3) Instruments de la politique commerciale

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ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
RESTRICTED
WT/TPR/S/225
14 décembre 2009
(09-6388)
Organe d'examen des politiques commerciales
EXAMEN DES POLITIQUES
COMMERCIALES
Rapport du Secrétariat
MALAISIE
Le présent rapport, préparé pour le cinquième examen de la politique
commerciale de la Malaisie, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa
propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le
Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de
Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a
demandé à la Malaisie des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques
commerciales.
Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à
M. Masahiro Hayafuji (tél.:
022 739 5873) ou à M. Zheng Wang
(tél.: 022 739 5288).
La déclaration de politique générale présentée par la Malaisie est reproduite dans
le document WT/TPR/G/225.
Note:
Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la
presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques
commerciales portant sur la Malaisie.
Malaisie
WT/TPR/S/225
Page iii
TABLE DES MATIÈRES
Page
OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES
I.
II.
III.
vii
1)
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
vii
2)
CADRE INSTITUTIONNEL
viii
3)
INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE
ix
4)
POLITIQUES SECTORIELLES
x
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
1
1)
INTRODUCTION
1
2)
POLITIQUES ET EVOLUTIONS MACRO-ECONOMIQUES
i)
Politique monétaire et politique de taux de change
ii)
Politiques structurelles
5
5
7
3)
ÉVOLUTION DU COMMERCE EXTERIEUR ET DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER
i)
Composition des échanges
ii)
Répartition géographique des échanges
iii)
Commerce des services
iv)
Évolution de l'investissement étranger direct (IED)
8
8
9
9
12
CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE
13
1)
INTRODUCTION
13
2)
CADRE CONSTITUTIONNEL ET JURIDIQUE
13
3)
FORMULATION ET ADMINISTRATION DE LA POLITIQUE COMMERCIALE
i)
Principales lois commerciales
ii)
Organismes intervenant dans la mise en œuvre de la politique commerciale et
transparence
14
14
4)
OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE
16
5)
ACCORDS ET ARRANGEMENTS COMMERCIAUX
i)
OMC
ii)
Accords régionaux
iii)
Accords bilatéraux
iv)
Préférences commerciales unilatérales
v)
Aide pour le commerce
17
17
18
19
21
22
6)
REGIME DE L'INVESTISSEMENT ETRANGER
23
14
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE
26
1)
INTRODUCTION
26
2)
MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS
i)
Questions douanières, facilitation des échanges, évaluation en douane et règles
d'origine
ii)
Droits de douane
iii)
Licences d'importation, restrictions et prohibitions à l'importation
iv)
Mesures contingentes
v)
Commerce d'État
vi)
Autres mesures
27
27
29
36
37
38
39
WT/TPR/S/225
Page iv
Examen des politiques commerciales
Page
IV.
3)
MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS
i)
Procédures
ii)
Taxes, impositions et prélèvements à l'exportation
iii)
Avantages tarifaires et fiscaux
iv)
Zones franches et autres mesures
v)
Prohibitions et restrictions à l'exportation, licences d'exportation
vi)
Subventions à l'exportation
vii) Financement des exportations, assurance et garantie des crédits à l'exportation
viii) Promotion des exportations
39
39
39
40
40
40
41
41
41
4)
MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE
i)
Cadre juridique des entreprises
ii)
Fiscalité et incitations fiscales
iii)
Normes et autres prescriptions techniques
iv)
Règlements sanitaires et phytosanitaires
v)
Marchés publics
vi)
Privatisation et sociétés liées à l'État
vii) Politique de la concurrence et questions de réglementation
viii) Gouvernement d'entreprise
ix)
Droits de propriété intellectuelle
42
42
42
43
46
47
49
49
50
51
POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR
54
1)
INTRODUCTION
54
2)
AGRICULTURE
54
3)
INDUSTRIES EXTRACTIVES
58
4)
PETROLE ET GAZ
59
5)
SECTEUR MANUFACTURIER
i)
Généralités
ii)
Automobiles
60
60
62
6)
SERVICES
i)
Généralités
ii)
Services financiers
iii)
Télécommunications
iv)
Transports
v)
Tourisme
vi)
Services professionnels
vii) Services de distribution
64
64
66
74
75
77
78
80
BIBLIOGRAPHIE
81
APPENDICE – TABLEAUX
83
Malaisie
WT/TPR/S/225
Page v
GRAPHIQUES
Page
I.
