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République du Sénégal
-----------Un Peuple – Un But – Une Foi
---------MINISTERE DE L’ECONOMIE, DES FINANCES ET DU PLAN
----------DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DS POLITIQUES ECONOMIQUES
------------DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES
Comité National de Coordination
CNC
Rapport sur la surveillance Multilatérale au sein de la
CEDEAO
4° Trimestre 2015
Avril 2016
Sommaire
I-
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL ............................................................................. 4
1.1. Croissance économique mondiale .......................................................................................... 4
1.2. Prix à la consommation ......................................................................................................... 4
1.3. Marchés monétaire et financier ............................................................................................. 4
1.4. Marchés des matières premières ........................................................................................... 5
II. ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE ................................ 6
2.1. SECTEUR REEL ................................................................................................................... 6
2.1.1. Secteur Primaire .............................................................................................................. 6
2.1.2. Secteur Secondaire ........................................................................................................... 7
2.1.3. Secteur Tertiaire .............................................................................................................. 9
2.1.4. Inflation et Compétitivité .............................................................................................. 10
2.2. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE .......................................................... 11
2.2.1. Recettes budgétaires ...................................................................................................... 11
2.2.2. Les Dons ......................................................................................................................... 12
2.2.3. Les Dépenses budgétaires ............................................................................................. 13
2.2.4. Dette publique ............................................................................................................... 13
2.3. COMMERCE EXTERIEUR ................................................................................................. 14
2.3.1 Exportations des principaux produits ........................................................................... 14
2.3.2. Importations des principaux produits .......................................................................... 15
2.4. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE ............................................................ 17
2.4.1. Evolution des avoirs extérieurs nets............................................................................. 17
2.4.2. Evolution du l’encours du crédit intérieur ................................................................... 17
2.4.3. Evolution de la masse monétaire ................................................................................. 18
III - PERFORMANCES AU TITRE DES CRITERES DE CONVERGENCE ..................... 19
3.1- Critères primaires ............................................................................................................. 19
3.2. Critères secondaires .......................................................................................................... 19
IV - HARMONISATION DES POLITIQUES ET ARRANGEMENTS
INSTITUTIONNELS .................................................................................................................... 19
4.1- Protocoles et Conventions de la CEDEAO ........................................................................ 19
4.2- Libre circulation des personnes, droit d’établissement et de résidence ........................... 20
4.3- Schéma de libéralisation des Echanges (SLE) de la CEDEAO ........................................ 21
4.4- Accord de Partenariat Economique (APE) ......................................................................... 21
V- PERSPECTIVES ..................................................................................................................... 22
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CNC
1
RESUME
L’environnement économique et financier international a été marqué en
2015 par une reprise de l’activité dans la zone euro avec une croissance de
1,5% contre 0,9% en 2014, une légère amélioration de la croissance aux EtatsUnis (+2,5% contre +2,4% en 2014) et un ralentissement dans les pays
émergents et en développement (+4,0% contre +4,6% en 2014). Au total, les
dernières estimations du FMI tablent sur une croissance de l’économie
mondiale de 3,1%, soit une baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à
2014. Sur le marché des matières premières, la tendance baissière enregistrée
en 2014 s’est poursuivie en 2015. En effet, les cours du baril de pétrole
(BRENT, Dubaï et WTI) se sont repliés de 47,1% par rapport à l’année
précédente. Parallèlement, les cours des matières premières hors combustibles
ont affiché une baisse de 17,4% en 2015 par rapport à 2014.
Au plan interne, l’activité économique interne, mesurée par l’indice
général d’activité hors agriculture (IGA), a crû de 8,5% en variation
trimestrielle. Cette évolution traduit la bonne tenue des secteurs secondaire et
tertiaire qui ont affiché des progressions respectives de 11% et de 6,1% en
rythme trimestriel. Quant au secteur primaire, il a évolué de 3,6% entre le
troisième et le quatrième trimestre de 2015. En moyenne sur l’année 2015,
l’indice général d’activité a progressé de 4,8%. Globalement, en tenant compte
des performances agricoles, le taux de croissance du PIB réel est ressorti à
6,5% en 2015, après 4,3% en 2014.
Au titre de l’inflation, les prix à la consommation ont enregistré une
hausse de 1,8%, en variation trimestrielle, sous l’effet principalement du
renchérissement du prix des « produits alimentaires et boissons non
alcoolisées » (+4,5%). Sur les douze mois de l’année 2015, l’inflation moyenne
est ressortie à 0,1%.
En termes de compétitivité-prix, l’économie sénégalaise a enregistré
une perte de compétitivité de 2,5% en variation trimestrielle. Cette situation
est due aux effets conjugués du différentiel d’inflation défavorable (+1,5%) et
de l’appréciation, estimée à 1,0%, du taux de change effectif nominal vis-à-vis
des principaux partenaires commerciaux. En revanche, en moyenne sur
l’année 2015, des gains de compétitivité de 4,5 % sont enregistrés en variation
annuelle.
Au titre des finances publiques, la gestion budgétaire au titre de
l’année 2015 a été marquée par une mobilisation satisfaisante des recettes
budgétaires (+5,2%) conjuguée à une hausse modérée des dépenses publiques
(+4,1%). Au total, l’exécution budgétaire au titre de 2015 fait ressortir un
déficit (dons compris) estimé à 387,2 milliards, soit 4,8% du PIB en 2015.
S’agissant de la dette publique, son encours à fin décembre 2015 est
estimé à 4597,7 milliards, dont 3317,9 milliards au titre de la dette extérieure
et 1279,7 milliards au titre de la dette intérieure.
Pour ce qui est des échanges extérieurs, les estimations de la balance
des paiements du Sénégal font ressortir un solde global excédentaire de 154,9
milliards contre un excédent de 219,7 milliards en 2014, soit une baisse de 64,8
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milliards. Cette situation reflète une amélioration du déficit des transactions
courantes (570,3 milliards en 2015 contre 665,9 milliards en 2014) et une
réduction de l'excédent du compte de capital et d'opérations financières évalué
à 725,2 milliards en 2015 contre 880,7 milliards en 2014.
Enfin, concernant la situation monétaire, l’évolution, au cours du
quatrième trimestre de l’année 2015, fait ressortir par rapport au trimestre
précédent une amélioration de 5,3% des avoirs extérieurs nets, une
augmentation de 1,0% du crédit intérieur et un accroissement de 3,5% de la
masse monétaire.
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I-
ENVIRONNEMENT INTERNATIONAL
1.1. CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE
L’environnement économique et financier international a été marqué en
2015 par une reprise de l’activité dans la zone euro avec une croissance de
1,5% contre 0,9% en 2014, une légère amélioration de la croissance aux EtatsUnis (+2,5% contre +2,4% en 2014) et un ralentissement dans les pays
émergents et en développement (+4,0% contre +4,6% en 2014). Au total, les
dernières estimations du FMI tablent sur une croissance de l’économie
mondiale de 3,1%, soit une baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport à
2014.
En 2016, la croissance mondiale devrait s’améliorer, avec une croissance
attendue à 3,4%, sous l’impulsion d’un regain d’activité dans les pays avancés,
dans un contexte de reprise modeste de l’activité économique dans la zone
euro. En effet, l’Espagne devrait connaître un ralentissement de sa croissance,
projetée à 2,7% contre une estimation de 3,2% en 2014. En Allemagne et en
France, la croissance de l’activité économique est attendue à 1,7% et 1,3%
respectivement. L’Italie, quant à elle, devrait afficher une croissance de 1,3%,
soit une amélioration de 0,5 point de pourcentage par rapport à 2014. Dans les
pays émergents et en développement, l’activité économique ressortirait en
hausse de 4,3% dans un climat de baisse des cours des principales matières
premières.
