
 
Les Américains : population et économie aux Etats-Unis : 
 
I Un dynamisme remis en question ? 
 
1°) La croissance démographique connaît un relatif ralentissement : 
  Population américaine passe de 3M en 1770 à 106M en 1920. La croissance ralentit 
jusqu’en 1940 (132M) à cause de la chute de l’immigration, repart fortement au lendemain de 
la guerre (180M en 1960) et se fait un peu moins dynamique ensuite : 250M en 1990 et 275M 
en 2001. 
 L’évolution  récente  ne  dépend  guère  de  la  mortalité  qui  semble  avoir  atteint  un 
plancher : 1925 12%° (= pour mille) ; 1950 : 9,5%° ; 2000 : 8,7%°. 
  Taux de natalité : 25%° en 1925 ; chute pendant crise des 30’s, baby boom à partir de 
41  on  retrouve 25%° en 1957. Pourquoi ?  Confiance    en  l’avenir,  norme  qui  impose  une 
famille de 3 enfants, influence des églises. La natalité diminue dès début 60’s (14,4%° en 76) 
à cause des méthodes contraceptives, de l’essor  du travail des femmes, du niveau élevé des 
divorces. Depuis une 15zaine d’années,  légère  reprise  du  taux  de  natalité  (campagnes de la 
« Majorité  morale »  contre  l’avortement,  arrivée  d’immigrants  hispaniques  plus  féconds). 
L’une  des  situations  les  plus  favorables  de  l’OCDE  (taux  de  fécondité  de  2,06  en  2000, 
accroissement naturel de 0,6% (0,2 pour le Japon, 0,08 pour l’UE)). 
 
2°)  L’immigration  joue,  dans  l’accroissement  naturel  de  la  population  américaine,  un 
rôle considérable qui ne doit cependant pas être exagéré : 
 Depuis  1776  la  population  a  augmenté  de  200M  dont  50M  d’immigrants.  Entrée 
essentielle mais sans égaler jamais l’accroissement naturel. Le taux d’immigration net atteint 
son maximum vers 1880-1885 : 10%°. Il décline régulièrement jusqu’en 1935, se stabilise et 
remonte dans les 60’s pour atteindre aujourd’hui 3%°. Plusieurs phases :  
- 1800-1880 150000  personnes  par an  avec accélération  du  rythme à  partir  de 1840 
(=Irlandais, Allemands, Scandinaves). 
- 1880  –  1914 :  augmentation  régulière  (Asiatiques,  Canadiens,  Latino-Américains, 
Européens du Sud et de l’Est (= 60% des nouveaux arrivants entre 1901 et 1930)). 
- Immigration  se  tarit  de  1914  à  1945  (lois  de  quotas,  crise  et  guerre)  les  sorties 
l’emportent même sur les entrées entre 1930 et 1935. 
- 1945-1965 : lente augmentation : 330000 entrées/an dans les 60’s et 450000 dans les 
70’s.  (=  Européens  anti-communistes,  Latino-Américains  encouragés  par  le  plan 
Bracero). 
- Depuis 1965 :  Augmentation rapide :  700000/an  dans  les  80’s,  900000  à  la  fin  des 
90’s.  en  2000,  il  y  a  28M  d’immigrés  sur  le  sol  américain.  Latino-américains 
majoritaires (+ de 40%)  puis asiatiques (40%). Et  c’est  sans compter les clandestins 
estimés à 300000 chaque année. 
 La  politique  adoptée  à  l’égard  des  immigrants  a  suivi  une  évolution  parallèle : 
Jusqu’en  1875,  législation  extrêmement  libérale  car  besoin  d’immigration.  Brutale 
augmentation  inquiète  (=  concurrence  pour  les  travailleurs,  peur  qu’Asiatiques  et 
Méditerranéens  ne  partagent  pas  les  valeurs  de  la  société  américaine).  Donc  politique  de 
restriction qualitative (interdiction à l’entrée des criminels et des fous, puis les polygames, les 
malades  contagieux,  les  alcooliques,  les  prostituées,  les  anarchistes,  les  analphabètes).  Le 
centre  d’Ellis  Island  est  ouvert  en  1882  pour  contrôler  les  immigrants.  1917 : immigration 
asiatique interdite. Dans les 20’s, quotas pour l’immigration européenne. Seuls les habitants 
du  continent  américain  peuvent  encore  circuler  librement  aux  EU.  En  1952,  la  loi  Mac 
Carran-Walter étend le système des quotas à l’Asie avec prudence. Communistes interdit. En 
1960, admission de tous ceux qui fuient le communisme ou le Proche Orient. 
  1965 :  la  loi  de  1952  est  amendée  =  bouleversement.  Les  quotas  nationaux  sont 
supprimés.  Priorité  aux  parents  d’Américains,  aux  travailleurs  qualifiés  (20%  leur  sont 
réservés (brain drain)) puis au réfugiés politiques (1980 : Refugee Act). 1986 : nouvelle loi 
d’immigration  (loi  Simpson-Rodino) :  quota  global  rapporté  à  425000,  quotas  nationaux 
rétablis,  et  sanctions  pour  les  clandestins  aggravées.  1990 :  loi  Kennedy-Simpson :  quota 
global    porté  à  675000  à  partir  de  95.  En  fait  les  entrées  légales  atteignent  900000 
personnes/an au cours des 90’s.