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
I.1
I.2
Composition du commerce de marchandises en 2004 et 2008
Répartition géographique du commerce de marchandises en 2004 et 2008
II.
CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE
II.1
Grande restructuration des pouvoirs publics, 2009
III.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE
III.1
III.2
III.3
Moyenne simple des taux de droits NPF appliqués, par section du SH, 2005 et 2009
Répartition des taux de droits NPF, 2005 et 2009
Progressivité des droits NPF, par catégorie à deux chiffres de la CITI, 2005 et 2009
10
11
15
32
33
34
TABLEAUX
I.
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
I.1
I.2
I.3
Principaux indicateurs macro-économiques, 2005-2009
Principaux indicateurs économiques et sociaux, 2005-2009
Commerce des services commerciaux, 2005-2008
III.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES– ANALYSE PAR MESURE
III.1
III.2
III.3
III.4
III.5
III.6
III.7
III.8
Structure tarifaire de la Malaisie, 2005 et 2009
Analyse sommaire du tarif préférentiel de la Malaisie, 2009
Résumé des procédures antidumping, 2006-2009 (juin)
Structure des recettes fiscales directes et indirectes, 2005-2008
Normes malaisiennes alignées sur les normes internationales, 2005 et 2008
Restrictions à l'importation de produits agricoles, 2005-2008
Marchés publics en Malaisie, 2005-2008
Descentes de police et inspections liées aux violations du droit d'auteur, 2005-2007
IV.
POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR
IV.1
IV.2
IV.3
IV.4
IV.5
Ratio d'autosuffisance pour les principaux produits alimentaires de base, 2005-2008
Aperçu des mesures de soutien interne à l'agriculture, 2004, 2007 et 2008
Part des actifs totaux du système financier par institution, 2005-2008
Résultats du système bancaire malaisien, 2006-2008
Restrictions à la participation étrangère dans les institutions financières, 2009
1
3
12
30
36
38
42
44
47
48
53
55
56
66
67
68
WT/TPR/S/225
Page vi
Examen des politiques commerciales
APPENDICE – TABLEAUX
Page
I.
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
AI.1
AI.2
AI.3
AI.4
Exportations de marchandises, par groupe de produits, 2004-2008
Importations de marchandises, par groupe de produits, 2004-2008
Exportations de marchandises, par destination, 2004-2008
Importations de marchandises, par origine, 2004-2008
II.
CADRE ET OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE
AII.1
AII.2
AII.4
Tableau récapitulatif des principales lois relatives au commerce, 2009
Principaux ministères concernés par le commerce et leurs divisions, agences
affiliées et organismes publics, 2009
Principales notifications présentées au titre des Accords de l'OMC, de 2006 à
mi-octobre 2009
Participation de la Malaisie à des accords commerciaux bilatéraux et régionaux
III.
POLITIQUES ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE
AIII.1
AIII.2
Analyse succincte des droits NPF appliqués par la Malaisie, 2005 et 2009
Projets de privatisation en Malaisie, 2005-2008
IV.
POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR
AIV.1
AIV.2
Utilisation des contingents tarifaires par produit assujetti, 2008
Taux des droits de douane, des droits d'accise et de la taxe sur les ventes
applicables aux véhicules touristiques, 2009
Institutions financières, septembre 2008
Vue d'ensemble du secteur de l'assurance malaisien, 2005-2008
Taxes d'aéroport, 2009
AII.3
AIV.3
AIV.4
AIV.5
85
86
87
88
89
91
94
96
99
100
101
102
102
103
104
Malaisie
OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES
1)
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
1.