1.2. PRIX A LA CONSOMMATION
S’agissant des prix à la consommation, ils ont stagné dans la plupart des
pays en 2015 comparativement à 2014. Dans les économies émergentes et en
développement, l’inflation s’est établie à 5,5% en 2015 contre 5,1% un an
auparavant, alors que dans les économies avancées, les prix ont progressé de
0,3% contre 1,4% en 2014. En 2016, l’inflation devrait rester à des niveaux
modérés ; les prévisions tablent sur des niveaux de 1,1% et 5,6%
respectivement dans les pays avancés et dans les pays émergents et en
développement.
1.3. MARCHES MONETAIRE ET FINANCIER
Concernant le marché monétaire et financier, les conditions financières
ont connu un assouplissement dans la zone euro et au Japon tandis qu’aux
Etats-Unis, la Réserve fédérale s’est affranchie en décembre 2015 de la borne
zéro en relevant le taux directeur des fonds fédéraux. Cette décision visait,
d’une part, à distribuer davantage de crédits pour financer les
investissements et booster la croissance et d’autre part, a contribuer à un
durcissement des conditions financières extérieures, à une baisse des flux de
capitaux et à de nouvelles dépréciations monétaires dans certains pays
émergents.
S’agissant des taux de change, l’euro et le yen se sont dépréciés
respectivement de 16% et de 14% par rapport au dollar américain. Dans le
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même sillage, l’euro s’est dévalorisé de 10% et de 4% vis-à-vis de la livre
sterling et du yen, respectivement.
1.4. MARCHES DES MATIERES PREMIERES
Sur le marché des matières premières, la tendance baissière enregistrée
en 2014 s’est poursuivie en 2015. En effet, les cours du baril de pétrole
(BRENT, Dubaï et WTI) se sont repliés de 47,1% par rapport à l’année
précédente. Parallèlement, les cours des matières premières hors
combustibles ont affiché une baisse de 17,4% en 2015 par rapport à 2014. En
2016, le cours du baril devrait s’inscrire en baisse de 17,6%.
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II. ANALYSE DE LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE
2.1. SECTEUR REEL
Au quatrième trimestre de 2015, l’activité économique interne, mesurée
par l’indice général d’activité hors agriculture (IGA), a crû de 8,5% en variation
trimestrielle. Cette évolution traduit la bonne tenue des secteurs secondaire et
tertiaire qui ont affiché des progressions respectives de 11% et de 6,1% en
rythme trimestriel. Quant au secteur primaire, il a évolué de 3,6% entre le
quatrième et le troisième trimestre de 2015.
Comparativement à la même période en 2014, l’activité économique s’est
confortée de 7,1%, en liaison essentiellement avec le renforcement des secteurs
secondaire (+11,4%), primaire (+10,1%) et tertiaire (+4,5%). En moyenne sur
l’année 2015, l’indice général d’activité a progressé de 4,8%, à la faveur de la
bonne tenue des secteurs secondaire (+6,2%), primaire (+4,2%) et tertiaire
(+4,1%) conjuguée au dynamisme de l’administration publique (+4,6%).
Combinée aux performances du sous-secteur de l’agriculture, le taux de
croissance du PIB réel s’est établi à 6,5% en 2015.
Tableau 1 : Indice Général d’Activité hors agriculture base 100 en 2006
Pond
(2014)
SECTEURS
2014
2015
PRIMAIRE (Elevage et Pêche)
5,9
trim. 04 trim. 03
(1)
(2)
105,7
112,4
SECONDAIRE
22,1
131,7
132,2
TERTIAIRE
53,9
149,9
ADMINISTRATION PUBLIQUE
6,3
TAXE SUR BIENS ET SERVICES
IGA (base 100=2006)
trim. 04
(3)
116,4
variation en %
2015/2014
(3)/(2)
(3)/(1) 12 mois
3,6%
10,1%
4,2%
146,7
11,0%
11,4%
6,2%
147,6
156,7
6,1%
4,5%
4,1%
130,2
136,3
136,5
0,1%
4,8%
4,6%
11,8
141,8
128,9
159,2
23,5%
12,2%
5,5%
100,0
141,3
139,3
151,2
8,5%
7,1%
4,8%
Source : DPEE
2.1.1. Secteur Primaire
Durant le quatrième trimestre de 2015, l’activité du secteur primaire
(hors agriculture et sylviculture) a enregistré une hausse de 3,6% en
variation trimestrielle, en liaison principalement avec la progression du soussecteur de l’élevage (+5,6%), atténuée, toutefois, par le repli du sous-secteur
de la pêche de 5,2%.
La progression du sous-secteur de l’élevage, appréhendé à travers les
abattages contrôlés, reflète la hausse de la production contrôlée de viande
bovine (+13,6%) amoindrie par la contraction des abattages de viande ovine (5,5%).
L’orientation à la baisse du sous-secteur de la pêche est imputable, pour
sa part, au recul des débarquements de la pêche artisanale (-7,9%), atténuée
par la hausse des captures de la pêche industrielle (+5,4%). Au niveau de la
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pêche artisanale, les débarquements se sont rétractés respectivement de
25,2% et de 7,4% dans les régions de Thiès et de Dakar tandis qu’ils ont
enregistré de bonnes performances à Saint-Louis (+161,2%), en liaison avec
les conditions climatiques favorables et la signature des licences de pêche
avec la Mauritanie durant le mois de décembre 2015.
Sur une base annuelle, l’activité du secteur primaire s’est
respectivement améliorée de 10,1% et 4,2%, au quatrième trimestre 2015 et
en moyenne sur les douze mois de l’année.
Dans le sous-secteur de l’élevage, les abattages contrôlés ont connu une
hausse de 8,9% en glissement annuel. Au terme de l’ l’année 2015, ils se sont
confortés de 5,6%, du fait des hausses enregistrées dans l’abattage de bovins
(+10,2%) et d’ovins (+6,3%).
S’agissant du sous-secteur de la pêche, il s’est inscrit en hausse de
16,7%, comparativement à la même période en 2014, en raison aussi bien de
la bonne progression des débarquements de la pêche artisanale (+11,8%),
notamment, dans la région de Saint-Louis (+161,2%), que de l’amélioration
des captures de la pêche industrielle (+36,9%). Globalement sur l’année 2015,
les activités de pêche sont évaluées en légère baisse de 1,0% par rapport à
2014, traduisant le repli des débarquements de la pêche artisanale (-2,8%),
atténué par le renforcement de ceux de la pêche industrielle (+7,9%).
2.1.2. Secteur Secondaire
L’activité du secteur secondaire a progressé de 11,0% durant le quatrième
trimestre de 2015 en rythme trimestriel. Cette situation est imputable à la
bonne tenue des sous-secteurs de la fabrication de produits céréaliers (+27,8%),
des activités extractives (+30,7%), de la construction (+11,7%), des industries
chimiques (+20,9%) et de la fabrication de sucre (+454%). En moyenne sur
l’année 2015, l’activité a progressé de 6,2% par rapport à 2014.
Au niveau des industries extractives, l’activité a progressé de 30,7%
au quatrième trimestre 2015. Cette situation s’explique par la bonne tenue des
productions d’or brut (+49,7%), de phosphate (+7,4%) et d’attapulgite (+12,8%).
Quant à la production de sel, elle s’est bonifiée de 7,6% entre les deux derniers
trimestres de 2015, en raison de l’augmentation de la demande, notamment,
celle extérieure (Mali, Burkina Faso, etc). La production de phosphate a tiré
profit des investissements mais également de la maintenance de l’outil de
production grâce à la recapitalisation, en août 2014, des Industries Chimiques
du Sénégal (ICS).
Comparativement au dernier trimestre de 2014, l’activité des extractives
s’est contractée de 1,8% au quatrième trimestre 2015 du fait essentiellement
des faibles résultats enregistrés dans l’exploitation de l’or (-21,5%).
Globalement sur l’année 2015, le sous-secteur des activités extractives est
estimé en baisse de 8,8% par rapport à l’année précédente, reflétant le fort
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repli de la production aurifère. Cette tendance a été, toutefois, atténuée par la
bonne tenue de la production d’attapulgite (+7,4%) et de phosphate (+36,4%).
