Devenir des troubles de conversion chez les - chu

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Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence (2015) 63, 192—200
Disponible en ligne sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
REVUE DE LITTÉRATURE
Devenir des troubles de conversion
chez les enfants et adolescents
Outcome conversion disorders in children and adolescents
V. Stalin a,∗, B. Mirkovic a,b, M.-A. Podlipski a,
M. Lasfar a, C. Gayet c, C. Marguet c, P. Gérardin a,d
a
Fédération hospitalo-universitaire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, centre
hospitalier du Rouvray, CHU Charles-Nicolle, 1, rue de Germont, 76031 Rouen cedex, France
b
Inserm U 1079, génétique du cancer et des maladies neuropsychiatriques, université de
Rouen, 76031 Rouen, France
c
Département de pédiatrie médicale, CHU Charles-Nicolle, 76000 Rouen, France
d
Laboratoire Psy-NCAEA 4306, université de Rouen, 76000 Rouen, France
MOTS CLÉS
Trouble de
conversion ;
Devenir ;
Enfant ;
Adolescent ;
Pronostic ;
Étude de suivi ;
Revue de la
littérature
∗
Résumé Les troubles de conversion ont une prévalence notable en population neuropédiatrique. Ils mobilisent de multiples professionnels de santé dans la prise en charge. Les données
actuelles de la littérature sur le devenir des troubles de conversion sont limitées et la place
des comorbidités ainsi que leur évolution ont rarement été évaluées chez les jeunes. Cette
revue de la littérature étudie l’évolution des troubles de conversion en terme de guérison
et les comorbidités psychiatriques associées chez les enfants et adolescents. La revue s’est
faite à partir d’une recherche sur Pubmed et PsychInfo, où 11 études ont répondu aux critères d’inclusion : (i) trouble de conversion répondant aux critères du DSM, (ii) population
pédiatrique, (iii) études longitudinales évaluant le devenir du trouble de conversion et/ou les
comorbidités psychiatriques. La plupart des troubles de conversion chez les enfants et adolescents a évolué favorablement, avec disparition de la symptomatologie conversive, dans 70 à
92 % des cas, pour une durée de suivi variant de 1 à 6 ans. Les comorbidités psychiatriques
associées au trouble concernaient entre 13 et 84 % des enfants et adolescents selon les études.
Vingt-huit à 41 % de cette population pédiatrique a présenté un trouble psychiatrique à distance
de la symptomatologie conversive. Les principales comorbidités retrouvées étaient des troubles
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (V. Stalin).
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.12.004
0222-9617/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Devenir des troubles de conversion chez les enfants et adolescents
193
anxieux et des troubles de l’humeur. Bien que les troubles de conversion évoluent majoritairement vers une guérison chez les enfants et adolescents, le pronostic de cette pathologie est
plus sombre devant la persistance ou la survenue à distance de comorbidités psychiatriques.
© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
KEYWORDS
Conversion disorders;
Conversion reaction;
Children;
Adolescents;
Outcome;
Prognosis;
Follow-up study;
Review literature
Summary
Background. — Conversion disorders are significantly prevalent among neuropaediatric population. Their management requires deep somatic investigations and mobilizes many health
professionals. Current literature presents limited amount of data regarding the futur of conversion disorders. Their associated comorbidities and their outcomes have rarely been studied
in young people. However, conversion disorders are frequently associated to other psychiatric disorders as mood and anxious disorders. This literature review examines the evolution of
conversion disorders in terms of healing and psychiatric comorbidity in children and adolescents.
Methods. — This review was made from a search on PubMed and PsychInfo. Eleven studies met
the inclusion criteria: (i) conversion disorder meet the criteria of the DSM, (ii) studied population of children aged between 5 and 18 (iii) longitudinal studies evaluating the outcomes of
conversion disorder and/or psychiatric comorbidities at diagnosis and at 12 months of evolution
(at least).
Results. — The studies selected refer to samples ranging from 13 to 204 patients. Subjects
included are aged from 6 to 18 years at the time of inclusion, with an average age of 12.2 years.
