WT/TPR/S/292 • Malaisie
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Évolution de la politique commerciale
12. Les droits de douane demeurent l'un des principaux instruments de la politique commerciale
ainsi qu'une source mineure de recettes fiscales (1,3% des recettes fiscales totales en 2012). À la
suite de l'adoption de la nomenclature du SH2012, le tarif douanier de la Malaisie a été simplifié
grâce à la réduction du nombre de lignes tarifaires (de 9,3%). Le tarif comporte une multiplicité de
types de droits (19 droits ad valorem, 19 droits spécifiques, 11 droits composites, 2 droits
alternatifs), dont le nombre reste à peu près inchangé depuis 2009. À l'issue des réductions
tarifaires unilatérales opérées durant la période considérée, la moyenne des taux NPF appliqués a
été ramenée de 7,4% en 2009 à 5,6% (2013). La dispersion des droits a été réduite, mais la
progressivité reste marquée. Les taux de droits vont toujours de 0% à 90%, mais les droits non
ad valorem tendent à dissimuler des crêtes plus élevées; 80% des taux étaient égaux ou inférieurs
à 10% en 2013. Bien que plus de 80% des taux soient consolidés, il semble que l'écart moyen
entre les taux appliqués et les taux NPF consolidés se soit creusé pour atteindre au moins
10 points de pourcentage, ce qui laisse une grande latitude pour relever les droits appliqués,
même si cela ne semble pas avoir eu lieu durant la période considérée. L'écart s'est également
réduit entre la moyenne simple des droits NPF appliqués et la moyenne des taux préférentiels sur
les importations en provenance des partenaires commerciaux préférentiels ou parties aux ALE.
13. La facilitation des échanges a continué d'être améliorée, entre autres en continuant de
remplacer les contrôles lors du dédouanement par des contrôles après dédouanement; la Malaisie
occupe un rang élevé dans le classement international pour la facilité du commerce transfrontalier.
14. Des prohibitions à l'importation sont appliquées principalement pour des raisons de sécurité
nationale ou des motifs religieux ou environnementaux. Une proportion considérable de lignes
tarifaires reste soumise à des licences d'importation, dont la plupart ne sont pas automatiques et
servent d'instruments de politique commerciale et industrielle afin, entre autres choses, de
réglementer le flux des importations et de promouvoir certains secteurs stratégiques. Bien que la
Malaisie ait eu beaucoup moins recours à des mesures antidumping puisqu'elle n'a engagé aucune
action entre 2007 et 2011, trois enquêtes ont été ouvertes en 2012 au sujet d'importations de fil
machine en aciers, de pellicules de polypropylène bi-orientées et de produits plats laminés à
chaud, presque tous en provenance de pays asiatiques.
15. Les taxes à l'exportation (1,5% des recettes fiscales totales en 2012) et/ou les restrictions à
l'exportation appliquées à certaines marchandises (par exemple, le bois d'œuvre, l'huile de palme
brute) continuent, entre autres, de décourager les exportations de certains produits de base et
biens essentiels, dont elles réduisent le prix, assurant ainsi un approvisionnement intérieur
suffisant et favorisant la transformation en aval. L'exportation de biens essentiels soumis au
contrôle des prix (c'est-à-dire la farine de blé, le diesel, l'essence SPS 95, le gaz de pétrole
liquéfié, le sucre et l'huile de friture), dont quatre sont subventionnés, exige une autorisation. Des
exonérations ou des ristournes de droits d'importation s'appliquent aux produits intermédiaires qui
entrent dans la fabrication des produits destinés à l'exportation, de manière que les droits ne
deviennent pas des taxes implicites sur les exportations. Une aide est accordée pour l'exportation
de certains fruits frais et secs, de certaines fleurs fraîches et sèches, de certaines plantes
ornementales, de certains poissons d'ornement et de certains produits manufacturés sous la forme
d'exonérations de l'impôt sur les bénéfices allant de 10% à 50% de la valeur de l'augmentation
des exportations selon, entre autres, l'activité, la valeur ajoutée et/ou la structure du capital. Des
exonérations similaires de l'impôt sur les bénéfices équivalant à 50% de la valeur de
l'augmentation des exportations sont accordées aux entreprises dans certains secteurs de
services. D'autres mesures de soutien restent en place, telles que les zones industrielles
d'exportation qui impliquent des prescriptions relatives à la teneur en éléments locaux (depuis
2011), des crédits à des conditions libérales, des programmes d'assurance et de garantie et des
activités de promotion et d'aide à la commercialisation parrainées par le gouvernement.
16. Diverses mesures parmi lesquelles des dons, des allégements fiscaux et des prêts à faible
taux d'intérêt sont toujours utilisées pour soutenir la production et la commercialisation de certains
produits agricoles et manufacturés, ainsi que pour encourager les PME, la R-D et les activités de
protection de l'environnement. L'économie malaisienne demeure l'une des économies les plus
subventionnées de la région et du monde. Une réforme visant à rationaliser le régime de
subventions en faveur de l'essence, du gaz de cuisine, de l'électricité et des péages routiers a été
engagée mais n'a guère donné de résultats jusqu'à présent; elle a été relancée en octobre 2013.