17/09/2008
Madame, Monsieur
Dossier délivré pour
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COMPOSANTES ET APPLICATIONS ÉLECTRIQUES DU SYSTÈME FERROVIAIRE ______________________________________________________________________
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D 5 510 − 2© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique
Il est intéressant, dans ce cadre, d’analyser les principales composantes – ou
vecteurs – de ce qu’il faut appeler le « système ferroviaire ». Cette approche est tout
à fait transposable à tout autre système de transport : aérien, maritime ou routier.
Chacune de ses composantes utilise les applications de l’électricité ; c’est
l’analyse que se propose le présent article, après avoir donné quelques repères
historiques.
Parallèlement, tous les aspects du chemin de fer bénéficient de l’électricité :
la climatisation des voitures, la signalisation lumineuse, la motorisation des
aiguillages, etc.
L’évolution des transports est telle que la concurrence s’exerce à tous les
niveaux. Dans ce cadre les atouts et les handicaps de chacun sont déterminants.
Après une situation de monopole pour le transport des passagers comme celui
du fret, jusque dans les années 1960, le chemin de fer se place dans les créneaux
correspondant à ses points forts :
— la grande vitesse s’est développée en Europe, aux États-Unis et est à l’état
de projets en Asie et en Australie ;
— les transports urbains sous la forme de métros, réseaux suburbains, tram-
ways, permettent la décongestion des villes et l’atténuation de la saturation des
infrastructures et des pollutions atmosphériques engendrées par l’automobile ;
— le transport du fret entre dans la complémentarité des systèmes de trans-
port et évite les risques subis par les transports routiers, en termes de saturation,
de sécurité et de pollution.
Ces trois axes majeurs font appel aux technologies électrotechniques et
électroniques ; en effet, les impératifs de rentabilité mettent en jeu les aspects
énergétiques et de développement durable.
Le lecteur consultera utilement, en particulier, les articles suivants, dans ce traité :
— Traction électrique ferroviaire – Dynamique ferroviaire et sous-stations [D 5 501] ;
— Installations électriques du Tunnel sous la Manche [D 5 055].
Enfin, pour en savoir plus, le lecteur se reportera aux références [1] [2] et [3].
1. Composantes
du système ferroviaire
Tous les moyens de transport se composent de différents vec-
teurs de sorte que l’approche système s’applique et permet son
étude en intégrant l’ensemble des interfaces. Ainsi distingue-
rons-nous sept vecteurs fondamentaux du système ferroviaire,
représentés en figure 1.
Figure 1 – Les composantes du système ferroviaire
Matériel
roulant
Trafic
Clients
Matériel
remorque Matériel
moteur
Infrastructures
- Plate-forme
- Voies
- Ouvrages d'art
Exploitation
- Horaires
- Régulation
Énergie
- Combustible
- Énergie
Sécurité
- Signalisation
- Réglementation
Frêt
Passagers
Encadré A – Quelques repères du développement ferroviaire
Depuis son invention, la roue crée une ornière sur le terrain dès
lors que celui-ci est meuble. Les Romains ont, pour éviter cet
inconvénient, empierre leurs « voies ». Au XVIe siècle, dans les
mines d’Angleterre et d’Alsace, apparaissent des chemins de rou-
lement, en bois puis en fer, facilitant le roulement des wagonnets
poussés ou tirés par des hommes ou des chevaux. Les roues se
perfectionnèrent à l’aide d’un mentonnet puis d’un « boudin » de
guidage : le chemin de fer était né. Il faut attendre la domestication
de l’énergie autre qu’humaine ou animale, avec la vapeur, pour
voir les premières « locomotives » apparaîtrent avec Trevithick,
Stephenson (1804), puis Marc Seguin (1831).
La première application de l’électricité au chemin de fer coïncide
avec son développement dans les domaines industriel et
domestique : éclairage et force motrice. En 1879, Siemens met en
œuvre la première « locomotive » mue par un moteur de 4 kW
calqué sur le modèle de Gramme. Tandis que la vapeur conquiert
le domaine de la « grande traction », l’électricité investit les trans-
ports urbains de puissance modeste. La première ligne de métro-
politain a été inaugurée le 1er juillet 1900. Très vite, cependant, les
puissances permises par le couple électromagnétique montrent
leur capacité : en 1903 une automotrice construite par AEG en
Allemagne, roule à 203 km/h ! Les grandes électrifications, aux
États-Unis et en Europe, étendent leurs mailles. L’après-guerre
marque la vraie naissance de la grande vitesse avec des records
du monde en 1954 à 243 km/h et 1955 à 331 km/h. Parallèlement
l’électrification ferroviaire en fréquence industrielle (50 Hz) voit le
jour en France dès 1951. Dès lors la quasi-totalité des nouvelles
électrifications dans le monde sera de ce type.
Enfin l’extension des lignes à grande vitesse se fera à partir du
Japon (Tokaïdo en 1967) et de la France (expérimentation du
TGV 001 à turbine à gaz et transmission électrique en 1972 et pre-
mière ligne TGV Paris Sud Est en 1981).