Psychiatric or psychological cares, inpatient or outpatient, were proposed to a majority of
included patients. Most conversion disorders in children and adolescents have evolved favorably,
with disappearance of conversion symptoms for 70 to 92% of cases, after a follow-up period going
from 1 to 6 years. Psychiatric comorbidities related to conversion disorder touched from 13%
to 84% of children and adolescents, depending on the studies. In 28% to 41% of the pediatric
population, psychiatric disorder appeared after the conversion symptoms. The most frequent
comorbidities were found to be anxiety disorders and mood disorders.
Conclusion. — The presence of psychiatric comorbidity at diagnosis does not seem to be associated with a more unfavorable evolution for the conversion disorder itself. More than three
quarters of conversion disorders in children and adolescents move towards healing after a
follow-up of at least 1 year, suggesting a good prognosis and a good development of this disorder.
However, the emergence or persistence of psychiatric comorbidities, remote from conversion
disorder, has an impact on the future of young and is an unfavorable sign. It is necessary to have
a global vision of the patient, looking in particular for the associated comorbidities and taking
into account the interactions with relatives, especially within his family and with his peers.
Prospective studies in the longer-term future of these disorders are necessary regarding their
complexity during pre- and post-pubertal.
© 2015 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction
Les troubles de conversion sont une pathologie peu fréquente chez l’enfant et l’adolescent [1], mais dont la prise
en charge nécessite des investigations somatiques et mobilise de multiples professionnels de santé [2—5]. L’incidence
en population pédiatrique de moins de 16 ans est estimée
entre 2,3 et 4,2/100 000, selon l’étude australienne de Kozlowska et al. [1]. Elle croît avec l’âge, notamment à partir
de 10 ans [6,7], et concerne majoritairement les filles (71 %)
[1]. La prévalence en population neuropédiatrique est relativement stable, elle varie de 8 à 10 % selon les auteurs
[8,9]. En revanche, la prévalence est très disparate dans
les enquêtes épidémiologiques en population pédopsychiatrique. Dans ces dernières, la prévalence est nettement
influencée selon que les patients proviennent des cohortes
de patients hospitalisés ou suivis en ambulatoire, selon les
critères diagnostiques retenus, ou bien selon les facteurs
socioéconomiques et culturels [10—13].
Utilisé pour la première fois par Freud en 1895, le terme
de conversion est lié au concept d’hystérie et à l’hypothèse
selon laquelle le symptôme somatique de conversion représente la résolution symbolique d’un conflit psychique refoulé
[14]. Suite à l’éclatement du concept de névrose hystérique
en plusieurs catégories dans le DSM III, on parle actuellement
de trouble de conversion. Ce terme regroupe un ensemble
de symptômes d’allure neurologique, non expliqués par une
pathologie organique sous-jacente, et non simulés, d’après
la définition du DSM IV-TR [15] (Tableau 1). Il appartient à
la catégorie des troubles somatoformes. Dans le DSM V, les
194
Tableau 1
V. Stalin et al.
Définition du trouble de conversion selon le DSM IV-TR.
Trouble de conversion selon les critères du DSM IV-TR(300.11)
A. Un ou plusieurs symptômes ou déficits touchant la motricité volontaire ou les fonctions sensitives ou sensorielles
suggérant une affection neurologique ou une affection médicale générale
B. On estime que des facteurs psychologiques sont associés au symptôme ou au déficit parce que la survenue ou
l’aggravation du symptôme est précédée par des conflits ou d’autres facteurs de stress
C. Le symptôme ou déficit n’est pas produit intentionnellement ou feint
D. Après des examens médicaux appropriés, le symptôme ou le déficit ne peut pas s’expliquer complètement par une
affection médicale générale, ou par les effets directs d’une substance, ou être assimilé à un comportement ou une
expérience culturellement déterminés
E. Le symptôme ou le déficit est à l’origine d’une souffrance clinique significative ou d’une altération du
fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants ou bien justifie une évaluation médicale
F. Les symptômes ou le déficit ne se limitent pas à une douleur ou à une dysfonction sexuelle, ne surviennent pas
exclusivement au cours d’un trouble somatisation et ne sont pas mieux expliqués par un autre trouble mental
troubles somatoformes ont été remplacés par la catégorie
des « troubles des symptômes somatiques » [16]. La notion
de facteurs psychologiques associés aux symptômes conversifs disparaît, afin de ne pas présumer de l’étiologie de ce
trouble. Dans le DSM IV-TR, il était noté que les symptômes
ne devaient pas correspondre à un comportement culturellement déterminé ; cette précision n’est plus mentionnée
dans le DSM-V.
