1 CHAPITRE VII Propagation des ondes électromagnétiques dans

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CHAPITRE VII
Propagation des ondes électromagnétiques dans les milieux matériels
Interfaces et anisotropie
introduction
Dans ce chapitre on voudrait traiter de la propagation des ondes électromagnétiques dans
divers milieux ( diélectriques , métaux , plasmas ) et principalement des ondes optiques . Suivant
les cas on aura : soit un milieu infini , sans bord , et l’on cherchera les « modes propres » de
propagation , que ces milieux soient parfaits ou conducteurs ; soit une surface de séparation
entre deux diélectriques ou avec le vide , et l’on établira les règles de la réfraction optique ou de
leur pénétration ; soit un milieu anisotrope , comme le sont les cristaux , et l’on cherchera à
comprendre les phénomènes de biréfringence . On examinera également le cas de la propagation
des ondes optiques dans les milieux non linéaires en raison de l’importance technique que revêt
ce problème .
propagation d’une onde électromagnétique dans un milieu diélectrique , linéaire , infini ,
homogène et isotrope ( l.i.h.i )
= Il faut expliquer d’abord ce que recouvrent les quatre adjectifs l , i , h , i .
Un milieu est dit linéaire si la « réponse » est proportionnelle à la « perturbation » ; on connait
l’exemple du moment dipolaire induit p0 : il est proportionnel au champ appliqué E ( ou
mieux au champ local ) . Plus simple encore , pour un ressort harmonique , le déplacement de son
extrémité est proportionnel à la force que l’on applique .
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Un milieu ou un espace est infini sil na pas de « bord » ; cette définition comprend le cas où il
ny a pas non plus de « source » ; dans ce cas , les conditions aux limites ne conditionnent pas les
solutions propagatives que lon cherche ; on obtient les modes propres orthogonaux de vibration
du milieu ; on peut classer les solutions par symétrie ( ondes planes , ondes sphériques , ...) .
Un milieu est homogène si à une certaine échelle ses propriétés sont identiques dun point à un
autre . Quelle échelle ? il est clair quau niveau atomique aucun milieu nest homogène ( atomes ,
électrons , ..sont des points singuliers ) ; toutefois à l’échelle de dix mailles , ou de cent ...on peut
moyenner les densités de charges électriques , de moments dipolaires ...et chaque volume
élémentaire dv(r) est identique dans toute l’étendue du milieu . Cest ce que lon admet a-priori
pour traiter de la propagation dune onde électromagnétique dans un diélectrique ; cest
lhypothèse courament faite dans le domaine de la thermodynamique , de lhydrodynamique et
des phénomènes de transport ; cest aussi le point de vue qui a justifié lintroduction des
grandeurs D et H dans les équations de Maxwell des milieux polarisables .
Un milieu anisotrope est tel que les « grandeurs de matière » qui donnent les propriétés du milieu
sont en réalité des grandeurs « tensorielles » : conductivité J = σ E , susceptibilité diélectrique D
= ε(ω) E ; une conséquence immédiate en est que la propagation dune onde optique ne se fait
pas avec la même vitesse dans les différentes directions ....
Pour traiter de la propagation dune onde dans un milieu « l.i.h.i » il faut revenir aux
équations de Maxwell valables pour un diélectrique ( jusqu’à preuve du contraire on acceptera
que ce milieu na pas de polarisation magnétique ) ; on garde des équations homogènes et les
sources extérieures sont ignorées ; on calculera donc les modes propres avec un groupe
d’équations homogènes sans second membre .
Une analyse de Fourier des équations de départ ( Maxwell ) conduit à :
˜
D ( r,ω)
0 ˜
ε r(ω) ˜
E ( r,ω)
div[˜
B ( r,ω)] =0
div[ ˜
D ( r,ω)] = div[˜
E ( r,ω)] =0
rot[ ˜
B ( r,ω)] =
µ
0ε0 ( iω ) ˜
ε r(ω) ˜
E ( r,ω)
rot[ ˜
E ( r,ω)] = ( iω ) ˜
B ( r,ω)
ou encore , après une analyse en ondes planes :
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˜
D ( q,ω)= ˜
ε (ω) ˜
E ( q,ω)
q.˜
B ( r,ω)=0
q.˜
D ( r,ω) = q.˜
E ( r,ω) =0
iq x ˜
B ( r,ω) =
µ
0 ( iω ) ˜
ε (ω) ˜
E ( r,ω)
iq x ˜
E ( r,ω) = ( iω ) ˜
B ( r,ω)
La première de ces cinq équations sappelle une « équation de matière » . Ces équations
fournissent en général une relation entre diverses grandeurs mesurables ; la constante
diélectrique , par exemple , dépend du matériau étudié et donne une relation de proportionalité
entre D et E .
