Neuropsychiatrie
de
l’enfance
et
de
l’adolescence
(2015)
63,
192—200
Disponible
en
ligne
sur
ScienceDirect
www.sciencedirect.com
REVUE
DE
LITTÉRATURE
Devenir
des
troubles
de
conversion
chez
les
enfants
et
adolescents
Outcome
conversion
disorders
in
children
and
adolescents
V.
Stalina,,
B.
Mirkovica,b,
M.-A.
Podlipskia,
M.
Lasfara,
C.
Gayetc,
C.
Marguetc,
P.
Gérardina,d
aFédération
hospitalo-universitaire
de
psychiatrie
de
l’enfant
et
de
l’adolescent,
centre
hospitalier
du
Rouvray,
CHU
Charles-Nicolle,
1,
rue
de
Germont,
76031
Rouen
cedex,
France
bInserm
U
1079,
génétique
du
cancer
et
des
maladies
neuropsychiatriques,
université
de
Rouen,
76031
Rouen,
France
cDépartement
de
pédiatrie
médicale,
CHU
Charles-Nicolle,
76000
Rouen,
France
dLaboratoire
Psy-NCAEA
4306,
université
de
Rouen,
76000
Rouen,
France
MOTS
CLÉS
Trouble
de
conversion
;
Devenir
;
Enfant
;
Adolescent
;
Pronostic
;
Étude
de
suivi
;
Revue
de
la
littérature
Résumé
Les
troubles
de
conversion
ont
une
prévalence
notable
en
population
neuropédia-
trique.
Ils
mobilisent
de
multiples
professionnels
de
santé
dans
la
prise
en
charge.
Les
données
actuelles
de
la
littérature
sur
le
devenir
des
troubles
de
conversion
sont
limitées
et
la
place
des
comorbidités
ainsi
que
leur
évolution
ont
rarement
été
évaluées
chez
les
jeunes.
Cette
revue
de
la
littérature
étudie
l’évolution
des
troubles
de
conversion
en
terme
de
guérison
et
les
comorbidités
psychiatriques
associées
chez
les
enfants
et
adolescents.
La
revue
s’est
faite
à
partir
d’une
recherche
sur
Pubmed
et
PsychInfo,
11
études
ont
répondu
aux
cri-
tères
d’inclusion
:
(i)
trouble
de
conversion
répondant
aux
critères
du
DSM,
(ii)
population
pédiatrique,
(iii)
études
longitudinales
évaluant
le
devenir
du
trouble
de
conversion
et/ou
les
comorbidités
psychiatriques.
La
plupart
des
troubles
de
conversion
chez
les
enfants
et
adoles-
cents
a
évolué
favorablement,
avec
disparition
de
la
symptomatologie
conversive,
dans
70
à
92
%
des
cas,
pour
une
durée
de
suivi
variant
de
1
à
6
ans.
Les
comorbidités
psychiatriques
associées
au
trouble
concernaient
entre
13
et
84
%
des
enfants
et
adolescents
selon
les
études.
Vingt-huit
à
41
%
de
cette
population
pédiatrique
a
présenté
un
trouble
psychiatrique
à
distance
de
la
symptomatologie
conversive.
Les
principales
comorbidités
retrouvées
étaient
des
troubles
Auteur
correspondant.
Adresse
e-mail
:
(V.
Stalin).
http://dx.doi.org/10.1016/j.neurenf.2014.12.004
0222-9617/©
2015
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Tous
droits
réservés.
Devenir
des
troubles
de
conversion
chez
les
enfants
et
adolescents
193
anxieux
et
des
troubles
de
l’humeur.
Bien
que
les
troubles
de
conversion
évoluent
majoritai-
rement
vers
une
guérison
chez
les
enfants
et
adolescents,
le
pronostic
de
cette
pathologie
est
plus
sombre
devant
la
persistance
ou
la
survenue
à
distance
de
comorbidités
psychiatriques.
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2015
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KEYWORDS
Conversion
disorders;
Conversion
reaction;
Children;
Adolescents;
Outcome;
Prognosis;
Follow-up
study;
Review
literature
Summary
Background.
Conversion
disorders
are
significantly
prevalent
among
neuropaediatric
popu-
lation.
Their
management
requires
deep
somatic
investigations
and
mobilizes
many
health
professionals.