Entre 2005 et 2008, l'économie
malaisienne a continué de progresser
régulièrement. Néanmoins, le rythme de la
croissance a ralenti en 2008 et au premier
trimestre de 2009, les conditions économiques
se sont sensiblement dégradées, sous l'effet de
la crise financière mondiale et de
l'effondrement des exportations qui s'en est
suivi. Le gouvernement a réagi rapidement en
prenant des mesures macro-économiques et
structurelles. En 2009, il a commencé à
assouplir les restrictions à l'investissement
étranger dans le secteur des services, y
compris les services de santé et sociaux, le
tourisme, les transports, les services fournis
aux entreprises et les services informatiques et
services connexes.
Cet assouplissement
dénote une intensification des efforts déployés
par les autorités pour promouvoir, en plus des
industries de haute technologie, les services en
éliminant, entre autres, les obstacles au
commerce et à l'investissement dans ce
secteur; en 2008, les flux nets d'IED étaient
environ 8% inférieurs à ceux qui avaient été
enregistrés en 2005 et l'IED dans les services
ne représentait qu'un quart environ de l'IED
total. La Malaisie entend aussi réduire la
dépendance à l'égard des exportations de
produits manufacturés qui sont tributaires
d'une main-d'œuvre semi-qualifiée et bon
marché, et ce dans le but de porter la part des
services dans le PIB de 50% environ à 60%
d'ici à 2020.
2.
En 2008, la croissance réelle en
Malaisie s'établissait à 4,6%, contre 6,2% en
2007. Le recul notable des exportations au
deuxième semestre s'est accompagné d'une
diminution de la contribution de la demande
extérieure à la croissance économique. En
conséquence, en 2008, le taux de chômage a
connu une légère hausse. Dans le même
temps, l'indice des prix à la consommation a
augmenté de 5,4%, reflétant principalement la
forte hausse des prix des produits de base au
cours du premier semestre. Cette hausse
explique en partie, sinon totalement, la
WT/TPR/S/225
Page vii
progression de la part de l'agriculture et des
industries extractives dans le PIB, ainsi que la
diminution de la part des industries
manufacturières et des services.
3.
Le développement, par la Malaisie, de
la production tournée vers l'exportation
continue à porter ses fruits, et le commerce
joue un rôle important dans l'économie du
pays. La part du commerce (exportations et
importations) des marchandises et des services
dans le PIB était d'environ 184% en 2008
(contre 212% en 2005). Entre 2005 et 2008, le
taux d'épargne brut de la Malaisie est resté l'un
des plus élevés du monde avec une moyenne
d'environ 37% du PIB, et l'investissement
intérieur brut s'établissait en moyenne à
quelque 20% du PIB. L'écart important et
croissant entre l'épargne nationale brute et
l'investissement intérieur brut s'est traduit par
un excédent du solde des opérations courantes,
qui a augmenté pour atteindre 17,5% du PIB
en 2008; cet écart s'est creusé par suite de
l'augmentation globale de l'épargne nationale
brute et d'un recul notable de l'investissement
intérieur brut, l'un et l'autre par rapport au PIB.
Le 28 août 2009, les réserves de devises de la
Malaisie s'élevaient à environ 93,3 milliards de
dollars EU de réserves de devises, soit
l'équivalent
de
quelque
9,3 mois
d'importations.
4.
L'économie
malaisienne
s'est
contractée de 6,2% au premier trimestre de
2009, mais son recul a été moindre (de 3,9%)
au
deuxième
trimestre,
sur
fond
d'augmentation des dépenses publiques et de la
consommation privée. Grâce à des réserves de
change confortables, à une dette extérieure
relativement modique et à la restructuration en
cours des établissements financiers et autres
entreprises, la Malaisie a pu résister à la crise
financière mondiale. Néanmoins, l'économie
reste tributaire de la demande des États-Unis,
de l'Europe et du Japon, qui sont à la fois ses
principaux marchés d'exportation et ses
principaux investisseurs étrangers.
