le Bulletin scientique de l’arapi - numéro 21 - printemps 2008 11
Résumés des conférences
L’autre hypothèse, celle du mercure sous forme d’éthyl-
mercure contenu dans le thimerosal des vaccins non
vivants – un stabilisateur employé pour prévenir les in-
fections bactériennes – semblait bien plus plausible bio-
logiquement. Le mercure est connu pour sa toxicité céré-
brale, et l’intoxication au mercure mime certains aspects
des troubles autistiques. L’alerte a été donnée par une
étude qui a tout simplement additionné les doses d’éthyl-
mercure reçues entre 0 et 2 ans si le calendrier vaccinal
est strictement respecté.
Mais tout d’abord, il faut savoir que ces normes sont fai-
tes pour protéger l’ensemble de la population, et qu’elles
correspondent non à un seuil de toxicité mais à un seuil
de protection maximale. Ensuite les auteurs n’ont pas
tenu compte de l’excrétion urinaire et fécale : la durée de
vie de l’éthylmercure chez le jeune enfant ne dépasse pas
14 jours. Leur calcul est donc absurde, car à coups de pe-
tites expositions épisodiques comme cela arrive avec les
vaccinations, le seuil n’est jamais dépassé. Enn, on n’a
constaté aucune corrélation entre l’apparition des TED et
la teneur en mercure mesurée dans les cheveux et le sang,
et aucune corrélation entre l’évolution de l’incidence des
TED et la variation d’exposition au mercure, lorsque le
thimerosal a été retiré des vaccins.
Conclusion
Il n’y a pas d’association entre l’autisme et la classe so-
ciale dans toutes les études conduites après 1980 ; de
la même façon, l’autisme est également répandu dans
toutes les races et cultures. Un taux de 8/10 000 pour la
prévalence de l’autisme peut être actuellement retenu.
En se fondant sur ce taux, on peut estimer que la préva-
lence du syndrome d’Asperger est voisine de 2/10 000 et
que la prévalence des autres troubles du développement
proches de l’autisme mais n’en remplissant pas formel-
lement tous les critères est de 13,6/10 000 (c’est à dire
1,7 x 8/10 000). Au total, on peut par conséquent retenir
que la prévalence de toutes les formes de troubles en-
vahissants du développement avoisine 24/10 000. Cette
estimation est basée sur les études les plus récentes et sur
une analyse des résultats publiés.
Compte tenu de la subtilité des signes les plus préco-
ces, l’intérêt se porte actuellement vers la mise au point
d’outils de dépistage sufsamment simples pour être
utilisés par des médecins et des personnels de santé non
spécialisés dans le cadre des examens systématiques
des nourrissons et des jeunes enfants. Ceci a pour but
de réduire, autant que possible, le délai entre l’apparition
des premiers troubles et la prise en charge de l’enfant.
Fombonne démontre par la suite l’importance de l’inté-
gration des parents dans le processus thérapeutique.
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…l’intérêt se porte
actuellement vers la mise au
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sufsamment simples pour
être utilisés par des médecins
et des personnels de santé
non spécialisés dans le cadre
des examens systématiques
des nourrissons
et des jeunes enfants.
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