Current
literature
presents
limited
amount
of
data
regarding
the
futur
of
conver-
sion
disorders.
Their
associated
comorbidities
and
their
outcomes
have
rarely
been
studied
in
young
people.
However,
conversion
disorders
are
frequently
associated
to
other
psychia-
tric
disorders
as
mood
and
anxious
disorders.
This
literature
review
examines
the
evolution
of
conversion
disorders
in
terms
of
healing
and
psychiatric
comorbidity
in
children
and
adolescents.
Methods.
This
review
was
made
from
a
search
on
PubMed
and
PsychInfo.
Eleven
studies
met
the
inclusion
criteria:
(i)
conversion
disorder
meet
the
criteria
of
the
DSM,
(ii)
studied
popu-
lation
of
children
aged
between
5
and
18
(iii)
longitudinal
studies
evaluating
the
outcomes
of
conversion
disorder
and/or
psychiatric
comorbidities
at
diagnosis
and
at
12
months
of
evolution
(at
least).
Results.
The
studies
selected
refer
to
samples
ranging
from
13
to
204
patients.
Subjects
included
are
aged
from
6
to
18
years
at
the
time
of
inclusion,
with
an
average
age
of
12.2
years.
Psychiatric
or
psychological
cares,
inpatient
or
outpatient,
were
proposed
to
a
majority
of
included
patients.
Most
conversion
disorders
in
children
and
adolescents
have
evolved
favorably,
with
disappearance
of
conversion
symptoms
for
70
to
92%
of
cases,
after
a
follow-up
period
going
from
1
to
6
years.
Psychiatric
comorbidities
related
to
conversion
disorder
touched
from
13%
to
84%
of
children
and
adolescents,
depending
on
the
studies.
In
28%
to
41%
of
the
pediatric
population,
psychiatric
disorder
appeared
after
the
conversion
symptoms.
The
most
frequent
comorbidities
were
found
to
be
anxiety
disorders
and
mood
disorders.
Conclusion.
The
presence
of
psychiatric
comorbidity
at
diagnosis
does
not
seem
to
be
asso-
ciated
with
a
more
unfavorable
evolution
for
the
conversion
disorder
itself.
More
than
three
quarters
of
conversion
disorders
in
children
and
adolescents
move
towards
healing
after
a
follow-up
of
at
least
1
year,
suggesting
a
good
prognosis
and
a
good
development
of
this
disorder.
However,
the
emergence
or
persistence
of
psychiatric
comorbidities,
remote
from
conversion
disorder,
has
an
impact
on
the
future
of
young
and
is
an
unfavorable
sign.
It
is
necessary
to
have
a
global
vision
of
the
patient,
looking
in
particular
for
the
associated
comorbidities
and
taking
into
account
the
interactions
with
relatives,
especially
within
his
family
and
with
his
peers.
Prospective
studies
in
the
longer-term
future
of
these
disorders
are
necessary
regarding
their
complexity
during
pre-
and
post-pubertal.
©
2015
Elsevier
Masson
SAS.
All
rights
reserved.
Introduction
Les
troubles
de
conversion
sont
une
pathologie
peu
fré-
quente
chez
l’enfant
et
l’adolescent
[1],
mais
dont
la
prise
en
charge
nécessite
des
investigations
somatiques
et
mobi-
lise
de
multiples
professionnels
de
santé
[2—5].
L’incidence
en
population
pédiatrique
de
moins
de
16
ans
est
estimée
entre
2,3
et
4,2/100
000,
selon
l’étude
australienne
de
Koz-
lowska
et
al.
[1].
Elle
croît
avec
l’âge,
notamment
à
partir
de
10
ans
[6,7],
et
concerne
majoritairement
les
filles
(71
%)
[1].
La
prévalence
en
population
neuropédiatrique
est
rela-
tivement
stable,
elle
varie
de
8
à
10
%
selon
les
auteurs
[8,9].
En
revanche,
la
prévalence
est
très
disparate
dans
les
enquêtes
épidémiologiques
en
population
pédopsychia-
trique.
Dans
ces
dernières,
la
prévalence
est
nettement
influencée
selon
que
les
patients
proviennent
des
cohortes
de
patients
hospitalisés
ou
suivis
en
ambulatoire,
selon
les
critères
diagnostiques
retenus,
ou
bien
selon
les
facteurs
socioéconomiques
et
culturels
[10—13].
