
Fiche réalisée par Inter-mondes Belgique et SAW-B    M. Totté 
 
intéressant  au  sein  du  Groupe  qui  n'auraient  probablement  pas  été  possibles  si  les 
différentes fonctions avaient été internalisées dans une seule structure. Aujourd'hui les 
échanges de services entre organisations au sein du Groupe se facturent. 
Rapport au(x) Sud(s) 
L’organisation Terre a d’abord été fondée pour aider les nécessiteux dans l’immédiate 
après-guerre en leur fournissant des vêtements notamment, mis aussi en s’entraidant 
pour  reconstruire  un  toit,  trouver  de  quoi  chauffer  une  famille,  leur  trouver  un 
logement,….  Très  vite  l’amélioration  des  conditions  en  Belgique  va  conduire  les 
membres de Terre à « élargir leurs horizons » pour s’investir au Sud. C'est ainsi que 
vont voir le jour une plâtrière en Algérie, une fabrique de bateaux en Inde, une usine 
de calcination de chaux en Bolivie, etc. A l’époque ces projets sont financés par les 
gains des ventes après de grands « ramassages du samedi » qui mobilisent 100 à 1000 
personnes. 
La  crise  pétrolière  de  1973  et  ses  conséquences  en  termes  de  licenciements,  vont 
réorienter  Terre  vers  l’appui  en  Belgique  aux  exclus :  chômeurs,  mais  aussi 
handicapés, anciens détenus, ex-drogués. A travers un vaste projet dénommé « projet 
wallonie » Terre va créer différentes entreprises. Elle participera d’ailleurs activement 
à ce qu’un nouveau statut de « société à finalité sociale » soit créé en Belgique. Le 
« groupe » se constituera dans ses années (début des années ’80) 
Les  investissements  au  sud  continueront  sous  forme  de  projets  -  gérés  par  des 
« chargés de projets » au sein de terre pour une partie de leur temps. Le groupe va 
ensuite  décider  de  renforcer  la  partie  "ONG"  qui  s'appellera  « Autre  Terre »  et  de 
professionnaliser  la  gestion  des  projets.  Cette  orientation  n'est  pas  sans  risque  de 
"déresponsabilisation" des enjeux Sud sur une partie seulement du groupe comme on 
va le voir plus loin. 
 
Degré d’interdépendance nord-sud 
 
Le projet industriel Nord (projet Wallonie) a été la charnière qui a orienté le Groupe 
vers la nécessité d'assurer sa survie avant tout et de consacrer un certain pourcentage à 
des projets du Sud. La possibilité de valoriser ces apports propres à travers les fonds 
de  co-financement  accordés  par  la  DGCD  à  l'ONG  permet  de  renforcer  les  deux 
logiques : maintien voire développement de l'activité au nord et appui au sud. Cette 
"médiatisation" de la relation d'interdépendance par les fonds de la coopération n'est 
cependant  pas  sans  risques.  Les  conditionnalités  à  l'accès  aux  fonds  (appui  à  des 
communautés,  associations,  groupements  plutôt  qu'au  secteur  privé  ;  impossibilité 
d'acheter de l'occasion sur les projets ; impossibilité de faire financer la part ONG du 
co-financement par le Sud ;…)  limitent dans bien des cas la possibilité de développer 
des  modèles  d'entreprise  d'économie  sociale  comme  l'aurait  souhaité  Terre.  Par 
ailleurs, en vrai professionnels, les chargés de mission d'Autre Terre privilégient les 
attentes et besoins de leurs partenaires du Sud. 
 
Des  formules  ont  cependant  progressivement  été  trouvées  qui  renforcent  les 
interdépendances Nord-Sud : le partenaire associatif BAOBAB au Burkina Faso - qui 
est à l'origine une troupe de théâtre spécialisée dans le théâtre-action - va venir en 
Belgique jouer, avec des travailleurs de Terre, une série de pièces pour récolter des 
fonds.  Les  bénéfices  vont  être  divisés  de  manière  égale  entre  Autre  Terre  et 
BAOBAB.  L'association  burkinabé  va  réinvestir  une  partie  de  ces  bénéfices  dans