Chez les enfants et adolescents, on retrouve le
plus souvent une présentation poly-symptomatique avec
faiblesse motrice, mouvements anormaux, pseudo-crises
d’épilepsie, et plus rarement des troubles visuels ou auditifs [1,6,8,11,17—22]. S’y associent fréquemment d’autres
symptômes n’appartenant pas au trouble conversif en luimême, telles que les douleurs psychogènes et la « belle
indifférence » [6,13]. Les antécédents de facteurs de stress
les plus fréquemment retrouvés sont les problèmes relationnels avec la famille ou les pairs, les problèmes scolaires,
le décès d’un proche, les antécédents familiaux ou personnels de maladie somatique, ainsi que les abus sexuels
[11,19,21,23,24].
Plusieurs auteurs ont rapporté une association fréquente
entre les troubles de conversion et d’autres troubles psychiatriques tels que les troubles de l’humeur et les troubles
anxieux [21,25]. Guze et al. et Robins mettent en relation trouble des conduites à l’adolescence et trouble de
conversion chez le jeune adulte [26,27]. Peu d’études
se sont centrées sur les comorbidités psychiatriques au
cours du suivi des troubles de conversion chez l’enfant
et l’adolescent. Pourtant, un trouble de conversion permet de minimiser l’anxiété et peut ainsi voiler une autre
pathologie psychiatrique, qui deviendrait patente après
amélioration des symptômes conversifs. En effet, dans
une étude prospective avec près de 10 ans de suivi,
Robins et O’Neal retrouvaient 48 % de comorbidités psychiatriques chez 23 jeunes adultes qui avaient été diagnostiqués
« hystériques » durant l’enfance [10].
Malgré les efforts nosographiques pour mieux circonscrire les troubles de conversion sur le plan diagnostique,
les prises en charges restent très hétérogènes, marquées
par la dépendance au cadre théorique invoqué et par un
manque d’évaluation des thérapies mises en place à moyen
et long terme. Cependant, les auteurs s’accordent sur la
nécessité d’une prise en charge et d’un suivi à la fois somatique et psychiatrique [8,28]. Environ la moitié des troubles
de conversion guérit spontanément, par simple réassurance
du médecin traitant [29]. La résolution des symptômes après
la prise en charge est le mode d’évolution le plus fréquent,
avec des taux de guérison variant de 61 % à 96,7 % selon les
études [11,30], suggérant un pronostic favorable de cette
pathologie.
Les données actuelles de la littérature sur le devenir
des troubles de conversion sont limitées et la place des
comorbidités ainsi que leur évolution ont rarement été
évaluées de façon prospective en population pédopsychiatrique. Pour autant, les comorbidités psychiatriques des
enfants et adolescents ayant présenté un trouble de conversion semblent impacter péjorativement l’évolution même
du trouble. Nous proposons une revue de la littérature de
l’impact des comorbidités psychiatriques sur le devenir des
troubles de conversion chez les enfants et adolescents, afin
d’en dégager les implications les plus pertinentes pour leur
prise en charge.
Méthodologie
Les moteurs de recherche utilisés ont été PubMed, et PsycINFO par l’intermédiaire EBSCO. Nous avons effectué une
revue de la littérature concernant les articles rédigés en
anglais et en français, à partir de 1970 jusqu’à septembre
2013. Nous avons utilisé comme mots clés : « conversion
disorder » AND (« outcome assessment » OR « follow-up studies ») AND (« Childhood » OR « Child » OR « adolescent »).
Dans PubMed, 99 articles ont été recensés et 40 dans psycINFO. Nous avons exclu les études de cas et tous les articles
dont le titre ne traitait pas « trouble conversif ». Dans un
deuxième temps, après lecture du résumé, ont été exclus
les articles concernant des populations adultes et ceux dont
le contenu ne traitait ni des comorbidités psychiatriques,
ni du devenir de cette pathologie. La totalité des articles
restant a été lue intégralement (Fig. 1).