Les
prévisions établies par les autorités en ce qui
concerne le taux de croissance du PIB réel en
2009 se situent à environ -3%; selon ces
prévisions, l'économie devrait enregistrer une
WT/TPR/S/225
Page viii
croissance de 2 à 3% en 2010. La recherche
de nouvelles sources de croissance intérieure
est une tâche très difficile pour la Malaisie, qui
dépend dans une large mesure de
l'amélioration de la productivité totale des
facteurs (PTF) et de la capacité à résoudre le
problème de la pénurie de personnel qualifié.
Les pouvoirs publics entendent résoudre ces
difficultés en continuant de favoriser la
concurrence grâce, entre autres choses, à la
libéralisation unilatérale des échanges, en
reconnaissant l'importance qu'il y a à maintenir
l'ouverture du marché malaisien à la
concurrence étrangère et en assouplissant les
restrictions à l'IED.
Ils ont également
l'intention
d'encourager
les
réformes
structurelles – faciliter, par exemple, la
diversification de l'économie en favorisant le
secteur des services, notamment en réduisant
les obstacles au commerce des services, voire
en les supprimant.
5.
La concurrence à l'importation devrait
aussi s'intensifier en raison du démantèlement
des obstacles au commerce dans le cadre
d'ALE bilatéraux et régionaux et des
négociations de l'OMC. Néanmoins, plusieurs
obstacles de longue date au commerce et à
l'investissement étranger direct peuvent
toujours lourdement entraver le redressement
du pays après la crise. Un régime plus libéral
en matière de commerce et d'investissement,
comme celui récemment adopté dans les
services, contribuerait largement à la
croissance économique à long terme de la
Malaisie.
6.
Depuis novembre 2008, la politique
monétaire est devenue plus souple. Les
restrictions imposées aux transactions en
devises ont continué d'être libéralisées et les
autorités appliquent un programme de relance
budgétaire d'un montant de 67 milliards de
RM (environ 20 milliards de dollars EU, soit
9% du PIB) depuis novembre 2008, afin
d'atténuer les effets néfastes de la crise
financière mondiale. Pour que l'économie
malaisienne se redresse rapidement, il faut
adopter non seulement des mesures
macro-économiques prudentes mais aussi des
réformes structurelles. L'objectif poursuivi par
Examen des politiques commerciales
le gouvernement avec ces réformes
structurelles est de promouvoir la concurrence,
de développer le secteur des services et de
gravir l'échelle de la valeur ajoutée dans le
secteur manufacturier.
2)
CADRE INSTITUTIONNEL
7.
Au cours de la période considérée, la
Malaisie a modifié les objectifs globaux de sa
politique économique pour les orienter vers le
développement des services; les objectifs
commerciaux du pays ont donc aussi changé et
traduisent les efforts déployés par le
gouvernement pour atténuer les obstacles au
commerce des services et réduire la
dépendance vis-à-vis des exportations de
produits manufacturés. Les autres grands
objectifs
commerciaux
comprennent
l'amélioration de l'accès aux marchés pour les
biens et services, la promotion de la
compétitivité mondiale des exportations,
l'expansion et la diversification des échanges
avec les partenaires existants, et la prospection
de nouveaux marchés. Pour atteindre ces
objectifs, le gouvernement a libéralisé
unilatéralement le secteur des services et
abaissé les droits NPF appliqués. La Malaisie
continue de considérer que l'OMC jouera un
rôle essentiel pour la réalisation de ses
objectifs commerciaux. Bien que les Accords
de l'OMC occupent une place centrale dans la
formulation de sa politique commerciale et des
politiques liées au commerce, la Malaisie
accorde aussi de l'importance aux accords
régionaux, notamment ceux qui sont conclus
dans le cadre de l'Association des nations de
l'Asie du Sud-Est (ASEAN), ainsi qu'à divers
accords bilatéraux.