Utilisé
pour
la
première
fois
par
Freud
en
1895,
le
terme
de
conversion
est
lié
au
concept
d’hystérie
et
à
l’hypothèse
selon
laquelle
le
symptôme
somatique
de
conversion
repré-
sente
la
résolution
symbolique
d’un
conflit
psychique
refoulé
[14].
Suite
à
l’éclatement
du
concept
de
névrose
hystérique
en
plusieurs
catégories
dans
le
DSM
III,
on
parle
actuellement
de
trouble
de
conversion.
Ce
terme
regroupe
un
ensemble
de
symptômes
d’allure
neurologique,
non
expliqués
par
une
pathologie
organique
sous-jacente,
et
non
simulés,
d’après
la
définition
du
DSM
IV-TR
[15]
(Tableau
1).
Il
appartient
à
la
catégorie
des
troubles
somatoformes.
Dans
le
DSM
V,
les
194
V.
Stalin
et
al.
Tableau
1
Définition
du
trouble
de
conversion
selon
le
DSM
IV-TR.
Trouble
de
conversion
selon
les
critères
du
DSM
IV-TR(300.11)
A.
Un
ou
plusieurs
symptômes
ou
déficits
touchant
la
motricité
volontaire
ou
les
fonctions
sensitives
ou
sensorielles
suggérant
une
affection
neurologique
ou
une
affection
médicale
générale
B.
On
estime
que
des
facteurs
psychologiques
sont
associés
au
symptôme
ou
au
déficit
parce
que
la
survenue
ou
l’aggravation
du
symptôme
est
précédée
par
des
conflits
ou
d’autres
facteurs
de
stress
C.
Le
symptôme
ou
déficit
n’est
pas
produit
intentionnellement
ou
feint
D.
Après
des
examens
médicaux
appropriés,
le
symptôme
ou
le
déficit
ne
peut
pas
s’expliquer
complètement
par
une
affection
médicale
générale,
ou
par
les
effets
directs
d’une
substance,
ou
être
assimilé
à
un
comportement
ou
une
expérience
culturellement
déterminés
E.
Le
symptôme
ou
le
déficit
est
à
l’origine
d’une
souffrance
clinique
significative
ou
d’une
altération
du
fonctionnement
social,
professionnel
ou
dans
d’autres
domaines
importants
ou
bien
justifie
une
évaluation
médicale
F.
Les
symptômes
ou
le
déficit
ne
se
limitent
pas
à
une
douleur
ou
à
une
dysfonction
sexuelle,
ne
surviennent
pas
exclusivement
au
cours
d’un
trouble
somatisation
et
ne
sont
pas
mieux
expliqués
par
un
autre
trouble
mental
troubles
somatoformes
ont
été
remplacés
par
la
catégorie
des
«
troubles
des
symptômes
somatiques
»
[16].
La
notion
de
facteurs
psychologiques
associés
aux
symptômes
conver-
sifs
disparaît,
afin
de
ne
pas
présumer
de
l’étiologie
de
ce
trouble.
Dans
le
DSM
IV-TR,
il
était
noté
que
les
symptômes
ne
devaient
pas
correspondre
à
un
comportement
culturel-
lement
déterminé
;
cette
précision
n’est
plus
mentionnée
dans
le
DSM-V.
Chez
les
enfants
et
adolescents,
on
retrouve
le
plus
souvent
une
présentation
poly-symptomatique
avec
faiblesse
motrice,
mouvements
anormaux,
pseudo-crises
d’épilepsie,
et
plus
rarement
des
troubles
visuels
ou
audi-
tifs
[1,6,8,11,17—22].
S’y
associent
fréquemment
d’autres
symptômes
n’appartenant
pas
au
trouble
conversif
en
lui-
même,
telles
que
les
douleurs
psychogènes
et
la
«
belle
indifférence
»
[6,13].
Les
antécédents
de
facteurs
de
stress
les
plus
fréquemment
retrouvés
sont
les
problèmes
relation-
nels
avec
la
famille
ou
les
pairs,
les
problèmes
scolaires,
le
décès
d’un
proche,
les
antécédents
familiaux
ou
per-
sonnels
de
maladie
somatique,
ainsi
que
les
abus
sexuels
[11,19,21,23,24].
