Lorsque qu’il y a un déséquilibre entre l'histamine accumulée et la capacité de dégradation il
en résulte une surcharge en histamine.
On estime qu’environ une personne sur cent est touchée par l'intolérance histamine, et que
80% des sujets atteints sont des femmes d'âge moyen entre 30 et 50 ans [4]. En plus de
symptômes digestifs tels que des douleurs abdominales, des coliques, des flatulences et de la
diarrhée, d’autres atteintes telles qu’un écoulement nasal, des maux de tête, des crampes
menstruelles, de l'hypertension, de l’arythmie, de l’urticaire, du prurit, des symptômes
vasomoteurs ou des crises d'asthme peuvent se produire. Le diagnostic est difficile en raison
de la variété des symptômes et de la multitude des organes pouvant être atteints.
Divers tests médicaux peuvent être effectués pour déterminer une éventuelle intolérance à
l’histamine. Si ce diagnostic se confirme, on procédera à une diminution des apports en
histamine notamment en réduisant le vin, et certaines viandes et fromages, au cours d’une
période d’essai de 4-6 semaines.
Par ailleurs, un traitement concomitant à base d’antihistaminiques peut être débuté. Les
nouvelles générations d’antihistaminiques ont moins d’effets secondaires, même si une
proportion significative de patient décrit encore une fatigue accrue après leur prise. L'absence
de réponse à un régime pauvre en histamine permet généralement d’éliminer ce diagnostic.
Selon le type de symptômes, une enquête plus approfondie devra être effectuée
(allergologique ou gastroentérologique).
Intolérance au gluten sans cœliaquie (NCGS, Non-celiac Gluten Sensitivity):
Contrairement à la maladie cœliaque (également connue sous le nom Sprue non tropicale) qui
se définit par une inflammation de l'intestin grêle provoquée par certains composants se
trouvant dans les céréales, l’intolérance au gluten sans cœliaquie (NCGS) est une entité
controversée et difficile à diagnostiquer. Le nombre de personne atteinte de la NCGS est pour
le moment inconnue et les estimations varient entre 0,5 et 13% selon les études effectuées
dans des populations occidentales [5].
Les symptômes d'une NCGS sont généralement composés d’une combinaison de troubles
digestifs (gastro-intestinaux) et d'autres symptômes (extra- intestinaux), qui se produisent en
association avec l'ingestion d'aliments contenant du gluten sans qu’une maladie cœliaque ne
soit réellement diagnostiquée. Dans la littérature de nombreux symptômes ont été rapportés,
tels que des maux de tête, une fatigue, des douleurs articulaires et musculaires, un
engourdissement des bras ou des jambes, des réactions inflammatoires de la peau, des
éruptions cutanées, une dépression, de l'anxiété et de l’anémie [6].
Les symptômes se produisent peu de temps après l'ingestion de gluten et disparaissent ou
s’améliorent quelques heures à quelques jours après la prise. Il est important d’évoquer le
diagnostic de NCGS chez un patient souffrant de douleurs abdominales semblant être en lien
avec la prise de gluten et d’exclure formellement une maladie cœliaque. En dépit de diverses
études, la cause des symptômes gastro-intestinaux et extra-intestinaux de la NCGS reste
incertaine.
En raison généralement d’une amélioration des symptômes sous un régime pauvre en
FODMAPs, l’existence de la NCGS a même été controversée, partant du principe qu’il
s’agissait peut-être d’une intolérance aux fructanes ou aux oligosaccharides contenu dans le
blé, plutôt que d’une réelle intolérance au gluten. La prise en charge d’une NCGS n’implique
pas une éviction complète du gluten. De plus, un régime strict sans gluten est même
déconseillé et pourrait engendrer des carences, voir même masquer une vraie maladie