S’agissant du sous-secteur des corps gras alimentaires l’activité a
affiché, au quatrième trimestre de 2015, une forte baisse de 94,5% en variation
trimestrielle, sous l’effet de la contraction d’huile brute d’arachide (-94,4%),
d’huile raffinée d’arachide (-100%) et de tourteaux (-94,2%). En glissement
annuel, la branche s’est fortement contractée (-97,3%) en liaison avec le repli
des productions d’huile brute d’arachide (-96,9%) et de tourteaux (-97,3%)
conjugué à l’absence de production d’huile raffinée au dernier trimestre de
2015. En moyenne sur l’année 2015, l’activité du sous-secteur s’est repliée de
27,4%, traduisant les contreperformances de la trituration (-26,5%) et du
raffinage d’huile végétale. L’arrêt de la production d’huile raffinée végétale est,
principalement, dû au manque de matières premières et d’intrants nécessaires
au fonctionnement tels que le fuel et la soude caustique. Pour sa part, la
production d’huile brute d’arachide est passée de 31.243 tonnes en 2014 à
22.971 tonnes en 2015, du fait essentiellement de la baisse de 48,3% du niveau
de collectes de graines (59.998 tonnes de graines d’arachide collectées à fin
décembre 2015 contre 116.013 tonnes un an plus tôt).
Dans la fabrication de sucre, confiserie et chocolaterie, l’activité est
marquée par une forte croissance au quatrième trimestre 2015
comparativement au trimestre précédent, en liaison avec la reprise de
l’industrie sucrière après des arrêts techniques au cours du trimestre
précédent. En glissement annuel, l’activité de la branche a été négativement
affectée par les travaux de modernisation des raffineries de sucre qui ont
entraîné un retard dans le démarrage de la production (décembre 2015). Ainsi,
elle est ressortie en baisse de 36,6%. Au terme de l’année 2015, le sous-secteur
s’est conforté de 1,4%, sous l’effet de la hausse de la production de sucre de
4,6% entre 2014 et 2015 du fait d’une bonne campagne agricole 2014/2015
(136.097 tonnes en 2014/2015 contre 114.438 tonnes en 2013/2014)
Concernant le sous-secteur de la fabrication de cuir et d’articles en
cuir, il a crû de 22,9% en variation trimestrielle et de 4,8% comparativement
au quatrième trimestre de 2014. En revanche, sur l’ moyenne sur l’année 2015,
l’activité de la branche s’est contractée de 13,7% par rapport à 2014,
traduisant, ainsi, les difficultés d’approvisionnement en peaux brutes sur le
marché local, la faiblesse de la demande intérieure ainsi que la baisse du cours
du cuir sur la marché international (-30% sur un an) qui rend l’activité de
production moins profitable.
Dans le raffinage de pétrole, une hausse de 9,8% en variation
trimestrielle a été observée, à la faveur des conditions d’approvisionnement en
intrants en pétrole brut plus favorables (huiles brutes de pétrole), compte tenu
de la chute des cours du baril sur le marché international. Par rapport à la
même période en 2015 et moyenne sur l’année, l’activité du sous-secteur du
raffinage a enregistré des progressions respectives de 49,9% et de 35,5%, en
phase avec la hausse importante des importations d’huiles brutes de pétrole.
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Concernant le sous-secteur de l’énergie, il s’est conforté de 2,2% à la
faveur de l’augmentation de la production de l’électricité (+2,5%). En
glissement annuel, une progression de 4,5% est relevée sous l’effet
principalement de la production d’électricité (+4,8%) ; la production d’eau
potable, pour sa part, a crû de 2,8%. Globalement sur l’année 2015, le soussecteur affiche une hausse de 5,8%, reflétant le renforcement des productions
d’électricité (+6,1%) et d’eau potable (+4,5%), dans un contexte de poursuite
des investissements visant à améliorer substantiellement l’offre, aussi bien en
quantité qu’en qualité.
Au niveau des industries de fabrication de produits chimiques, l’activité
est ressortie en hausse de 20,9% en variation trimestrielle, en liaison avec la
bonne orientation de la production d’acide phosphorique (+80,1%) qui s’est
inscrite sur une nouvelle dynamique de croissance depuis la recapitalisation
des ICS intervenue au dernier trimestre de 2014. En glissement annuel,
l’activité des industries chimiques s’est renforcée de 80,6%, à la faveur,
notamment, des productions de produits pharmaceutiques (+339,6%), d’acide
phosphorique (+78,3%) et d’engrais solides (+22,5, en liaison avec l’orientation
favorable de la demande. En moyenne sur l’année 2015, la performance relevée
dans les production d’acide phosphorique (+32,8%), d’engrais solides (+29%) et
de produits pharmaceutiques (+54,6%), s’est traduite par un bond de 32,4% de
l’activité du sous-secteur.
En ce qui concerne les matériaux de construction, la production de
ciment a enregistré une hausse de 7,4% par rapport au trimestre précédent.
Cette évolution est liée à la hausse de la demande locale (+11,7%) conjuguée à
la progression des exportations (+5,4%), après la saison hivernale. En
glissement annuel, la hausse de 18,2% de l’activité est liée aussi bien à la
demande locale (+14,7%) qu’à celle étrangère (+22,8%). En moyenne sur les
douze mois de l’année 2015, l’activité des cimenteries a progressé de 13,6%,
sous l’effet de la bonne tenue des ventes locales (+7,1%) et des exportations de
ciments (+22,4%). Au niveau local, la progression observée reflète la mise en
œuvre des grands travaux d’infrastructures de l’Etat de même que l’effet
positif de la baisse du prix du ciment favorisée par l’arrivée d’un nouvel
opérateur, sur le marché du ciment.
2.1.3. Secteur Tertiaire
Au dernier trimestre de 2015, l’activité dans le secteur tertiaire a
enregistré une croissance de 6,1% en rythme trimestriel, du fait de la bonne
tenue des services de transport (+13,9%), du commerce (+12,0%) et des services
financiers (+8,4%). Sur une base annuelle et en moyenne sur l’année 2015,
l’activité a progressé respectivement de 4,5% et de 4,1%.
Les activités commerciales ont enregistré une hausse de 12,0%, au
quatrième trimestre de 2015 comparativement au trimestre précédent. Elles
sont tirées essentiellement par les ventes en gros (+30,9%), le commerce de
véhicules (+24,2%) et celui de pièces détachées (+63,0%). En glissement
annuel, le sous-secteur du commerce a crû respectivement de 5,4% et de 3,9%
au dernier trimestre et en moyenne sur les douze mois. En moyenne sur
l’année 2015, l’activité commerciale est portée par le commerce de gros
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(+11,5%), les ventes de carburant (+3,2%) et le commerce de pièces détachées
(+37,3%). Ce dernier a tiré profit de l’augmentation de la demande intérieure
en 2015.
La branche des « transports et postes et télécommunications » a
enregistré une faible progression (+1%) en variation trimestrielle, en liaison
avec le repli des « postes et télécommunications » (-2,5%) atténué par
l’évolution du transport (+13,9%). En glissement annuel et en moyenne sur
l’année 2015, l’activité des « postes et télécommunications » s’est renforcée
respectivement de 3,6% et de 3,3%. S’agissant du transport, l’activité a connu
une hausse de 15,9% et de 9,5% respectivement en glissement annuel et en
sur les douze mois comparativement à la même période en 2014. La bonne
tenue des activités de transports reflète, en partie, le dynamisme des « ports et
auxiliaires de transport » qui se sont inscrits en hausse de 16,5% en 2015,
grâce à l’amélioration du trafic portuaire suite aux travaux d’agrandissement
conjuguée à l’allègement des procédures administratives. Pour sa part, le
transport ferroviaire a été soutenu par l’augmentation des exportations de
produits pétroliers et d’acide phosphorique.
S’agissant des services financiers, ils ont affiché une hausse de 8,4%
en variation trimestrielle. En glissement annuel, ils ont progressé de 10,9%,
en relation avec la hausse des crédits à l’économie. En moyenne sur l’année,
l’activité des services financiers s’est confortée de 9,0%.
