UE 5 : Revel - Scintigraphie myocardique et maladies coronaires

Scintigraphie myocardique et maladies coronaires.Revel
I. Généralités
1. Infarctus du myocarde
2. Ischémie
3. Principaux facteurs de risques
4. Pré requis : anatomie
II. Exemples d’interprétation d’imageries médicales
III. Physiopathologie
IV. Scintigraphie myocardique : examen
1. Réalisation de l’examen
2. Les épreuves de stress (pendant l’effort)
3. Principe de l’association d’une épreuve de stress et d’une injection de RP
V. Interprétation d’images
1. Dysfonction ventriculaire gauche sévère
2. Description des anomalies de perfusion
3. Analyse des acquisitions synchronisées à l’ECG
4. Rappel avant prescription d’une scintigraphie
VI. Angiographie cavitaire
1. Définition
2. Indication et Contre Indication
3. Radiopharmaceutique
4. Acquisition des Images
5. Interprétation
6. Exemples
VII. Tomoscintigraphie cavitaire
I. Généralités
1. L’infarctus du myocarde A SAVOIR !
Définition : Evènement qui conduit à la nécrose (mort) de la cellule du cœur (myocarde), pas forcément à
celle du patient (quelqu’un peut très bien avoir un infarctus du myocarde et être vivant). On porte
particulièrement attention à :
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-L’étendue (par rapport à la surface du cœur)
-La transmuralité (étendue en profondeur : par rapport à la profondeur du muscle myocardique)
Ces deux critères permettant de décrire l’importance de l’infarctus et de la nécrose.
Cet infarctus aura un retentissement sur la fonction du cœur, mais surtout, le patient aura un risque augmenté
de faire un autre évènement cardio-vasculaire.
La cause la plus fréquente de l’infarctus est la maladie des artères coronaires = artérosclérose.
Manifestations possibles :
-Douleur de poitrine compressive, irradiant dans l’épaule gauche et au niveau du cou : c’est ce
que l’on appelle douleur thoracique typique.
-Mort subite
-Rien !!! (Un infarctus peut passer complètement inaperçu en particulier chez le patient diabétique
ayant des altérations de la sensibilité et qui ne sent plus la douleur de poitrine à l’occasion d’un
infarctus. Les diabétiques constituent donc une population particulièrement à risque car ces
patients peuvent facilement avoir un infarctus très étendu sans jamais en avoir eu aucun
symptôme.)
2. L’ischémie A SAVOIR !
Définition : Souffrance du myocarde (les cellules du cœur reçoivent un apport sanguin en oxygène
insuffisant) : c'est-à-dire que typiquement on fait un effort et le cœur réclame plus de sang. Les artères étant
déjà un peu bouchées, le sang n’arrive plus et le cœur souffre puisqu’il n’arrive pas à être vascularisé comme
il faut alors que les muscles sont plus sollicités. C’est ainsi que l’on définit l’ischémie, pouvant évidemment
conduire à l’infarctus).
La cause principale est une sténose (rétrecissement) des artères coronaires :
-Artères coronaires épicardiques (vues au coroscanner et en coronographie).
-Petites artères (micro vascularisation) qui constitue un réseau très important à l’intérieur du
myocarde
Les deux types d’artères pouvant être à l’origine d’une ischémie.
Facteurs favorisants augmentation des besoins en O2 du cœur :
-Tachycardie (le cœur bat plus vite),
-Inotropisme (le cœur se contracte plus fort),
-Pression artérielle (le cœur lutte contre une pression artérielle forte : c’est la post-charge),
Tous ces facteurs vont faire que le cœur va demander plus d’oxygène et c’est comme cela que se passe
l’ischémie.
Réserve coronaire :
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Cœur à l’effort
On voit en haut à gauche un robinet : on imagine qu’il n’y a pas de sténose (tuyau pas bouché), on
représente en fait les artères épicardiques par le tuyau qui amène l’eau au robinet. On ouvre un peu le robinet
(low flow) c'est-à-dire dans des conditions normales de repos, on va observer un petit filet d’eau qui va
couler. Si par exemple on passe à un tuyau d’arrosage et s’il y a un dépôt calcaire (on réclame un peu d’eau
et le tuyau est bouché), on ne va pas se rendre compte qu’il y a un problème à ce niveau-là tant que l’on
n’aura pas vraiment augmenté le débit. C’est à dire que tant que l’on n’augmenta pas le débit, on va voir un
petit filet d’eau et donc finalement dans ces conditions de repos on ne va pas voir la différence entre la
normalité et la conséquence d’avoir rétrécit le tuyau.
Par contre, tout est différent lorsque l’on a besoin d’augmenter le flux : cela symbolise l’ischémie. On a
alors besoin d’avoir un gros débit d’oxygène pour le cœur, donc de cellules sanguines. On a un gros débit
quand tout va bien, mais le problème est que si ce rétrécissement du tuyau (par exemple un dépôt calcaire)
est présent, on aura beau tourner la manivelle (pour augmenter le débit), il y aura toujours un petit filet
d’eau !
Ceci est donc la réserve coronaire, c'est-à-dire la différence entre le flux maximal et les autres flux au
repos. Si on a un petit débit alors qu’on est au maximum, on a une diminution de la réserve coronaire !
(capacité de passer de l’un à l’autre)
En fait, on raisonne de manière différente pour l’ischémie, mais on va étudier le même phénomène.
Au repos, on demande peu d’oxygène : il y a peu de chance qu’on ait des manifestations ischémiques.
Quand on demande de l’oxygène, c’est là qu’apparaissent les pathologies au niveau des artères coronaires.