Devenir des troubles de conversion chez les enfants et adolescents
Figure 1.
195
Sélection des articles.
Dans le Tableau 2, sont représentées les 11 études sélectionnées répondant aux critères suivants :
• trouble de conversion selon la définition du DSM III ou DSM
III-R ou DSM IV ou du DSM IV-R ;
• population retenue : enfants et adolescents entre 5 et
18 ans ;
• études longitudinales évaluant le devenir du trouble
de conversion et/ou les comorbidités psychiatriques au
moment du diagnostic et à 12 mois d’évolution (minimum).
Résultats
Caractéristiques démographiques et cliniques
des études
Les études sélectionnées concernent des échantillons allant
de 13 à 204 patients [39,41]. Les sujets inclus sont âgés de 6 à
18 ans au moment de l’inclusion, avec une moyenne d’âge
de 12,2 ans, toutes équipes confondues. Dans l’ensemble des
études, il y a une proportion plus importante de filles, allant
de 54 % à 88 % [37,40]. La proportion moyenne de fille pour
l’ensemble des équipes est de 71,5 %. Seules deux équipes
rapportent un pourcentage plus faible de filles, de 54 et 56 %,
mais aussi une moyenne d’âge plus jeune que dans les autres
équipes, respectivement de 8,9 et 10,9 ans [39,40].
Les troubles de conversion s’expriment principalement
par :
• une faiblesse motrice : 63 % pour Ani et al., et 61 % pour
Teo et al. [40,41] ;
• des pseudo-crises d’épilepsie : 82,5 % pour l’équipe de
Pehlivantürk [38] ;
• des troubles de la sensibilité : 40 % pour Spiering et al.
[33] ;
• des troubles visuels et auditifs dans de rares cas.
Évolution du trouble de conversion, en termes
de guérison
Une prise en charge psychiatrique ou psychologique, hospitalière ou ambulatoire, a été proposée à la majorité des
patients. Dans l’équipe d’Ani et al., les pédiatres restaient
libres de leur prise en charge [41]. Les auteurs rapportent
cependant que les enfants ont bénéficié d’investigations
médicales tels qu’une imagerie par résonnance magnétique
(66,5 %), un électroencéphalogramme (51,1 %) et/ou une
tomodensitométrie (27,5 %) et qu’ils ont été hospitalisés
dans 79 % des cas. Ils ont été suivis par un pédiatre, par
un pédopsychiatre et/ou un neuropédiatre dans respectivement 91,1 %, 69 % et 61,2 % des cas. Dans les études
de Goodyer, de Lancmann et al., et de Teo et Choong,
peu d’informations sur la prise en charge proposée à
chaque patient étaient précisées. On sait seulement que
les jeunes avaient tous vu au moins une fois un psychologue [31,34,40]. Une prise en charge psychologique ou
psychiatrique a été entreprise pour l’ensemble des patients
inclus dans les études de Willie et al., Phelivantürk et
Ünal., de Gudmundsson et al., et de Bathia et Sapra
[35,37—39].
La plupart des troubles de conversion chez les enfants
et adolescents ont évolué favorablement, avec disparition
de la symptomatologie conversive, dans 70 à 92 % des cas,
avec une moyenne de 78,2 % de guérison sur l’ensemble des
études [31,32]. La durée du suivi variait de 1 à 6 ans selon les
études [37,41]. Le détail des taux de guérison est présenté
dans le Tableau 3.
Seuls Lancmann et al. retrouvent un taux de guérison de
seulement 45 % [34]. Les auteurs ont comparé les patients
libres de pseudo-crises d’épilepsie, des patients chez qui
ces crises persistaient. Aucune différence significative n’a
été retrouvée, bien qu’un âge plus jeune, un plus long délai
diagnostique, et une fréquence des crises plus importante
concernent plutôt les patients évoluant défavorablement.
Ils notent également un impact sur la performance scolaire, à la fois par la présence des pseudo-crises d’épilepsie,
par l’absentéisme scolaire associé, mais aussi par la prise
d’anticonvulsivants. Il n’y a pas d’impact sur les relations
familiales et sociales associées.
