Espagne : un projet de loi qui soutient la promotion d`une image

COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate
Espagne : un projet de loi qui soutient la promotion d’une image corporelle
saine et diversifiée
Montréal, 18 février 2010 L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) tient à
souligner l’aspect novateur du projet de loi espagnol visant à bannir toute publicité de produits,
services et moyens amaigrissants (PSMA) des ondes télévisuelles avant 22 heures. « Il s’agit
d’une initiative fort intéressante que les décideurs québécois devraient envisager sérieusement
dans leurs efforts de lutte à l’obésité et aux problèmes de poids », mentionne Émilie Dansereau-
Trahan, chargée de projet sur le dossier des PSMA à l’ASPQ. Après s’être dotée d’une Charte sur
l’extrême maigreur, de laquelle s’est inspiré le Québec dans l’adoption de sa propre Charte pour
une image corporelle saine et diversifiée, voilà que l’Espagne prend des mesures concrètes afin de
prévenir les troubles alimentaires et promouvoir divers formats corporels dans sa population.
glementer les pratiques de l’industrie : limiter la publicité
L’épidémie d’obésité qui touche le Québec occupe une place prépondérante sur la scène
médiatique, ce qui amène les gens à vouloir perdre du poids. Cela constitue donc un terreau très
fertile pour l’industrie de l’amaigrissement. En effet, notre téléviseur nous bombarde, à toute heure
du jour ou de la nuit, de publicités vantant les mérites de produits, services et moyens
amaigrissants qui promettent des résultats de perte de poids exagérés, voire dangereux. « Les
publicités mettant en scène un modèle corporel de femme extrêmement maigre, telles qu’en
témoignent les photos de mode et les publicités de PSMA, contribuent à faire la promotion d’une
norme de beauté irréaliste. Les gens développent ainsi une préoccupation excessive à l’égard du
poids et tentent donc de maigrir à tout prix », explique Émilie Dansereau-Trahan. En effet, il
semble y avoir un lien entre l’exposition à des modèles corporels de minceur extrême et une
préoccupation excessive par rapport à son image, tant chez les adolescentes que chez les
femmes1
.
Les PSMA font partie du problème, non de la solution
« Généralement, les PSMA font la promotion d’une perte de poids rapide et éphémère dont les
effets peuvent réellement nuire à la santé physique et psychologique de l’individu », précise Émilie
Dansereau-Trahan. À la fin d’un régime, le poids perdu est fréquemment repris, et même plus
encore, phénomène communément appelé « syndrome du yoyo ». Les échecs répétés, vécus à la
suite de multiples diètes, affectent également l’estime de soi.
Les produits, services et moyens amaigrissants ne sont pas une solution au problème d’obésité, ils
font partie de ses causes. Non seulement ils contribuent au renforcement de fausses croyances
sur la perte de poids, ils participent également à la promotion d’une norme de beauté féminine
1 Grabe, S. Hyde, J. S., & Ward, L. M. (2008). The Role of the Media in Body Image Concerns Among Women : A
Meta-Analysis of Experimental and Correlational Studies. Psychological Bulletin, 134 (3), p. 460-476
irréaliste et dangereuse pour la santé. Ajoutons à cela qu’aucune des nombreuses promesses de
l’industrie de l’amaigrissement ne s’appuie sur des études scientifiques ou des analyses sérieuses.
Pourtant, les PSMA demeurent dans notre environnement médiatique et y sont même plus
présents que jamais grâce à Internet. Plusieurs personnes se laissent influencer par les résultats
prometteurs de l’industrie, ses histoires à succès et les modèles corporels irréalistes qu’elle nous
propose. Malheureusement, les utilisatrices de PSMA s’attribuent trop souvent l’échec du régime
suivi et la reprise de poids qui s’en suit. Elles ne blâment ni l’industrie ni le produit utilisé : elles
endossent l’entière responsabilité.
Adoption de saines habitudes : un élément crucial
On pense souvent à tort que la perte de poids est la seule action qui nous mène vers une bonne
santé. Pourtant, l’adoption graduelle de saines habitudes de vie a un impact crucial sur la santé
des individus. Il s’agit en fait de diversifier son alimentation en se référant au Guide alimentaire
canadien, d’écouter ses signaux de faim et de satiété et d’être le plus actif possible au quotidien.
Bannir les PSMA de notre environnement médiatique est, pour l’ASPQ, une solution sensée qui
contribuera, au même titre que la Charte québécoise pour une image corporelle saine et
diversifiée, à un changement de norme progressive sur ce qu’est véritablement la beauté et la
santé !
Quelques définitions :
PSMA : les PSMA ont été définis comme les divers produits (produits naturels, médicaments en
vente libre, substituts de repas, etc.), services (programmes et centres commerciaux de perte de
poids, etc.) et moyens (régimes divers, jeûnes, etc.) qui ont des visées amaigrissantes.
Poids normal : On parle de poids normal lorsque l’indice de masse corporelle d’une personne se
situe entre 18,5 et 25. L’IMC se mesure en divisant le poids par la taille au carré (kg/m2 ).
Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée : La Charte s’inscrit dans un
courant international du milieu de la mode visant à conscientiser la population aux problèmes liés à
la préoccupation excessive à l’égard du poids, de l’anorexie nerveuse et de la boulimie
(http://www.scf.gouv.qc.ca).
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Source :
Marie-Claude Perreault
Agente des communications et de la coordination d’événements
Association pour la santé publique du Québec
Téléphone : (514) 528-5811 poste 226
Cellulaire : (514) 567-6565
Courriel : mcperreault@aspq.org
Pour joindre Émilie Dansereau-Trahan :
Téléphone : (514) 528-5811 poste 237
Cellulaire : (514) 799-7901
Courriel : edansereau@aspq.org
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