politiques. Il y a une grande cohérence dans le texte de Platon. Son discours se développera en
cinq temps.
Dans un premier temps, il s’est demandé s’il était possible de vivre seul, en parfaite autarcie.
A cette question, il répond que non car c’est insuffisant pour survivre. En effets, nous avons
des besoins fondamentaux qui ne seraient pas préservés. Il manquerait des vêtements, des
logements, les techniques de survie mais il y aurait aussi le danger des bêtes et, bien que
Platon n’y fasse pas allusions dans son texte, l’homme pourrait souffrir de la solitude. On peut
cependant citer Rousseau qui lui, pense que vivre seul est possible et que nous nous sommes
regroupés en société que suite à de grandes catastrophes, que cela n’est pas naturel.
Dans un second temps, Platon a considéré le cas d’une petite cité constituée de quatre à cinq
personnes où chacun amènerait des compétences particulières, et où chacun deviendrait le
spécialiste d’un besoin particulier. Se pose alors quelques questions : est-ce suffisant ? Cette
société a-t-elle vraiment tout ?
Pour Platon, ce n’est pas suffisant car il faut aller au bout de la logique : faut-il diviser le
travail pour mieux le faire ou alors chacun doit-il faire ce dont il a besoin (polytechnicien =
chacun conserve l’ensemble des rôles) ?
Platon pense que c’est une question d’efficacité que de diviser le travail
Mais on peut considérer deux conceptions quant à la division du travail.
Soit, on s’améliore, on se spécialise dans la réalisation d’une tache (cf texte Eloge de la
division du travail, par Adam Smith). Ici, la division du travail génère, produit de l’habileté.
Les acteurs sont des ouvriers non qualifiés.
Soit, on considère qu’il y a des dons naturels et que l’habileté produit la division du travail de
façon naturelle (théorie de Platon).
Mais les dons naturels existent-ils ou est ce dû à l’apprentissage ?
Platon choisit de continuer sur sa théorie de dons naturels et arrive tout naturellement à une
nécessité d’étendre la division du travail et donc d’agrandir la société existante.
C’est alors qu’intervient le troisième temps de son argumentation.
Plus de spécialisation induit nécessairement une société plus grande comme nous venons de le
voir. Or, de nouveaux besoin apparaissent. Le commerce avec d’autres sociétés va être
nécessaire car il est impossible à ce stade de vivre en autarcie. Dans cette logique du
commerce, l’import-export apparait, ainsi que les marchés donc la monnaie apparait. Le
besoin en qualification augmente également (besoin de marins, négociants, nouveaux
ouvriers, …). Sur le plan technique, cette société marche bien. Ici, la cité = système technique.
Mais cela suffit-il ?
L’étape suivante intervient avec l’arrivée du luxe, du superflu et du désir. On va au-delà du
besoin. Cette logique du superflu n’est pas totalement illégitime mais elle amène des besoins
de nouvelles qualifications : de nouveaux métiers voient le jour.
Arrive alors le cinquième temps de son argumentation, avec un problème qui est posé. Celui-
ci est simple est compréhensible : si l’on augmente la population, il faut augmenter la
superficie des terres. Fatalement, il va y avoir des guerres. Soit nous irons envahir les voisins
pour leur prendre des terres, soit ce sont eux qui viendront nous envahir si toutefois nous
avions choisi de dire non au luxe et au superflu. Un nouveau besoin se crée alors, celui d’une
armée que se soit sur le plan offensif ou défensif. Dans la même logique, l’armée devra être
constituée de professionnels, comme pour les autres métiers, ce sera un métier fait par des
gens qui ont une propension naturelle à faire la guerre. Ces personnes devront être à la fois
« doux envers les leurs et rudes envers les ennemis » au risque de les voir détruire la cité.