Médecine & enfance Autisme : dépistage et diagnostic « Recommandations pour la pratique professionnelle du diagnostic de l’autisme », Fédération française de psychiatrie et HAS, 2005 http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/autisme_rap.pdf 1. L’autisme est une affection caractérisée par des perturbations dans les interactions sociales, la communication et le comportement. Actuellement, le diagnostic d’autisme et des troubles envahissants du développement (TED) est uniquement clinique. Il est fait le plus souvent à partir de l’âge de deux ans. Pour l’établir, il nécessite la collaboration étroite de la famille. Si un professionnel de santé suspecte un TED, il doit adresser l’enfant à une équipe spécialisée. Il est recommandé que l’évaluation de la communication sociale soit l’objet d’une surveillance systématique au cours des trois premières années de vie, dans le cadre des examens de santé réglementaires. A l’âge scolaire (maternelle et primaire), les enfants ayant des difficultés dans le domaine de la socialisation et des apprentissages, même sans retard mental, doivent également être pris en compte. 2. Il existe des « signes d’alerte » qui devraient permettre, sinon un dépistage, du moins un diagnostic précoce de l’autisme. Le médecin doit rechercher les symptômes en se fondant sur l’interrogatoire des parents, l’examen clinique de l’enfant et une surveillance à intervalles réguliers. En cas de doute, il faut adresser l’enfant à un pédopsychiatre ou à un pédiatre neurologue. Les principaux signes d’alerte sont les suivants : inquiétude des parents qui signalent un trouble du développement ; avant l’âge de trois ans, difficulté de l’accrochage visuel : passivité, faible réactivité (l’enfant ne se retourne pas quand on l’appelle par son nom), manque d’intérêt pour autrui, intérêts inhabituels et activités répétitives avec certains objets… quel que soit l’âge : régression dans le développement du langage et/ou les relations sociales ; antécédents de TED dans la fratrie. D’autres symptômes pourraient permettre une détection plus précoce, comme l’absence de babillage, de pointage ou d’autres gestes sociaux à douze mois, l’absence de mots à dix-huit mois, une perte de langage et de compétences sociales. 3. Le diagnostic de certitude ne peut être porté que par des professionnels expérimentés et formés à l’établissement de ce diagnostic. Le diagnostic d’autisme nécessite l’intervention d’une équipe pluridisciplinaire en relation avec plusieurs intervenants : consultants de neurologie et de génétique. Il est capital de donner aux parents et aux médecins, qui ne savent pas toujours où et à qui s’adresser, une localisation des équipes pluridisciplinaires compé- janvier 2008 page 28 Médecine & enfance tentes, d’autant que leur localisation est très variable selon les villes et les régions : CAMPS, CMPP, cabinets de praticiens libéraux, services de psychiatrie infanto-juvénile, unités d’évaluations ou centres de ressources pour l’autisme, etc. 4. Il faut prendre beaucoup de précautions lors des entretiens avec les parents, toujours très anxieux, en particulier avant l’établissement du diagnostic. Il ne faut pas annoncer un diagnostic avant les résultats de l’évaluation pluridisciplinaire de référence. Il est recommandé de ne pas utiliser les termes d’autisme ou de TED avec les parents d’un enfant de moins de deux ans. Il faut indiquer que le trouble du développement reste à préciser. janvier 2008 page 29