Plusieurs
auteurs
ont
rapporté
une
association
fréquente
entre
les
troubles
de
conversion
et
d’autres
troubles
psy-
chiatriques
tels
que
les
troubles
de
l’humeur
et
les
troubles
anxieux
[21,25].
Guze
et
al.
et
Robins
mettent
en
rela-
tion
trouble
des
conduites
à
l’adolescence
et
trouble
de
conversion
chez
le
jeune
adulte
[26,27].
Peu
d’études
se
sont
centrées
sur
les
comorbidités
psychiatriques
au
cours
du
suivi
des
troubles
de
conversion
chez
l’enfant
et
l’adolescent.
Pourtant,
un
trouble
de
conversion
per-
met
de
minimiser
l’anxiété
et
peut
ainsi
voiler
une
autre
pathologie
psychiatrique,
qui
deviendrait
patente
après
amélioration
des
symptômes
conversifs.
En
effet,
dans
une
étude
prospective
avec
près
de
10
ans
de
suivi,
Robins
et
O’Neal
retrouvaient
48
%
de
comorbidités
psychia-
triques
chez
23
jeunes
adultes
qui
avaient
été
diagnostiqués
«
hystériques
»
durant
l’enfance
[10].
Malgré
les
efforts
nosographiques
pour
mieux
circons-
crire
les
troubles
de
conversion
sur
le
plan
diagnostique,
les
prises
en
charges
restent
très
hétérogènes,
marquées
par
la
dépendance
au
cadre
théorique
invoqué
et
par
un
manque
d’évaluation
des
thérapies
mises
en
place
à
moyen
et
long
terme.
Cependant,
les
auteurs
s’accordent
sur
la
nécessité
d’une
prise
en
charge
et
d’un
suivi
à
la
fois
soma-
tique
et
psychiatrique
[8,28].
Environ
la
moitié
des
troubles
de
conversion
guérit
spontanément,
par
simple
réassurance
du
médecin
traitant
[29].
La
résolution
des
symptômes
après
la
prise
en
charge
est
le
mode
d’évolution
le
plus
fréquent,
avec
des
taux
de
guérison
variant
de
61
%
à
96,7
%
selon
les
études
[11,30],
suggérant
un
pronostic
favorable
de
cette
pathologie.
Les
données
actuelles
de
la
littérature
sur
le
devenir
des
troubles
de
conversion
sont
limitées
et
la
place
des
comorbidités
ainsi
que
leur
évolution
ont
rarement
été
évaluées
de
fac¸on
prospective
en
population
pédopsychia-
trique.
Pour
autant,
les
comorbidités
psychiatriques
des
enfants
et
adolescents
ayant
présenté
un
trouble
de
conver-
sion
semblent
impacter
péjorativement
l’évolution
même
du
trouble.
Nous
proposons
une
revue
de
la
littérature
de
l’impact
des
comorbidités
psychiatriques
sur
le
devenir
des
troubles
de
conversion
chez
les
enfants
et
adolescents,
afin
d’en
dégager
les
implications
les
plus
pertinentes
pour
leur
prise
en
charge.
Méthodologie
Les
moteurs
de
recherche
utilisés
ont
été
PubMed,
et
Psy-
cINFO
par
l’intermédiaire
EBSCO.
Nous
avons
effectué
une
revue
de
la
littérature
concernant
les
articles
rédigés
en
anglais
et
en
franc¸ais,
à
partir
de
1970
jusqu’à
septembre
2013.
Nous
avons
utilisé
comme
mots
clés
:
«
conversion
disorder
»
AND
(«
outcome
assessment
»
OR
«
follow-up
stu-
dies
»)
AND
(«
Childhood
»
OR
«
Child
»
OR
«
adolescent
»).
Dans
PubMed,
99
articles
ont
été
recensés
et
40
dans
psy-
cINFO.
Nous
avons
exclu
les
études
de
cas
et
tous
les
articles
dont
le
titre
ne
traitait
pas
«
trouble
conversif
».
Dans
un
deuxième
temps,
après
lecture
du
résumé,
ont
été
exclus
les
articles
concernant
des
populations
adultes
et
ceux
dont
le
contenu
ne
traitait
ni
des
comorbidités
psychiatriques,
ni
du
devenir
de
cette
pathologie.
La
totalité
des
articles
restant
a
été
lue
intégralement
(Fig.
1).