Les quatre dernières équations , qui ne sont que les équations de Maxwell , sont remarquables car
elles sont identiques à ce que nous avons rencontré dans le vide , à la seule différence que , dans
lavant dernière , le produit
µ
0ε0 est remplacé par
µ
0ε0 ˜
ε r(ω) =
µ
0 ˜
ε (ω) pour
une onde de pulsation ω .
= milieu diélectrique parfait
Par définition , dans un milieu parfait ( cest à dire sans perte ) ˜
ε r(ω) est réel . La
solution du problème est donc en principe connue ; comme dans le cas du vide , si on cherche des
solutions de type onde plane , leur vitesse de phase au lieu d’être c , celle de la lumière , est :
v
ϕ
(ω) = ω/q = c
[ ˜
ε
r(ω)]1/2= c
n(ω)
: la vitesse de phase est plus petite que celle de la lumière ;
: n(ω) sappelle lindice optique du milieu diélectrique à la fréquence de londe ; il est toujours
supérieur à lunité ; cest une grandeur spécifique pour chaque milieu, que lon mesure avec
quatre , cinqou six décimales ( si la température est fixe ) et qui sert souvent à qualifier la pureté
de l’échantillon .
: les trois vecteurs q , D et B forment un trièdre direct ainsi que q , E et B.
: il y a toutefois une autre différence avec le cas du vide : le milieu est « dispersif » car la vitesse
de phase dépend en général de la fréquence .
= milieu diélectrique non parfait
La loi de dispersion des ondes s’écrit toujours :
q2=ω2
c2 ˜
ε r(ω)
mais le vecteur donde , quantité que lon cherche à exprimer lorsque la fréquence est fixée ,
comporte une partie réelle et une partie imaginaire :
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q=q' iq"
q' =ω
c(ε')
1/2
q"= 1
2q' ε"
ε'
de sorte que , en reportant dans la solution en onde plane , on trouve aisément que :
: exp i(ωtqx)= exp i(ωtq' x) exp(q"x) ;
: le deuxième facteur se traduit par une atténuation de londe car q’’ est positif si
χ
"(ω) est
positif .
: dans certaines circonstances
χ
"(ω) peut être négatif : le milieu est amplificateur ;
: pour
χ
"(ω)=0 le milieu est transparent
: B est en retard sur E dun angle
ψ
tel que tg(
ψ
)= q’’/q
A ce stade , le résultat est formel ; toute la physique consiste en effet à calculer q’’ avec un
modèle physique réaliste .
= propagation de l’énergie dans la matière
On a calculé , en régime statique , la variation d’énergie libre dun milieu diélectrique et
magnétique
δF = V
[ H.δB + E.δD ] dv
Cette formule est remarquable car les parties diélectriques et magnétiques sont séparées au moins
dans les équations de Maxwell de la statique . En régime dépendant du temps , il nen est plus de
même .
- premier postulat
En régime variable on va utiliser la même formule et accepter que lintégrale soit calculée sur un
petit volume (v) comme si cette énergie était localisée ; on part donc de :
F
t = v
[ H. B
t + E.D
t ] dv = = v
{ H. [- rot( E )] + E.[ rot( H ) - j ] }dv
et lon cherche à faire un bilan .
- deuxième postulat
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Si cette énergie change dans le temps cest pour deux raisons ; si il y a dans le milieu des
courants réels qui circulent il y aura dissipation d’énergie par effet Joule ; par unité de temps cela
donne la contribution :
- v
j .E dv
Par ailleurs , le flux R d’énergie qui traverse le volume V na en général aucune raison d’être
uniforme ; il donnera une contribution -div ( R ) à la variation d’énergie par unité de temps dans
le volume V ; soit au total :
F
t = - v
[ j .E + div( R ) ]dv
En reportant dans cette équation de bilan lexpression de F
t cela permet de donner une
expression pour le vecteur R :
v
j .E dv + F
t =- v
div( ExH) dv = -s
ExH . ds
Soit en fin de compte :
R = ExH
- remarques
: ce vecteur sappelle « vecteur de Poynting »
: on retrouve bien le résultat valable dans le vide , puisque dans ce cas
R = ExH = ExB
µ
0
[ Dans le vide et pour une onde plane on avait noté dans le chapitre II que si
E=E0cos(ωtqx) -> B=1
c q
qx E0cos(ωtqx )
la densité d’énergie est alors
f = 1
2ε0E2+1
2
µ
0B2
0E2
et la valeur moyenne dans le temps de cette quantité est
< f > = < ε0E2> = 1
2ε0E02 ]
De la même manière en calculant < R > on trouve ici :
<f>= 1
2ε E0
2 --> < R > = 1
µ
0<BE > q
q = <f> v q
q
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