OBJET D’ETUDE POUR LES SCOLAIRES
La problématisation de la réflexion
Face à cet objet théâtral l’élève spectateur, confronté à la situation présentée, simple en
apparence, pourra, en s’appuyant sur une analyse réflexive individuelle ou collective, construire
des critères d’entrée et repérer toutes les clefs ouvrant sur des champs d’interrogation de la
Littérature, de la création littéraire et de la création en général.
Le rôle de l’écrivain
A travers l’intrigue et par son écriture personnelle, Bryce Quétel, par ailleurs metteur en scène et
comédien, pose la question de ce qui est appelé couramment « l’inspiration ». La présence
inopinée d’une page blanche au cours de la pièce est là pour poser la question de la création. Le
texte est, au même titre que tout autre, le reflet interprété ou crument réaliste d’une vision d’un
univers à la fois tangible et imaginaire. La production écrite est un savant mélange entre une
analyse du monde, un vécu et l’expression d’émotions au regard d’un contexte historique, social
et artistique.
La création littéraire
Les références à Shakespeare à travers les personnages évoqués, les citations, rappellent que
l’Ecrivain est aussi l‘héritier d’auteurs antérieurs et de leurs œuvres. Déformés, transposés,
adaptés, sources de création et d’invention, le creuset universel à disposition lui permet de
s’inscrire dans l’Histoire de la Littérature et dans l’Histoire de l’Humanité.
La mise en abyme
Le théâtre, la lecture, le récit sont inscrits dans cette pièce de théâtre, ainsi, plusieurs niveaux de
représentation sont créés. Des groupements de textes et de documents permettront d’étudier ces
effets de style à travers le théâtre (de Corneille à Anouilh en passant par Brecht, Simovitch,
Marivaux, Molière, Pirandello, et autres auteurs sans oublier Beckett), mais aussi dans des
romans, œuvres picturales, bandes dessinées, publicités…
L’autobiographie
Elle prend toute sa place également ici. Le théâtre n’étant qu’illusion, la question peut être posée
de la notion de vérité. Cet écart est exprimé autour de l’énigme de la disparition de la femme de
l’auteur (« Lequel ? Celui du texte ou celui du meurtre ? »). Le spectateur est alors contraint de se
fier à une intime conviction toute relative.
Le surréalisme/réalisme
Un monde surréaliste entoure cette pièce, c’est bien Schnork qui l’apporte avec lui. Sa vie,
racontée par ses soins, laisse entendre que l’impalpable imaginaire sans fin de l’homme peut
inventer une dimension spatio-temporelle autre, mais en lien avec la réalité. Ainsi une école de
farfadets débouche sur un improbable casting de personnages dont l’évolution et la vie
dépendront du bon vouloir des auteurs. Cet univers fictionnel et le personnage de Schnork
trouveront écho en chacun des spectateurs dans une relation personnelle où le rôle essentiel sera
tenu par des émotions, créant une sensibilisation à ce qui n’est pas mais pourrait être. Là se
situent la force poétique et suggestive du texte.
La mise en scène / L’interprétation
Une scénographie volontairement minimaliste, un travail d’acteur fouillé et tout en nuances,
posent la question de l’interaction entre texte et représentation. La problématique de la mise en
scène est posée. En quoi un décor ou toute concrétisation pourrait enrichir ou au contraire
desservir l’interprétation ?