2.1.4. Inflation et Compétitivité
Au cours du dernier trimestre de 2015, les prix à la consommation
ont enregistré une hausse de 1,8%, en variation trimestrielle, liée
essentiellement au renchérissement du prix des « produits alimentaires et
boissons non alcoolisées » (+4,5%).
En glissement annuel, l’inflation s’est établie à 1,3% sous l’effet,
notamment, de la hausse du prix des « produits alimentaires et boissons non
alcoolisés » (+4,5%), des « articles d’habillement et chaussure » (+0,5%) et du
poste « loisirs et culture » (+1,7%). Sur les douze mois de l’année 2014,
l’inflation moyenne est ressortie à 0,1%.
S’agissant de la compétitivité-prix, elle s’est détériorée de 2,5% en
variation trimestrielle. Cette situation est due aux effets conjugués du
différentiel d’inflation défavorable (+1,5%) et de l’appréciation, estimée à 1,0%,
du taux de change effectif nominal vis-à-vis des principaux partenaires
commerciaux. Par rapport aux pays partenaires membres de la zone euro, le
différentiel d’inflation défavorable a, également, induit des pertes de
compétitivité évaluées à 1,6%.
Comparativement à la même période de 2014, il ressort des gains de
compétitivité-prix évalués à 2,0% au quatrième trimestre 2015, imputables
aux effets combinés de la dépréciation du franc CFA (-1,0%) et du différentiel
d’inflation favorable (-1,0%). Vis-à-vis des partenaires commerciaux membres
de la zone euro, un différentiel d’inflation défavorable a entraîné des pertes de
compétitivité-prix de l’économie nationale de 1%.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rapport 4er trimestre 2015 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO
CNC
10
Au terme des douze mois de l’année 2015, la compétitivité-prix de
l’économie sénégalaise s’est renforcée de 4,5% par rapport à 2014, à la faveur
de la dépréciation du franc CFA (-2,6%) associée au différentiel d’inflation
favorable (-1,9%).
Tableau 2 : Evolution des taux de change
2014
2015
Variation (%)
T4 (1)
T3 (2)
T4 (3)
(3)/(2)
(3)/(1)
Moyenne
12 mois
TCER
Global
Pays UEMOA
Pays africains hors UEMOA
Zone euro
Pays industrialisés hors euro
96,6
96,4
86,4
103,5
93,2
92,5
93,3
81,2
102,9
85,3
94,7
95,7
81,2
104,5
89,3
2,5
2,6
0
1,6
4,7
-2
-0,7
-6
1
-4,2
-4,5
-1,8
-8,4
0,1
-9,6
TCEN
Global
Pays africains hors UEMOA
Pays industrialisés hors euro
Prix intérieurs
108,9
135,2
113
121,2
106,8
134,4
106,5
120,6
107,8
133,6
110,2
122,7
1
-0,6
3,4
1,8
-1
-1,2
-2,5
1,2
-2,6
-2,3
-7
0,2
Prix extérieurs
Global
Pays UEMOA
Pays africains hors UEMOA
Zone euro
Pays industrialisés hors euro
136,6
125,8
189,7
117,2
146,9
139,2
129,3
199,5
117,2
150,6
139,7
128,2
201,9
117,4
151,4
0,3
-0,8
1,2
0,2
0,6
2,2
1,9
6
0,2
3,1
2,1
2
6,7
0
3
Source : DPEE
2.2. FINANCES PUBLIQUES ET DETTE PUBLIQUE
La gestion budgétaire au titre de l’année 2015 a été marquée par une
mobilisation satisfaisante des recettes budgétaires conjuguée à une hausse
maitrisée des dépenses publiques. Globalement, les ressources (recettes et
dons), évaluées à 2026,6 milliards à fin décembre 2015 contre 1927 milliards
un an auparavant, ont enregistré une hausse de 99,6 milliards (+5,2%) en
glissement annuel. Pour leur part, les dépenses totales et prêts nets, chiffrés à
2413,6 milliards, ont modérément progressé de 94,9 milliards (+4,1%), en
liaison, notamment, avec les efforts de rationalisation des dépenses de
fonctionnement. Au total, l’exécution budgétaire au titre de 2015 fait ressortir
un déficit (dons compris) estimé à 387,2 milliards, soit 4,8% du PIB en 2015.
2.2.1. Recettes budgétaires
En 2015, les ressources mobilisées sont composées de recettes budgétaires
hors FSE (1708,8 milliards dont 1597 milliards de recettes fiscales), de ressources
FSE (57,4 milliards), de ressources Mittal (28,2 milliards) et de dons (232
milliards dont 31,2 milliards de dons budgétaires). En glissement annuel, les
recettes budgétaires (hors ressources Mittal et FSE) ont enregistré une hausse de
134,2 milliards (+8,5%), tirée essentiellement par les recettes fiscales, en hausse
de 114,5 milliards (+7,7%). Cette progression des recettes fiscales s’explique
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rapport 4er trimestre 2015 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO
CNC
11
globalement par les performances réalisées sur les impôts directs, les taxes
intérieures et les recettes douanières qui ont respectivement crû de 41,5 milliards
(+10,0%), 24 milliards (+6,0%) et 33,1 milliards (+6,1%).
Les recouvrements au cordon douanier à fin décembre 2015 sont évalués
à 578,7 milliards constitués de TVA à l’importation pour 352,6 milliards et de
droits de porte pour 226,1 milliards. L’accroissement de la TVA à l’import
résulte des hausses respectives de 11,3 milliards (+5,0%) et 16,8 milliards
(+17,3%) observées sur la TVA à l’importation hors pétrole ainsi que sur celle
portant sur les produits pétroliers qui se sont établies respectivement à 238,6
milliards et 114 milliards. Quant aux droits de porte, leur recouvrement a été
marqué par une hausse de 10,9 milliards (+5,7%) des droits sur les produits
hors pétrole, chiffrés à 203,8 milliards, atténuée, toutefois, par la baisse de 6
milliards des droits sur les produits pétroliers, évalués à 22,4 milliards.
S’agissant des recettes pétrolières, elles sont globalement estimées à 288,2
milliards. Par rapport aux recouvrements de l’année 2014, évalués à 270,9
milliards, les recettes pétrolières ont enregistré un accroissement de 17,4
milliards (+6,5%). Cette hausse, qui porte sur toutes les lignes de recettes hormis
les droits de porte, est tirée principalement par les recouvrements du FSIPP et de
la TVA.
Les impôts directs se sont établis à 456,9 milliards, à fin décembre 2015.
En glissement annuel, leur recouvrement a crû de 41,5 milliards (+10,0%),
sous l’impulsion de l’IR (+26,4 milliards) et de l’IS (+13,5 milliards).
S’agissant des taxes sur biens et services intérieures (hors FSIPP), elles
ont enregistré une hausse de 24 milliards imputable notamment à la TVA hors
pétrole, à la TVA intérieure sur le pétrole, à la taxe spécifique sur le pétrole et
à la taxe sur les activités financières. En effet, les taxes sur biens et services
sont ressorties à 426,5 milliards contre un montant de 402,5 milliards en 2014,
soit une amélioration de 6%. La TVA intérieure sur le pétrole s’est établie à
14,2 milliards contre 15,2 milliards en 2014, soit une baisse de 1 milliard.
Quant à la TVA intérieure hors pétrole, elle s’est chiffrée à 241,4 milliards, soit
un écart positif de 19,7 milliards par rapport à 2014.
Les droits d’enregistrements et de timbre ont enregistré une progression
de 18,6% pour s’établir à 66,9 milliards en 2015, tirée à la fois par les droits de
timbre et d’enregistrement qui se sont accrus respectivement de 5,9 milliards
et 4,6 milliards sur un an.
Quant aux recettes non fiscales, elles sont évaluées à 111,7 milliards
(dont 28,2 milliards de recettes Mittal) en 2015 contre 92,2 milliards (dont 49
milliards de recettes Mittal) en 2014. Hors recettes exceptionnelles, les
recettes non fiscales enregistrent un accroissement de 4,3 milliards à la faveur
notamment de la bonne tenue des dividendes et des revenus du domaine.
