U. L.P.- Faculté de Médecine Strasbourg - DCEM1 2004/ 2005 - Module 12B - Appareil Loco-Moteur
P. SIMON 17/09/03
Complications liées à un défaut de confection du plâtre
1. les compressions locales
1.1.les points de compression cutanée : la compression provoque une ischémie locale qui aboutit à
une nécrose, à un escarre sous plâtre si elle se prolonge.
Les reliefs anatomiques qui doivent être protégés sont nombreux : le menton et l’occiput
(minerve), les apophyses épineuses, les crêtes iliaques, le sacrum (corset, plâtre pelvi-
pédieux), les styloïdes radiale et cubitale (plâtre brachio-palmaire, antébrachio-palmaire), la
tubérosité tibiale antérieure, les malléoles (plâtre cruro-pédieux, botte plâtrée).
1.2. les plaies et irritations cutanées : elles sont dues au frottement sous un plâtre mal adapté. Elles
provoquent des douleurs localisées et peuvent s’infecter.
1.3. les compressions nerveuses : l’exemple le plus fréquent est celui du nerf fibulaire commun,
particulièrement vulnérable au col de la fibula. Le site doit être matelassé, protégé ; pour les
bottes plâtrées, le plâtre doit remonter au-dessus de la tête de la fibula et non la dégager, car le
nerf passe en dessous, au niveau du col et serait alors particulièrement exposé. La recherche de
signes de souffrance doit être systématique dans les heures qui suivent la pose du plâtre :
paresthésies, douleur localisée. Le nerf ulnaire est également menacé au niveau de la gouttière
épitrochléoolécranienne.
1.4. les compressions vasculaires : un plâtre trop serré provoque une pression circonférentielle
dangereuse. Elle peut être à l’origine de gêne au retour veineux, entraînant œdème et cyanose
des extrémités. On la prévient par la surélévation du membre immobilisé ; on la traite en
fendant le plâtre et en le surélevant. Au maximum la compression circulaire prolongée peut
être responsable de l’ischémie du membre avec douleur, pâleur, refroidissement, et abolition
des pouls distaux. Le creux de l’aisselle, la face antérieure du coude, le triangle de Scarpa, le
creux poplité ne doivent en aucun cas être comprimés. Il convient d’éviter tout pli du plâtre
dans ces zones de flexion articulaire, ce qui risquerait de compromettre la vascularisation
distale ou d’entraîner un œdème par compression veineuse.
2. troubles généraux
Un plâtre thoraco-brachial ou un appareil plâtré coude au corps peut provoquer une gêne
respiratoire. Ce type d’immobilisation est donc proscrite chez les insufffisants respiratoires, les
obèses, les patients porteurs de fractures de côtes.