L'ASEAN, dont la
Malaisie est membre, a passé des accords
commerciaux
régionaux
(ACR)
avec
l'Australie, la Chine, la Corée, l'Inde, le Japon
et la Nouvelle-Zélande. Deux accords de
libre-échange (ALE) bilatéraux avec le Japon
et le Pakistan sont entrés en vigueur pendant la
période considérée, et un ALE avec la
Nouvelle-Zélande, conclu en octobre 2009,
devrait être mis en œuvre en 2010. Par
ailleurs, la Malaisie est en train de négocier
des ALE bilatéraux avec l'Australie, le Chili,
les États-Unis et l'Inde.
Malaisie
8.
Le
gouvernement
continue
d'encourager l'IED et a assoupli les restrictions
à l'investissement étranger dans les services.
Depuis avril 2009, une participation étrangère
au capital de 100% est autorisée dans
27 sous-secteurs de services et les restrictions
à l'investissement étranger ont été assouplies
pour certains services financiers. En outre, en
juin 2009, les autorités ont annoncé la
modification des directives du Comité de
l'investissement
étranger
(FIC)
sur
l'acquisition
d'intérêts
et
les
fusions-acquisitions et, en particulier, la
suppression de la prescription relative à la
participation des Malais bumiputera.
3)
INSTRUMENTS DE LA POLITIQUE
COMMERCIALE
9.
Depuis l'examen précédent, réalisé en
2006, la Malaisie a continué à libéraliser ses
politiques commerciales et liées au commerce,
surtout unilatéralement, malgré la crise
économique qui sévit depuis 2008.
Néanmoins, les moyens d'action dans ce
domaine, qui sont appliqués à la fois à la
frontière et sur le plan national, demeurent
partie intégrante de sa politique générale de
développement. Cela ressort très nettement
dans les secteurs des marchés publics et de la
fabrication d'automobiles.
10.
L'application de droits de douane est
la principale mesure à la frontière touchant les
importations de marchandises. La moyenne
simple des taux de droits NPF effectivement
appliqués était de 7,4% en 2009; environ 60%
des lignes tarifaires étaient en franchise de
droits. Un cinquième environ des lignes
tarifaires étaient non consolidées, et le taux
consolidé
NPF
moyen
représentait
approximativement le double du taux
appliqué. Les autorités disposent donc d'une
importante marge de manœuvre pour
augmenter les droits sans dépasser les niveaux
consolidés. Cependant, elles n'ont relevé les
droits qu'à de rares occasions et ces
augmentations étaient liées aux contingents
tarifaires auxquels plusieurs lignes tarifaires
sont soumises depuis le 1er avril 2008. Les
schémas de dispersion et de progressivité des
WT/TPR/S/225
Page ix
droits NPF ont peu évolué depuis 2006. La
Malaisie accorde un accès préférentiel aux
importations provenant du Japon, de Chine, de
République de Corée, du Pakistan et d'autres
pays de l'ASEAN au titre d'accords de
libre-échange
bilatéraux
et
régionaux
préférentiels.
11.
La Malaisie applique également
diverses mesures non tarifaires à la frontière
pour mettre en œuvre sa politique
commerciale et industrielle.
Une part
considérable des lignes tarifaires de la
Malaisie est assujettie à des licences
d'importation, dont la plupart ne sont pas
automatiques.
Alors que les licences
automatiques sont destinées à collecter des
données, les autorités maintiennent que les
licences non automatiques sont principalement
exigées pour des raisons sanitaires et
phytosanitaires (lorsqu'il s'agit de produits
agricoles).
Cependant, les licences non
automatiques sont aussi utilisées pour réguler
le flux des importations et promouvoir
plusieurs
branches
de
production
"stratégiques" qui ont été identifiées en vue de
la
réalisation
de
certains
objectifs
socioéconomiques.