Devenir
des
troubles
de
conversion
chez
les
enfants
et
adolescents
195
Figure
1.
Sélection
des
articles.
Dans
le
Tableau
2,
sont
représentées
les
11
études
sélec-
tionnées
répondant
aux
critères
suivants
:
trouble
de
conversion
selon
la
définition
du
DSM
III
ou
DSM
III-R
ou
DSM
IV
ou
du
DSM
IV-R
;
population
retenue
:
enfants
et
adolescents
entre
5
et
18
ans
;
études
longitudinales
évaluant
le
devenir
du
trouble
de
conversion
et/ou
les
comorbidités
psychiatriques
au
moment
du
diagnostic
et
à
12
mois
d’évolution
(mini-
mum).
Résultats
Caractéristiques
démographiques
et
cliniques
des
études
Les
études
sélectionnées
concernent
des
échantillons
allant
de
13
à
204
patients
[39,41].
Les
sujets
inclus
sont
âgés
de
6
à
18
ans
au
moment
de
l’inclusion,
avec
une
moyenne
d’âge
de
12,2
ans,
toutes
équipes
confondues.
Dans
l’ensemble
des
études,
il
y
a
une
proportion
plus
importante
de
filles,
allant
de
54
%
à
88
%
[37,40].
La
proportion
moyenne
de
fille
pour
l’ensemble
des
équipes
est
de
71,5
%.
Seules
deux
équipes
rapportent
un
pourcentage
plus
faible
de
filles,
de
54
et
56
%,
mais
aussi
une
moyenne
d’âge
plus
jeune
que
dans
les
autres
équipes,
respectivement
de
8,9
et
10,9
ans
[39,40].
Les
troubles
de
conversion
s’expriment
principalement
par
:
une
faiblesse
motrice
:
63
%
pour
Ani
et
al.,
et
61
%
pour
Teo
et
al.
[40,41]
;
des
pseudo-crises
d’épilepsie
:
82,5
%
pour
l’équipe
de
Pehlivantürk
[38]
;
des
troubles
de
la
sensibilité
:
40
%
pour
Spiering
et
al.
[33]
;
des
troubles
visuels
et
auditifs
dans
de
rares
cas.
Évolution
du
trouble
de
conversion,
en
termes
de
guérison
Une
prise
en
charge
psychiatrique
ou
psychologique,
hos-
pitalière
ou
ambulatoire,
a
été
proposée
à
la
majorité
des
patients.
Dans
l’équipe
d’Ani
et
al.,
les
pédiatres
restaient
libres
de
leur
prise
en
charge
[41].
Les
auteurs
rapportent
cependant
que
les
enfants
ont
bénéficié
d’investigations
médicales
tels
qu’une
imagerie
par
résonnance
magnétique
(66,5
%),
un
électroencéphalogramme
(51,1
%)
et/ou
une
tomodensitométrie
(27,5
%)
et
qu’ils
ont
été
hospitalisés
dans
79
%
des
cas.
Ils
ont
été
suivis
par
un
pédiatre,
par
un
pédopsychiatre
et/ou
un
neuropédiatre
dans
respecti-
vement
91,1
%,
69
%
et
61,2
%
des
cas.
Dans
les
études
de
Goodyer,
de
Lancmann
et
al.,
et
de
Teo
et
Choong,
peu
d’informations
sur
la
prise
en
charge
proposée
à
chaque
patient
étaient
précisées.
On
sait
seulement
que
les
jeunes
avaient
tous
vu
au
moins
une
fois
un
psycho-
logue
[31,34,40].
Une
prise
en
charge
psychologique
ou
psychiatrique
a
été
entreprise
pour
l’ensemble
des
patients
inclus
dans
les
études
de
Willie
et
al.,
Phelivantürk
et
Ünal.,
de
Gudmundsson
et
al.,
et
de
Bathia
et
Sapra
[35,37—39].
La
plupart
des
troubles
de
conversion
chez
les
enfants
et
adolescents
ont
évolué
favorablement,
avec
disparition
de
la
symptomatologie
conversive,
dans
70
à
92
%
des
cas,
avec
une
moyenne
de
78,2
%
de
guérison
sur
l’ensemble
des
études
[31,32].
La
durée
du
suivi
variait
de
1
à
6
ans
selon
les
études
[37,41].
Le
détail
des
taux
de
guérison
est
présenté
dans
le
Tableau
3.