2.2.2. Les Dons
Les dons sont chiffrés à 232 milliards en 2015 contre 253,5 milliards en
2014, soit un repli de 21,3 milliards (-8,5%) attribuable aussi bien aux dons en
capital et aux appuis budgétaires. Les dons en capital sont passés de 213,2
milliards en 2014 à 200,8 milliards en 2014, soit une baisse de 5,8%. Quant
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rapport 4er trimestre 2015 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO
CNC
12
aux dons budgétaires, ils sont évalués à 31,2 milliards contre 40,3 milliards en
2014, soit un repli de 12,4 milliards.
2.2.3. Les Dépenses budgétaires
Les dépenses budgétaires sont estimées à 2413,7 milliards en 2015
contre 2318,7 milliards en 2014, soit une progression de 95 milliards (+4,1%).
Cette progression est attribuable à la fois à la hausse des dépenses en capital
(+0,9%) et des charges courantes pour 6,7%.
Les dépenses d’investissement sont globalement évaluées à 899,1
milliards en 2014 contre 907,2 milliards l’année précédente, soit une
amélioration de 8,1 milliards (+0,9%). Celle-ci est tirée par le renforcement des
investissements financés sur ressources extérieures. En effet, ces derniers ont
enregistré une hausse de 3,6% tandis que ceux financés sur ressources
intérieures se sont inscrits en baisse de 1,2% pour s’établir respectivement à
405 milliards et 502,2 milliards. Quant au ratio des investissements sur
ressources internes rapportés aux recettes fiscales, il ressort à 31,4% en 2015
(contre 34,3% en 2014).
Les dépenses courantes ont crû de 94,5 milliards (+6,7%) pour s’établir à
1503,8 milliards en 2015. Cette hausse résulte de la progression des dépenses
de personnel, des charges au titre des intérêts sur la dette publique et des
autres dépenses courantes, notamment des transferts et subventions. En effet,
le paiement des intérêts sur la dette publique est ressorti à 159,7 milliards,
dont 33,6 milliards au titre de la dette intérieure et 126,1 milliards pour celle
extérieure. Les dépenses portant sur les intérêts sur la dette intérieure ont
enregistré une baisse de 34,7 milliards (-50,8%) tandis que celles relatives aux
intérêts de la dette extérieure ont progressé de 63,4 milliards (+101,1%) entre
2014 et 2015.
Quant à la masse salariale, elle a enregistré une augmentation de 40,7
milliards (+8,4%) pour se chiffrer à 526,1 milliards en 2015. Pour ce qui est des
dépenses de fonctionnement en 2014, elles se sont inscrites en baisse de 59
milliards (-13,3%) passant de 443 milliards à 384 milliards. Cette situation est
le résultat des mesures de rationalisation mises en place pour dégager
davantage de marges budgétaires afin de prendre en charge les
investissements.
2.2.4. Dette publique
L’encours de la dette publique extérieure est estimé à 3317,9 milliards à
fin décembre 2015 contre 3124,9 milliards à fin septembre 2015, soit une
hausse de 193 milliards. En glissement annuel, il a progressé de 270,5
milliards (+8,9%).
Concernant la dette publique intérieure, elle a augmenté de 87,4
milliards au cours du quatrième trimestre de 2015 en passant de 1192,3
milliards à 1279,7 milliards entre fin septembre 2015 et fin décembre 2015. En
glissement annuel, la dette intérieure a progressé de 20,1%.
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CNC
13
Au total, la dette publique est estimée 4597,7 milliards à fin décembre
2015 contre 4317,3 milliards à fin septembre 2015, soit une progression de
280,4 milliards (+6,5%). Elle représente ainsi 57,1% du PIB, soit en dessous du
seuil communautaire fixé à 70%.
S’agissant du service de la dette publique extérieure cumulé à fin
décembre 2015, il est évalué à 195 milliards contre 144,4 milliards à fin
septembre 2015, soit une augmentation de 50,6 milliards. Comparativement à
la même période en 2014, il est en hausse de 44,2%. Il est composé de 108,3
milliards au titre du principal et de 86,7 milliards portant les paiements
d’intérêts et commissions.
2.3. COMMERCE EXTERIEUR
Durant le quatrième trimestre de 2015, les échanges commerciaux du
Sénégal se sont caractérisés par une augmentation des exportations de biens
(+35,1 milliards) plus rapides que celle des importations1 (+28 milliards), en
variation trimestrielle. Cette situation s’est traduite par une amélioration de
10,5 milliards du déficit commercial qui s’est établi à 406,5 milliards au
quatrième trimestre de 2015 contre 417 milliards au trimestre précédent. Le
taux de couverture des importations par les exportations s’est, ainsi, amélioré
de 3,3 points de pourcentage, passant de 42,6% à 45,9% sur la période.
2.3.1 Exportations des principaux produits
Les exportations de biens sont estimées à 344,9 milliards au quatrième
trimestre 2015 contre 309,8 milliards au trimestre précédent, soit une hausse
de 11,3%, principalement attribuable à l’acide phosphorique (+20,7 milliards).
Cette bonne orientation a été, toutefois, atténuée par le repli des ventes à
l’étranger de produits alimentaires (-15,1 milliards), d’or brut (-8,6 milliards)
et de produits pétroliers (-5,6 milliards). La contraction des exportations de
produits pétroliers reflète, essentiellement, la baisse des prix, les quantités
vendues ayant fortement progressé sur la période. Concernant les exportations
de produits alimentaires, le repli observé est dû aux produits halieutiques (28,3 milliards), sous les effets conjugués de la contraction des quantités (-23%)
et de la baisse des prix (-24%). Le recul des ventes de produits alimentaires a
été, néanmoins, atténué par la consolidation des exportations de produits
arachidiers (+10,3 milliards) et de légumes frais (+3,4 milliards). Au titre du
ciment, les ventes à l’étranger se sont légèrement repliées (-0,5 milliard) au
quatrième trimestre de 2015 comparativement au trimestre précédent, sous
l’effet de la baisse des prix (-14,6%), fortement amoindrie par l’accroissement
des quantités (+14,4%).
En glissement annuel, la valeur des exportations s’est confortée de 16,6
milliards au quatrième trimestre 2015, tirée par le renforcement des ventes de
produits alimentaires (+22,1 milliards), d’acide phosphorique (13,2 milliards)
et de ciment (+5,2 milliards), contrebalancé par le repli des exportations de
produits pétroliers (- 24,2 milliards), d’or brut (-9,1 milliards) et d’engrais
1
Les importations sont exprimées en CAF.
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CNC
14
minéraux et chimiques (-3 milliards). L’augmentation de la valeur des
exportations de produits alimentaires est attribuable aux produits
halieutiques (+10,8 milliards) et aux produits arachidiers (9,5 milliards) dont
les quantités exportées ont respectivement progressé de 57,2% et 57,8%, en
glissement annuel. En outre, les renforcements respectifs des ventes à
l’étranger d’acide phosphorique et de ciment sont principalement imputables
aux accroissements des quantités exportées de 77,1% et 30,8%. Concernant les
exportations de produits pétroliers, elles ont été affectées aussi bien par la
baisse des quantités que celle des prix.
En cumul sur l’année 2015, la valeur des exportations de biens est
évaluée à 1387,6 milliards contre 1273,6 milliards à la même période de 2014,
soit une hausse de 114 milliards (+8,9%), attribuable principalement aux
produits alimentaires (+110,4 milliards), à l’acide phosphorique (+21
milliards), au ciment (+16,7 milliards) et à l’or brut (+4,9 milliards). Ces bons
résultats ont, toutefois, été modérés par les exportations de produits pétroliers
(-66,7 milliards) et d’engrais minéraux et chimiques (-6 milliards). La hausse
de la valeur des exportations des produits alimentaires traduit la bonne
orientation des ventes à l’étranger des produits arachidiers (+58,8 milliards) et
des produits halieutiques (+47,6 milliards). Elle a été légèrement amoindrie
par le repli des exportations de légumes frais (-2,2 milliards). S’agissant des
exportations d’acide phosphorique et de ciment, elles sont soutenues par
l’augmentation des quantités vendues, respectivement de 31,2% et 9,6%. A
l’inverse, les quantités exportées de produits pétroliers et d’or se sont repliées
de 37,0% et 21,3%, respectivement.
