Les National Institutes of Health américains (NIH - Bethesda, Maryland) se regroupent pour former le plus grand
centre de financement et de recherche biomédicale du monde. Les NIH dépensent environ 600 $ millions chaque
année pour la recherche d’un vaccin anti-VIH. Environ le tiers de cet argent contribue à la mise au point et à
l’évaluation de vaccins potentiels.
Lors de la récente Conférence sur les rétrovirus et les infections opportunistes (CROI), tenue du 3 au 6 février 2008
à Boston, les recherches sur les vaccins anti-VIH ont été examinées à la loupe. Le Dr Ron Desrosiers, chef du New
England Primate Research Center, a souligné les problèmes liés à l’approche de recherche préconisée actuellement
par les NIH, affirmant qu’ « aucun [vaccin anti-VIH] en voie de développement à l’heure actuelle n’a une chance
raisonnable de réussir. »
Le Dr Desrosiers ne fut pas le seul chercheur chevronné à contester l’approche des NIH. Le Dr Neal Nathason,
expert en virologie et ancien chef du bureau de recherche sur le sida des NIH, a exprimé des préoccupations
semblables à la CROI. D’après les deux scientifiques, au lieu de poursuivre des essais sur des vaccins qui sont
probablement voués à l’échec, on devrait réaliser plus d’études pour comprendre le système immunitaire et son
interaction avec le VIH. (Nos lecteurs devraient noter qu’aucune équipe de recherche n’a déterminé quelle réponse
immunitaire idéale serait nécessaire pour protéger le corps contre l’infection par le VIH.)
Réunion au mois de mars
En janvier 2008, le Dr Desrosiers et 13 autres chercheurs ont signé une lettre destinée au Dr Anthony Fauci, chef
des National Institutes of Allergy and Infectious Diseases (NIAID, volet des NIH). La lettre articulait leurs
préoccupations concernant les priorités de recherche des NIH en ce qui a trait aux vaccins anti-VIH. En réponse à
cette lettre, les NIH tiendront une réunion d’une journée le 25 mars 2008, à Bethesda, pour examiner la portée et
l’équilibre des leurs activités de recherche en matière de vaccins anti-VIH. Les yeux de la planète seront donc rivés
sur les NIAID pour voir si les recherches américaines dans ce domaine peuvent être sauvées.
Ne jamais baisser les bras
Il reste beaucoup de travail à faire pour comprendre le système immunitaire et découvrir des façons de le protéger
contre le VIH. Étant donné la complexité de la tâche, de nombreuses années d’effort seront nécessaires pour y
parvenir. À moins d’une percée importante, il est probable qu’un vaccin antisida efficace se fera attendre pendant
une décennie encore, sinon plus longtemps. Le Dr Anthony Fauci le disait ainsi dans un rapport récent publié dans le
New England Journal of Medicine
:
« La cruelle vérité, c’est que nous devons accepter la possibilité qu’il y n’ait jamais de vaccin contre le VIH. Les gens
ont peur de le dire parce que cela donnerait l’impression que nous baissons les bras. C’est faux. Nous allons
poursuivre cette lutte avec autant d’agressivité et d’énergie que depuis toujours. Mais il y a la possibilité—claire et
définitive—que ce soit le cas.”
Au Canada
Le gouvernement canadien s’est joint à la Fondation Bill et Melinda Gates pour créer un partenariat visant à renforcer
la contribution du Canada à la recherche d’un vaccin antisida. Ce partenariat porte le nom d’Initiative canadienne de
vaccin contre le VIH (ICVH). Il regroupe des ministères et des agences importants—Agence de la santé publique du
Canada, Santé Canada, Agence canadienne de développement international et Industrie Canada—ainsi que l’agence
de recherche canadienne par excellence, les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Pour en savoir plus
sur l’ICVH, visitez son site Web à l’adresse :
http://www.chvi-icvv.gc.ca/index-fra.html
Entre-temps…
Puisqu’il est probable qu’aucun vaccin ne verra le jour dans un proche avenir, la pandémie du VIH continuera de
suivre son cours, d’où l’importance de renforcer les recherches sur la prévention. Dans les pays à revenu élevé, il
faut explorer, améliorer et évaluer sur le terrain toute une panoplie d’activités tenant compte des facteurs suivants :
messages sur le sécurisexe;