Très peu d’erreurs diagnostiques au cours des différents
suivis sont notées : seule l’équipe de Spierings en notifie cinq
[33]. Quatre patients, qui présentaient des pseudo-crises
d’épilepsie, ont finalement été diagnostiqués épileptiques.
Et chez une patiente présentant notamment une douleur
dorsale, a été trouvé un kyste pancréatique. Les équipes
de Goodyer et de Kotsopoulos avaient exclus de façon systématique les patients diagnostiqués par erreur trouble de
conversion [31,32].
196
Tableau 2
Description des études sélectionnées.
Moyenne
d’âge (année)
Nombre de patients
à l’inclusion/à la fin
du suivi
Prise en charge :
hospitalière
(H)/ambulatoire (A)
Spécialité du
service référent
Type d’étude
Outils diagnostiques
Niveau de
preuve
Goodyer, 1981 [31]
11,3
15/13
H
Psychiatrie/
orthopédie/
pédiatre/
généraliste
Étude de suivi
rétrospective
Entretien clinique (DSM
III) + WISC
IV
Kotsopoulos et
Snow, 1986 [32]
12,1
20/20
H ou A
Psychiatrie
Étude de suivi
prospective
entretien clinique (DSM
III)
IV
Spierings et al.,
1990 [33]
12,1
83/83
A
Neurologie
Étude de suivi
rétrospective
Données cliniques (DSM
IV) + questionnaire
III
Lancman et al.,
1994 [34]
12,4
43/22
H ou A
Neurologie
Étude de suivi
rétrospective
Données cliniques
IV
Wyllie et al., 1999
[35]
14,00
34/21
H ou A
Pédopsychiatrie/
neuropédiatrie
Étude de suivi
rétrospective
Entretien clinique
structuré (DSM IV)
III
Pehlivantürk et
Ünal, 2000 [36]
13,2
51/a
A
Pédiatrie
Étude cas-témoin
Entretien clinique
structuré (DSM IV)+
échelles CDI, STAI et
STAIC
III
Gudmundsson et al.,
2001 [37]
12,9
17/17
H ou A
Psychiatrie
Étude de survie
Données et entretien
clinique
IV
Pehlivantürk et
Unal, 2002 [38]
12,00
40/40
A
Pédopsychiatrie
Étude de suivi
prospective
Entretien clinique
structuré (DSM
IV) + échelles SCID-I,
BDI, STAI, CGI
III
Bhathia et Sapra,
2005 [39]
8,9
50/a
A
Psychiatrie
Étude de suivi
prospective
Entretien clinique
structuré (CIM-10)
III
10,9
13/13
H
Généraliste
Étude de suivi
rétrospective et
prospective
Données et entretien
cliniques
IV
Ani et al., 2013 [41]
12,7
204/147
A
Pédiatrie
Étude de suivi
prospective
Hétéro-questionnaires
III
a
Absence de suivi, donnée non pertinente.
V. Stalin et al.
Teo et Choong, 2008
[40]
Devenir des troubles de conversion chez les enfants et adolescents
Tableau 3
197
Taux de guérison.
Durée moyenne de suivi
Pourcentage de guérison
du trouble de conversion
Goodyer, 1981 [31]
12 mois
92
Kotsopoulos et Snow, 1986 [32]
25,7 mois
70
Spierings et al., 1990 [33]
50,7 mois
72a
Lancman et al., 1994 [34]
40 mois
45
Wyllie et al., 1999 [35]
35 mois
72
Gudmundsson et al., 2001 [37]
6 ans
82
Pehlivantürk et Unal, 2002 [38]
4 ans
85
Teo et Choong, 2008 [40]
De 1 à 4 ans
76,9
Ani et al., 2013 [41]
1 an
85a
a
Pourcentage d’amélioration évaluée.
Bien que les prises en charge des troubles de conversion ne soient pas étudiées ici, l’équipe d’Ani et al.
ainsi que celle de Willie et al. soulignent l’importance de
l’acceptation par la famille et par le patient d’une étiologie
psychologique dans la genèse de ce trouble dans l’adhésion
aux soins [35,41].
