Le passage des « puces à ADN » aux « puces à protéines » semble une suite logique.
Néanmoins, la réalité est différente du fait que les structures et les fonctions des
protéines soient plus complexes que celles de l’ADN et moins stables. De plus, chaque
type de cellules contient des milliers de protéines différentes et certaines sont
spécifiques d’un type cellulaire. Aussi, le profil d’une protéine varie avec l’âge et les
conditions d’environnement.
Le terme « puce » concernant les protéines est étendu à des systèmes présentant une
échelle de taille supérieure à la taille standard des puces à ADN et des densités
beaucoup plus faibles (quelques dizaines à quelques centaines de spots). De même, les
microarrays où l'agent de capture correspond à des acides nucléiques (aptamères)
permettant de détecter des protéines seront également considérés.
Bien qu'en termes de fabrication, il n'y ait pas de différences majeures, on peut
schématiquement classer les « protein arrays » en deux catégories en fonction de leur
application : les « microarrays de capture » où l'objectif est de détecter et quantifier une
protéine spécifique comme des marqueurs protéiques de tumeurs et les « microarrays
fonctionnels » où des paramètres plus complexes sont analysés : activités fonctionnelles
(enzymatique), caractéristiques des intéractions (affinité etc...) avec des partenaires
variés.
Les « tissue arrays » permettent l’analyse de milliers d’échantillons de tissu sur une
seule lame de verre. Ils commencent à être utilisés pour détecter les profils protéiques
sur des tissus sains et malades et pour valider le potentiel de médicaments cibles.
Les « puces à cellules » permettraient d’accélérer considérablement l’étude des gènes
de fonctions inconnues et leurs implications potentielles dans différentes maladies en
analysant les phénotypes résultant d’un excès ou l’extinction temporaire de protéines
dans les îlots de cellules. Ce format de puces semble aussi particulièrement
intéressant pour le criblage à haut débit de principes actifs ou de molécules
pharmacologiques. La fabrication de ces puces à cellules demande de réaliser des
transfections « inverses » et simultanées de plusieurs milliers d’acides
nucléiques différents sur la puce. Cette technique débutante a l’avantage
de permettre un parallélisme bien supérieur aux plaques de
microtitration, de diminuer les volumes de travail par
miniaturisation, appréciable lors de l’utilisation de cellules