Ecoulement uniforme et écoulement graduellement varié en régime laminaire
IEcoulement uniforme et écoulement graduellement varié
en régime laminaire
I.1 Etude bibliographique
Depuis longtemps, l'homme a cherché à comprendre les mécanismes physiques
responsables du mouvement de l'eau dans la nature (rivières, canaux, nappes phréatiques, la
mer, etc.). Les pistes sont nombreuses, le problème classique d'ingénierie étant d'évaluer le
débit d'une rivière connaissant la hauteur de l'eau et les autres paramètres intervenant dans le
mouvement (nature du sol, forme de la vallée, pente du cours d'eau). On a aussi besoin
d'établir des formules qui permettent de calculer, pour un débit donné, le profil de la surface
libre d'un cours d'eau. Ceci permet une première évaluation des zones successibles d'être
inondées. Par analogie, l'homme a cherché également à établir des correspondances entre ces
écoulements naturels et d'autres phénomènes physiques, même si leur aspect est
complètement diffèrent. Lorsque ces analogies font appel aux outils mathématiques
caractérisant les phénomènes physiques, les résultats sont alors incontestables. En ce qui
concerne les écoulements de l'eau dans les canaux en régime uniforme et permanent, il bien
connu depuis Stokes (1845) qu'ils sont analogues aux écoulements dans les conduites en
régime établi. Ainsi, nous orienterons notre étude bibliographe à la fois sur les écoulements
dans les conduites et sur les écoulements dans les canalisations. Nous nous intéressons
exclusivement aux fluides indépendants du temps car bien que les fluides thixotropes soient
d’une importance primordiale, il n’existe pas à l’heure actuelle beaucoup de travaux sur ces
derniers (cf. Escudier & Presti 1995, Toure 1992). Ce fait n’est pas surprenant si on considère
les difficultés du sujet, et le surdimensionnement des installations hydrauliques que l’on peut
généralement observer. Soit par exemple un fluide qui doit être vidangé par l’intermédiaire
d’une pompe. La pompe est généralement suffisamment puissante pour démarrer
l’écoulement, donc surdimensionnée puisque la structure du fluide se désorganise sous l’effet
du cisaillement et que le fluide thixotrope atteint un état d’équilibre (après que l’on a dépassé
un certain temps critique) où il se comporte comme un simple fluide indépendant du temps.
D’autre part, les expériences d’Ayadi (1996) avec un fluide thixotrope (Laponite) en
écoulement à surface libre révèlent des phénomènes particuliers que l’hydraulique classique
est incapable d’expliquer. Comme le fait que la profondeur du fluide, en écoulement
uniforme, augmente avec la diminution du débit. Nous écartons également dans notre étude le