3. Principaux facteurs de risque d’un événement cardiaque A SAVOIR !
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Ces facteurs sont classés par ordre d’importance :
1- Présence d’une ischémie myocardique : le fait d’avoir une ischémie est un facteur pronostic très
important sur les événements cardiovasculaires c'est-à-dire une douleur thoracique, un infarctus mais
également sur la mortalité.
2- Etendue de l’ischémie myocardique : fait en sorte que plus l’ischémie sera étendue et plus le risque
de faire un événement cardiovasculaire sera important plus tard.
3- Seuil de survenue de l’ischémie : quand on fait un épreuve d’effort ou un effort, on se rend compte
intuitivement que si pour un petit effort (par exemple si l’on marche un peu plus vite que d’habitude)
on a déjà une souffrance du cœur, cela est certainement plus grave que s’il fallut faire un effort très
important et que c’est seulement à l’effort très important qu’est survenue l’ischémie. Cela traduit
finalement quelque chose de beaucoup plus évolué. L’étendue de l’ischémie myocardique est donc
un facteur pronostique important.
4- FEVG (Fraction d’Ejection du Ventricule Gauche) et VTS (Volume Télé Systolique ventriculaire
gauche) : La FEVG est la capacité du cœur à éjecter du sang pour le réseau artériel, c'est-à-dire la
capacité de contractilité du cœur. Le VTS est le volume en fin de systole et donc le plus petit volume
qu’il reste au niveau du cœur.
Si la fraction d’éjection est abaissée, cela est de mauvais risque car signifie que le cœur n’arrive pas
à éjecter suffisamment de sang par rapport à ce qu’il peut contenir et si le VTS est élevé, cela est de
mauvais pronostic également car signifie que le cœur n’arrive pas à éjecter le sang et donc qu’il reste
dans le cœur beaucoup de sang après chaque contraction. Ces deux paramètres étant alors des
facteurs pronostiques très importants.
5- Risque rythmique : correspond à un trouble du rythme
Paramètres de l’artère :
6- Présence et nombre de sténoses des artères coronaires : autant les premiers paramètres (1 à 4 et 9)
étaient étudiés par la scintigraphie, autant les évènements 6, 7 et 8 (présence, dénombrement,
localisation et degré des sténoses) peuvent être fait à la coronarographie ou au coroscanner et
permettent la localisation et donc le diagnostic.
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7- Localisation des sténoses coronaires : est-ce au début d’un gros tronc artériel ? Le tronc commun par
exemple ou l’IVA proximale, c’est à dire quelque chose de très important, ou est-ce par exemple en
fin d’une artère de la coronaire droite ? Selon l’endroit de la sténose, le pronostic ne sera pas le
même et il apparaît évident qu’une sténose dans le tronc commun paraît plus grave (vu l’étendue à
vasculariser) qu’une sténose en fin de coronaire droite.
8- Degré de sténose : plus la sténose est serrée, plus cela sera grave par rapport à une sténose de faible
importance.
9- Existence d’une viabilité myocardique résiduelle après IDM (Infarctus Du Myocarde) : après un
infarctus, on croit des fois que le cœur est définitivement détruit mais souvent, il passe dans une
seconde phase : n’étant pas vascularisé, il se met dans une phase dite « d’hibernation » ou de
« sidération » et ce cœur ne fonctionnera plus, se comportera comme un cœur nécrosé/ayant eu un
infarctus mais il a des capacités de récupérer si l’on fait des revascularisations. C’est quelque chose
dont il faut tenir compte car même si ce paramètre n’est qu’en 9ème position, il reste néanmoins
important. Ce paramètre peut être étudié par la scintigraphie.
Paramètres cliniques :
10- Comorbidités : diabète, fonction rénale, obésité, cholestérol. C’est en fait ce que l’on demande
lorsque l’on fait un interrogatoire au patient pour évaluer son risque cardiovasculaire.
11- Age : plus l’âge est élevé et plus les risques de faire un évènement cardiovasculaire sont grands.
12- Sexe : en règle générale, les hommes ont un risque plus élevé que les femmes de faire un évènement
cardiovasculaire. Cependant la tendance actuelle est à ce que les femmes rattrapent à grands pas les
hommes.
Nous avons vu précédemment que c’est par la scintigraphie que l’on essayait de connaitre la sténose des
artères coronaires. On pourrait alors se demander « pourquoi ne pas regarder directement la sténose ? ».
En fait, si on regarde directement la sténose, on se retrouve seulement en 6, 7 et 8ème position et on occulte
tous les autres paramètres avant (1 à 5). On prend finalement les paramètres les moins pronostiques…
Avant il fallait faire une coronographie pour voir les artères coronaires (ce qui est en fait toujours le cas). On
essayait de faire une scintigraphie pour évaluer s’il y avait présence d’une sténose coronaire, mais on s’est
rendu compte depuis bien longtemps que les choses étaient plus compliquées que cela et que ce n’était pas
seulement la sténose qui était importante mais aussi l’ischémie. En effet, ce qui compte c’est que
l’oxygène arrive.
Les patients n’auront pas tous la même activité physique. Les patients âgés qui ne font pas d’activité
physique, malgré que leurs artères coronaires soient dans un état déplorable, ne font pas d’infarctus. Au
contraire, les grands sportifs qui font un marathon à 70 ans ont des artères quasiment parfaites, mais font
un infarctus car même si les artères sont en meilleures état que celui qui n’a pas fait de sport, le cœur n’a
pas eu l’oxygène dont il a eu besoin à un moment donné.
4. Pré requis : anatomie
Vascularisation artérielle :
La vascularisation artérielle du cœur se fait par les artères coronaires. On compte 3 artères à connaître :
- Le tronc commun gauche (TC) qui donne :
- L’artère inter ventriculaire antérieure (IVA)
- L’artère circonflexe (CX)
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