Département des Sciences Cliniques
Clinique d’Ophtalmologie
CONDUITE DE L’EXAMEN OPHTALMOLOGIQUE
Alain Regnier
Ophtalmologie A2 : Propédeutique
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L’examen ophtalmologique comporte différentes étapes qui visent successivement à se
renseigner auprès du propriétaire sur des éléments pertinents concernant l’animal et son
affection oculaire, puis à explorer la fonction visuelle du malade avant de procéder à un
examen logique des structures oculaires. On entend par procédure logique celle qui
commence par l’étude des annexes de l’oeil et se termine par l’examen du fond d’oeil
sans omettre aucune étape intermédiaire.
I- Rappel sur l’anatomie générale du globe oculaire
I- Les renseignements sur le malade et le motif de la consultation
A- L’anamnèse
L’espèce, la race et l’âge de l’animal doivent être notés. Ces informations
épidémiologiques seront reprises dans le raisonnement diagnostique en recoupement
avec les données de la clinique.
B- Les commémoratifs
Ils doivent faire préciser :
1- Le motif de la consultation
Il y en a 4 types principaux en ophtalmologie
• modification de l’aspect de l’oeil
• écoulement oculaire anormal
• douleur oculaire
• diminution ou perte de la vision
2- Les conditions dapparition
Schéma J.Sautet & L.Monnereau
Ophtalmologie A2 : Propédeutique
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3- La durée d’évolution
4- L’existence éventuelle de symptômes extra-oculaires
5- L’existence éventuelle d’antécédents pathologiques oculaires ou généraux
II- L’examen de la fonction visuelle
L’exploration clinique de la vision chez l’animal utilise des moyens simples. Elle se fait
principalement à partir de tests subjectifs qui demandent la coopération du sujet et, qui de
ce fait, sont parfois d’une interprétation délicate. Les réflexes pupillaires photomoteurs
sont considérés comme un test objectif, c’est à dire indépendant de la volonté du patient.
A- Observation de l’animal
L’animal est observé lorsqu’il se déplace dans la salle de consultation. On juge son
aptitude à éviter les obstacles (table, chaises... etc) qui sont présents.
B- Test de la boule de coton
On attire l’attention de l’animal et on laisse tomber devant ses yeux une boule de coton.
Normalement, le chien ou le chat doit suivre du regard ou par un mouvement de la tête le
déplacement vertical de la boule de coton.
C- Test du clignement à la menace
Il met à profit un flexe de protection de l’oeil. Après avoir prévenu l’animal par une
légère chiquenaude sur le chanfrein, on exécute un mouvement rapide des doigts à
quelques centimètres de l’oeil, en évitant de toucher les cils ou les poils et de déplacer de
l’air. A l’état normal on observe un clignement réflexe des paupières de l’oeil testé.
D- Les réflexes pupillaires photomoteurs (Fig.1)
Ce test met à profit la constriction pupillaire induite par l’éclairement de l’oeil. L’animal doit
être placé dans une pièce obscure. Le clinicien ferme l’oeil de l’animal puis l’ouvre
soudainement en dirigeant vers lui la source lumineuse (stylo lumineux, source lumineuse
d’un ophtalmoscope) qui est approchée à 10 cm environ de l’oeil. Il se produit
immédiatement une diminution de l’ouverture pupillaire, c’est-à-dire un myosis, de l’oeil
éclairé : c’est le réflexe pupillaire direct. Cette manoeuvre détermine aussi un myosis sur
l’oeil opposé : c’est le réflexe photomoteur croisé ou consensuel. Ainsi lorsque l’on éclaire
l’oeil droit on observe le réflexe direct sur cet oeil et son réflexe consensuel sur l’oeil
gauche.
Ophtalmologie A2 : Propédeutique
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III- L’examen de l’oeil et de ses annnexes
A- Examen à distance
1- Conditions de l’examen
• réalisé en lumière artificielle (carnivores) ou naturelle (cheval).
• animal tenu par un aide
• le clinicien se place face au sujet et observe simultanément les 2 yeux
(observation comparative) et note les différences essentielles. Puis il
examine chaque oeil séparément.
2- Le déroulement de l’examen
Lors de l’examen à distance, l’observation doit porter successivement sur les
paramètres suivants :
• la région péri-oculaire et les paupières : inflammation, déformation,
alopécie... etc
• l’existence éventuelle d’un écoulement oculaire : uni ou bilatéral ? de
quelle nature (séreuse, muqueuse, purulente) ?
• la taille de l’ouverture palpébrale : est-elle équivalente sur les 2 yeux ?
• le volume des globes oculaires : normal / augmenté / diminué ?
• la position des globes oculaires : normale / avancée / reculée ?
• la direction des globes oculaires : à l’état normal les 2 axes optiques
paraissent parallèles (en fait forment un angle de 20-30° chez le chien et
le chat)
B- Examen rapproché
1- Les conditions de l’examen
- L’obscurité doit être faite dans la salle d’examen
- un aide immobilise la tête du chien ou du chat en plaçant une main derrière la
Figure 1
: Mise en évidence des réflexes pupillaires photomoteurs
Ophtalmologie A2 : Propédeutique
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tête et l’autre sous le menton
- une source lumineuse ponctuelle et puissante sera utilisée : stylo lumineux, tête
d’otoscope ou mieux transilluminateur de Finoff
- on peut aussi s’aider d’un système grossissant : loupe éclairante ou loupe
frontale
- on doit examiner successivement les 2 yeux. Si l’affection oculaire est
douloureuse, entraînant la fermeture des paupières ou une réaction de défense,
l’examen doit être précédé par l’instillation d’un anesthésique local (Tétracaïne
unidoses® ou Cébésine collyre®). Chez le cheval, la manipulation des paupières
est facilitée par la réalisation d’une anesthésie locorégionale (bloc auriculo-
palpébral).
2- Les temps de l’examen
• Le bord palpébral :
position normale / enroulement / éversion
inflammation
présence de cils mal implantés
La conjonctive : on examine la partie qui recouvre le globe oculaire (conjonctive
bulbaire), celle qui tapisse la face interne des paupières (conjonctive palpébrale) et
les culs-de-sac conjonctivaux. Pour examiner les culs-de-sac conjonctivaux, le
clinicien place son index sur la paupière supérieure et son pouce sur la paupière
inférieure. Il écarte les paupières et en appuyant avec son index sur la paupière
supérieure il fait légèrement reculer le globe oculaire.
La membrane nictitante : on examine en premier lieu sa face externe et son bord
libre. La membrane nictitante étant normalement cachée dans l’angle interne,
pour pouvoir l’examiner, il faut la faire saillir en procédant comme il est décrit
précédemment pour l’examen des culs-de-sac conjonctivaux. L’examen de la
face interne est réalisée après instillation d’un anesthésique local. Le bord d la
membrane nictitante est saisie avec une pince à griffes multiples (pince de
Graefe) et la membrane nictitante est tirée vers l’extérieur et éversée.
La cornée : elle est examinée en recherchant des modifications de ses
caractères physiques essentiels, que sont :
- la transparence
- l’aspect lisse et brillant
- la courbure régulière
L’examen de la cornée doit être complété par l’utilisation des colorants (cf examens
complémentaires).
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