Comorbidités psychiatriques à l’inclusion
Parmi les études sélectionnées, neuf ont évalué les comorbidités psychiatriques associées au trouble de conversion
[31,32,34—38,40,41]. Elles touchaient entre 13 et 84 % des
enfants et adolescents [34,39]. Les principales comorbidités retrouvées étaient les troubles anxieux et les troubles de
l’humeur. Les fréquences des troubles psychiatriques comorbides sont représentées dans le Tableau 4.
Kotsopoulos et Snow recensent 20 % de troubles somatoformes au moment du trouble de conversion dans sa
Tableau 4
Principales comorbidités psychiatriques de l’axe I à l’inclusion.
Goodyer, 1981 [31]
Kotsopoulos et Snow, 1986 [32]
Lancman et al., 1994 [34]
Wyllie et al., 1999 [35]
Pehlivantürk et Unal, 2000 [36]
Gudmundsson et al., 2001 [37]
Pehlivantürk et Unal, 2002 [38]
Teo et Choong, 2008 [40]
Ani et al., 2013 [41]
a
b
c
cohorte [32]. L’équipe de Willie retrouve un patient
psychotique et un patient avec un trouble de l’adaptation
[35]. Les états dépressifs majeurs et les facteurs de stress
environnementaux sévères sont retrouvés respectivement
chez 32 % et 44 % des jeunes présentant des pseudo-crises
d’épilepsie.
Selon Pehlivantürk et Willie, la présence de comorbidités
psychiatriques au moment du trouble n’a pas d’influence
significative sur son évolution [35,38]. Les auteurs rapportent que la guérison complète est plus fréquente chez
les patients ne présentant pas de trouble des conduites prémorbides, et qu’ils ont de meilleurs résultats scolaires [38].
Cela pourrait être en lien avec une meilleure alliance thérapeutique. Cependant, la présence de trouble des conduites
a été raportée par les parents, entraînant un biais diagnostique.
Goodyer retrouve des antécédents psychiatriques chez
les jeunes dans 80 % des cas, avec majoritairement des
Pourcentage
total des
comorbidités
psychiatriques
Trouble de
l’humeur
(%)
Trouble
anxieux (%)
Anxiété de
séparation/
phobie
scolaire (%)
Trouble : déficit
de l’attention et
comportement
perturbateur (%)c
80b
45b
6,7b
5b
7,0
32,3
15,7
13,3b
20b
20b
0b
33,3b
5b
a
a
a
23,5
31,3
17,6
14,7
5,9
0,0
17,6
20,0
11,0
32,0
8,4
a
a
51,0
17,6
a
84,0
22,0
a
45,0
24,0
5,0
a
a
35,0
4,0
3,1
Données non renseignées.
ATCD psychiatriques.
Comprend : trouble des conduites, troubles oppositionnel avec provocation, trouble déficitaire de l’attention et hyperactivité.
198
Tableau 5
V. Stalin et al.
Principales comorbidités psychiatriques de l’axe I à la fin du suivi.
Goodyer, 1981 [31]
Kotsopoulos et Snow, 1986 [32]
Gudmundsson et al., 2001 [37]
Pehlivantürk et Unal, 2002 [38]
Teo et Choong, 2008 [40]
Ani et al., 2013 [41]
a
b
c
Pourcentage
total des
comorbidités
psychiatriques
Trouble de
l’humeur
(%)
Trouble
anxieux (%)
Anxiété de
séparation/
phobie
scolaire (%)
Trouble : déficit
de l’attention et
comportement
perturbateur (%)b
a
7,70
a
7,70
a
30
41
35
a
20
a
5
a
a
a
25
7,7
13
17,5
a
28
c
a
a
a
a
a
14
9
0
Données non renseignées.
Comprend : trouble des conduites, troubles oppositionnel avec provocation, trouble déficitaire de l’attention et hyperactivité.
Pourcentage de nouveaux diagnostics posés.
troubles du comportement (26 %) et des phobies scolaires
(20 %) [31].
Pour l’équipe d’Ani, 78 % des jeunes n’avaient aucun
trouble psychiatrique précédant l’épisode de conversion
[41]. Lorsqu’il préexistait un trouble psychiatrique prémorbide, les enfants présentaient plus fréquemment un
trouble anxieux (11 %) qu’un trouble dépressif (5 %). Dans
cette cohorte, on note également un jeune avec un trouble
envahissant du développement.
