être implantés dans des sites divers et notamment par
voie vasculaire dans un fragment de grand épiploon
transposé en sous-cutané par voie chirurgicale. Dans
d'autres cas, ils peuvent être injectés dans le système
portal où ils vont coloniser le tissu hépatique.
Les obstacles soulevés par la transplantation de tissu
Langerhansien sont encore imparfaitement résolus. Il
en est ainsi du nombre d'îlots qu'il est souhaitable de
transplanter, il semble que les échecs observés au début
de l'expérience soient dus à l'insuffisance du nombre de
cellules greffées. On admet actuellement que pour
obtenir le maximum de chances de succès, l'utilisation
de plusieurs donneurs soit souhaitable. Cela n'est pas
cependant sans poser des problèmes immunologiques.
Ceux-ci peuvent être résolus par diverses approches,
soit immunosuppression de type classique, soit isole-
ment du matériel greffé dans une membrane semi-per-
méable, réalisant ainsi un pancréas bio-artificiel
(Figure 6) [4, 5].
De nombreuses équipes médico-chirurgicales tra-
vaillent actuellement sur ce sujet. Les résultats, rappor-
tés lors du 3ème Congrès International de
Transplantation Pancréatique à Lyon en juin 1991, fai-
saient état d'un taux de succès, défini par l'euglycémie
sans recours à l'insuline exogène, de l'ordre de 15% sur
l'ensemble des transplantations d'îlots rapportées dans la
littérature il s'agissait essentiellement de greffes d'ilots
associée à des greffes de foie. Ces résultats, actuelle-
ment toujours insuffisants, doivent cependant être nuan-
cés par l'innocuité de la technique, infiniment moins
lourde que la transplantation d'un organe pancréatique.
5. Complications
Nous traitons ici essentiellement des complications de
la technique la plus courament réalisée : la greffe avec
dérivation du suc pancréatique vers la vessie.
La transplantation rein pancréas s'accompagne d'une
morbidité importante, comme le montre un article
récent du Lancet qui a voulu remettre en question cette
technique [59]. On note 29% de complications chirur-
gicales, certains rapportaient 12% de décès [111]. 20%
de greffons seraient perdus [9, 25]. O
ZAKI
rapporte 73
transplantations rein-pancréas, 30% des malades ont
été réopérés le premier mois [76]. Mais les résultats
actuels du registre qui collecte les résultats de toutes les
séries rapportent un taux de décès inférieur à 5%.
ST R AT TAa analysé la morbidité dans 4 groupes,
malades diabétiques ayant eu une greffe de rein pan-
créas avant dialyse, malades greffés d'un rein pancréas
alors qu'ils étaient dialysés, malades diabétiques gref
fés
d'un rein seul et 31 non diabétiques greffés d'un rein,
tous avec un rein de cadavre. Les greffes de rein pan-
créas avaient la plus grande morbidité, le plus de rejet,
d'infection, de réopération, le nombre de réadmission et
d'hospitalisation durant les 12 premiers mois était plus
élevé pour les greffes combinées que pour les greffes
de rein seul, mais la survie des patients et des greffons
était supérieure dans le groupe rein pancréas. La quali-
té de vie était améliorée dans près de 80% des cas dans
le groupe rein pancréas : ces résultats sont donc in fine
supérieurs [117].
a) Les complications urinaires spécifiques à la greffe
de rein pancréas drainée dans la vessie intéressent par-
ticulièrement les urologues.
Les fistules duodénales ou vésicales sont habituelle-
ment secondaires à une malfaçon chirurgicale. Avec un
bon enfouissement des deux moignons et une suture
vésico-duodénale en 2 plans ce risque est réduit.
Les infections urinaires
Leur fréquence est élevée, il s'agit de cystites banales
ou de bactériuries asymptomatiques. Le taux d'infec-
tion urinaire est de 60% , supérieur à celui des greffes
de rein isolé (35 à 40%) [96]. Il existe une plus faible
proportion d'infections à Gram négatif dans les urines
des malades qui avaient un pancréas drainé dans la ves-
sie 17%, que ceux qui avaient un drainage dans l'intes-
tin ou avaient une transplantation rénale isolée : 78%,
alors qu'il y a une plus grande fréquence d'infection à
Candida et à Staphylocoque 72% [103].
Cette fréquence semble moins importante (10%) si les
anastomoses sont faites avec un fil à résorption lente.
Les hématuries
Des hématuries sont possibles, STRATTAavait noté 26%
d'hématurie dues à des ulcérations duodénales, peut
être due à des infections à cytomégalovirus, à des pan-
créatites par reflux, à des rejets, à des ulcérations vési-
cales et à des saignements anastomotiques. Il faut pen-
ser en cas d'hématurie importante à la possibilité de fis-
tule artérioveineuse et faire une artériographie.
Ces hématuries sont habituellement guéries par un
lavage vésical [118, 120].
Les balanites, urétrites ou cystites : elles sont excep-
tionnelles, ont été attribuée à une activation enzyma-
tique et ont pu nécessiter une dé-dérivation pour éviter
que l'amylase n'entre en contact avec l'urètre [100, 103,
131]. L'utilisation de Sandostatine® est intéressante,
mais elle ne peut pas toujours faire régresser ces
troubles [27, 67], la dé-dérivation des urines dans une
anse en Y est alors efficace [18, 108, 113]. Les auteurs
ont observé 2 cas de fistule urétrale avec fusée de liqui-
de pancréatique vers la fosse ischio-rectale dont le trai-
tement par mise en place d’une sonde vésicale pour 2
mois a été efficace.
b) Complications vasculaires
Les thromboses veineuses et artérielles
On rencontre 10 à 30% de thrombose. Pour les éviter il
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