Pendant la période
considérée, la Malaisie a engagé plusieurs
procédures antidumping à l'encontre de dix
pays et économies; durant la même période,
13 Membres ont pris des mesures antidumping
à l'encontre de produits malaisiens.
La
Malaisie a adopté la Loi de 2006 sur les
sauvegardes et le Règlement de 2007 sur les
sauvegardes.
12.
Des
exemptions
de
droits
d'importation ou des ristournes s'appliquent
aux produits intermédiaires qui entrent dans la
fabrication des produits destinés à être
exportés, de manière à ce que les droits ne
deviennent pas des taxes implicites sur les
exportations. Les exemptions ou les ristournes
réduisent fortement ou éliminent ces taxes
implicites, mais ont tendance à accroître la
complexité de la taxation à la frontière. Des
remises de taxe sur les ventes intérieures sont
également appliquées pour éviter la double
imposition des produits exportés (par la
Malaisie et le pays importateur).
WT/TPR/S/225
Page x
13.
Les taxes à l'exportation explicites et
les mesures de promotion des exportations
continuent de jouer un rôle essentiel dans la
politique industrielle de la Malaisie. Les taxes
à l'exportation et/ou les prescriptions en
matière de licences qui s'appliquent à certains
produits (tels que le bois), ont pour effet de
décourager leur exportation et de diminuer
leur prix sur le marché intérieur, ce qui
favorise leur transformation en aval. Parmi les
mesures d'aide à l'exportation, on peut citer les
zones industrielles d'exportation, les crédits
assortis de conditions libérales, l'assurance et
les garanties, ainsi que le soutien de l'État à la
promotion et à la commercialisation.
14.
Les incitations fiscales sont depuis
longtemps un instrument important de la
politique industrielle de la Malaisie. Des
incitations fiscales, directes et indirectes,
s'appliquent entre autres aux investissements
effectués dans l'industrie manufacturière,
l'agriculture, le tourisme et les secteurs de
services agréés, la recherche-développement,
la formation et les activités de protection de
l'environnement.
Aucune estimation n'est
disponible concernant les recettes fiscales
totales qui sont ainsi sacrifiées. L'expérience
d'autres pays donne à penser que les incitations
fiscales sont rarement rentables.
La
publication d'estimations des recettes fiscales
sacrifiées, ainsi que d'études évaluant le
rapport coût-efficacité des incitations,
améliorerait la transparence budgétaire en
Malaisie et accroîtrait l'efficacité de la
politique fiscale.
15.
Les normes et les activités de
normalisation comptent parmi les priorités de
la Malaisie dans les moyens qu'elle prend pour
accéder au statut de nation développée d'ici à
2020. La Malaisie entend aligner ses normes
sur les normes internationales; en 2008,
quelque 58% d'entre elles étaient alignées,
contre 51% en 2005.
16.
Des procédures préférentielles en
matière de marchés publics continuent d'être
appliquées dans le cadre de la politique
industrielle pour favoriser les entreprises
locales; des appels d'offres internationaux ne
Examen des politiques commerciales
sont lancés que si les produits et services ne
peuvent être obtenus au niveau local. La
Malaisie n'est pas partie à l'Accord de l'OMC
sur les marchés publics.
17.
Les sociétés liées à l'État jouent
encore un rôle important dans l'économie
malaisienne, par la fourniture de services
essentiels tels que le transport, l'énergie, les
télécommunications et les services financiers.
Le gouvernement souhaite améliorer la
productivité de ces sociétés, notamment grâce
au programme de transformation des sociétés
liées à l'État, qui vise à les rendre aussi
productives que les entreprises concurrentes.
Comme toutes les autres entreprises qui
participent aux marchés publics, les
entreprises liées à l'État sont incitées à
s'approvisionner
auprès
d'entreprises
appartenant à des intérêts locaux.