Dans leur étude cas-témoin, les auteurs Pehlivantürk
et al. montrent que les troubles anxieux et les troubles
de l’humeur ne concernent que des adolescents entre
12 et 15 ans, et que le score du Child Depression Inventory (CDI) est significativement plus élevé dans le groupe
d’adolescents (12—16 ans) présentant un trouble de conversion par rapport au groupe témoin [36].
Apparition et persistance de comorbidités
psychiatriques au cours du suivi
La présence de comorbidités psychiatriques à distance
de l’épisode conversif est fréquemment retrouvée chez
les jeunes : entre 28 et 41 % selon les études (Tableau 5)
[37,41]. Les troubles psychiatriques diagnostiqués sont
essentiellement des troubles anxieux ou des troubles de
l’humeur.
L’équipe de Kotsopoulos montre que le pronostic des
troubles de conversion n’était pas favorable, car 40 % des
jeunes ont continué à avoir une symptomatologie conversive d’intensité modérée à sévère et/ou des symptômes
anxieux [32]. En effet, 30 % d’entre eux présentaient les
mêmes symptômes conversifs, et 10 % avaient développé un
autre trouble psychiatrique (trouble anxieux, trouble des
conduites).
Goodyer retrouve un taux de 66 % d’évolution favorable
du trouble de conversion avec absence de symptôme conversif à 12 mois de la fin de la prise en charge et un bon fonctionnement sur le plan émotionnel et scolaire [30]. Trentequatre pour cent ont donc évolué défavorablement à un an
par désinsertion scolaire, apparition d’un trouble psychiatrique chronique ou persistance du trouble de conversion.
Comme d’autres auteurs, Gudmundsson et al. notent la
présence de 35 % de troubles psychosomatiques à la fin du
suivi, avec cependant peu d’impact sur la scolarité, car 88 %
des jeunes ont eu une bonne assiduité scolaire [32,37]. Pour
Pehlivantürk et al., les enfants et adolescents chez qui persistait une symptomatologie conversive, présentaient tous
un trouble de l’humeur et/ou anxieux, contrairement à ceux
qui s’étaient rétablis (100 % vs 23 %, p < 0,05), tandis que
la présence d’une comorbidité psychiatrique au moment du
trouble de conversion n’influençait pas de façon significative
l’évolution du trouble [38].
Discussion
La forte proportion de comorbidités psychiatriques retrouvée au moment du diagnostic est en contradiction avec
l’étude menée par Caplan qui notait une bonne santé psychologique pré-morbide avant l’apparition du trouble [12].
La présence d’une comorbidité psychiatrique au moment du
diagnostic ne semble pas être associée à une évolution plus
défavorable du trouble de conversion en lui-même. Seule
la présence d’un trouble des conduites pré-morbides a été
associée à un taux de guérison du trouble plus faible dans
l’étude de Pehlivantürk [38]. Le devenir du jeune peut être
néanmoins entravé par l’évolution d’un autre trouble psychiatrique coexistant. Il est donc nécessaire de rechercher
systématiquement une pathologie psychiatrique associée
afin de pouvoir adapter la prise en charge proposée ainsi
que le suivi.
Plus des trois quarts des troubles de conversion chez les
enfants et adolescents évoluent vers la guérison après un
suivi d’un an minimum. Ce taux élevé de guérison semble
suggérer un bon pronostic et une bonne évolution de ce
trouble chez les enfants et adolescents, comme le stipulaient Lehmkul et Leslie [11,30]. On ne constate pas
d’augmentation de la proportion de guérison des troubles
de conversion dans les suivis de durée supérieure à un an.
Cela pourrait s’expliquer par le fait que la plupart des
troubles de conversion disparaît dans l’année qui suit, et
par le fait qu’il pourrait exister des rechutes à plus long
terme.
