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1 Introduction
Près de 1 % des nouveau-nés présentent des malformations cardiaques (1). Ces pathologies
congénitales sont multiples. Certaines d’entre elles nécessitent une intervention chirurgicale
réparatrice dans les heures ou les jours qui suivent la naissance. En 2009, il a été recensé en
France plus de 3 000 opérations cardiaques pédiatriques (données de la SFCTCV (2)).
La chirurgie cardiaque pédiatrique a considérablement évolué depuis ses débuts dans les
années 1960 (3). Ces progrès ont permis une précocité du diagnostic, par des méthodes
d’investigation anténatale, mais également une amélioration des techniques chirurgicales. Ces
progrès concernent l’environnement chirurgical, que sont l’anesthésie et la réanimation, mais
également la miniaturisation du circuit de circulation extra-corporelle (CEC). Ainsi,
l’hémodilution et les risques de contamination dus à la transfusion sanguine sont diminués.
Grâce à ces avancées, les opérations sont réalisées de plus en plus tôt chez l’enfant, et pour
des cardiopathies de plus en plus complexes (1). La chirurgie cardiaque pédiatrique devient
donc une chirurgie néonatale1 (3). De plus, le risque de mortalité s’est réduit, puisqu’il ne
représente plus que 2 %, toutes cardiopathies confondues (2). La mortalité postopératoire
varie selon le type de cardiopathie, l’âge du patient, la complexité de l’intervention
chirurgicale et la durée de la CEC (4).
Dans de nombreuses unités de réanimation pédiatrique, la kinésithérapie respiratoire fait
partie intégrante de la prise en charge des enfants opérés cardiaques, en raison du risque ou de
la présence de complications respiratoires (5). La prise en charge kinésithérapique dépend de
la cardiopathie et du type d’intervention dont l’enfant a bénéficié. De ce fait, il existe une
variété de situations cliniques, ainsi que de techniques de kinésithérapie respiratoire. La
rééducation devient alors plus complexe, avec une adaptation au cas par cas.
Ce mémoire de fin de cursus a pour but de faire « un état des lieux » de la prise en charge
respiratoire après chirurgie cardiaque pédiatrique. En premier lieu est traitée la chirurgie
cardiaque et ses conséquences respiratoires. Puis, dans un second temps, le rôle et la place de
la rééducation respiratoire sont développées. La dernière partie traite de l’enquête réalisée en
France et en Belgique. Sa réalisation dans les services de réanimation pédiatrique est
expliquée, ainsi qu’une les résultats qui en découlent.
2 La cardiologie pédiatrique : pathologie et chirurgie
La chirurgie cardiaque pédiatrique est une spécialité à part entière de la chirurgie. Elle est
spécifique à chaque cardiopathie congénitale. Soit une correction anatomique complète (ad
intégrum) des anomalies est possible, soit seule une correction de la physiologie est réalisable.
2.1 Les pathologies cardiaques pédiatriques et leur(s) conséquence(s)
respiratoire(s)
Parmi les pathologies cardiaques congénitales, on distingue les cardiopathies non cyanogènes
(shunt G-D) et cyanogènes (shunt D-G). Pour comprendre les causes et les conséquences de
1 Néonatale : tout ce qui concerne le nouveau-né, c'est-à-dire un enfant, né à terme, âgé de moins d’un mois