S’agissant des exportations du Sénégal dans la zone CEDEAO, elles sont
évaluées à 110,5 milliards au quatrième trimestre de 2015 contre 98,9
milliards au trimestre précédent, soit une hausse de 11,5 milliards (+11,6%).
Elles ont représenté 32% des exportations totales du Sénégal sur le trimestre.
Le Mali, reste le principal client du Sénégal dans la zone, avec une part
évaluée à 38,8% sur la période contre 41,2% au trimestre précédent.
Comparativement à la même période de 2014, les exportations du Sénégal au
sein de la zone se sont inscrites en retrait de 7,5% (−9,1 milliards). En cumul
sur l’année de 2015, elles ont connu une baisse de 3,5% (−16,3 milliards) par
rapport à la même période de 2014.
2.3.2. Importations des principaux produits
Les importations de biens du Sénégal sont évaluées à 853,9 milliards au
quatrième trimestre 2015 contre 826 milliards un trimestre plus tôt, soit une
progression de 27,9 milliards (+3,4%). Cette évolution est principalement
expliquée par le renforcement des achats de «véhicules, matériels de
transports et pièces détachées automobiles» (+36,8 milliards), de produits
pharmaceutiques (+6,4 milliards) et, dans une moindre mesure, de produits
alimentaires (+0,3 milliard), sous l’effet des progressions respectives des
quantités importées de 45,7%, 40,4% et 4,3%. En revanche, les importations de
produits pétroliers et de «machines, appareils et moteurs» se sont,
respectivement, contractées de 30 milliards (-16,3%) et 18,3 milliards (-12,3%).
La baisse de la valeur des importations de produits pétroliers est
essentiellement attribuable aux produits pétroliers raffinés (-34,2 milliards)
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rapport 4er trimestre 2015 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO
CNC
15
dont les quantités achetées se sont repliées de 32,2%. Au titre des produits
alimentaires, le quatrième trimestre 2015 est marqué par l’accroissement des
importations d’«huiles et graisses animales et végétales» (+4,7 milliards), de
maïs (+3,5 milliards) et de «fruits et légumes comestibles» (+2,7 milliards), en
variation trimestrielle. En revanche, les valeurs respectives des achats à
l’étranger de «froment et méteil» et de riz se sont repliées de 6,5 milliards et
2,2 milliards.
Sur un an, la valeur des importations de biens a enregistré une hausse
de 12,4 milliards (+1,5%) durant le dernier trimestre de 2015, imputable,
notamment, au renforcement des importations de «véhicules, matériels de
transport et pièces détachées» (+39,5 milliards), de «machines, appareils et
moteurs» (+20,3 milliards), de produits pharmaceutiques (+11,9 milliards) et
de produits alimentaires (+9,2 milliards). Par contre, les achats à l’extérieur de
produits pétroliers ont baissé de 65 milliards (-29,6%), du fait principalement
de la contraction des quantités achetées de produits pétroliers raffinés (-13%),
dans un contexte de relance des activités de raffinage du pays.
Sur les douze mois de 2015, les importations de biens du Sénégal sont
chiffrées à 3103,7 milliards contre 3000,8 milliards un an auparavant, soit une
hausse de 102,9 milliards (+3,4%). Cette progression traduit, essentiellement,
l’accroissement des importations de «machines, appareils et moteurs» (+128
milliards), de «véhicules, matériels de transport et pièces détachées
automobiles» (+50,2 milliards), de produits pharmaceutiques (+14 milliards) et
de produits alimentaires (+4,9 milliards). Elle a été, toutefois, atténuée par la
baisse des achats de produits pétroliers (-113,1 milliards), tirée par les
produits pétroliers raffinés (-119,3 milliards) dont les quantités importées se
sont repliées de 5,8%. S’agissant des «machines, appareils et moteurs» et des
«véhicules, matériels de transport et pièces détachées automobiles»,
l’augmentation des importations en valeur traduit les progressions respectives
des quantités importées de 41,9% et 20,8%. Quant aux produits alimentaires,
la progression observée est attribuable au riz (+15,5 milliards) et aux fruits et
légumes comestibles (+2,7milliards) dont les quantités importées ont
respectivement progressé de 3,1% et 18,9%.
Concernant les importations en provenance des pays de la CEDEAO,
elles se sont établies à 103,4 milliards au quatrième trimestre de 2015 contre
104,8 milliards au trimestre précédent, soit une baisse de 1,4 milliard (−1,3%).
Elles représentent, ainsi, 12,1% de la valeur totale des importations du
Sénégal sur le trimestre. Le Nigéria reste le premier fournisseur du Sénégal
au sein de la CEDEAO avec une part de 76,5% au cours de la période sous
revue. En glissement annuel, les importations provenant des pays de la zone se
sont inscrites en baisse de 27,8 milliards (−21,2%). Globalement sur l’année
2015, les importations de biens du Sénégal en provenance de la zone CEDEAO
ressortent en hausse de 11,9 milliards (+3,4%) par rapport à 2014.
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CNC
16
2.4. EVOLUTION DE LA SITUATION MONETAIRE
Evaluée sur la base des données provisoires à fin décembre 2015,
l’évolution de la situation monétaire au cours du quatrième trimestre de
l’année 2015 fait ressortir par rapport au trimestre précédent une amélioration
de 5,3% (+62,5 milliards) des avoirs extérieurs nets, une augmentation de 1,0%
(+28,8 milliards) du crédit intérieur et un accroissement de 3,5% (+135,3
milliards) de la masse monétaire.
En glissement annuel, la masse monétaire s’est accrue de 13,4%, reflétant la
hausse de la position extérieure du Sénégal (+14,4%) et la progression du
crédit intérieur (+11,2%).
2.4.1. Evolution des avoirs extérieurs nets
La position extérieure nette des institutions monétaires est ressortie à
1.232,9 milliards en décembre 2015, en hausse de 62,5 milliards
comparativement au trimestre précédent (1.170,4 milliards), du fait de
l’évolution de la Banque Centrale, celle des institutions de dépôts s'étant
dégradée sur la période.
En effet, les avoirs extérieurs nets officiels sont estimés à 963,3
milliards en décembre 2015, contre 896,2 milliards le trimestre précédent, soit
un accroissement de 67,1 milliards, en raison du gonflement (+49,7 milliards)
de la position créditrice au compte de disponibilités extérieures de la Banque
Centrale. Les engagements, pour leur part, se sont repliés de 24,0 milliards au
cours de la période sous revue, en liaison étroite avec le fléchissement des
dépôts des Banques et institutions étrangères et communes de l'Union (-10,6
milliards), le désengagement auprès du FMI (-8,7 milliards) et la baisse des
transferts en instance de paiement (-6,6 milliards), toutefois allégés par la
hausse des allocations de DTS (+2,0 milliards).
En revanche, la position extérieure nette des banques commerciales s'est
détériorée de 4,6 milliards pour se situer à 269,6 milliards à fin décembre
2015, sous l'effet d'une augmentation plus importante des engagements
extérieurs (+79,9 milliards) par rapport aux avoirs bruts en devises (+75,3
milliards).
En glissement annuel, les avoirs extérieurs nets des institutions
monétaires ont enregistré une hausse de 154,9 milliards, attribuable aussi
bien à la Banque Centrale (+98,5 milliards) qu'aux banques commerciales
(+56,4 milliards).
2.4.2. Evolution du l’encours du crédit intérieur
L’encours du crédit intérieur s’est établi à 2.932,7 milliards à fin
décembre 2015 contre 2.903,9 milliards au trimestre précédent, soit une
progression de 28,8 milliards liée principalement à l'évolution des crédits à
l'économie, atténuée, toutefois, par le repli de la Position Nette du
Gouvernement sur la période.
