MISSION ECONOMIQUE --- UBIFRANCE D’ALGER
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2 LA COMMUNICATION EN ALGERIE
2.1 LE MARCHE DE LA COMMUNICATION EN ALGERIE
Depuis dix ans, le secteur de la communication connaît un essor remarquable, catalysé
par l’expansion de l’économie algérienne. Selon les chiffres du Centre National du Registre
du Commerce (CNRC), on recense 2 282 opérateurs privés dans le domaine de la publicité
(dont 1 215 personnes morales et 1 067 personnes physiques), auxquels s’ajoutent 2 256
agences de communication (dont 1 336 personnes morales et 920 personnes physiques).
Néanmoins, parmi cette kyrielle d’agences de publicité et de communication, seule une
minorité correspond aux standards des agences occidentales. En effet, sous couvert de
l’appellation « agence de communication », de nombreuses sociétés se révèlent n’être que des
prestataires ou sous-traitants des grandes agences présentes sur la place algérienne. Il n’est
donc pas aisé de distinguer le bon grain de l’ivraie, d’où l’importance de ce guide-répertoire.
Le secteur de la communication et de la publicité a véritablement pris son essor au début des
années 2000, à l’aune de l’ouverture de l’économie algérienne. La naissance de ce marché est
corrélée à l’émergence de grands groupes en Algérie, notamment étrangers. En effet, les
annonceurs internationaux qui ont coutume de travailler avec des agences de communication,
ont intrinsèquement dopé le marché. Par ailleurs, le développement du secteur de la
communication en Algérie témoigne d’une prise de conscience des opérateurs économiques
locaux de la nécessité d’utiliser la publicité pour se faire connaître et augmenter ses ventes.
Au sein d’un secteur encore naissant, une dizaine d’agences se partage près de 90% du
marché publicitaire. Malgré un grand nombre de sociétés locales, les agences étrangères ont la
main mise sur le secteur. Par ailleurs, il existe encore peu d’agences spécialisées, et les
agences dites « full services » dominent largement le marché.
Les entreprises étatiques étant légion en Algérie, une agence publique est spécialement dédiée
à la communication des sociétés nationales. L’Agence Nationale d’Édition et de Publicité
(ANEP) a donc vocation à acheter de l’espace publicitaire (TV, presse, radio, affichage) et
conseiller les entreprises publiques dans leur stratégie de communication.
Malgré un dynamisme patent du secteur, les professionnels de la communication en
Algérie appréhendent une relative stagnation du marché. En raison de la morosité des
investissements publicitaires mondiaux, conséquence de la crise économique et financière, et
de la forte progression enregistrée par le secteur depuis 2000, le marché devrait accuser une
croissance plus modeste dans les années à venir. Cependant, encore embryonnaire et en phase
de développement, le marché de la communication en Algérie offre le plus grand potentiel de
croissance au Maghreb. De nombreux chantiers sont encore à entreprendre, notamment afin
de professionnaliser le secteur. A ce titre, une instance de régulation devrait être créée, sous
l’égide du Secrétariat d’État chargé de la Communication et des principales agences présentes
en Algérie. Autre défi, pallier la carence en formation des algériens aux métiers de la
communication et de la publicité. Dans cette optique, les pouvoirs publics ont entrepris un
vaste programme de formation des étudiants et fonctionnaires aux TIC.
Encore peu structuré et en développement, le marché de la communication en Algérie est en
pleine croissance et offre de nombreuses opportunités. En pôle position, les agences
internationales dominent le marché, malgré l’émergence de sociétés locales, de plus en plus
nombreuses et compétitives.