Les évaluations en classe
Des outils d’évaluation ont été produits et diffusés par le ministère, autant pour la section de
grands que pour le cours préparatoire ; il en existe également pour les niveaux antérieurs sous
forme de banques d’outils à l’adresse www.banqoutils.fr. Ces dispositifs permettent une
estimation des compétences des élèves. Son utilisation systématique est une occasion
supplémentaire de repérer les élèves « un peu en retrait », en annulant les dangers d’une
observation trop peu précise. Il n’y a aucune obligation à faire passer toutes les épreuves, et
surtout pas toutes au même moment. Chaque enseignant choisit en fonction de ses premières
observations, de son projet de classe, du projet d’école.
Les résultats sont analysés en conseil de maîtres. De telles actions de prévention concourent à
des ajustements pédagogiques favorisant une meilleure compréhension des difficultés mises
en évidence chez des élèves.
D’autres outils d’aide à l’évaluation ont été conçus par le ministère en référence aux
programmes de l’école maternelle. Ils ont pour objectifs de faire le point sur les acquis
premiers des élèves, de construire ou de revoir les programmations, d’assurer la liaison avec
l’école élémentaire de manière rigoureuse ainsi que de communiquer les résultats de chaque
élève à ses parents. Ils s’appuient sur la circulaire du 24 novembre 2008.
Ces évaluations qui fournissent des indicateurs contribuent à l’élaboration du projet d’école
sur la base d’indicateurs objectivés. Elles doivent aussi servir concrètement, à partir
d’échanges de points de vue et de pratiques, à l’articulation entre l’école maternelle et l’école
élémentaire au sein du cycle des apprentissages fondamentaux.
Les échanges avec les familles
Dès que l’enseignant s’interroge sur le langage de l’enfant, il convient qu’il alerte la famille
sans l’alarmer pour autant. Un entretien permet d’éclairer le comportement langagier hors
contexte scolaire : comment s’exprime l’enfant à la maison ? Parle-t-il volontiers ? Cherche-t-
il à conserver un langage de tout petit ? Est-il compréhensible par d’autres personnes que les
parents dans le contexte familial ?, etc.
Il s’agit d’abord d’obtenir le concours des parents pour aider l’enfant à progresser, en attirant
leur vigilance sur l’importance du langage qui s’échange entre eux et leurs enfants.
À la suite des observations et des entretiens avec la famille, si les difficultés persistent, on
discutera à nouveau avec elle pour mettre en place une démarche d’aide particulière.
Retards et troubles
La confusion entre trouble et retard est entretenue par le fait que les premiers signes du
trouble du langage peuvent s’apparenter à ceux qui manifestent un retard d’acquisition. Mais,
à l’inverse d’un retard simple qui va régresser avec le temps et un étayage bien construit, le
trouble se manifeste également par des formes déviantes du langage, une bizarrerie de
construction des mots ou des phrases, le non-respect des phases de l’acquisition, et une
absence de progrès notables dans le temps, malgré les stimulations apportées.
Le diagnostic différentiel entre retard simple de langage et trouble spécifique du langage est
d’une importance cruciale, étant donné les différences de pronostic et de prise en charge. Il ne
relève pas de la compétence des enseignants.
Le repérage est de la responsabilité des enseignants dans leur classe en collaboration étroite
avec les familles. La participation de l’équipe éducative, des enseignants, de la direction
d’école, du réseau d’aides spécialisées aux enfants en difficulté, du médecin scolaire et des
intervenants extérieurs constitue un apport complémentaire mais n’est que seconde.
Le dépistage systématique de problèmes particuliers relève des compétences des services
médicaux (protection maternelle et infantile – PMI – pour les enfants de 3-4ans, la santé