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J.C. Yombi, J.C. Marot
L’exacerbation de la bronchopneumopathie
chronique obstructive (BPCO)
Ilfautd’aborddistingueretdénirl’exacerbationd’une
BPCOnonsévèredecellequiestsévère(14,15).Uneexa-
cerbationdeBPCOnonsévèresecaractériseparunemajo-
ration de la dyspnée à l’eort, une modication des cra-
chats,unetouxenmajorationetuneèvreinférieureà
38.5°Cdepuisplusdetroisjoursainsiqu’uneabsencede
facteur de risque d’infection à pseudomonas aeroginas ou
pyocianique, une amélioration après le traitement initial à
basedebronchodilatateur.UneexacerbationdelaBPCO
sévèresecaractériseparunedyspnéemajoréeaurepos,
unetouxenmajorationimportante,desexpectorationstrès
modiées,uneèvreàplusde38.5°C,unefréquencecar-
diaquesupérieureà100/minetunefréquencerespiratoire
supérieureà25/min,unemobilisationdesmusclesrespira-
toires accessoire au repos, l’impossibilité de prononcer une
phrase complète sans devoir reprendre de l’air, une impos-
sibilité de repos en position couchée, un état de mal être,
uneprotrusionlabiale,unecyanoseaccrue,desœdèmes
périphériques. Les symptômes d’alarme sont la présence
ou non des facteurs de risque de pyocianique, la dyspnée
extrême,l’absenced’améliorationaprès30minutessuite
à un bronchodilatateur, la confusion, les troubles de l’équi-
libre (attention, ceci peut annoncer une hypercapnie), la
diminution de la fréquence respiratoire, la diminution de
l’étatdeconscience,l’hypoxémieenaggravation,l’hypo-
tension artérielle systémique. À noter que les facteurs de
risque pour le pseudomonas sont la présence d’un pseu-
domonas déjà documenté dans les expectorations, la
prise récente d’antibiotique ou alors plus de quatre cures
d’antibiotiques par an, une hospitalisation récente et des
BPCOdestadeGoldIIIenphasestable(14,15).Lesgermes
pathogènes les plus souvent retrouvés et responsables
d’uneexacerbationdeBPCOsontlemoraxellacatarrha-
lis,lestreptocoquepneumoniae,l’hémophilusinuen-
zae, le pseudomonas aéroginosa, le staphylocoque aureus
etl’haemophiluspara-inuenzae.Pourl’exacerbationdes
BPCO non sévères, il n’y a pas d’étude qui montre un quel-
conque avantage à donner des antibiotiques à ces patients
(14,15).Letraitementdoitrestersymptomatique:bron-
chodilatateur,kinésithérapie,aérosol.Uneantibiothérapie
ne sera administrée qu’en cas de non amélioration après
quatrejoursd’untraitementclassique(bronchodilatateur
etcorticoïdesoraux).PourlesexacerbationsdesBPCO
sévères, l’antibiothérapie est indiquée.
Le1
er
choixrestel’Amoxicilline-clavulanateàladosede875
mg3x/jpouruneduréede7à10jours.S’ilyauneallergieà
lapénicillinenonIgE-médiée,leCéfuroximeaxétilàladose
de500mg3x/jpendant7à10jourspeutêtreutilisé.Sion
auneallergievraieIgEmédiéeàlapénicilline,lamoxioxa-
cine400mg1x/joulaLévooxacine750mg1x/jdurant7
à10joursestl’alternative.Encasdesymptômesd’alarme,
évidemment qu’une hospitalisation s’impose.
Encasd’otorrhéepersistante,ilfauttoujourschercherdes
signesdecomplicationstelleslamastoïditeoulaménin-
gite. Pour les adultes, en l’absence d’étude clinique, les
recommandations utilisées chez les enfants leur sont
extrapolées.
Quel est le choix de l’antibiothérapie:
1.L’Amoxicillineàladosede1gr3x/jdurant5à7jours.En
cas d’allergie à la pénicilline non IgE médiée, on peut utiliser
descéphalosporinescommeleCéfuroximeaxétil(Zinnat),à
ladosede500mg3x/jdurant5à7jours.Encasd’allergieà
lapénicillineIgEmédiée,onpeututiliserleCotrimoxazole
forte1co2x/jdurant5à7jours,l’Azithromcyineàladose
de500mg/jdurant3joursoulaClarithromycineàladose
de1gr/jendeuxprisesdurant7jours.Ilfautnoterqu’en
casd’absenced’améliorationdanslestroisjours,l’Amoxi-
cillinedevraêtreremplacéeparl’Amoxilline-Clavulanate
(1,2,4-6).
Les infections des voies respiratoires basses
Les bronchites aiguës
L’étiologiedecesinfectionsestsouventvirale:inuenzae,
adénovirus, coronavirus. Les germes atypiques peuvent en
être aussi la cause (Chlamydia pneumoniae, mycoplasme
pneumoniae)dans5à10%descas.Surleplanclinique,
cesbronchitesaiguëssurviennentau3ejourd’unerhinite
oud’unerhinopharyngite.Latouxestsouventpeupro-
ductiveoulesexpectorationssontclairespuisdeviennent
mucopurulentes. Une douleur rétrosternale peut appa-
raitre ensuite. La durée de cette infection est en général
d’unesemaine(12,13).Letraitementdoitrestersympto-
matique. Les antibiotiques ne sont nécessaires qu’en cas
de surinfection ou après une durée d’évolution de plus
de7joursdel’infection(12,13).Uneantibiothérapiesera
également indiquée en cas de présence de quatre critères:
des signes cliniques inquiétants évoquant une broncho-
pneumonie,unefréquencecardiaquesupérieureà100/
min,unefréquencerespiratoiresupérieureà24/min,une
èvresupérieureà38°Cavecuneauscultationpulmo-
naire positive montrant des râles, une matité, des crépite-
mentsouunehypoventilation(12,13).Ilestànoterquela
coqueluche est en recrudescence en Belgique et qu’en cas
detouxsèche,quinteuse,vomissementspost-tussifsévo-
luantdepuisplusdedeuxsemaines,ouencasdenotion
de contage, mini-épidémie, ces analyses doivent être réa-
lisées à la recherche d’une coqueluche. Les germes res-
ponsables de la surinfection sont le streptocoque pneu-
moniaeoupneumocoque,l’haemophilusinuenzaeetla
branhamellaoumoraxellacatarrhalis.L’antibiothérapie
sera dirigée en cas de surinfection contre ces germes et
peutcomporterl’Amoxi-clavulanateàladosede875mg
3x/jpendant5à7jours(12,13).