La position Nette du Gouvernement, évaluée à 241,4 milliards à fin
décembre 2015, s’est améliorée de 43,8 milliards en rythme trimestriel, en
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CNC
17
raison d'un accroissement des créances de l'Etat de 66,5 milliards associé à une
hausse de ses engagements de 22,7 milliards.
L'accroissement des avoirs bancaires de l'Etat est perceptible à travers
le gonflement de ses dépôts dans les banques primaires (+83,6 milliards), ceux
dans les livres de la Banque Centrale s'étant repliés de 17,1 milliards.
S’agissant de l’augmentation des engagements, elle est attribuable à la
progression des concours des banques de dépôts consentis à l'Etat (+33,5
milliards), ceux de la Banque Centrale ayant enregistré un repli de 10,8
milliards en raison notamment du remboursement des prêts FMI (-9,2
milliards) et des concours adossés aux DTS (-3,7 milliards).
Sur une base annuelle, la Position Nette de l'Etat vis-à-vis des
institutions monétaires s'est dégradée de 127,7 milliards.
Les crédits alloués au secteur privé se sont consolidés de 72,6 milliards,
passant de 2.662,4 milliards en septembre 2015 à 2.735,1 milliards en
décembre 2015. Cette évolution est imputable essentiellement aux crédits
ordinaires, les crédits de campagne étant demeurés stables sur la période.
A fin décembre 2015, la structure des crédits ordinaires reste toujours
marquée par la prédominance des crédits de courte maturité qui représentent
52,1 % de l’encours total. En variation annuelle, les crédits à l'économie se sont
améliorés de 6,5% (+167,3 milliards).
2.4.3. Evolution de la masse monétaire
La masse monétaire s’est établie à 3.953,1 milliards en décembre 2015
contre 3.817,8 milliards en septembre 2014. Cette variation positive de la
liquidité globale de l’économie de 3,5% s’est reflétée aussi bien sur les dépôts
en banques (+110,6 milliards) que sur les billets et pièces hors banques (+24,6
milliards) qui sont ressortis respectivement à 3.146,3 milliards et 806,7
milliards à fin décembre 2015.
-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Rapport 4er trimestre 2015 sur la Surveillance Multilatérale/ CEDEAO
CNC
18
III - PERFORMANCES AU TITRE DES CRITERES DE
CONVERGENCE
3.1- Critères primaires
1- Le déficit budgétaire global s’est établi à 4,8% du PIB à fin
décembre 2015, soit au dessus du seuil de 3% retenu dans le cadre de la
surveillance multilatérale au sein de la CEDEAO.
2- Le taux d’inflation est ressorti en moyenne à 0,1% à fin décembre
2015, soit en dessous du seuil de 5% fixé dans le cadre de la surveillance
multilatérale au sein de la CEDEAO.
3- Les réserves de change sont estimées à XX mois d’importations à fin
décembre 2015, soit en dessous du seuil de 6 mois, retenu dans le cadre de la
surveillance multilatérale ;
4- Aucun financement n’a été contracté auprès de la Banque Centrale au
terme de l’année 2015.
3.2. Critères secondaires
1- L’encours de la dette publique est estimé
décembre 2015, soit en deçà du seuil de 70% ;
à 57,1% du PIB à fin
2- Le Taux de Change Effectif Nominal (TCEN) : Le TCEN a évolué de
−2,6% au terme de l’année 2015. Cette variation est comprise dans la
fourchette de -/+ 5% retenu dans le cadre de la surveillance
multilatérale ;
IV - HARMONISATION DES POLITIQUES ET ARRANGEMENTS
INSTITUTIONNELS
4.1- PROTOCOLES ET CONVENTIONS
DE LA CEDEAO
Les autorités sénégalaises ont réitéré leur engagement en faveur du
processus d'intégration régionale qui a été réaffirmé dans la Constitution. En
témoignent les efforts entrepris au niveau national en vue de relever le niveau
de ratification par notre pays des textes communautaires. En effet, le Sénégal
a ratifié quarante-trois (43) Protocoles et Conventions de la CEDEAO sur les
cinquante-quatre (54) signés, ce qui le place parmi les premiers Etats
membres.
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19
Le Sénégal s'emploie également à accélérer le processus de ratification
des textes restants, conformément aux directives de la Conférence des Chefs
d'Etat et de Gouvernement et du Conseil des Ministres de la CEDEAO.
Sur la base d’une directive du Chef de l’Etat, le Bureau national
CEDEAO, en rapport avec les services compétents du Ministère des Affaires
étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur et les Départements ministériels
compétents, a récemment recensé tous les textes de la CEDEAO qui ne sont
pas encore ratifiés en vue de leur soumission à l'Assemblée nationale.
Dans ce cadre, le Bureau national a organisé des concertations en vue
d’examiner les modalités de la mise en œuvre diligente, par les services
compétents, de la directive de Monsieur le président de la République. Ces
concertations ont notamment permis d’identifier les textes susceptibles de
faire l’objet de ratification et/ou d’adhésion dans un délai très court. A cet
égard, le Bureau national a sollicité et obtenu de la Commission la mise à
disposition des copies certifiées authentiques des textes à ratifier. Ces textes
ont été transmis aux services compétents du Ministère des Affaires étrangères
et des Sénégalais de l’Extérieur.
Il convient également de souligner que le Gouvernement a récemment
pris des mesures pour accélérer le processus de ratification des textes que le
Sénégal a signés. C’est dans le cadre de ces mesures que le projet de loi
autorisant le président de la République à ratifier le Protocole A/P/12/01 du 21
décembre 2001 portant sur la lutte contre la corruption a été voté par
l’Assemblée nationale le 25 juin 2015. La ratification de ce Protocole porterait
à quarante-quatre (44) le nombre de Protocoles et Conventions de la CEDEAO
ratifiés par le Sénégal et conforterait davantage la place de notre pays dans ce
domaine.
En vue de soutenir ces efforts dans le cadre de l’internalisation et de la
mise en œuvre des textes de la CEDEAO, le Bureau national CEDEAO entend
pérenniser la concertation sur le processus d'intégration régionale, pour
renforcer la coordination entre les parties prenantes et susciter un consensus
national très large sur les affaires de la CEDEAO. Un projet de décret portant
création d’un comité national de concertation est en cours d’examen dans le
circuit administratif. Le projet a fait l’objet, en août 2015, d’un premier
examen par le Comité technique chargé des textes règlementaires.
4.2- LIBRE CIRCULATION DES PERSONNES, DROIT D’ETABLISSEMENT ET
DE RESIDENCE
Le Sénégal s’est toujours évertué à appliquer le Protocole sur la libre
circulation des personnes, le droit de résidence et d'établissement ainsi que les
autres actes communautaires qui le complètent, comme la Décision relative au
Passeport CEDEAO.
Toutefois, la mise en œuvre effective des textes sur la libre circulation se
heurte à un certain nombre d'obstacles sur le terrain. Le Sénégal s'attèle à
lever ces obstacles, en veillant particulièrement à une meilleure application
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CNC
20
des dispositions des textes de la CEDEAO, mais également de l'UEMOA
notamment sur la réduction des postes de contrôle.
C'est la raison pour laquelle, notre pays a été fortement engagé dans le
processus de relecture des textes relatifs à la libre circulation des personnes,
au droit de résidence et d'établissement. Ce processus a notamment abouti à la
suppression de la Carte de Résident et à l’institution d’une Carte nationale
d’identité biométrique de la CEDEAO.
Le Sénégal pourrait ainsi faire partie des premiers Etats membres à
mettre en circulation la Carte nationale d’Identité biométrique à partir de
2016.
En outre, le Bureau national CEDEAO continue d’accorder une
attention particulière aux activités de sensibilisation sur la libre circulation
des personnes, en collaboration avec les administrations concernées et la
société civile.
4.3- SCHEMA DE LIBERALISATION DES ECHANGES (SLE) DE LA
CEDEAO
Le Sénégal met en œuvre pleinement les dispositions du Schéma de
Libéralisation des Echanges (SLE) de la CEDEAO depuis le 1er janvier 2004.