Devenir des troubles de conversion chez les enfants et adolescents
D’après les études sélectionnées, la guérison seule n’est
pas le reflet d’un bon pronostic quand d’autres symptômes
persistent. L’apparition ou la persistance de comorbidités psychiatriques à distance du trouble de conversion a
un impact sur le devenir du jeune et signe une évolution
défavorable. Plus d’un tiers des jeunes semble évoluer défavorablement au cours du suivi, par la persistance du trouble
de conversion et/ou la présence d’une autre pathologie
psychiatrique. Cela pourrait avoir un impact sur le fonctionnement social et la réussite scolaire, notamment du fait d’un
absentéisme.
La limite principale de cet article réside dans
l’hétérogénéité des études comparées. En effet, 5 sont des
études de suivi rétrospectif, 5 de suivi prospectif, et l’on
retrouve une étude cas-témoin, ainsi qu’une étude de survie. La prise en charge proposée aux patients variait d’une
étude à l’autre. L’impact de la prise en charge sur le devenir
de ces jeunes ne peut donc pas être évalué dans cette étude.
De plus, les modalités d’évaluation des patients variaient
d’une équipe à l’autre. Certaines équipes utilisaient des
échelles d’évaluation diagnostiques et des questionnaires
standardisés, tandis que d’autres avaient recours à un
entretien clinique structuré et aux données des dossiers
des patients. Cette variabilité méthodologique est un biais
important dans l’interprétation des données de cette revue
de la littérature. Très peu d’erreurs diagnostiques ont été
relevées dans ces études. Cela pourrait s’expliquer en partie
par les investigations médicales entreprises pour l’ensemble
des patients, par l’exclusion systématique de ces patients
dans 2 études, par une durée de suivi parfois courte, et
aussi par une meilleure connaissance de ce trouble par les
professionnels de santé.
Ici, les caractéristiques démographiques de ces études
sont comparables avec les études descriptives existantes
des troubles de conversion chez les jeunes, avec une
prédominance féminine à partir de 10 ans. Deux équipes
retrouvent parallèlement une proportion plus faible de fille
et une moyenne plus jeune [39,40]. Ces résultats peuvent
s’expliquer par le fait que chez les enfants de moins de
10 ans, le sex-ratio est de 1:1 [6,7,33,41]. Les caractéristiques cliniques des troubles de conversion sont également
similaires à celles de la littérature. Plusieurs équipes ont
spécifiquement étudié les enfants et adolescents présentant des pseudo-crises d’épilepsie ; cela est susceptible
d’entraîner un biais avec une surreprésentation de cette
symptomatologie conversive [34,35,37,39]. Cependant, les
pseudo-crises d’épilepsie n’ont pas été associées à un devenir plus favorable ou défavorable en termes de guérison et
de comorbidités psychiatriques.
Bien que la guérison concerne la majorité des jeunes
patients présentant un trouble de conversion, le pronostic
de cette pathologie est plus sombre devant la persistance et
l’apparition d’autres pathologies psychiatriques au cours du
suivi. La nécessité d’un suivi psychologique ou psychiatrique
est nécessaire au moins durant l’année suivant le début
du trouble conversif, afin de pouvoir évaluer l’évolution
du trouble et de rechercher des éventuelles comorbidités
psychiatriques associées. Le trouble de conversion permet
au jeune d’exprimer somatiquement un conflit émotionnel,
tout en réalisant temporairement une économie psychique.
La disparition du trouble peut alors laisser place à un autre
trouble psychiatrique, notamment anxieux ou thymique. Il
199
est donc nécessaire d’avoir une vision globale du patient,
recherchant en particulier les comordidités associées et prenant en compte les interactions existant entre lui et ses
proches, notamment au sein de la famille et avec ses paires.
Il nous semble important de pouvoir informer le patient et
ses parents sur l’origine psychologique du trouble et sur
la possibilité d’apparition d’une autre comorbidité psychiatrique à distance du trouble. De plus, nous préconisons une
double prise en charge avec un suivi pédiatrique ou neuropédiatrique afin de ne pas méconnaître l’existence d’un
trouble organique.
La durée des suivis étant plutôt courte, se pose la
question du fonctionnement sur le plan psychologique et
socioprofessionnel de ces patients à l’âge adulte. Des études
prospectives à plus long terme sur le devenir de ce trouble
sont nécessaires devant sa complexité en période pré et
post-pubertaire.
Déclaration d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en
relation avec cet article.
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