Seuls
Lancmann
et
al.
retrouvent
un
taux
de
guérison
de
seulement
45
%
[34].
Les
auteurs
ont
comparé
les
patients
libres
de
pseudo-crises
d’épilepsie,
des
patients
chez
qui
ces
crises
persistaient.
Aucune
différence
significative
n’a
été
retrouvée,
bien
qu’un
âge
plus
jeune,
un
plus
long
délai
diagnostique,
et
une
fréquence
des
crises
plus
importante
concernent
plutôt
les
patients
évoluant
défavorablement.
Ils
notent
également
un
impact
sur
la
performance
sco-
laire,
à
la
fois
par
la
présence
des
pseudo-crises
d’épilepsie,
par
l’absentéisme
scolaire
associé,
mais
aussi
par
la
prise
d’anticonvulsivants.
Il
n’y
a
pas
d’impact
sur
les
relations
familiales
et
sociales
associées.
Très
peu
d’erreurs
diagnostiques
au
cours
des
différents
suivis
sont
notées
:
seule
l’équipe
de
Spierings
en
notifie
cinq
[33].
Quatre
patients,
qui
présentaient
des
pseudo-crises
d’épilepsie,
ont
finalement
été
diagnostiqués
épileptiques.
Et
chez
une
patiente
présentant
notamment
une
douleur
dorsale,
a
été
trouvé
un
kyste
pancréatique.
Les
équipes
de
Goodyer
et
de
Kotsopoulos
avaient
exclus
de
fac¸on
sys-
tématique
les
patients
diagnostiqués
par
erreur
trouble
de
conversion
[31,32].
196
V.
Stalin
et
al.
Tableau
2
Description
des
études
sélectionnées.
Moyenne
d’âge
(année)
Nombre
de
patients
à
l’inclusion/à
la
fin
du
suivi
Prise
en
charge
:
hospitalière
(H)/ambulatoire
(A)
Spécialité
du
service
référent
Type
d’étude
Outils
diagnostiques
Niveau
de
preuve
Goodyer,
1981
[31]
11,3
15/13
H
Psychiatrie/
orthopédie/
pédiatre/
généraliste
Étude
de
suivi
rétrospective
Entretien
clinique
(DSM
III)
+
WISC
IV
Kotsopoulos
et
Snow,
1986
[32]
12,1
20/20
H
ou
A
Psychiatrie
Étude
de
suivi
prospective
entretien
clinique
(DSM
III)
IV
Spierings
et
al.,
1990
[33]
12,1
83/83
A
Neurologie
Étude
de
suivi
rétrospective
Données
cliniques
(DSM
IV)
+
questionnaire
III
Lancman
et
al.,
1994
[34]
12,4
43/22
H
ou
A
Neurologie
Étude
de
suivi
rétrospective
Données
cliniques
IV
Wyllie
et
al.,
1999
[35]
14,00
34/21
H
ou
A
Pédopsychiatrie/
neuropédiatrie
Étude
de
suivi
rétrospective
Entretien
clinique
structuré
(DSM
IV)
III
Pehlivantürk
et
Ünal,
2000
[36]
13,2
51/aA
Pédiatrie
Étude
cas-témoin
Entretien
clinique
structuré
(DSM
IV)+
échelles
CDI,
STAI
et
STAIC
III
Gudmundsson
et
al.,
2001
[37]
12,9
17/17
H
ou
A
Psychiatrie
Étude
de
survie
Données
et
entretien
clinique
IV
Pehlivantürk
et
Unal,
2002
[38]
12,00
40/40
A
Pédopsychiatrie
Étude
de
suivi
prospective
Entretien
clinique
structuré
(DSM
IV)
+
échelles
SCID-I,
BDI,
STAI,
CGI
III
Bhathia
et
Sapra,
2005
[39]
8,9
50/aA
Psychiatrie
Étude
de
suivi
prospective
Entretien
clinique
structuré
(CIM-10)
III
Teo
et
Choong,
2008
[40]
10,9
13/13
H
Généraliste
Étude
de
suivi
rétrospective
et
prospective
Données
et
entretien
cliniques
IV
Ani
et
al.,
2013
[41]
12,7
204/147
A
Pédiatrie
Étude
de
suivi
prospective
Hétéro-questionnaires
III
aAbsence
de
suivi,
donnée
non
pertinente.
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