Dans ce cadre, les autorités ont mis en place tous les dispositifs institutionnels
nécessaires à l'effectivité des règles relatives à la définition des produits
originaires, à l'attribution des agréments et des certificats d'origine. Ainsi, le
Comité national d'Agrément fonctionne de façon satisfaisante et joue son rôle
dans l'examen des dossiers de demande d'agrément des entreprises au SLE.
Cependant, des problèmes sont régulièrement signalés par les
opérateurs économiques. En effet, des litiges qui sont très souvent dus à la
non-application des règles du SLE par certains Etats membres sont soumis à
la Commission de la CEDEAO.
Par ailleurs, le Sénégal applique le TEC-CEDEAO depuis le 1er janvier
2015 et fait ainsi partie des huit Etats membres qui ont commencé à mettre en
œuvre le Tarif.
4.4- ACCORD DE PARTENARIAT ECONOMIQUE (APE)
Le Sénégal est activement impliqué dans les négociations menées
conformément aux orientations données par la Conférence des Chefs d'Etat et
de Gouvernement de la CEDEAO. A cet égard, le Sénégal travaille avec
l’ensemble des parties prenantes, en particulier la Commission de la CEDEAO,
en vue de trouver la meilleure issue aux négociations. Ces consultations visent
à assurer la mise en œuvre d'un processus de libéralisation progressif et
durable, à même de préserver les recettes fiscales et les capacités de
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développement de la région et d'éviter un renversement des résultats acquis au
titre de l'intégration régionale.
Dans ce cadre, le président de la République a été désigné, lors du
Sommet extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO,
tenu le 25 octobre 2013 à Dakar, pour superviser le processus de négociation. Il
convient de noter que les efforts consentis depuis lors se sont avérés décisifs
pour le dénouement des négociations. Les parties ont finalement trouvé un
compromis qui a été définitivement approuvé par la région, lors de la 45ème
session ordinaire de la Conférence tenue le 10 juillet 2014 à Accra.
Lors de sa 56ème session ordinaire tenue le 15 décembre 2014, la
Conférence a salué la signature du texte de l’Accord le 12 décembre 2014 par le
Conseil des Ministres européen et a instruit les Négociateurs en Chef de
l’Afrique de l’Ouest de diligenter les actions en vue d’organiser, dans les
meilleurs délais, la signature de l’Accord et sa ratification par tous les Etats
membres.
La Conférence a également demandé au président de la République du
Sénégal de poursuivre son rôle de supervision du processus de la signature et
de la ratification. Le Sénégal fait partie des treize Etats membres qui ont déjà
signé l’Accord.
V- PERSPECTIVES
En 2016, la relance de l’économie, observée en 2015, devrait se
consolider sous l’effet, notamment, de l’accélération de la mise en œuvre des
importants projets phares du Gouvernement déclinés dans le PSE. Ainsi, sur
la base des dernières prévisions, le taux de croissance du PIB réel est attendu
à 6,6% en 2016, soit une amélioration de 0,1 point de pourcentage par rapport
à 2015.
Concernant la gestion budgétaire, elle continuera de s’inscrire dans la
poursuite d’une politique prudente en matière de finances publiques et
d'endettement afin de préserver la stabilité macroéconomique. Elle s’appuiera
sur le renforcement de la mobilisation des ressources ainsi que sur la
rationalisation des dépenses de fonctionnement conjuguée à une plus grande
efficacité des investissements publics, pour une meilleure prise en charge des
grandes priorités dégagées par les autorités. Globalement, le déficit budgétaire
devrait encore se réduire pour s’établir à 4,2% du PIB.
Toutefois, faut-il rappeler que l’atteinte des objectifs du PSE, passera
inéluctablement par le règlement de la question vitale de l’énergie, la mise en
place d’infrastructures de dernière génération pour le soutien à la production,
l’amélioration de l’environnement des affaires, le renforcement du capital
humain ainsi que par la satisfaction des besoins de financement de l’économie.
Par ailleurs, la réussite du PSE exige de fortes capacités d’impulsion de l’État
et un leadership fort. A cet effet, le Gouvernement accélérera son programme
de réformes pour la modernisation de l’Administration publique pour l’adapter
aux exigences de performance induites par la Stratégie.
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ANNEXES
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Tableau : Secteur réel
FINANCES PUBLIQUES
Tableau
des
Opérations
Financières
de
l’Etat
Tableau 1 : TOFE 2015 provisoire
période
1. Total recettes et dons
1.1 Recettes budgétaires, Mittal et FSE
- Recettes budgétaires (hors Mittal et Fse)
Recettes fiscales
Recettes non fiscales hors Mittal
- Ressources Mittal
- FSE
1.2 Dons
Budgétaires
En capital
2. Dépenses totales et prêts (net)
2.1 Dépenses courantes
Traitements et salaires
Intérêts sur la dette publique
Extérieure
Intérieure
Autres dépenses courantes
Fournitures, entretien et autres
Transferts et subventions
Dépenses courantes FSE
2.2 Dépenses en capital
Financement intérieur
Financement extérieur
2.3 Prêts nets
Prêts rétrocédés
Remboursement des prêts rétrocédés
Solde
Solde
Solde
4.
2014
2015
1927,0
2026,3
1673,5
1574,7
1482,5
92,2
49,0
49,8
1794,3
1708,7
1597,0
111,7
28,2
57,4
253,5
40,3
213,2
232,0
31,2
200,8
2318,7
2413,7
1409,3
485,4
131,0
62,7
68,3
1503,8
526,1
159,7
126,1
33,6
792,9
443,0
349,9
818,0
384,0
434,0
899,1
508,3
390,9
907,2
502,2
405,0
10,3
10,7
-0,4
2,7
12,7
-10,0
-391,7
Global de l'Administration Centrale
4,6
Global des entites non fin. du secteur public
compris)
-387,1
global Adm. Cent. et entites non fin. du secteur public (dons
0,2
3,1
Ajustments base caisse
Variations des arriérés (réd.=-)
3,1
Autres (fonds en route)
51,7
constitutions
-48,6
Règlements
public)
secteur-387,2
-384,0
5. Solde global dons compris (Adm. Cent. et entites non fin. du
-637,5
Solde global dons non compris (-)
Source : DGCPT/MEF
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SITUATION MONETAIRE
SEPT
2015
Prov
OCT
2015
Prov
NOV
2015
Prov
DEC
2015
Prov
1 170 409,9
1 138 583,5
1 098 994,4
1 232 922,6
. BCEAO
896 180,9
873 782,5
823 450,4
963 267,6
. BANQUES
274 229,0
264 801,0
275 544,0
269 655,0
2 903 904,5
2 995 146,0
2 943 575,0
2 932 706,8
241 416,7
286 402,2
257 088,2
197 611,0
2 662 487,8
2 708 743,8
2 686 486,8
2 735 095,8
* CAMPAGNE
17 458,0
17 458,0
17 458,0
17 458,0
* ORDINAIRES
2 645 029,8
2 691 285,8
2 669 028,8
2 717 637,8
135 492,0
123 828,0
126 991,0
107 308,0
ACTIF = PASSIF
4 074 314,4
4 133 729,5
4 042 569,4
4 165 629,4
- MASSE MONETAIRE
3 817 813,8
3 870 967,1
3 861 584,8
3 953 096,6
782 111,8
745 188,4
756 493,7
806 786,6
7 915,8
7 915,8
7 915,8
7 915,8
3 027 786,1
3 117 862,8
3 097 175,2
3 138 394,1
256 500,6
262 762,4
180 984,6
212 532,8
- AVOIRS EXTERIEURS NETS
- CREDIT INTERIEUR
. POSITION NETTE DU GOUVERNEMENT
. CREDITS A L'ECONOMIE
Dont douteux et litigieux
. CIRCULATION FIDUCIAIRE
. DEPOTS EN C.C.P.
. DEPOTS EN BANQUES
- AUTRES ELEMENTS NETS
Source : BCEAO/Agence
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