétraction élastique du poumon (compliance pulmonaire…) - volume pulmonaire Réserve ventilatoire et entraînement BR ou RV (%)= [(VE max théorique - VEmax mesurée) / VE max théorique] x 100 VEmax mesurée = mesurée à VO2max VEmax théorique : Soit VEMS x 35 Soit Ventilation Maximale Volontaire sur 12s Entraînement intensif Entraînement modéré sédentaire Réserves ventilatoires en théorie jamais épuisées sauf chez les sportifs d’endurance D’après B.J.Whipp and R.Pardy modifié, 1986 En théorie, chez les sujets sains il n’y a pas de limitation mécanique de le respiration sauf sportifs d’endurance III Coût Énergétique de la Ventilation Coût de la ventilation d’exercice Travail des muscles respiratoires Insp mais aussi Exp pour des ventilations intenses L’hyperpnée d’exercice Flux sanguin vers ces muscles pour leur dépense énergétique Travail cardiaque (15% à l’exercice intense) . VO2 respiratoire d’exercice . . . + VE augmente et + le % de VO2Tot augmente: ~5% pour exercice modéré (VE ~75 L.min-1) . ~10% pour exercice max (VE ~125 L.min-1) ~15% pour exercice max athlètes endurants . -1 (VE >150 L.min ) Le coût en O2, pour mobiliser 1L d’air par min, n’est pas constant. Il augmente avec la ventilation ( 3-4 ml d’O2 consommé par litre de ventilation) . Composante respiratoire de VO2 (Totale) VO2resp VO2tot VO2autre Relation entre la consommation d’O2 totale et consommation d’O2 liée aux mouvements respiratoires (D’après De Levison et Cherniack, J Appl Physiol) Coût énergétique respiratoire et performance : compétition de l’apport en O2 . . VO2resp = 15% VO2max nécessité d’avoir un apport en O2 conséquent aux m. respiratoires compétition de l’apport en O2 entre muscles respiratoires vs locomoteurs Compétition du flux sanguin à l’exercice très intense vasoconstriction (syst Nerv Symp) au niveau des m. locomoteurs (restriction du débit sanguin) Restriction de l’apport en O2 aux muscles locomoteurs Autre exemple de limitation du débit sanguin Il se passe le même type de processus avec un W des muscles respiratoire+++ Travail des muscles respiratoires peut-il altérer la performance motrice après une restriction de l’apport en O2 aux muscles locomoteurs? Réponse: OUI Harms et al., 2000 . . Tlim à 90%VO2max chez sportifs avec VO2max > 60 ml.min-1.kg-1 •Resp normale •Resp assistée (Wresp --) •Resp contre résitance (Wresp++) Résultats: • Avec respiration assistée . VO2tot plus faible de la dépense énergétique due à la Ventilation Tlim est +++ qu’avec resp normale • Inversement avec resp résistée car flux sanguin vers les jambes serait fatigue musculaire ( de RPE) et la . Ceci ne semble vrai que pour des exercices > 80%VO2max (>SV2) Apparait quel que soit le niveau d’entrainement V Application de ces données scientifiques L’Entraînement des muscles respiratoires Il est basé sur l’existence d’une limitation de la performance locomotrice par la mise en activité importante des muscles respiratoires (compétition de flux sanguin, voir détails sur diapos précédentes) Un entraînement spécifique des muscles respiratoires (EMR) pourrait améliorer l’efficience (capacité oxydative…) de ces muscles et par conséquent : - réduire la compétition du flux sanguin entre les muscles respiratoires et les muscles locomoteurs à l’exercice intense, et ainsi favoriser l’apport et l’utilisation de l’O2 par les muscles locomoteurs afin d’augmenter les performances des individus ainsi entraînés Nouvelle technique dans l’entraînement sportif ? Embout Buccal Pince nez Modification du calibre de la valve inspiratoire => modification de la charge inspiratoire Exemple d’un appareil permettant de respirer contre résistances inspiratoires et utilisé pour l’entraînement des muscles respiratoires Etude chez des sujets sains: VO2max = 55 ml.min-1.kg-1 25 séances d’EMR (contre résistance à l’inspiration) 30 min/jour et 5j/semaine Résultats: force des m respi, amélioration du temps sur 8 km de course (+1,8%), même VO2max Etude sur la vitesse critique • 8 hommes (sport loisir) : 23 ± 2ans ; 73 ± 7 kg ; 179 ± 7 cm • 6 semaines d’EMR : 5 séances/sem 10 minutes matin et soir 30s respiration contre résistance 30s respiration normale • Tests avant et après EMR: – Epreuve incrémentale maximale en course à pieds (tapis roulant) détermination de VMA et VO2max . – Détermination des Tlim à 90, 100, 110 %VMA pré-entraînement et de la Vcrit (modèle linéaire) Résultats Pré Entraînement Post Entraînement Gain 14,2± 1,3 14,44± 1,3 ($) 46,12± 7,3 43,49± 4,3 Tlim 90% (s) 743,8± 252,3 917,3± 243,7 ($) 26,3% ±18 ($) Tlim 100% (s) 384,3± 59,9 454,3± 103,2 ($) 17,4% ±14,1 ($) Tlim 110% (s) 227,3± 24,2 247,3± 46,3 8,5%± 14,3 11,39±1,1 11,69± 1,1 ($) 2,7% ±3 ($) -1 VMA (km.h ) -1 VO2Max (ml.kg .min-1) -1 Vcrit (km.h ) 1,8% ±1,9 ($) 4,8%± 9,3 $ = significativement différent entre Pré et Post Entraînement . VMA et VO2max ~ VE max n’augmentait pas Tlim 110 ne varie pas Tlim 100 et 90 de 17 et 26% Meilleure efficience respiratoire (entraînement spécifique) Ventilation pas suffisamment impliquée Nets effets de EMR Amélioration globale de la performance aérobie (VMA, Tlim90 et 100, Vcrit) • D’autres études ont aussi montré que des améliorations de la performance aérobie sur des exercices sous-maximaux ou maximaux étaient liées à une augmentation de la force et de l’endurance des muscles respiratoires • Une diminution de lactatémie pour une intensité d’exercice donnée a été aussi décrite Conclusion Un Entraînement spécifique des muscles respiratoires va améliorer la fonction de ces muscles en diminuant le coût énergétique de la ventilation d’exercice et ainsi induire une amélioration significative de la performance aérobie en favorisant l’apport en O2 aux muscles locomoteurs