18.
Les initiatives récentes en rapport avec
le gouvernement d'entreprise comprennent la
révision du Code malaisien du gouvernement
d'entreprise, qui est entré en vigueur le
1er octobre 2007. La Malaisie n'a pas encore
de loi sur la concurrence, mais travaille à son
élaboration.
19.
Depuis 2006, le gouvernement
continue de renforcer son régime de propriété
intellectuelle. Il poursuit également ses efforts
afin de mieux faire respecter les droits de
propriété intellectuelle, par exemple par la
création de tribunaux spécialisés en la matière,
bien que le piratage et la contrefaçon semblent
toujours poser problème.
4)
POLITIQUES SECTORIELLES
20.
Pendant la période considérée, la
Malaisie a adopté des mesures spécifiées dans
différents plans, comme le neuvième Plan de
la Malaisie (2006-2010) et le troisième Plan
directeur industriel (2006-2020), en vue
d'orienter le pays vers un niveau élevé de
compétitivité mondiale et d'en faire une
économie à plus forte valeur ajoutée et fondée
sur le savoir. La Malaisie vise à faire passer la
part du secteur des services dans le PIB à 60%
d'ici à 2020, pour établir une économie fondée
Malaisie
sur le savoir qui dépendrait moins des
exportations de produits manufacturés.
21.
La Malaisie a un régime commercial
généralement libéral pour les produits
agricoles, avec un taux NPF moyen appliqué
de 2,8% (définition de l'OMC) en 2009, bien
que certains droits non ad valorem tendent à
cacher des taux relativement élevés. De plus,
des licences d'importation s'appliquent à
certains produits agricoles et le riz ne peut être
importé que par la société BERNAS. En tant
que monopsone pour le riz, la société
BERNAS a le pouvoir sur le marché de
négocier des prix inférieurs avec ses
fournisseurs. La Malaisie a commencé à
appliquer des contingents tarifaires sur des
produits agricoles en 2008.
Les droits
d'importation sont nuls pour les ressources
minérales, le pétrole et le gaz, qui ne font
l'objet d'aucune prescription en matière de
licence d'importation. Des taxes d'exportation
s'appliquent toutefois à certains produits
minéraux, ainsi qu'au pétrole brut et aux
condensats.
22.
Le secteur manufacturier de la
Malaisie est relativement ouvert au commerce
et à l'investissement étranger; la moyenne des
droits pour les produits manufacturés était de
8,7% en 2009 et une participation étrangère au
capital de 100% est généralement autorisée.
Cependant, une exception notable est le
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secteur automobile, qui est depuis longtemps
protégé de la concurrence étrangère au moyen
de mesures tarifaires et non tarifaires. Bien
que ce secteur soit parvenu à s'emparer d'une
grande part du marché intérieur, ses
exportations sont modestes, ce qui indique un
manque de compétitivité extérieure.
En
octobre 2009, suite à un réexamen de la
politique automobile nationale, le MITI a
annoncé des mesures de libéralisation; le
gouvernement
entend
encourager
l'investissement, promouvoir les exportations
et renforcer la compétitivité des automobiles
malaisiennes sur le marché mondial. Le
secteur continue néanmoins d'être protégé; en
particulier, dans le contexte du ralentissement
économique suite à la crise mondiale, des
rabais sont accordés aux acheteurs qui
remplacent leurs véhicules de plus de dix ans
par des véhicules de marques nationales.
23.
Le secteur des services représente la
plus grande part du PIB. Contrairement au
secteur manufacturier (à l'exception notable
des
automobiles),
les
services
sont
relativement fermés à la concurrence
internationale, les restrictions à l'IED
constituant les obstacles majeurs. Cependant,
le gouvernement a récemment assoupli ou
éliminé les restrictions à l'investissement
étranger dans le secteur des services, même s'il
faudrait davantage de mesures pour
promouvoir la concurrence.
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